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culture et histoire - Page 1189

  • Le légitimisme écossais (Partie 2)

    Edimbourg, le 15 octobre 2012. Le premier ministre David Cameron accède aux demandes des parlementaires écossais et signe un accord qui les autorisent à se prononcer sur l’autodétermination de l’Ecosse. Se pose alors la question des futures institutions en cas de victoire du Oui. Une république ou une monarchie ? Les jacobites comptent encore de nombreux partisans, réunis en associations culturelles ou politiques, mais aucun parti ne les représentent officiellement. Il y’avait bien eu un « Scottish Jacobite Party (SJP)» (2005-2011) mais il se voulait républicain. Il fallait donc autant déterminer le prétendant au trône que mesurer le force politique de ce qui apparaissait encore à beaucoup comme une vaine idée romantique, incarnée par les écrits de l’auteur Walter Scott.

    Avec la mort du dernier des Stuart, le cardinal Henry d’York en 1807 alors que l’Europe est en guerre contre Napoléon Ier, le mouvement jacobite (du nom de Jacques II) sombre doucement dans le sommeil. Mais une fois la paix signée et l’Empereur des français exilé à Waterloo, les légitimistes anglo-écossais se réorganisent et rappellent aux Hanovres que le droit de primogéniture les exclue du trône. Les opposants au régime des Hanovres, de l’Irlande à l’Ecosse, arboraient sans complexes la cocarde ou la rose blanche des Yorks. Un air de guerre des Deux-Roses embaumait l’atmosphère de cette grande époque victorienne à venir. D’ailleurs, montée sur le trône en 1837, la Reine Victoria affirmait que « le sang des Stuarts coulaient dans ses veines ». Passionnée par ses prédécesseurs, la future impératrice des Indes revendiquait pleinement son héritage en dépit de la mauvaise réputation de cette « race malheureuse ». D’ailleurs, un de ses fils fut prénommé Charles-Edouard, duc d’Albany en hommage au prince Bonnie Charles. Tout un symbole.

    Le renouveau catholique en Grande-Bretagne fut aussi un des éléments clefs de cette renaissance du légitimisme écossais. En 1898, le « Pearson magazine » publie un article sur les descendants des Stuarts, qualifiés de « survivance fantomatique ». La mort du Cardinal d’York avait mis fin à la lignée des Stuarts. Les droits au trône étaient passés au roi Charles-Emmanuel IV de Savoie-Sardaigne. Descendant d’Henriette-Anne Stuart, la sœur de Charles Ier, il vivait à Rome depuis son abdication en 1802. Si aucun document ne certifie qu’il tenta de revendiquer ce trône hypothétique, son frère et successeur, Victor-Emmanuel Ier n’hésita pas à faire acte de candidature, se titrant dès 1819, Roi de Grande-Bretagne, d’Irlande et d’Ecosse. Si quelques manifestations de soutiens eurent lieu à Londres, provoquant les inquiétudes du Premier ministre Lord Liverpool, on était loin des soulèvements en faveur des Stuart dans les années 1750 et qui furent les dernières tentatives de débarquement des exilés Jacobites en Angleterre.

