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  • Éditorial de L’AF 2905 : Fondamentalisme républicain

    « Les superstitieux sont dans la société ce que les poltrons sont dans une armée : ils ont et donnent des terreurs paniques », a écrit Voltaire dans son Dictionnaire philosophique. La panique n’est pas seulement mauvaise conseillère. Elle révèle aussi la nature profonde de ceux qui sont emportés par elle, ou font mine de l’être, et qui, de ce fait, la sèment.

     

    Quand c’est un chef, ou un sous-chef, qui tente de jeter ce mauvais vent, non pas dans les rangs de l’ennemi mais dans ses propres rangs, son indignité est proportionnelle à ses responsabilités — même et surtout s’il le fait par calcul, car ce calcul est méprisable.

    Manuel Valls aurait « peur ». Il aurait peur que la France ne se « fracasse » sur le Front National, quand elle se fracasse surtout sur la politique du gouvernement. Alors que les sondages virent de nouveau au rouge, ou plutôt au bleu marine — l’ « esprit du 11-janvier » semble bien oublié ! —, c’est, de la part du premier ministre, avant tout un terrible aveu d’échec, car, qu’il soit sincère ou qu’il surjoue son « angoisse », il avoue ainsi la défaite de l’actuel pays légal, gauche et droite parlementaires confondues, à répondre aux inquiétudes des Français. Mais c’est aussi un terrible aveu de cynisme : lui, qui, comme ministre de l’intérieur, avait réussi à s’attirer la sympathie des électeurs de l’UMP plus encore que des socialistes en campant un Clemenceau de sous-préfecture, voilà que, devenu premier ministre, et aspirant ouvertement à la fonction suprême, il révèle son incapacité à prendre de la hauteur et tente de détourner par l’invention d’une menace imaginaire — la résurrection de la Bête immonde — l’attention des Français de la triple augmentation du chômage, de l’insécurité et de l’immigration. On dira qu’il assume parfaitement son rôle de garde du corps présidentiel, dévolu traditionnellement, sous la Ve république, au premier ministre ? Peut-être. Mais l’essentiel n’est pas là. Son objectif est de susciter dans la société ce qu’il dit craindre pour elle, à savoir cet esprit de division, voire de guerre civile, consistant à opposer les Français les uns aux autres en allant jusqu’à dénier à certains d’entre eux la qualité de bons Français. Car ce serait un contresens de conclure, du fait qu’il n’arrive manifestement plus à maîtriser ses nerfs, qu’il dérape, lorsqu’il revendique la stigmatisation du Front national et s’emporte, devant les caméras, à l’Assemblée nationale de manière obsessionnelle contre Marion Maréchal-Le Pen ou disproportionnée contre le député UMP Darmanin critiquant la politique pénale de Mme Taubira. Cette agressivité verbale est bien celle d’un de ces « superstitieux » dont parle Voltaire, mais d’un superstitieux calculateur.

    Superstitieux de la république, Manuel Valls l’est à tout coup, avec tout ce qu’entraîne la superstition : sanctification de ce qu’on adore — la république —, déni de réalité, diabolisation et exclusion de l’adversaire, déformation et censure des idées — Zemmour fait partie des « soi-disant intellectuels » qui « ne méritent pas qu’on les lise » —, enfermement dans un discours incantatoire — « les valeurs de la république » — qui finit par tourner en rond et surtout par justifier le contraire de ce qu’il prétend défendre. Ainsi Manuel Valls n’a pas condamné les propos de Mme Taubira qui, dépitée d’être passée du statut d’icône ambulante à celui de simple « tract ambulant », qui plus est pour le FN, a agoni d’injures personnelles le député Darmanin et traité ses critiques de « déchets de la pensée humaine », ce qui en dit long sur l’instrumentalisation, par le garde des sceaux , des imbécillités racistes dont elle a pu faire l’objet : l’objectif est d’interdire a priori toute mise en cause de sa politique en usant des mêmes procédés abjects — la déshumanisation — dont elle dénonce l’usage à son encontre. Mais pourquoi Manuel Valls aurait-il repris son ministre de la justice, puisque l’exclusion, voire la déshumanisation, de celui qu’on désigne comme « l’adversaire principal », en l’occurrence « l’extrême droite », fait partie de l’idéologie de la gauche ?

