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culture et histoire - Page 1187

  • Ces Algériens qui nous aimaient

    boualem.jpgJeune royaliste, j'ai eu le privilège de serrer la main du Bachagha Boualem aux Baux de Provence, et en ces temps d'outrances médiatiques poussant à commémorer l'infâme, je fais mon billet hebdomadaire sur ces Algériens de souche qui étaient fiers d'être Français malgré le désastre de juin 40 et la liquéfaction de l'empire intenable. Mais ils avaient confiance en nous puisque l'Algérie n'était pas une colonie quelconque mais une province française constituée de trois départements maritimes et des Territoires du Sud, le Sahara.

    Se laissèrent-ils abuser ? Sans doute par une foi aveugle en la République, un manque de perspective, associé à la trahison inattendue du plus grand général qu'ils avaient jamais vu en Algérie - Charles De Gaulle mesurait deux mètres.
    C'est à Saint-Hippolyte du Fort en Cévennes que le jeune Saïd sortit à 13 ans du circuit scolaire commun pour entrer à l'Ecole des enfants de troupe. Appartenant à l'infanterie, comme celle de Montreuil-sur-Mer où il finira ce cycle en 1924, Saïd s'engagera au 1er Tirailleurs caserné à Blida. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le 1er RTA intégrera la 3è Division d'Infanterie Algérienne du général Juin qui se couvrira de gloire en Italie aux combats du Garigliano. Cette manœuvre osée à travers les escarpements infranchissables des Appenins fit sauter le verrou de Monte Cassino en le contournant par le Nord. Saïd Boualem survivra aux engagements meurtriers des tirailleurs dans les Vosges. Il quittera l'armée après vingt ans et plus de service actif, monté du rang jusqu'au grade de capitaine.
    Le reste de son histoire et pendant les évènements d'Algérie est relaté sur cet excellent site :Le Bachagha Boualem. Il administrera un douar de montagne de 33000 hectares dans l'Ouarsenis, n'acceptera jamais la politique algérienne des gaullistes qui dissoudront en 1960 son Front Algérie Française, fort d'un million d'Algériens pro-français à contre-courant du sens de l'histoire. Après avoir perdu son frère, un fils et son beau-frère, assassinés tous les trois, il entrera en France métropolitaine le 18 mai 1962 au sein de la grande vague des rapatriés, avec quelques-uns de ses harkis qu'on lui permit d'emmener, quelques-uns qui ne subirent pas les tueries de Lamartine relatées ici (âmes sensibles s'abstenir). Merci M. Hollande d'avoir pensé à eux !


    Ayant fait mon service militaire en compagnie d'anciens du 7è RTA, j'ai eu le temps d'écouter les récits de campagne de ces unités algériennes qui étaient considérées comme la crème de l'armée régulière, les tirailleurs manœuvraient en cravate et ne roulaient pas en marchant comme les parachutistes. Le 7 comme les autres avait dérivé une harka. Ma section disciplinaire était souvent affublée de ce nom, craché comme une insulte, mais on ne commande pas à des taulards comme à des gars de bonne famille. Sur le sort des supplétifs indigènes je n'ai jamais rien entendu dire parmi mes camarades, ce qui me fit comprendre plus tard le niveau d'horreur atteint par la vengeance des nouveaux maîtres. On sut bien après l'indépendance que beaucoup avaient été bouillis vivants. On sut aussi que toute leur famille et leurs descendants furent proscrits. On comprit mais un peu tard que ces damnés, barrés de tout emploi, avaient pris le maquis pour le compte du GIA et se vengeaient à leur tour. La clique au pouvoir à Alger ne sut jamais gouverner intelligemment, ça continue, la lecture des journaux algériens en ligne comme ChoufChouf ou Liberté (mais il y en a d'autres) révèle que des émeutes éclatent ci et là chaque semaine.
    Et dans ces circonstances d'incurie d'un bord à l'autre de la Mer Méditerranée, M. le Président éphémère de la République française va faire une télé en extérieur pour meubler l'ennui de sa gouvernance un 19 mars, jour anniversaire des Accords d'Evian ! On n'avait pas fait pire, mais le plan "communication" de M. Gantzer exigeait sans doute l'ostentation de Saint Flanby devant la foule officielle des otaries socialistes dans une semaine creuse. Connards !
    Le 1er Tirailleurs a été recréé en 1994 à Epinal grâce à Philippe Séguin. C'est un régiment d’infanterie blindé appartenant à la 1re Brigade mécanisée de Châlons-sur-Marne. En attendant le conflit de haute intensité auquel il est préparé dans une guerre continentale, il est engagé en opération extérieure depuis 2002, partout, de l'Afghanistan à la Côte d'Ivoire. Son insigne de béret est le croissant de lune hilal, sa pucelle dit en arabe « Premier toujours premier ». D'où il nous observe, le Bachagha Boualem est heureux de voir perpétuer l'esprit tirailleur* dans une unité française au contact. Il est enterré dans la Crau à Mas-Thibert depuis le 8 février 1982. Il est Grand Officier de la Légion d'Honneur. 

