Par ailleurs, les débats tenus à l’antenne de la chaîne privée ne seraient pas « basés sur des faits journalistiquement établis », à en croire Thomas Legrand. Mais qu’est-ce qu’un fait « journalistiquement établi » ? Une information validée par la presse de gauche ? La mort de Mathis, le meurtre de Lola par une Algérienne sous OQTF ou encore celui de Thomas par des « jeunes » du quartier d’à côté entrent-ils dans cette catégorie autorisée ?
La stratégie de la gauche médiatique est d’accuser CNews et le reste de la « bollosphère » de désinformation et de propagande. L’angle d’attaque fait sourire, venant d’un journaliste dont l'employeur est régulièrement mis en cause pour ses « fake news ». Pas plus tard que le 21 octobre dernier, on apprenait ainsi la mise en examen de deux plumes de Libération pour avoir propagé une fausse information au sujet d’un candidat RN… Mais reconnaissons cependant une audace rare à Thomas Legrand. Peu de ses confrères oseraient donner des leçons de déontologie, quelques semaines à peine après avoir été attrapés la main dans le pot de confiture. Personne n’a oublié l’enregistrement vidéo dans lequel notre homme tenait des propos pour le moins problématiques sur Rachida Dati et assurait à des représentant du PS qu'il allait faire « ce qu’il faut » afin d’éviter qu’elle ne représente un danger aux municipales. L’homme avait alors tenté de se défendre en se posant en victime de « l’extrême droite », mais personne n’y avait cru et il avait dû quitter sur le champ ses fonctions à France Inter.
Des attaques tous azimuts
Sur Mediapart, c’est l’émission de Philippe de Villiers, diffusée chaque vendredi sur CNews, qui est la cible des attaques. Un billet signé du groupe de pression d’extrême gauche Sleeping Giants demande l’arrêt immédiat du programme. « L’émission de Philippe de Villiers sur CNews n’aurait jamais dû être autorisée, s’indignent les signataires. Le titre de l’émission, Face à Philippe de Villiers, paraît clair. À le lire, on croit comprendre que cette émission va opposer Philippe de Villiers à un contradicteur ou, pour le moins, un journaliste qui sera face à lui, afin qu’ils confrontent leurs points de vue. Il n’en est rien […] la contradiction est faible voire nulle. » Et les « géants endormis » de reprocher à Geoffroy Lejeune d’offrir une « opposition molle » au « gourou du Puy du Fou », se contentant de « hocher la tête en signe d’approbation ou se tenant le menton dans une réflexion profonde ».
Soit, Philippe de Villiers n’a pas de réel contradicteur face à lui, mais pourquoi ce reproche n’est-il pas fait, par exemple, à Clément Viktorovitch, expert autoproclamé en rhétorique, qui bénéficiait lui aussi d’une libre antenne, chaque semaine, sur France Info, afin d’y livrer sans contradiction sa vision très gauchisante de l’actualité ? Pourquoi les Sleeping Giants ne trouvent-ils rien à redire aux monologues de Patrick Cohen qui signe un éditorial politique chaque matin sur France Inter et un autre, le soir, sur France 5, sans être davantage nuancé par ses sparring partners ?
Un camp désemparé
Pour censurer Philippe de Villiers, les Sleeping Giants en appellent au droit, mais reprochent à l’Arcom de ne pas être assez sévère avec CNews. Il s’agirait, selon eux, d’une instance déconnectée, « dont la principale activité lors de l’examen des saisines est maintenant de trouver une pirouette pour justifier son inaction ». Même désarroi du côté de Thomas Legrand. Pour « arrêter Bolloré, en réalité, il y aurait des tas de façons légales », déplorait-il, jeudi 6 novembre, face à ses amis. Mais l’ennui est qu’il est « soutenu par une puissance politique qui est une puissance populaire, qui le fait grandir lui-même par tous ses mensonges […] Le prix politique qu’il y aurait à l’arrêter par les voies légales, en respectant la loi, ne serait démocratiquement pas acceptable… »
Eh oui, elle est bien embêtante, cette démocratie, avec son principe de liberté d’expression. Si seulement on pouvait réduire au silence, d’un claquement de doigts, ceux qui pensent différemment de soi !