    Car l’ « extrême droite » n’est pas seulement « l’adversaire principal » «  de la gauche mais du pays » — c’est la rhétorique de l’ennemi intérieur contre lequel, à terme, tout sera permis. Si, en effet, « l’extrême droite ne mérite pas la France » ou si « le Front national n’aime pas la France », ses électeurs s’excluent d’eux-mêmes de la communauté nationale. Déjà, avant 1789, l’abbé Sieyès, dans Qu’est-ce que le Tiers-Etat ?, retranche de la communauté nationale les aristocrates et les membres du clergé, les désignant d’avance au massacre, et avec eux, de manière tout aussi effroyable et en bien plus grand nombre encore, ceux du peuple qui « ont trahi » le Tiers-Etat en se soulevant contre la révolution et se voient aussitôt traiter, en paroles et en actes, comme des bêtes sauvages. Oui, Manuel Valls, fondamentaliste républicain héritier fidèle des « grands ancêtres », cherche à exercer, à l’encontre de ces mauvais Français que ce bonhomme de François Hollande veut « arracher » à leurs mauvaises tentations, cette terreur, pour l’instant morale, en les « stigmatisant » — il a employé le mot —, c’est-à-dire en les désignant à la vindicte de leurs compatriotes. Il va jusqu’à singer Saint-Just désignant les traîtres de son camp : Michel Onfray a ainsi fait les frais de la dénonciation matignonesque. Ce qui a valu à notre imprudent imprécateur, de la part du philosophe hédoniste, d’être qualifié de « crétin » : n’est pas Saint-Just qui veut...

    Un superstitieux de la république, donc, mais un superstitieux calculateur. Car Valls cherche bien sûr dans l’immédiat à atténuer la déroute annoncée du parti socialiste aux départementales, puis aux régionales en décembre : désigner l’ennemi de la république pour resserrer les rangs ne peut pas faire de mal. Mais il prépare surtout les esprits des Français pour 2017, en cas, probable, de présence de Marine Le Pen au second tour de la présidentielle. Car il préjuge — sans trop croire certainement à une victoire de la présidente du FN —, que l’affaire sera autrement sérieuse qu’en 2002. Et qu’il faudra peut-être, entre les deux tours, employer des moyens plus vigoureux que des défilés de potaches conduits par leurs professeurs comme au plus beau temps des démocraties populaires ou des media prenant directement leurs ordres place Beauvau. Il compte rester jusqu’en 2017 à Matignon, même en cas de cuisante défaite électorale en mars et en décembre, en féal premier ministre prenant tous les coups à la place de son suzerain, et fait dire qu’il n’envisage de toute façon pas l’Elysée avant 2022. A moins qu’il ne faille se dévouer en 2017 face à l’éventualité, réelle ou supposée, de graves événements ? On y aura en tout cas préparé les esprits en ayant durant deux ans « stigmatisé », c’est-à-dire désigné aux bons Français, comme ennemis, ceux de leurs compatriotes « qui ne méritent pas la France ».

    François Marcilhac - L’AF 2905

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Editorial-de-L-AF-2905

  • Mais de qui parle Christiane Taubira ?

    Elle vient de déclarer :

    "Quand il était ministre des Affaires étrangères et premier ministre, j'étais parlementaire donc j'ai eu l'occasion de voir de près son travail. Je suis persuadée qu'il a des valeurs, et des valeurs républicaines qui se raréfient dans le parti auquel il appartient."

    Et à propos de sa position sur la loi Taubira :

    "Il a su prendre de la hauteur. On l'a pressé en disant ‘vous allez abroger en reprenant des responsabilités'. Il a dit que ça n'a pas de sens. Il a eu le courage, face à son camp, de dire que même si nous n'étions pas d'accord, c'est une réforme de société. Ce n'est pas la peine de casser pour le plaisir de casser. Je trouve que c'est vraiment de la hauteur d'homme d'État et moi je le considère comme un homme d'État"

    Pour ceux qui auraient encore des doutes, il s'agit d'Alain Juppé.

    Philippe Carhon  http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • J-C Fromantin : "Les Français n’attendent pas une coalition défensive contre le Front national mais une remise en cause d’un système qui ne fonctionne plus"

    A quelques jours des élections départementales, Jean-Christophe Fromantin revient sur les enjeux politiques d’un Front national historiquement haut dans les sondages, et sur la lecture que devraient en faire les partis traditionnels.

    Atlantico : On vous voit davantage comme une personnalité en dehors des clous en politique : issu de la société civile, vous comptez vous démarquer davantage par les propositions, parfois en rupture, plutôt que par les logiques politiciennes. Pour autant, cette attitude n’a pas toujours porté ses fruits, en témoigne les résultats lors des élections à la présidence de l’UDI il y a quelques mois. En quoi cette différence peut-elle constituer une entrave en politique ? D’une manière générale, comment se gère-t-elle ?