    Une nouvelle abdication du prétendant dont les actes furent sans effet sur la politique britannique en 1821 consacra l’avènement de la princesse Marie de Savoie (172-1840), fille de Victor-Emmanuel Ier. Mariée au duc régnant François IV de Modène, la princesse ne se soucia guère de ses droits au trône. Il importait peu pour ses partisans qui s’organisèrent en mouvements politiques. L’art de la généalogie peut-être facétieuse. Les Habsbourg-Este pouvaient prétendre au trône d’Angleterre mais les soubresauts que vécurent l’Italie du Risorgimento ne permirent pas à ces champions du catholicisme de s’imposer. En avaient-ils d’ailleurs l’envie ? C’est fort peu probable. Les mouvements de l’Ordre de la Rose blanche (créée le 10 juin 1886) ou de la Ligue jacobite légitimiste de Grande-Bretagne et d’Irlande (créée en 1891)  se chargeaient de rappeler aux habitants du Royaume-Uni qu’ils avaient une souveraine légitime en la personne de Marie (IV)-Thérèse d’Este (1849-1919), fille du dernier duc François V et mariée au prince Louis de Bavière, futur Roi. En 1899, l’Ordre de la Rose blanche édita un magazine stuartiste, « Le Royaliste » qui contribua à faire de l’exposition sur la dynastie, un succès total. En mai 1895, les légitimistes écossais présentent enfin des candidats aux élections locales mais sans grand succès. Monté sur le trône de Bavière en 1913, Louis III s’amusait non sans intérêt de ces prétentions dont il avait hérité par mariage comme son épouse qui se refusait à faire la moindre déclaration en ce sens. Tout au plus méritait-elle son surnom de « Reine au-delà des mers ». Tous les 30 janvier de chaque année, les jacobites se réunissaient pour commémorer la mort du Roi Charles Ier, décapité en 1649. Des inconnus à certains députés du parlement, des gerbes de fleurs étaient déposées devant la statue du Roi à Charing Cross. L’église catholique, sous le couvert de l’Association de la Société du Roi Charles le martyr, se chargeait de coordonner les commémorations. Le mouvement jacobite commençait à se restructurer à l’aube du XXème siècle naissant. Le Club légitimiste de Thames Valley et la Société de l’œillet rouge (créée le 17 juin 1897) cherchaient à combiner jacobisme et socialisme-chrétien en recrutant dans le monde ouvrier tout en espérant bénéficier de l’aura dont le légitimisme international bénéficiait encore (notamment avec les guerres en Espagne (où la ligue légitimiste apporta son soutien officiel à don Carlos VII en août 1872), au Portugal ou encore avec la succession du comte de Chambord).

    Le gouvernement de Victoria Ière puis de son fils Edouard VII ne goutèrent pas à ce renouveau du monarchisme écossais et tentent en vain de les faire interdire, provoquant d’intenses débats au parlement (un projet de royaume fédéral est évoqué avec deux couronnes séparées) alors que la presse est inondée de lettres anti-jacobites. Outre-manche, les royalistes français légitimistes étaient sensibles à la cause au nom de l’Auld alliance. Une alliance conclue entre les royaumes de France, de Norvège et d’Ecosse en 1295 dont Londres mit brutalement fin en 1903 en révoquant la binationalité accordée de facto à tous les français résidants en Ecosse  ou les écossais vivant en France (lettre de grande naturalisation automatique accordée en 1558 par Henri II). A la chute du Roi Jacques II, plus de 10000 écossais s’étaient réfugiés en France. Louis XIV s’empressera de les incorporer dans son armée, aristocrates compris et qui furent à l’origine de la franc-maçonnerie dans le royaume.

    En 1912, 15000 personnes manifestent à Londres en faveur des Jacobites. C’est alors l’apogée du mouvement.

    Fondée en 1926 par le capitaine Henri Stuart Wheatly-Crowe, la Société royale Stuart (The Royal Stuart Society and Royalist League) se réfugie dans les activités culturelles à la mémoire de la dynastie légitime. Le jacobisme politique avait clairement échoué. Et ses prétendants loin d’assumer leurs droits au trône. Ainsi, le prince héritier Ruprecht (Robert) de Bavière plus occupé à tenter de stopper les nazis d’arriver au pouvoir et de récupérer son trône, découragea les jacobites de tenter quoique ce soit pour le mettre sur un trône où les Windsors étaient solidement ancrés (lettre datée de 1937). Ce ‘n’était pas la première fois. En 1897, alors prince héritier, Robert de Bavière était venu célébrer le jubilé de Victoria Ier. Il n’avait accordé aucun entretien aux délégations jacobites venues le voir.  La crise royale de décembre 1936 qui voit l’abdication du Roi Edouard VIII profite aux partisans des Stuarts qui recueillent un certain nombre d’adhésions de sympathisants agacés du nouveau style de vie de la famille royale.