    pucelle_1er_Régiment_de_Tirailleurs.jpg(*) L’esprit tirailleur constitue le ciment qui unit chefs et tirailleurs, anciens chibanis et jeunes boujadis. Cet «esprit tirailleur» repose sur un ensemble de valeurs qui imprègnent profondément le style de commandement et les liens de camaraderie entre turcos : le respect des coutumes d’autrui (la Caïda), la chance que l’on sait provoquer (la Baraka), la justice (la Chraa), l’esprit guerrier et le courage au combat (le Baroud) et sur tout cela, un soupçon de fatalité (le Mektoub ou l’acceptation de ce qui nous dépasse). Les traditions sont vécues à tous les échelons du régiment, puisque chacune des sept compagnies du régiment (et chacune des sections qui les composent) est jumelée avec un ancien régiment de tirailleurs, dont elle perpétue les traditions et entretient les liens avec les amicales d’anciens tirailleurs qui lui sont rattachées. A son arrivée au régiment, chaque tirailleur passe son baptême au cours duquel un jury évalue ses connaissances en matière d’histoire et de traditions, gage d’appropriation de l’esprit tirailleur jusqu’au niveau individuel.
    C’est avec fierté que les tirailleurs perpétuent cet héritage, notamment incarné par sa Nouba, formation musicale portant la tenue traditionnelle des tirailleurs, et de son bélier-mascotte Messaoud. Ces traditions rayonnent chaque année avec un éclat particulier à l’occasion de la fête régimentaire du Garigliano
    (source : Blog du 1er RTir).

    http://royalartillerie.blogspot.fr/

  • Londres réclame le retour de l’anneau de Jeanne d’Arc après son rachat par le Puy du Fou

    Une cérémonie épique a accueilli dimanche l’anneau racheté par le parc d’attractions. Philippe de Villiers a annoncé que le gouvernement britannique ambitionnait de récupérer la relique.

    Ce dimanche 20 mars, 5000 personnes s’y entassent pour voir arriver le cortège portant l’anneau de Jeanne d’Arc, racheté par le Puy du Fou à son propriétaire anglais.

    « Nous avons payé la rançon de Jeanne ! », lance Philippe de Villiers à la tribune dans la cour du château du Puy du Fou. Ce dimanche 20 mars, 5000 personnes s’y entassent pour voir arriver le cortège portant l’anneau de Jeanne, racheté par le Puy du Fou à son propriétaire anglais.

    Beaucoup d’enfants sont présents, les yeux écarquillés devant le spectacle. Sur fond de musique épique, des soldats à cheval s’élancent au milieu de jeunes « puy-folais » (nom donné aux comédiens bénévoles du parc) portant des bannières.

    Cent élèves officiers de l’école de Saint-Cyr, venus volontairement, font une haie d’honneur, sabre au clair. Des « poilus » de 14-18 ouvrent la marche. Arrive alors l’anneau porté dans un palanquin soutenu par des chevaliers.

