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Arte donne l’alerte : la Gen Z vote pour l’extrême droite

Capture d'écran Arte
Capture d'écran Arte
Arte, comme le reste du service public, est connue pour son impartialité légendaire. Ainsi, vendredi 21 novembre, la chaîne sortait un reportage sur l’« extrême droite : le parti pris de la Gen Z » en alertant son public du danger de cette jeunesse « séduite par des discours rétrogrades ». C’est un comble ! La Gen Z, appelée aussi « zoomers », c’est-à-dire la génération qui est née après Internet, serait-elle en train de rétropédaler, de renier les idéaux dits progressistes de ses parents et grands-parents ? Ceux-ci, de la génération « du passé faisons table rase », semblent pris à leur propre jeu.

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Zoomers contre boomers ?

La jeunesse n’emmerde plus le Front national ? Il semble qu’il faille à présent le conjuguer au passé :  la journaliste d'Arte, Anne-Lyse Thomine, parle d’un « gap générationnel » partout en Europe. En s’appuyant sur une étude de 2025, elle explique qu’« il est plus probable qu’un électeur de 20 ans, de la fameuse Gen Z, né peu ou prou entre le milieu des années 90 et 2010, soutienne un parti d’extrême droite que quelqu’un au même âge dans les générations de ses parents ou de ses grands-parents ». Dur constat, pour ceux qui se réclament du progrès, de constater que la jeunesse désavoue leurs vieux combats.

Heureusement qu’Arte, avec force musiques inquiétantes et montages effrayants, est là pour nous avertir ! Après avoir déploré les 123 députés du groupe Rassemblement national à l’assemblée, qui seraient élus notamment grâce aux votes des jeunes, l’émission fait un petit tour en Pologne, en Espagne, en Roumanie, au Portugal. Partout, sans nuance aucune entre les cultures et les histoires des pays, elle fait le même constat implacable : la Gen Z se tourne vers l’extrême droite ! En vrac, de jeunes Espagnols reconnaissent quelques mérites à Franco malgré sa dictature, une étude de la fondation TUI explique que les jeunes ne sont pas tous convaincus par la démocratie et pourraient se laisser séduire par un régime autoritaire. Bref, « une génération désenchantée qui s’éloigne des partis traditionnels ».

Une cristallisation des opinions de la Gen Z

« Nous ne voulons pas d’un afflux incontrôlé et illégal d’immigrants, surtout en provenance de pays culturellement éloignés. Nous craignons de perdre notre culture, notre langue, notre histoire », explique un jeune Polonais. Arte tenterait-elle une réponse au sondage IFOP de la semaine dernière rapportant la progression de l’islam radical chez les jeunes musulmans ? Quand ce sondage explique qu’« un musulman sur quatre (24 %) se dit même "extrêmement" ou "très" religieux (contre 12 % dans les autres confessions) [et que] là aussi, cette religiosité intense culmine chez les moins de 25 ans (30 %), révélant un écart générationnel qui inverse totalement les schémas classiques de sécularisation », c’est bien qu’il y a là aussi un « gap générationnel ». Ce qui ressort surtout de ces deux constats, c’est la cristallisation des opinions chez les jeunes. Le vide et le néant, l’absence de transcendance et de repères proposés par le modèle woke occidental ne convainc pas la Gen Z.

Le modèle dit « progressiste » ne convainc plus

Une jeune fille polonaise explique ainsi qu’elle vote pour l’extrême droite parce qu’« il est important de […] ne pas succomber à la propagande de l’Ouest [en pensant] notamment aux migrations et au changement du modèle familial ». Il est loin, le temps où Jean-Pax Méfret chantait « C'est toujours vers l'Ouest que le peuple s'évade », les enfants de ceux qui ont subi l’URSS, ceux qui n’ont pas vu la chute du mur de Berlin, craignent, eux, les idéologies de l’Ouest… Arte semble désarçonnée et dépitée : « Il y a encore quelques années, ils défilaient pour le climat et s'inspiraient de Greta Thunberg. Maintenant, ils partagent des mèmes [vidéos virales sur les réseaux sociaux, NDLR] sur le général Franco et prônent la "remigration" », explique, très schématiquement, la chaîne dans sa description. C'est que la nature a horreur du vide, et maintenant, les générations qui se sont ingéniées à déconstruire s’étonnent que leurs enfants cherchent les fondations.

Si Arte avait voulu monter les générations les unes contre les autres, elle n’aurait pas mieux fait : l’émission aurait pu s’appeler « le péril jeune », tant la chaine semble redouter les engagements de la Gen Z ! Heureusement que la chaîne précise que l’abstention reste le premier parti de la jeunesse…

Victoire Riquetti

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