culture et histoire - Page 1191
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(16) Les Rois de France - Henri IV, le bon roi - (1) Le roi de Navarre
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Conférence Dextra vendredi 18 mars : « L'aventure TV Libertés et les médias libres » avec Arnaud Naudin
Chers amis et camarades, Pour cette nouvelle conférence Dextra, nous avons la joie de recevoir Arnaud Naudin, coordinateur et animateur de la future Radio Libertés, qui viendra nous parler du sujet : " L'aventure TV Libertés et les médias libres " Cette conférence aura lieu ce vendredi 18 mars au 96 boulevard de Port Royal, Paris Ve, à 19 h 30. Nous vous attendons nombreux pour cette nouvelle conférence. A vendredi ! -
Réminiscences algériennes
A bien des égards, la guerre d'Algérie, ressassée encore par certains, littéralement oubliée et ignorée par beaucoup, porte en elle certains germes permettant de comprendre la situation française d'aujourd'hui. Avec quelques camarades, nous évoquions récemment ce tropisme lourd : la résolution d'un conflit véhicule souvent en elle les ferments du prochain… Les exemples ne manquent guère, surtout pour nous, Français. 1871 donne 1914 et 1918 donne 1939.
Il est judicieux d'évoquer l'Algérie en ces heures. La situation de ce pays, rarement évoquée par les médias français, est absolument catastrophique. Un chômage de masse (plus de 30% chez les très nombreux jeunes, « officiellement ») implique un niveau de dépenses sociales très important visant à acheter la paix intérieure. Or le pays ne vit que de deux mamelles : le pétrole et le surtout le gaz. L'économie algérienne n'est aucunement diversifiée (les exportations d'hydrocarbures représentent plus de 30% du PIB et plus de 60 % des recettes de l’État) et l’effondrement récent des cours du brut (qui est déjà en train d'anéantir littéralement certains États tels que le Venezuela ou encore l'Azerbaïdjan) provoque la fonte des réserves de change algériennes. Résultat : de nombreux produits ne sont plus importés en Algérie depuis plusieurs semaines. La priorité est donnée aux biens de première nécessité (nourritures, médicaments, etc.). Au rythme actuel, le compte à rebours court jusqu'à la fin de l'été 2016 quant à l'épuisement total des réserves de change et donc l'arrêt des transactions avec l'extérieur et des destructions économiques irrémédiables. Cela provoquerait une implosion sociale de grande envergure, voir même une chute de l’État.
A l'heure où l'ensemble du monde arabo-musulman est parcouru de soubresauts violent, cela ne laisse rien présager de bon. Imaginons un instant un scénario à la libyenne ou à la syrienne pour l'Algérie dans les prochains mois. Où iraient les centaines de milliers de « réfugiés » algériens ? Vous connaissez déjà la réponse, chaque Algérien possédant au moins un membre de son cercle familial en France…
Cela pose naturellement la question de cette relation « spéciale » qu'entretiennent la France et l'Algérie depuis 1830 et plus largement avec l'ensemble du Maghreb. C'est cette relation spéciale qui explique la présence en France de millions de Maghrébins (dont le chiffrage est toujours complexe aujourd'hui), population accumulée progressivement tout au long de la seconde moitié du vingtième siècle et qui constitue aujourd'hui une véritable tête de pont au profit des grands flux à venir. En effet, ces populations arrivées de manière « diffuses » (via l’immigration de travail, le regroupement familial et les naissances in situ) ne représentent rien en comparaison des masses qui se préparent à la grande transhumance vers le nord...
Décidément, le « problème algérien » n'est pas prêt de prendre fin… La fameuse guerre d'Algérie, dans laquelle nombre de nos prédécesseurs dans le combat pour la France et l'Europe avaient pris part, avait mis en avant nombres d'éléments qu'il serait bon de se rappeler aujourd'hui : la prise de conscience identitaire face à l'altérité, le rôle des forces de l'ordre et des services de renseignement, la place de l'Armée dans la société, l'intervention de la sphère politique, le combat dissident, etc.