    Franck Ferrand, l’historien animateur d’une célèbre émission sur Europe 1 est présent et salue à la tribune la « puissance d’illumination de Jeanne, symbole d’une force de résistance, d’une énergie, d’un amour du pays ». Jacques Trémolet de Villers, auteur de Jeanne d’Arc, Le procès de Rouen, prononce un discours relatant les aventures de l’anneau depuis la condamnation de la Pucelle de Domrémy. [...]

    La suite sur Le Figaro.fr

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Londres-reclame-le-retour-de-l

  • Une foule de Français accueille l'anneau de Jeanne d'Arc au Puy-du-Fou

    L'anneau de Jeanne d'Arc n'est pas un faux et date bien du XVe siècle selon des spécialistes sollicités par le Puy du Fou. Réalisée en décembre 2015 par le laboratoire Oxford X-ray Fluorescence Ltd, une analyse indiquait déjà que son métal était «cohérent avec [leur] base de données des objets d'art en argent du XVème siècle». Ayant étudié sa forme et ses gravures, Anne-Sophie Aimé, Bijoutière Joaillière, est catégorique:

    «De par son apparence et les moyens de fabrication utilisés, nous avons une bague correspondant parfaitement à la typologie des bagues du XVème siècle.»

    Son confrère Louis-Guillaume Piéchaud, expert en orfèvrerie, confirme:

    «Il ne fait nul doute qu'il s'agit là d'un travail pouvant être daté du XVème siècle.»

    Deuxième information: la nature de l'alliage et les lettres inscrites corroborent la description effectuée par Jeanne d'Arc dans les minutes du procès de Rouen (21 février-30 mai 1431):

    «Je ne sais proprement. S'il est d'or, il n'est pas de fin or. Je ne sais si c'était or ou laiton. Je pense qu'il y avait trois croix et non autre signe que je sache, excepté «JHESUS MARIA».»

    Selon Vanessa Soupault, expert en bijoux anciens et modernes, Docteur en Histoire de l'Art et Archéologie, «les inscriptions portées sur l'anneau (IHS d'un côté et MAR de l'autre) semblent correspondre à celles indiquées dans les minutes du procès.»

    Nicolas de Villiers, président du Puy du Fou, explique :

    «Nous pensons que c'est l'anneau confisqué par les Bourguignons lors de l'arrestation de Jeanne à Compiègne, celui qu'elle décrit au procès. Rappelons qu'ils ont ensuite vendu leur prisonnière aux Anglais et que ceux-ci voulaient la condamner pour sorcellerie. L'anneau décrit au procès, prétendument doté de pouvoirs magiques, était donc une pièce à conviction. On voit mal pourquoi les Bourguignons auraient livré leur précieuse captive sans un objet aussi déterminant pour les accusateurs. C'est sûrement comme ça qu'Henri Beaufort, le cardinal-évêque de Winchester, présent à Rouen, a récupéré le bijou. Après lui, nous avons tout l'arbre généalogique de la transmission de la bague au sein de la famille Cavendish-Bentinck et la liste des propriétaires successifs.» (source : Figaro Magazine)

    Outre les vidéos voici quelques photos de l'accueil de l'anneau de Jeanne au Puy du Fou. Une délégation de St Cyr :

    IMG_7120

    Puy du Fou 13h30. Les Puyfolais sont dans la cour du château. Ils seront bientôt rejoins par les Français venus honorer le retour de l'anneau de Jeanne.

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  • 80 ans de supercherie : 1936, le « triomphe électoral » du Frente Popular en Espagne

    Dr Bernard Plouvier

    « Les sciences morales et politiques sont inexactes et pleines d’incertitudes »

    Anatole France, Sur la pierre blanche

    Certains Européens veulent à toute force commémorer le centenaire de la Bataille de Verdun, qui fut un authentique désastre pour l’Europe. N’y aurait-il pas mieux à faire, d’un point de vue didactique ? Car si les environs de Verdun sont devenus célèbres par l’hécatombe de héros Français et Allemands, sa bataille ne dégage aucune aura de mystère historique, si elle laisse flotter un parfum de gloire autant que de stérilité pour notre race et notre continent.