    Jean-Christophe Fromantin  : Au contraire, c’est avec ce positionnement libre et éloigné des constructions politiciennes, que j’ai été élu à la fois maire et parlementaire.

    Jusqu’à présent cela m’a plutôt servi … Et c’est logique, car mon engagement politique part du même constat que celui des 90% de Français qui disent ne plus faire confiance aux hommes politiques, ni aux partis traditionnels. Je ne supporte plus ce langage démagogique, ces attaques personnelles, cette critique systématique et l’absence de vision qui caractérise le débat politique. Je n’ai pas envie d’être un homme politique comme les autres. J’ai envie d’entreprendre pour ma ville, pour mon pays, d’oser, de réformer, de réinventer, de renverser la table s’il le faut, mais surtout pas de m’installer dans le confort d’une carrière politique.

    La réforme territoriale, dont vous avez récemment vilipendé le 3ème volet à l’Assemblée, rend les futures responsabilités des élus des départementales floues. Selon vous, quels sont alors les vrais enjeux de ces élections ?

    Avec la réforme territoriale nous avions une occasion formidable de bâtir la France de demain : en créant de nouvelles régions autour de quelques métropoles ouvertes sur le monde ; en structurant la France autour de 500 villes moyennes pour offrir à chacun le bouquet de services publics auquel il peut légitimement prétendre ; en proposant une nouvelle carte des mobilités et de l’aménagement du territoire ; et en lançant une grande réforme de l’organisation de l’Etat. Plutôt que d’adapter la France aux nouveaux défis, on a bricolé en maintenant toutes les épaisseurs du millefeuille territorial. Les départements sont une échelle qui se justifiait sans doute à la fin du XVIIIème siècle mais qui peine aujourd’hui à trouver sa place dans une nouvelle ambition territoriale. C’est la raison pour laquelle l’intérêt de cette élection échappe de plus en plus aux Français. Du coup, le véritable enjeu sera sans doute dans la lecture des résultats et dans les enseignements que l’on tirera des messages politiques que les Français vont adresser. [....]

    La suite sur Atlantico

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?J-C-Fromantin-Les-Francais-n

  • Qui sont les cumulards qui se présentent aux départementales ?

    Parmi les 18 192 candidats aux départementales, l’immense majorité sont inconnus du grand public. Néanmoins, ces élections voient également quelques personnalités briguer le suffrage des électeurs, dont en premier lieu des élus d’envergure nationale.

    Les 22 et 29 mars 2015, 44,2 millions d’électeurs seront appelés aux urnes pour départager plusieurs milliers de candidats, parmi lesquels des élus nationaux. AFP/REMY GABALDA

    Pour ces élections, on comptera ainsi 64 députés et 46 sénateurs candidats, ainsi que les maires de trois grandes villes : les socialistes Alain Millot et Dominique Gros, respectivement maire de Dijon (Côte-d’Or) et de Metz (Moselle), et l’UMP Pierre-Christophe Baguet, maire de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine).

    Outre ces élus, trois membres de l’actuel gouvernement seront candidats. Il s’agit du ministre de la ville, de la jeunesse et des sports, Patrick Kanner, et de deux secrétaires d’Etat, André Vallini (réforme territoriale) et Ségolène Neuville (personnes handicapées, lutte contre l’exclusion). Par ailleurs, trois eurodéputés (deux FN et un UMP) se présentent.

    Les présidents de conseils généraux sortants sont nombreux à se représenter. Et dans un certain nombre de cas, ils sont en situation de cumul des mandats : sur 42 présidents de départements à se représenter, pas moins de 33 cumulent ! Plus précisément, 23 sont sénateurs et présidents de conseil général, et 10 sont à la fois députés et présidents de conseil général. En termes de couleur politique, le PS, qui a pourtant fait voter – certes dans la douleur – une loi contre le cumul, se distingue par le nombre de ses élus qui sont également candidats aux départementales : 79 personnes au total, plus que l’UMP (45 personnes). Dans le détail, 34 députés socialistes (dont quatre présidents sortants de conseils généraux), deux maires de grandes villes et 18 sénateurs du parti (dont 10 présidents sortants de conseils généraux) sont candidats. [....]

    La suite sur Le Monde.fr

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Qui-sont-les-cumulards-qui-se