    Ultime sursaut d’un mouvement qui commence à s’étioler alors que la seconde guerre mondiale va bientôt éclater et qui va uniquement se borner à participer à des commémorations de souvenir.

    Avec le référendum de 2014, les monarchistes écossais reprennent espoirs. Si le sentiment républicain prédomine parmi leurs concitoyens, la forme du gouvernement n’est pas déterminée. Elle fait débat parmi les rangs des indépendantistes et divisent les monarchistes.  Avec l’extinction de la lignée Stuart et le peu de présence du prétendant catholique au trône, Franz de Bavière (depuis 1996), certains monarchistes penchent vers une solution somme toute plus « Windsorienne ».  Reine depuis 1952, Elizabeth II était d’origine écossaise par sa mère, Elizabeth Bowes-Lyon (1900-2002) qui descendait directement du Roi Robert Ier Bruce. Pour le Premier ministre écossais Alex Salmond, la réponse était évidente. La Reine demeurerait Reine d’Ecosse en cas d’indépendance, du moins de son vivant. Guère l’avis d’une majorité des Jacobites qui avaient le choix du candidat. Parmi lesquels se trouvaient l’extravagante duchesse d’Alba Cayetana Fitz-James Stuart y Silva (1926-2014) descendante directe du roi Jacques II par le biais d’un fils illégitime ou encore Walter Montagu Douglas Scott (né en 1984), descendant du duc de Monmouth, fils de Charles II Stuart. Des espoirs vains que viendront confirmer les résultats du référendum avec 55% de non. L’Ecosse ne devait pas retrouver sa dynastie légitime, les urnes avaient parlé.

    L’Ordre de la Rose Blanche devenu l’Ordre de la couronne des Stuart et avec la Société royale Stuart continuent  encore aujourd’hui de maintenir la survivance et l’idée stuartiste. En 1995, le secrétaire du prince Franz de Bavière (François II d’Ecosse) avait déclaré à la presse que le prétendant au trône ne souhaitait pas discuter des éventuelles possibilités de celui-ci de prétendre au trône britannique, fermant ainsi le ban à toutes spéculations sur le sujet.

    Frédéric de Natal

    http://www.vexilla-galliae.fr/civilisation/histoire/1869-le-legitimisme-ecossais-partie-2

  • De la patrie… ou du pouvoir absolu

    Pascal Pottier, essayiste, traite du problème des fractures dans la société française, de ce qui empêche une partie du peuple et des électeurs de rejoindre clairement le camp patriotique lors des élections (notamment), de la nécessité de rompre avec l’hyper-centralisme et de rassembler les Français patriotes avec de nouveaux paradigmes.

    Les patriotes, les Français éclairés, les réveillés, les libérés, ceux qui ont brisé leurs chaînes ont voté sur le continent pour le Front National. En Corse les nationalistes ont remporté les élections et vont diriger l’île.

    Comment le peuple endormi, enchaîné et télévore peut-il entrer en contact avec les patriotes ?
    Pourquoi les Corses ont-ils fait un choix différent ?

    Il me semble que l’explication tient dans le rejet du manichéisme.

    Prêtons attention à ce que nous disait Pierre Legendre (1) sur le Centralisme français.

    « Devenue ignorante de ce que signifie culturellement et politiquement son centralisme invétéré, la France suit un mouvement sur lequel elle semble ne plus avoir prise, avec indifférence! Nous en sommes là ».

    Le mouvement patriotique français propose le réenracinement à l’opposé du mondialisme.

    Le mouvement nationaliste corse (indépendantiste et autonomiste) propose la proximité dans une terre où la population est encore enracinée.

    Nous aurions tort d’opposer les démarches continentale française et insulaire corse.

    Je crois que c’est au contraire la même réponse à la mort annoncée proposée par les élites parisianistes.

    Le problème tient en un mot : Paris. Non pas le peuple parisien mais la caste hyper centraliste aveugle de l’autre monde. Notre monde. Les Corses ne croient plus en Paris (la caste) mais croient en eux-mêmes et en leur identité.