Il est surprenant de retrouver, pas loin de 60 ans après, des acteurs que l'on avait déjà vu à l’œuvre « en ce temps là ».Jacques Thomas pour le C.N.C.
http://cerclenonconforme.hautetfort.com/le-cercle-non-conforme/
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(15) Les Rois de France - Henri II, Les derniers des Valois - François II, Charles IX et Henri III
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Nos chers amis américains, épisode 6 : de la mort de JFK à la fin de la première guerre d'Irak
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Nos chers amis américains, épisode 5 : de la guerre froide à l’assassinat de John F. Kennedy
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Rare : un document sonore dévoile la voix de Maurice Barrès
Maurice Barrès est mort en 1923. Le document sonore ci-dessous est le seul où l’on peut entendre sa voix.
Il s’agit d’un extrait de son intervention à la tribune de la Chambre des députés, dans le cadre du combat qu’il mena pour la défense des églises de France menacées de tomber en ruines. Il s’adresse aux parlementaires hostiles à l’idée que l’on réserve de l’énergie et des fonds à la restauration et à l’entretien des édifices cultuels, notamment ruraux. Nous sommes en 1912, et Maurice Barrès a 50 ans :Retrouvez des livres de Maurice Barrès et sur lui en cliquant ici.
Le texte de l’intervention :
Vous n’en êtes pas touchés ! Ce beau clocher qui est l’expression la plus ancienne et la plus saisissante du divin dans notre race, cette voûte assombrie où l’on prend le sentiment d’avoir vécu jadis et de devoir vivre éternellement, cette table de pierre où reposent les grands principes qui sont la vie morale de notre histoire, rien de tout cela ne vous persuade, rien ne vous retient de renverser cette maison qui, par sa porte ouverte à toute heure au milieu du village, crée une communication avec le divin et le mêle à la réalité quotidienne ? Et comme autrefois l’humanité rejeta les dieux de l’hellénisme, vous croyez le moment venu pour que le Christ n’ait plus ni temples, ni fidèles.
Si un tel calcul existe, ce calcul sera trompé et cette haine déçue ; si quelqu’un se réjouit de pouvoir un jour, en passant près des églises rurales effondrées insulter le cadavre d’un ennemi, il n’aura pas cette honteuse satisfaction. Le catholicisme ne serait pas écrasé sous des pierres qui s’écroulent, il s’en irait dans les granges et sur des autels improvisés. Et, je vous le prédis, une immense jeunesse l’y suivrait, indignée de notre brutalité et de notre ingratitude. Un opprobre éternel tomberait sur cette Assemblée si elle laissait s’écrouler les plus vieux monuments de notre vie spirituelle. J’ai la certitude que les nouvelles générations nous mépriseraient un jour, si elles dataient de notre passage l’écroulement des vénérables églises de France.
http://www.contre-info.com/rare-un-document-sonore-devoile-la-voix-de-maurice-barres#more-41342
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A Béziers, les drapeaux français seront en berne le 19 mars
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Les Indo-Européens, origine de la société occidentale blanche
Évoquer les Indo-Européens dans ce livre peut paraître surprenant. Leur faire place, c'est rappeler l'unité de culture et d'origine des peuples européens, et nous persuader que leurs qualités et leurs défauts, ayant traversé les siècles, nous posent encore des problèmes aujourd'hui, dont la solution n'est pas évidente.
De l'Inde à l'Islande, presque toutes les populations blanches ont la même origine culturelle, et une parenté ethnologique, confirmée par la distribution spécifique des groupes sanguins. Aujourd'hui leurs descendants, expatriés en Amérique du Nord, du Sud, en Australie, sont partout disséminés dans le monde.
Ces populations occupent tout l'espace européen et iranien, après avoir balayé en deux vagues d'invasion (2200 à 2000 av. J.-C. et 1200 av. J.-C.) les populations plus anciennes dont il ne subsiste plus que des traces culturelles et raciales.
Ainsi, de la race néolithique primitive, qui occupait l'Aquitaine, le Sud-Est de la France, l'Espagne, l'Afrique du Nord et les Canaries, les seuls éléments, importants et originaux qui survivent sont les Basques. Les autres populations, conquises par les Indo-Européens, se sont fondues à eux. A l'autre bout de l'Europe, seules les tribus pacifiques finno-ougriennes (Finnois, Lapons, Estoniens, Livoniens, etc.) ont échappé elles aussi, grâce au rude climat et à une nature dangereuse, à l'assimilation.
