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  • 1789-1917 : une révolution peut en inspirer une autre

    Maître d'oeuvre du livre noir du communisme, Stéphane Courtois ne pouvait pas être absent de celui consacré à la Révolution française. Il y démontre avec rigueur les similitudes entre la révolution de 1789 et celle de 1917. La filiation entre les deux événements est tellement saisissante qu'elle pourrait porter le titre célinien « D'une révolution l’autre ».

    En février 1917, la révolution russe est inaugurée par le chant de La Marseillaise. Au cours des premiers mois, elle suit une pente démocratique et constitutionnaliste. Au mois d'août, le gouvernement de Kerenski connaît une phase purement républicaine. Tout se passe relativement dans le calme.

    Au mois d'octobre, tout bascule. Comme en France en octobre 1791. Le 7 novembre, Lénine pousse ses camarades, aidés de la populace, à s'emparer du Palais d'hiver, où siège le gouvernement provisoire, rééditant ainsi l'attaque des Tuileries le 10 août 1792. Il instaure un double pouvoir, légal avec l'assemblée constituante en cours de formation, et révolutionnaire avec le soutien de la rue, plagiant ainsi les Jacobins et la commune de Paris de 1791. De même que le Comité de salut public avait instauré la dictature d'un groupe d'activistes - les Jacobins -, qui avait rapidement mené à la dictature d'un seul homme - Robespierre -, Lénine instaure le Conseil des commissaires du peuple, formé des seuls bolcheviks et placé sous son contrôle de plus en plus autocratique. Comme Robespierre avait abandonné la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 pour le règne de la Vertu, Lénine proclame la Déclaration des droits du peuple travailleur abolissant les droits de l'homme en Russie. À l'image des révolutionnaires français, Lénine instaure une « démocratie totalitaire » inaugurée par la dictature du Comité de salut public : loi des suspects, tribunal révolutionnaire et terreur. Dès sa prise de pouvoir, Lénine assimile les cosaques du Don à la Vendée de 1793. Le 24 janvier 1919, il ordonne de « décosaquiser » « erreur massive contre les riches cosaques qui devront être exterminés et physiquement liquidés jusqu'au dernier ». Ordre qui n'est pas sans rappeler celui de la Convention contre les Vendéens. En juillet 1918, Lénine met à mort le tsar, sa famille et ses parents. Comme en France, l'assassinat est un élément majeur du déclenchement de la guerre civile nationale. À partir de 1919, Lénine lance l'internationale communiste qui appelle à la guerre civile internationale. On trouve là un écho lointain du décret voté en 1792 par la Convention : « La nation française déclare qu'elle traitera en ennemi le peuple qui, refusant la liberté et l’égalité, voudrait traiter avec le prince et les castes privilégiées, s'engage à ne déposer les armes qu'après raffermissement de la souveraineté et l’indépendance du peuple sur le territoire duquel tes troupes de la république sont entrées, qui aura établi les principes d’égalité, et établi un gouvernement libre et populaire. »

    Au nom de ce principe, l'Armée rouge pénètre en Ukraine et en Géorgie pour y instaurer la soviétisation. Staline reste sur la même ligne. Il passe de la terreur ordinaire à la grande terreur de 1937-1938 comme Robespierre était passé des massacres de septembre à la grande terreur de juin-juillet 1794. Stéphane Courtois va très loin dans l'analogie. Il compare le fameux rapport Khrouchtchev, présenté lors du XXe congrès du Parti communiste d'Union soviétique, à une manoeuvre de la Révolution française. Le 24 février 1956, il dénonce ouvertement les crimes de Staline pour redorer le blason du communisme. De la même manière, la Convention, après la chute de Robespierre dont elle avait été complice, avait organisé le procès de Carrier, l'organisateur des noyades de Nantes. Le stalinisme en accusation pour sauver le communisme comme la terreur avait été condamnée pour sauver la Révolution.

    Nous ajouterons une analogie complémentaire : comme la Révolution française, la Révolution russe est encore glorifiée de nos jours. Malgré les crimes qu'elles ont commis et le sang qu'elles ont répandu.

    le Choc du Mois Janvier 2008

  • Lancement d’un cercle de formation catholique à Saumur

    Lancement d’un cercle de formation catholique à Saumur

    Loïc Yven, président du tout jeune cercle L’Aquinate de Saumur, a répondu aux questions du Salon beige:

    Vous lancez un cercle de formation catholique à Saumur. Pourquoi ?

    Je pars d’un constat personnel : au soir de ma vie, à l’heure de mon jugement particulier, saurais-je dire au Christ que j’ai fait tout ce que je pouvais pour mieux le connaître et ainsi l’aimer de plus en plus, comme le dit le chant de la promesse scoute ? Vaut-il mieux comparaître devant Dieu en connaissant mon catéchisme ou en sachant que l’éolien est une vaste arnaque ? Voilà pourquoi j’ai lancé un cercle de formation catholique, que je pense plus urgent et plus essentiel qu’un cercle de conférences (qui garde toute son importance néanmoins). De nombreux catholiques ont hélas plus de connaissances profanes que religieuses. A l’heure de l’infobésité, de Wikipédia et des chaînes de hard news, il faut replacer nos priorités dans le bon ordre. Messire Dieu premier servi, disait sainte Jehanne !

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  • Alain de Benoist : « La descente aux enfers d’Emmanuel Macron est-elle forcément une bonne nouvelle pour Marine Le Pen ? »

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    Le quinquennat Macron n’avait pas trop mal commencé avec l’épisode du Louvre. Mais l’état de grâce n’a pas duré très longtemps et la situation ne cesse de se dégrader, alors même qu’ avait affirmé que s’il ne réussissait pas, un ou une populiste lui succéderait à l’Élysée. Cela en prend-il le chemin ?

    En matière d’élection présidentielle, vous le savez bien, toute prédiction faite plus de trois mois avant le scrutin n’a aucune valeur. On peut, en revanche, dresser un rapport d’étape. Tout le monde a longtemps répété qu’en 2022, on allait assister à la répétition de ce qui s’est passé en 2017 : un duel Macron-Marine Le Pen au second tour, avec le résultat qu’on sait. Inutile de s’interroger : c’était plié d’avance. Mais deux nouvelles questions se posent : Macron sera-t-il à nouveau candidat en 2022 ? Et s’il se représente, sera-t-il présent au second tour ? Nous n’en savons rien, bien sûr, mais le simple fait qu’on puisse se poser ces questions montre que beaucoup de choses ont changé. Les gilets jaunes sont passés par là, les grèves aussi. Pour faire adopter ses réformes, Macron a été obligé de passer en force. Après avoir voulu séduire tout le monde, il a déçu partout. On parle régulièrement de sa « baisse de popularité », mais on n’en est même plus là. Nous avons un Président qui ne peut plus mettre un pied en dehors de l’Élysée sans se heurter à des manifestants qui exigent sa démission en brandissant, en effigie pour l’instant, sa tête au bout d’une pique ! Chirac, Giscard, Hollande, Sarkozy ont pu être impopulaires. Macron n’est pas seulement impopulaire, il est détesté, exécré, haï des Français à un degré rarement vu. Il n’est donc pas certain qu’il veuille (ou puisse) se représenter, ni qu’il soit présent au second tour s’il le faisait. Ajoutons, puisqu’il a été mis en place pour adapter la France aux exigences de la mondialisation libérale, que ceux qui l’ont patronné se disent peut-être aussi qu’ils n’ont pas misé sur le bon cheval et qu’il serait peut-être temps d’en trouver un autre.

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