    Les 45 % de Français provençaux qui ont voté pour Marion Maréchal Le Pen croient aussi en eux-mêmes et en leur identité. Ils croient en leur pays. Mais des tas de Provençaux, de Niçois, d’Alpins n’ont pas encore pu franchir le pas. Certains sont encore enracinés, comme les Corses. Ils aiment et vivent leur terre, leur langue, leur manière d’être au monde. Ils n’ont pas succombé à la culpabilité obligée, folle et nauséabonde imposée à l’homme blanc.

    Mais ils sont minorisés de bien des manières sur leur terre. Paris l’hyper centraliste (la caste) ne leur parle pas. Le lien a été coupé. Beaucoup, à l’image de leurs compatriotes français d’autres régions, voudraient exprimer leur patriotisme mais ne sentent pas le lien de proximité avec le parti patriote qu’ils croient, à tort, installés à Paris comme les autres. Beaucoup n’ont pas voté.

    L’hyper-centralisme français n’a rien à voir avec l’unité de la nation et du peuple. Au contraire la nation et le peuple en demande d’unité en meurent.

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  • De la patrie… ou du pouvoir absolu

    Pascal Pottier, essayiste, traite du problème des fractures dans la société française, de ce qui empêche une partie du peuple et des électeurs de rejoindre clairement le camp patriotique lors des élections (notamment), de la nécessité de rompre avec l’hyper-centralisme et de rassembler les Français patriotes avec de nouveaux paradigmes.

    Les patriotes, les Français éclairés, les réveillés, les libérés, ceux qui ont brisé leurs chaînes ont voté sur le continent pour le Front National. En Corse les nationalistes ont remporté les élections et vont diriger l’île.

    Comment le peuple endormi, enchaîné et télévore peut-il entrer en contact avec les patriotes ?
    Pourquoi les Corses ont-ils fait un choix différent ?

    Il me semble que l’explication tient dans le rejet du manichéisme.

    Prêtons attention à ce que nous disait Pierre Legendre (1) sur le Centralisme français.

    « Devenue ignorante de ce que signifie culturellement et politiquement son centralisme invétéré, la France suit un mouvement sur lequel elle semble ne plus avoir prise, avec indifférence! Nous en sommes là ».

    Le mouvement patriotique français propose le réenracinement à l’opposé du mondialisme.

    Le mouvement nationaliste corse (indépendantiste et autonomiste) propose la proximité dans une terre où la population est encore enracinée.

    Nous aurions tort d’opposer les démarches continentale française et insulaire corse.

    Je crois que c’est au contraire la même réponse à la mort annoncée proposée par les élites parisianistes.

    Le problème tient en un mot : Paris. Non pas le peuple parisien mais la caste hyper centraliste aveugle de l’autre monde. Notre monde. Les Corses ne croient plus en Paris (la caste) mais croient en eux-mêmes et en leur identité.

    Les 45 % de Français provençaux qui ont voté pour Marion Maréchal Le Pen croient aussi en eux-mêmes et en leur identité. Ils croient en leur pays. Mais des tas de Provençaux, de Niçois, d’Alpins n’ont pas encore pu franchir le pas. Certains sont encore enracinés, comme les Corses. Ils aiment et vivent leur terre, leur langue, leur manière d’être au monde. Ils n’ont pas succombé à la culpabilité obligée, folle et nauséabonde imposée à l’homme blanc.

    Mais ils sont minorisés de bien des manières sur leur terre. Paris l’hyper centraliste (la caste) ne leur parle pas. Le lien a été coupé. Beaucoup, à l’image de leurs compatriotes français d’autres régions, voudraient exprimer leur patriotisme mais ne sentent pas le lien de proximité avec le parti patriote qu’ils croient, à tort, installés à Paris comme les autres. Beaucoup n’ont pas voté.

    L’hyper-centralisme français n’a rien à voir avec l’unité de la nation et du peuple. Au contraire la nation et le peuple en demande d’unité en meurent.