L'unité linguistique
Le terme « Indo-Européen » est une définition linguistique plutôt que raciale. Thomas Young l'utilise le premier pour désigner un ensemble de langues qui lui semblent apparentées par la racine de nombreux mots (1).
Les travaux de Franz Bopp, puis ceux de Schlegel, de Grimm et surtout d'Adolphe Pictet, publiés en 1859, marquèrent les ressemblances, plus ou moins étroites, existant entre différentes langues.
Les recherches ont été poussées plus loin. Elles viennent démontrer que les langues Indo-Européennes ont bien une origine commune certaine qui préjuge une certaine forme d'unité raciale. Ces langues se sont diversifiées et ont des traits caractéristiques qui les répartissent en deux groupes.
Dans le premier, caractérisé par les gutturales (Kentum), on trouve :
* le grec avec ses dialectes aéolique, ionique, dorique, etc. ;
* le latin et les langues ou dialectes qui en ont découlé
(français, espagnol, italien, provençal, etc.);
* les langues celtiques (ancien gaulois, gaélique, breton,
gaélique écossais, irlandais, langue de Manx sur l'île de Man);
* le germanique avec ses trois branches :
-gothique,
-norse (danois, norvégien, suédois, islandais)
-germanique de l'Ouest (anglais, hollandais, frison, flamand, bas-allemand, etc.);
* le hittite.
La seconde série caractérisée par les chuintantes (Satem) regroupe :
* le sanscrit, dont la transcription moderne est parlée aux
Indes, par près de 300 millions d'hommes;
* l'iranien;
* le zend;
* l'arménien;
* les langues slaves ;
* les langues baltes (letton, vieux prussien et surtout le
lituanien dont les racines paraissent les plus primitives et les plus
anciennes parmi les langues Indo-Européennes).
Ces travaux scientifiques ont permis aux Allemands de bâtir le mythe d'une race pure de type aryen constituée de blonds aux yeux bleus. Il s'agit en fait de races diverses, rassemblées dans une zone géographique délimitée, et qui se sont, plus ou moins, mélangées et métissées entre elles. « L'agrégation, qui provoquera la formation des peuples Indo-Européens, se manifeste dans les milieux néolithiques, probablement au Ve millénaire (2). » L'histoire, formidable et mouvementée, des Indo-Européens s'étend sur toute la protohistoire européenne, de la fin de l'époque préhistorique à l'aube de l'ère historique. Ce sont ces peuples, particulièrement aptes à la chasse, à l'aventure et à la conquête guerrière, qui vont jeter les bases de notre civilisation européenne.
Vers la fin de la période néolithique occidentale (aux environs de 4000 avant J.-C.) apparaît, dans le Nord-Est européen, un type culturel nouveau caractéristique du groupe Indo-Européen.
Il s'est vite imposé, rejoignant puis dépassant le niveau culturel et social des groupes humains qu'il relayait.
Je suis surpris de voir combien chez nous le fait Indo-Européen a toujours été éludé. Bien que nous ayons en France, avec le Pr. Georges Dumézil, le plus grand spécialiste des questions Indo-Européennes, notre pays marque un total désintérêt pour ce sujet qui est l'histoire de nos origines. Les Indo-Européens ne figurent dans aucun programme de lycée ou de faculté. Les études les concernant sont heureusement fournies et nombreuses en Angleterre, en Allemagne, dans certains pays d'Europe de l'Est, et aux Etats-Unis (3).
Là, pourtant, sont nos véritables sources, communes à toute l'Europe. Là, est notre culture primitive. Ces hommes, qui nous ont directement précédés, sont à travers nous à l'origine des civilisations et de la science les plus avancées, de l'art et de la culture les plus raffinés. L'esprit d'invention, de création, les a conduits, en 4 500 ans, par une longue marche progressive, des bords de la Baltique jusqu'à la Lune.
Le foyer de la dispersion
Le « peuple » Indo-Européen se présentait, à l'origine, sous la forme d'une sorte de confédération de sociétés, éparpillées sur un large territoire, dont l'unité linguistique constituait le lien le plus conscient.