    2016, c’est aussi le millésime d’une énorme imposture historique, qui demeure encore une source exceptionnelle de désinformation. Il faut pour cela tourner les yeux vers l’Ibérie et se remémorer l’ignominie historique la plus immonde de toute l’histoire humaine : la barbarie marxiste.

    En avril 1931, l’aimable dilettante Alphonse XIII est chassé de l’apparence du Pouvoir en Espagne à la suite d’une émeute déclenchée par des marins communistes, dans la grande tradition bolchevique. En juillet de la même année, dans la nouvelle République, une coalition de conservateurs et de centristes remporte les élections aux Cortes (l’Assemblée nationale) et fait mieux encore, en novembre 1933, raflant les deux tiers des sièges.

    Cela n’a pas l’heur de plaire au Président de la République, Niceto Zamora-Alcala, dont l’exigeante conscience de « démocrate de gauche » l’empêche d’appeler à la présidence du Conseil des ministres le chef de la coalition victorieuse.

    Se succèdent donc des gouvernements sans majorité parlementaire, rivalisant d’inefficacité, tandis que les anarchistes, nombreux en Catalogne, et les dévots des deux chapelles marxistes ennemies, les staliniens du Komintern et les trotskystes du POUM, multiplient grèves, attentats et « manifestations spontanées de la colère du peuple ». En octobre 1934, l’on assiste même, dans le nord du pays, à plusieurs insurrections marxistes. On est obligé de recourir à l’armée pour rétablir la légalité.

    En janvier 1936, Zamora dissout les Cortes pour la troisième fois en moins de cinq ans. Sur l’ordre des maîtres du Komintern (l’organisation d’agitation, de propagande et de subversion de la IIIe Internationale), le minuscule Parti communiste (qui compte moins de 3000 adhérents) organise un Front Populaire, qui associe les marxistes purs et durs aux socialistes de la IIeInternationale ouvrière, aux radicaux (des Francs-maçons anticatholiques), aux autonomistes basques et catalans, et même à certains groupuscules d’anarchistes.

    Le 16 février 1936, la coalition de droite et du centre remporte 4,5 millions de suffrages, tandis que le Front Populaire n’en totalise que 4,2 millions. Toutefois, le système électoral, calqué sur le français (le scrutin d’arrondissement), permet de transformer cette défaite électorale en triomphe parlementaire. Avec ses 48% de voix, le Front rafle 54% des sièges aux Cortes, tandis que les « réactionnaires », majoritaires en voix, doivent se contenter de 46% des sièges… c’est ce qui arrive quand on refuse le seul scrutin démocratique : le régime de la proportionnelle intégrale.

    Trois générations d’historiens universitaires et mondains, curieusement informés, ont présenté ces élections comme un triomphe électoral et « l’expression de la volonté populaire ». L’on comprend mieux que certains des vainqueurs légitimes, spoliés de leur succès, aient parlé de Frente Crapular, d’autant qu’en moins de trois mois, les pseudo-vainqueurs laissent se perpétrer, sans réagir notablement, 712 attentats sur les personnes et les édifices publics et 251 saccages d’églises et de couvents, généralement agrémentés de viols et d’assassinats.

    Le 12 juillet 1936, deux héros du prolétariat déguisés en militaires assassinent le meilleur orateur de la droite parlementaire, José Calvo Sotelo, que la tendre Pasionaria communiste, Dolores Ibarruri, désignait de façon quotidienne depuis quelques mois comme étant « l’homme à abattre ».

    Cinq jours plus tard, la guerre civile débute, par l’insurrection des nationalistes contre les « rouges ». Commence alors la plus grande campagne de désinformation de l’histoire contemporaine. Jamais, depuis 1789, historiens et journalistes n’auront menti avec autant d’impudeur qu’à propos de la Guerre d’Espagne !

