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L’Occident ? Mais lequel ?

Par Philippe Germain

Très fortement critiqué par l’extrême-gauche et l’ultra-droite, le terme « Occident » est pourtant couramment utilisé. C’est d’autant plus compréhensible qu’il est polysémique suite à ses métamorphoses dans le temps.

Dans l’Antiquité, l’Occident fut d’abord la notion géographique de séparation avec l’Orient, c’est-à-dire la Perse achéménide. L’hellénisme y prit conscience de sa singularité. De l’aire méditerranéenne émergèrent trois capitales dont nous Français avons reçu l’héritage : la raison d’Athènes, le temps orienté de Jérusalem puis le droit de Rome.

Durant le cycle historique médiéval, l’Occident évolua vers la spiritualité catholique. Le bord oriental de la Méditerranée fut largué et Rome refoula les sortilèges de Byzance et d’Alexandrie. Ce second Occident vit émerger la conscience nationale et naquit le sens de l’État greffé sur le respect religieux du sacre. Mais s’il fallut un effort méthodique pour construire cet ordre classique, quelques erreurs habiles le défirent.

Avec la Modernité – nouveau cycle historique porteur de la civilisation des Lumières –, le centre du monde se déplaça de la Méditerranée vers l’Atlantique. Le troisième Occident des Lumières prit alors un autre sens géopolitique en désignant les puissances coloniales s’étendant en Amérique ; puis, il prit une extension spirituelle, au point que la planète se mit à penser dans les concepts protestants fondés sur l’individu et le développement des sciences. D’où prestige et force de l’Occident des Lumières, associés au progrès incarné dans la révolution industrielle. L’Occident devint suprématie de la mer, des grands échanges et des révolutions.

Aujourd’hui, le monde occidental se fracture devant nous : la faille atlantique s’est muée en une fracture insurmontable entre deux blocs antagonistes. Tout comme il y eu deux Allemagnes, il semble qu’il y ait maintenant deux Occidents : L’Amérique trumpienne nationaliste et l’Europe progressiste mondialiste. Les patriotes français doivent en tenir compte dans leurs réflexions d’avenir en prenant d’abord du recul face aux vieux préjugés tant de l’extrême-gauche que de l’ultra-droite, par ailleurs toutes deux acquises à l’islamophilie maladive.

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