L'emplacement du foyer où apparut, et d'où se dispersa, la race blanche, a été circonscrit dans une région comprise entre l'Elbe à l'ouest, la Vistule et le Dniepr à l'est, le Jutland au nord, et la région montagneuse des Carparthes au sud.
Cette région venait de connaître de grands bouleversements. « Vers —8000 avant notre ère, les glaciers Scandinaves se retirèrent, définitivement, vers le Nord. Les îles Britanniques se séparèrent du continent. La Baltique fit sa jonction avec la Mer du Nord. La toundra se couvrit de forêts épaisses. L'Europe jouit dès lors d'un climat tempéré (4). »
Ces transformations climatiques et géographiques devaient permettre les conditions assez exceptionnelles du développement d'une économie agricole se substituant à celle de chasseurs nomadisants. Les hommes se consacrent à l'élevage et les femmes et les enfants à une agriculture rudimentaire. La société s'organise en génos, grandes familles, de caractère exogamique, qui sur des territoires héréditaires, établissent d'étroits liens familiaux entre elles selon des modes prédéterminés.
Chaque génos, composée d'hommes libres, est une communauté de sang, de caractère fondamentalement patriarcal. La lignée remonte au dieu père le « Deiwos peter ». Lorsque la situation l'exige, les chefs de génos se réunissent et élisent un chef parmi eux, le « regs » (rex en latin, rix en gaulois, raja en sanscrit).
Le regs est contrôlé par l'assemblée des chefs de génos : les peteres, assemblée dont nous retrouverons le principe dans la suite des temps avec le « senatus » des Romains, la « gerousia » des Grecs, la « Sahba » des Indo-Aryens, le « thing » germanique et « l'althing » islandais. Dès le début de leur histoire, la souveraineté, chez les Indo-Européens, s'exprime par une sorte d'aristodémocratie qui permet d'allier l'efficacité de commandement du chef avec le contrôle de ses actes par l'assemblée.
L'esprit de conquête
Vers l'an 2500 av. J.-C, la souche originelle Indo-Européenne se fractionne. L'une après l'autre, ses branches se mettent en mouvement. Les peuples Indo-Européens partent pour de lointaines migrations. Pourquoi ces déplacements d'hommes et de familles qui constituent le premier mouvement d'expansion de nos ancêtres?
La raison, la plus communément avancée, est une modification des conditions climatiques dans l'Europe de l'époque. Le milieu du troisième millénaire fut, en effet, marqué par une amélioration du climat, provoquant un brusque réchauffement du Nord européen. Le développement de l'agriculture et de l'élevage en fut plus favorisé encore. L'accroissement de la population qui en résulte, entraîne un surpeuplement relatif, dans la zone de forêts, d'îlots lacustres et de marécages où les espaces agricoles demeurent limités. Les récoltes s'avèrent bientôt insuffisantes et les migrations commencent.
Sans doute, est-ce une raison valable, mais ce n'est pas la seule. Bien des peuples manquant de subsistance et, placés dans les mêmes conditions, n'entreprendront pas pour autant des migrations aventureuses de cette envergure. Dans le cas des Indo-Européens domine l'esprit de conquête qui les caractérisera constamment. Il s'agit d'une race animée par un tempérament batailleur, sensible à l'attrait de l'aventure pleine de curiosité de l'inconnu, forte d'une volonté de domination, animée aussi par une mentalité impérialiste que l'on ne retrouve, à ce degré, chez aucun autre peuple.
A la veille de la dispersion, on évalue les Indo-Européens à environ une dizaine de millions d'hommes. Les migrations les conduisent vers le sud, vers un climat moins rude, où ils pourront donner libre cours à leurs activités créatrices. A partir de 2400 avant J.-C., les vagues de migrants se succèdent, de plus en plus nombreuses, qui conduiront ces peuples à la conquête de la moitié de la terre. Certains groupes vont disparaître en route, ou rejoindre d'autres rameaux. D'autres vont marcher, sans trêve, jusqu'au bout, jusqu'au terme de leur histoire.
Leur progression ne se fait pas en un mouvement de pénétration pacifique, mais par la conquête. Les envahisseurs Indo-Européens apportent avec eux une technologie supérieure et ils ont domestiqué le cheval et le bœuf, grâce auxquels ils peuvent couvrir de grandes distances.