    3460172887.jpgSur la Phalange espagnole, lire :

    Présence de José Antonio 

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    http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2016/03/15/80-ans-de-supercherie-1936-le-triomphe-electoral-du-frente-p-5774757.html

  • Politique naturelle et politique sacrée, par Charles Maurras

    (Ce texte est tiré de l'Introduction générale à l'ouvrage intitulé Le Bienheureux Pie X, Sauveur de la France, Plon, éditeur, Paris 1953).

                On ne croit pas être contredit par personne de renseigné si l'on juge que la politique catholique pose toute entière sur le mot de Saint Paul que tout pouvoir vient de Dieu, OMNIS POTESTAS A DEO. La légitimation du pouvoir ne peut venir que de Dieu.

    Mais, dans le même domaine catholique, ce pouvoir divin est entendu d'au moins trois manières et vu sous trois aspects.

     

                    Il est d'abord conçu comme l'expression de volontés particulières impénétrables, insondables, décrets nominatifs qui ne fournissent pas leurs raisons, qui n'en n'invoquent pas non plus: choix des hommes providentiels, les César, les Constantin, les Alexandre, vocation des peuples, libre et souveraine grâce accordée ou refusée, profondeur et sublimité que l'on constate sans avoir à les expliquer ni à les commenter. Une volonté divine toute pure s'y donne cours (O altitudo !) qui provoque la gloire et l'adoration. 

                Secondement, l'exercice ou le spectacle de ces volontés suprêmes peut devenir, pour l'esprit ou le coeur de l'homme, un thème d'instruction, de moralisation et d'édification, tantôt pour étonner l'orgueil ou honorer l'humilité, tantôt pour les confondre l'un et l'autre et les persuader d'une sagesse qui manifeste la hauteur de ses conseils mystérieux. Nous avons dans l'oreille les magnifiques alternances de Bossuet: "Soit qu'il élève les trônes, soit qu'il les abaisse...", "de grandes et de terribles leçons". Là le Potestas a Deo semble attesté pour l'enseignement de la morale et de la justice, le progès des vertus personnelles de l'homme et son salut éternel. L'argument vaut pour discipliner ou discriminer les valeurs vraies et fausses. C'est aussi un thème de confiance et d'espoir pour ceux qui traversent une épreuve et qui appellent, d'en bas, l'innocence un vengeur et l'orphelin un père.

    Une haute éthique politico-métaphysique s'en déduit régulièrement.

                Mais, en sus des premiers déploiement des pouvoirs de la gloire de Dieu, comme des manifestations exemplaires de sa bienfaisance protectrice de l'homme, un troisième aspect doit être retenu: il arrive que l'OMNIS POTESTAS A DEO découvre un arrangement supérieur divinement établi. Ce qui est alors évoqué, c'est une suprême raison, la raison créatrice d'un plan fixe, clairement dessiné, d'un ordre stable et défini: de ce point de vue, les familles, les corps, les cités, les nations sont soumis de haut à des constantes d'hygiène, à des lois de salut, qui règlent leur durée et leur prospérité. Le substances vivantes, les corps physico-chimiques, même les arts humains, ont leurs conditions de stabilité et de progrès. De même les sociétés s'élèvent ou s'abaissent selon qu'elles se conforment ou non à cet ordre divin.

