
Un seizième texte de notre rubrique « Souvenez-vous de nos doctrines » est à retrouver aujourd’hui. Un extrait de Réflexions sur la révolution en France d’Edmund Burke…
*****
Notre système politique se trouve dans une juste correspondance et symétrie avec l’ordre du monde, et avec le mode d’existence assigné à tout corps permanent composé de parties périssables ; ce qui fait que la grâce de cette sagesse éblouissante qui assure la mystérieuse cohésion de la société des hommes, le tout n’est à aucun moment ni vieux, ni jeune, ni entre deux âges, mais demeure à jamais identique à lui-même à travers les vicissitudes toujours recommencées de la décadence, de la chute, de la renaissance et du progrès.
Aussi, dans cet État où les choses se font suivant la marche de la nature, les parties améliorées ne sont-elles jamais entièrement nouvelles, ni les parties conservées entièrement caduques. Manifestée de cette façon et pour ces raisons, la fidélité que nous témoignons à nos aïeux ne s’inspire d’aucune superstition d’antiquaire, mais d’une philosophie de l’analogie.
En adoptant ce principe de l’héritage, nous avons donné à notre forme de gouvernement l’image d’une parenté par le sang ; nous avons fait entrer notre constitution et nos lois fondamentales jusque dans nos foyers et noué avec elles de véritables liens de famille ; et nous avons ainsi uni dans nos cœurs, pour les chérir avec toute l’ardeur de leurs affections réciproques et rassemblées, notre État, nos foyers, nos tombeaux et nos autels.