Les éléments indigènes, trouvés sur place par les Indo-Européens, leur étaient, presque toujours, supérieurs en nombre. C'est particulièrement sensible en Orient, où les Indo-Aryens représentaient une minorité infime au milieu des autochtones. La conquête Indo-Européenne a donc provoqué la création d'un système de castes destiné à préserver sa domination. Ce système était d'autant plus rigoureux que la proportion d'Indo-Européens dans la population était plus faible. Il a survécu dans une certaine mesure aux Indes jusqu'à ce jour et certaines formes de recrutement des élites s'en inspirent encore même si elles sont fondées sur des critères tout différents.
L'homme indo-européen
Un sentiment unissait les peuples Indo-Européens, celui d'appartenir à une même communauté de langues et d'institutions. Les études linguistiques ont mis en évidence que les langues des Indo-Européens constituaient un outil incomparable, parfaitement adapté au raisonnement abstrait et au développement des sciences.
Hommes actifs, durs pour eux-mêmes, comme pour les autres, ne corrigeant leur emportement que par leur intelligence, ils étaient habités par la volonté de puissance, le goût de l'héroïsme et de la création. Attachés à ce qui enracine, famille, fonction, cité, culture, race, ils alliaient la sûreté technique au génie impulsif.
Religion et société
Dans les communautés Indo-Européennes, existait une similitude, étroite, entre la religion et la communauté elle-même. Avant la première dispersion, celle-ci dispose, déjà, d'une « idéologie » reposant sur une vue commune du monde, se traduisant par une conception, propre, du fait religieux, de la société, de la souveraineté et des rapports entre les hommes et les dieux. Elle s'appuie, également, sur une théologie, une liturgie, une poésie et une littérature épique, que l'on retrouve semblables quant au fond, mais adaptées quant aux formes, chez les différents rameaux Indo-Européens.
A l'image des hommes, les dieux Indo-Européens, forment une communauté, un « panthéon ». Ils sont dotés d'attributs fonctionnels correspondant aux classes humaines primitives, qui répartissent les hommes libres en prêtres, guerriers et paysans. L'organisation sociale est, en effet, fondée sur la distinction entre ces trois niveaux de fonctions : le niveau sacerdotal et souverain, le niveau guerrier, le niveau populaire et producteur. Hiérarchiquement ordonnés, ces groupes sociaux connaissent un équilibre interne, qui permet à chacun de porter sa part de responsabilité et d'initiative, dans l'action commune.
La société Indo-Européenne est paysanne et guerrière à la fois. Cette ambivalence, constante dans son histoire, est symbolisée par la scène fameuse du consul romain, requis pour prendre la tête d'une armée et trouvé labourant ses terres... Quant au mode de gouvernement, s'il varie d'un peuple à l'autre, il est toujours chargé de traduire, dans les faits, une tolérance qui exprime une conception concrète de la liberté et de la dignité individuelle. Il est très rare que le pouvoir royal soit héréditaire. Le plus souvent, le roi, élu, ne règne pas en souverain absolu, bien qu'il soit responsable, sur sa tête, de la bonne marche du gouvernement. Il est entouré des conseils et du contrôle d'une assemblée aristocratique comme nous l'avons déjà noté.
Les conquêtes Indo-Européennes
Ce sont ces peuples qui vont conquérir tout un continent. Les expéditions, victorieuses, des premiers Indo-Européens les amènent aux confins de l'Europe centrale, puis, après une halte de quelques décennies, jusqu'aux bornes de la Chine à l'est, de l'Afrique noire au sud. Les contingents de cavaliers qui débouchent, entre le XXe et le XVIIe siècle avant J.-C, dans les plaines du pourtour méditerranéen, les troupes combattantes et paysannes qui, dans un deuxième temps, coloniseront les péninsules hellénique et italique, puis ibérique et britannique, sont les premiers représentants de ce type nouveau, d'homme et de civilisation, d'où nous sommes issus.