                Les deux Testaments s'accordent à dire: que les foyers soient bien assis, et vos enfants pourront être nourris, dressés, et éduqués; que les parents ne mangent pas de raisins verts, et leurs enfants n'auront pas les dents agacées; que l'Etat ne soit point divisé, il ne sera pas menacé de périr; que les corps sociaux naturels ne soient ni asservis ni desséchés par l'Etat, celui-ci et ceux-là auront ensemble la vigueur, l'énergie, la luxuriance; que la nation soit soutenue par l'expérience des Anciens et la force de la jeunesse, ses ressources en recevront le plus heureux emploi; que la tradition règle et modère les initiatives; que la jeune vie spontanée ravive et renouvelle les habitudes traditionnelles, les groupes sociaux en seront sains, solides, puissants; qu'au surplus le tendre amour de l'ascendance et de la descendance, comme celui dusol natal, ne cesse de gonfler le coeur de tous, le bien public s'en accroîtra du même mouvement, etc... etc... Mais surtout qu'on ne perde pas de vue qu'il y a ici un rapport d'effets et de cause ! Le bon arbre porte un bon fruit. Que le mauvais arbre soit arraché et jeté au feu. Si vous voulez ceci, il faut vouloir cela. Vous n'aurez pas de bon effet sans prendre la peine d'en cultiver la haute cause génératrice. Si vous ne voulez pas de celle-ci, la sanction du refus est prête, elle est très simple, elle s'appellera la "fin". Non votre fin, personne humaine, mais celle du composé social auquel vous tenez et qui dépérira plus ou moins lentement, selon que le mal, non combattu, aura été chronique ou aigu, superficiel ou profond. Les conditions de la société, si on les transgresse, laissent la société sans support, et elle s'abat.

                Ce langage, nourri des "si" qui sont propres aux impératifs hypothétiques de la nature, n'est aucunement étranger aux théologiens dont je crois extraire ou résumer les textes fidèlement. Ce qu'ils en disent n'est pas tiré en en corps du Pater ni de Décalogue. Ils n'en signifiant pas moins un "Dieu le veut" indirect, mais très formel. On s'en convaincra par une rapide lecture de la Politique tirée de l'écriture sainte, où l'optime arrangement terrestre ne cesse d'être illustré, soutenu et, rappelons-le, légitimé, par un ordre du ciel.

                Or, s'il est bien curieux que cette POLITIQUE sacrée ait été inscrite par Auguste Comte dans sa bibliothèque positiviste, il ne l'est pas moins que tous les physiciens sociaux, qui se sont succédé depuis Aristote, ne parlent guère autrement que le docteur catholique Bossuet. A la réflexion, c'est le contraire qui devrait étonner: à moins que, victimes d'une illusion systématique complète, les théologiens n'eussent enchaîné ces déductions au rebours de toute réalité, l'accord n'était guère évitable. Les phénomènes sociaux se voient et se touchent. Leurs cas de présence, d'éclipse ou de variations, leurs durées, leurs disparitions, leurs croissances ou décadences, tombent sous les sens de l'homme s'il est normal et sain. Comment, s'il existe un ordre des choses visibles, ne serait-il pas déchiffré de quiconque a des yeux pour voir ? Bien entendu, il ne s'agit en ceci d'aucun Surnaturel révélé. C'est la simple lecture du filigrane de l'Histoire et de ses Ordres. Que disent-ils ? Quel est leur texte ? Voilà la question, non une autre. Car la question n'est pas ici de savoir quelle main a écrit cet ordre: qualem Deus auctor indidit, dit Léon XIII. Est-ce Dieu ? Ou les dieux ? Ou quelque nature acéphale, sans conscience ni coeur ? Cet Être des Êtres, créateur ou ressort central, peut, quant à lui, se voiler, Deus absconditus, qu'on affirme ou qu'on nie. Ce qui n'est pas caché, ce qui n'est pas niable, ce que voit un regard clair et pur, c'est la forme ou figure du plan (crée ou incréé, providentiel ou aveugle) tel qu'il a été invariablement observé et décrit jusqu'à nous. Quelques uns de ces impératifs conditionnels apparaissent comme des "aphorismes" à La Tour du Pin. Or cette rencontre, où convergent la déduction religieuse et l'induction empirique, est encore plus sensible dans ce qu'elle critique et conteste de concert que dans ce qu'elle a toujours affirmé.

