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Nouveau sondage : Jordan Bardella terrasse tous ses adversaires

Jordan Bardella en dédicace à Marseille
Jordan Bardella à Marseille © Gabriel Bendayan
Rien ne semble arrêter la dynamique dont bénéficie Jordan Bardella. Un nouveau sondage le donne gagnant au second tour de l’élection la présidentielle quel que soit son adversaire.

C’est un petit séisme, dans le monde politique. Une étude Odoxa pour Public Sénat et la presse régionale confirme la popularité du président du Rassemblement national et sa capacité à emmener la formation nationaliste à la victoire finale. Crédité de 35 et 36 % des voix au premier tour (une hausse de 3,5 à 4,5 points depuis la précédente étude d’avril), Jordan Bardella distance ses adversaires. Dans le cas de figure où Édouard Philippe est le candidat du bloc central, le président d’Horizons chute à 17 % (en baisse de 3 points) ; s’il s’agit de Gabriel Attal, l’ancien Premier ministre réalise un piteux 11 %, laissant la deuxième place à Raphaël Glucksmann (14,5 % dans les deux cas de figure). Bruno Retailleau ne redore pas le blason de son camp et stagne à 8-10 %. Avec 3 %, Éric Zemmour réalise un score qui ne lui permet pas de passer la barre fatidique des 5 %, synonyme de remboursement des frais de campagne.

Le bloc de gauche - LFI, les Verts, PS - oscille entre 30 et 33 %. Mais la sensation provient de la victoire du candidat du RN au second tour, scénario qui ne s’était jusqu’ici jamais réalisé dans un sondage. Dans le cas présent, le jeune homme de 30 ans s’impose dans toutes les hypothèses. Il l’emporte avec 53 % contre Édouard Philippe, 58 % contre Raphaël Glucksmann, et renvoie Jean-Luc Mélenchon aux oubliettes, s’imposant en cas de duel avec le fondateur de La France insoumise avec 74 % des intentions de vote.

Le confortable plan B

Quels enseignements en tirer ? Il faut souligner, tout d'abord, la performance inédite de Jordan Bardella, qui réalise ce que jamais Marine Le Pen n’a obtenu : un sondage donnant le parti patriote victorieux au second tour de l'élection présidentielle. Le « plan B » du Rassemblement national qui n’hésite pas à envoyer des signaux aux électeurs de droite, tout en gardant une ligne sociale forte confortée par sa grande popularité, s’affirme. Le succès de son second livre Ce que veulent les Français et de sa tournée de dédicaces arrive à point nommé. Le parti à la flamme attend fébrilement le procès en appel de Marine Le Pen dans le cadre de l’affaire dite des assistants parlementaires, qui se déroulera du 13 janvier au 11 février. En attendant, dans les rangs des fidèles de la députée du Pas-de-Calais, pas question d’aller trop vite en besogne. Sébastien Chenu, vice-président du RN, l’a rappelé, ce 25 novembre, dans les couloirs de l’Assemblée nationale : « Marine Le Pen est notre candidate pour 2027 ; jusqu’à preuve du contraire, elle l’est, elle le demeure, quoi qu'il arrive. »

Autre point marquant : Bruno Retailleau ne capitalise pas sur son passage à Beauvau. Les Républicains sont plombés par une ligne illisible, alors que six de ses membres appartiennent au gouvernement et que dans de très nombreuses villes, ils feront liste commune avec les macronistes aux municipales en 2026. Enfin, la candidature Reconquête restera-t-elle à 3 %, si Sarah Knafo porte la bannière de son parti ?

Le Monde se convertit

Ce sondage démontre la fébrilité du bloc de gauche, qui s’éloigne des préoccupations réelles des Français. Le ras-le-bol fiscal, migratoire, sécuritaire qui submerge notre pays conduit les Français à se tourner massivement et majoritairement vers leur droite. La bérézina socialo-communiste est magnifiquement illustrée par le journal Le Monde qui s’interrogeait, il y a deux jours, par la voix d’un de ses éditorialistes : « Si la gauche veut regagner les classes populaires, elle ne peut plus faire l’impasse sur l’immigration. » Incroyable prise de conscience, cet aveu sonne même comme une sorte de révélation, pour un journal qui n’a de cesse de dénoncer les « thèses xénophobes et populistes ». « Alors que l'extrême droite continue de s’enraciner auprès de l’opinion, la gauche paraît davantage préoccupée par le débat budgétaire et la question des primaires que par la nécessité de répondre aux questions qui taraudent les Français, la délinquance et l’immigration », écrit Philippe Bernard, qui reconnaît du bout des lèvres qu'une immigration galopante peut ne pas être sans « conséquence sociale ». La bonne affaire. « La question ne saurait se limiter à du "racisme", elle mérite d’être prise au sérieux comme une question sociale et non identitaire. »

Les moralisateurs professionnels, garants des « valeurs de la République », les démocrates idéologues sans peur et sans reproche s’aperçoivent qu’ils ont abandonné en chemin une broutille : le peuple. Et c'est le peuple qui vote.

Yves-Marie Sévillia

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