Dès 2500 avant J.-C., et jusqu'en 2000, voire 1600, les vagues migrantes sortent, l'une après l'autre, du réduit et se dispersent, souvent sans marquer culturellement et socialement les peuples autochtones, si ce n'est en laissant en place une aristocratie dominante. Une dernière grande vague, vers —1250, va permettre aux Indo-Européens de fixer les limites de leur domaine. Il englobera les sociétés védique et iranienne, l'empire hittite, les royaumes des plateaux d'Anatolie, les civilisations historiques des Grecs, des Latins, des Celtes et des Germains, la Gaule, la péninsule Ibérique, l'Angleterre, l'Islande et la Scandinavie.
La même énergie inépuisable, la même âpreté à la guerre et la volonté de conquête, qui ont caractérisé les peuples Indo-Européens, seront à l'origine de tous les grands mouvements ultérieurs de l'histoire de l'Occident : la tentative de conquête du Proche-Orient à l'occasion des croisades; l'occupation de l'Amérique centrale et de l'Amérique du Sud, puis celle de l'Amérique du Nord; la conquête de l'Australie et des terres de l'Océanie; l'occupation de l'Afrique, à l'époque romaine et plus tard aux siècles des conquêtes coloniales...
Lorsque aucun conflit ni aucune expansion n'est envisageable à l'extérieur, les peuples Indo-Européens, dans leur impétuosité vitale, retournent le fer contre eux-mêmes dans des guerres entre voisins — comme on l'a vu à travers toute l'histoire et jusqu'au cours des deux dernières guerres « mondiales », qui étaient d'abord des conflits fratricides entre Européens.
Quand le maître devient apprenti sorcier…
Cette insatiable volonté de conquête ne se traduit pas seulement en termes guerriers. C'est la race Indo-Européenne qui porte l'élan scientifique, technique, culturel et qui imprime sa marque à l'essor de nos sociétés. Mais ce développement positif a son revers négatif. Maître et dominateur, l'homme Indo-Européen est devenu apprenti sorcier. Les bouleversements qu'il a imposés à la société humaine, ont pris une telle ampleur qu'il parvient difficilement à les maîtriser.
La division du monde entre des blocs antagonistes, la continuation des conflits et des guerres sont un risque majeur parce qu'ils déboucheront inéluctablement sur un anéantissement absolu. L'agressivité naturelle des peuples Indo-Européens les place, aujourd'hui encore, à la tête de cette compétition terrible, comme en témoigne la lutte pour l'hégémonie qui oppose depuis trente ans les États-Unis et l'Union soviétique, les deux peuples Indo-Européens les plus puissants.
L'héritage génétique Indo-Européen, positif par certains aspects, est dangereux par d'autres. Il doit trouver en lui les moyens de son nouveau destin
Un monde, fini et limité, où n'existent plus d'espaces vierges à conquérir, est en effet un monde fragile où la moindre étincelle peut déclencher une explosion fatale. Il faut canaliser notre agressivité naturelle vers des expressions autres que la domination. Il faut l'orienter vers des défoulements positifs et créateurs. Faute d'objectifs concrets et de desseins généreux, notre trop-plein d'énergie se décharge, encore aujourd'hui, comme aux débuts de l'espèce. Ce que les ethnologues appellent pompeusement la « lutte intraspécifique », la guerre fratricide, est un élan vital qu'il faut sublimer parce qu'il devient mortel.
Ce risque est actuel et la géopolitique nous montre clairement les éléments possibles de l'affrontement entre les deux plus grandes puissances Indo-Européennes.
Sources : Michel Poniatowski, L’avenir n’est écrit nulle part-Ed. Albin Michel-1978
Notes :
(1) Dans le Quaterly Review d'octobre 1813, article de Thomas Young (1773-1829). C'est l'un des meilleurs philologues de son époque, mais il a aussi contribué à la théorie ondulatoire de la lumière et à l'analyse de la perception des couleurs
(2) P. Bosch Gimpera, Les Indo-Européens, Payot, 1961.
(3) Où est éditée une importante revue trimestrielle The Journal of Indo-
European Studies (Suite 108, 1785 Massachusetts avenue, N. W., Washington
B.C. 20.036).
(4)John Geipel-Laffont, L'Anthropologie de l'Europe.
Pour en savoir plus : -
Chroniques de la Monarchie populaire - 3