                Le coeur de cet accord de contestation ou plutôt de dénégation entre théologiens et naturalistes porte sur le point suivant: LA VOLONTE DES HOMMES NE CREE NI LE DROIT NI LE POUVOIR. NI LE BIEN. PAS PLUS QUE LE VRAI. Ces grandes choses-là échappent aux décrets et aux fantaisies de nos volontés. Que les citoyens s'assemblent sur l'Agora et le Forum ou leurs représentants dans le palais de Westminster ou le Palais-Bourbon, il ne suffira pas d'accumuler deux séries de suffrages, de soustraire leur somme et de dégager ainsi des majorités. Si l'on veut "constituer" un pays, lui donner une législation, ou une administration qui vaille pour lui, c'est-à-dire le fasse vivre et l'empêche de mourir, ces dénombrements de volontés ne suffisent pas; aucun bien public ne naîtra d'un total de pures conventions scrutinées s'il n'est participant ou dérivé d'un autre facteur. Lequel ? La conformité au Code (naturel ou divin) évoqué plus haut: le code des rapports innés entre la paternité et la filiation, l'âge mûr et l'enfance, la discipline des initiatives et celle des traditions. Le code inécrit des conditions du Bien est le premier générateur des sociétés. Si le contrat envisagé ne se subordonne, en tout premier lieu, à ce Code, il ne peut rien, il ne vaut rien. L'esprit éternel de ce Code se rit des prétentions volontaristes, du Contrat, comme des contractants. Telle est la moelle intérieure des leçons que recouvrent ou découvrent les faits.

                Oublions tous les faits, dit Jean-Jacques au début du plus fameux et du plus funeste des CONTRATS. Son système exige cet oubli des faits. Si, en effet, on ne les excluait pas, les faits viendraient en foule revendiquer dans la fondation des sociétés une très grande part du volume et de l'importance que s'est arrogés le contrat. 

                Il n'est pas question de méconnaître le nombre ou la valeur des pactes et des conventions auxquels donne lieu la vie sociale de tous les temps. L'erreur est de prétendre ne former cette vie que de contrats. Énorme erreur. Car le contrat ne représente ni le plein de la vie sociale, ni la partie la plus vaste ou al plus profonde. Quand l'homme se sera entendu répéter cent fois que son vote choisit et crée le bien ou le mal social, il n'en sera pas beaucoup mieux obéi par les faits: pas plus que ses préférences ne seront suivi des obédiences de la pluie et du beau temps, il ne sera pas rendu maître de l'heur ou du malheur de sa ville ou de son pays qui, l'un et l'autre, dépendront non pas de la loi qu'il édicte, mais de celle qu'il tire de l'expérience de son passé, comme le physicien de l'observation des astres en courses et des tensions de l'air supérieur.

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  • Centenaire de la psychanalyse : un siècle de subversion

    Les fondations de la psychanalyse ont été établies par Sigmund Freud il y a désormais un siècle. Ce qui était alors une médecine nouvelle et suspecte est aujourd’hui, dans l’athéisme ambiant, devenu la voie privilégiée de la guérison de l’âme. Pourtant, cette banalité acquise de dure lutte n’a rien d’une évidence. 

    Une idée répandue veut que la psychanalyse ait fait feu du bois des confessionnaux auxquels elle a substitué les divans. Là où l’on s’accusait, là où l’on se rendait humble hier, on s’épanche aujourd’hui des heures durant au bénéfice d’un étrange médecin que les passions et vertus cardinales n’intéressent guère, mais qui traque névroses et actes manqués avec l’ambition de libérer le patient des secrets honteux qui font obstacle à son « bonheur ». Vaste programme… Et innovation éminemment subversive ! Car la méthode et le dogme psychanalytiques, apparus officiellement en 1916 dans une série de conférences données par Sigmund Freud et compilées un an après dans son Introduction à la psychanalyse, ont troublé les médecins autant que les derniers défenseurs de la spiritualité et de la tradition.

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  • Roger Holeindre donne un Petit cours d’Histoire !

    Roger Holeindre président des CNC à Paris le dimanche 11 octobre 2015.