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  • Le Légitimisme écossais (Partie 1)

    L’Acte d’Établissement (Act of Settlement) interdit depuis 1701 aux catholiques de pouvoir accéder au trône d’Angleterre.  Mis en place après la Glorieuse révolution et s’inscrivant dans la suite de la guerre des Deux-Roses, elle avait surtout été votée pour empêcher la dynastie des Stuarts de monter sur le trône. A travers deux chapitres, je vous invite à découvrir l’histoire du légitimisme écossais de 1603 à nos jours.

    Edimbourg, le 24 mars 1603. Longtemps préparé à cet événement le roi Jacques VI d’Ecosse  attend qu’on lui annonce le décès de la Reine Elizabeth Ière Tudor. Sans enfants, c’est à cet héritier de la rose blanche que doit revenir le trône d’Angleterre. L’histoire s’est voulue factieuse avec les écossais et les anglais, opposés tant sur le plan religieux, politique que dynastique. Ce prolongement de la guerre des Deux-Roses s’est terminé dans le sang. La mère du roi, Marie d’Ecosse, également brièvement Reine de France (1559-1560) a été exécutée sur ordre de sa rivale Marie Tudor. Ses  nombreux complots contre la couronne des Tudors auront eu raison de cette ravissante femme aux nombreux amants et qui n’avait que 44 ans au moment du « décollement » de sa tête par le bourreau. Jacques VI sécurisa ses intérêts en jurant fidélité aux Tudors, attendant patiemment son heure. Son règne, qui inaugurait celui des Stuart en Angleterre, sera marqué par une opposition entre le parlement et la monarchie que quelques conspirations (dont celle des Poudres de Guy Fawkes, visant à faire sauter le parlement en 1606) viendront perturber. Se gardant bien d’imposer le catholicisme comme religion d’état, il créera en hommage à la résistance catholique aux Tudors le comté de Northumberland mais échouera à réunir les deux couronnes sous un seul étendard.

    Londres, le 30 janvier 1649. Le bourreau vient de trancher la tête de Charles Ier Stuart, roi d'Angleterre, d'Écosse et d'Irlande. L’Europe des rois frémit à cette nouvelle.  Depuis qu’il était sur le trône, Charles Ier considérait qu’il était le seul gouverneur suprême de l'Église d'Angleterre et se réclamait d’un absolutisme intégral. En lui léguant le principe de monarchie de droit divin en 1625, son père avait semé les germes de la guerre civile. Les rapports entre le monarque et le parlement vont s’envenimer rapidement. Ce dernier invoque la « Magna carta de 1215 » et le «droit du peuple à résister à la tyrannie », le roi celui de ses « sujets tenus à l'obéissance, et toute rébellion, toute contestation même, est sacrilège, puisque contraire à l'ordre établi par Dieu ». Durant 9 ans, Charles Ier décide de gouverner sans convoquer le parlement qui finalement décide de prendre des mesures quasi révolutionnaires : interdiction pour le roi de rester plus de trois ans sans convoquer un Parlement, annulation de tous les emprunts et taxes illégaux décrétés par le roi depuis 1631, interdiction de dissoudre le Parlement sans l'autorisation des députés. . Le roi est prisonnier de son parlement. C’est l’affrontement et la guerre éclate menée par le parlementaire Olivier Cromwell et ses « Têtes rondes » face aux « Cavaliers » du Roi. Elle va durer entre 1642 et 1649 et tourner à l’avantage du parlement. La monarchie des Stuart tombera au profit d’une république.

    Versailles, le 2 janvier 1689. Avec une petite cour, le Roi Jacques II Stuart débarque au palais du Roi-Soleil, son cousin Louis XIV, venu personnellement l’accueillir. Une fois de plus les Stuart ont repris le chemin de l’exil. La République n’avait pourtant pas survécu à son fondateur, le Lord-Protecteur Cromwell, décédé en 1658. Un an après, le général Monk favorisait la restauration de Charles II, le fils du souverain décapité. Non sans des accords au préalable négociés avec le parlement. L’Angleterre fait la guerre à l’Espagne (ce qui permettra à la France de récupérer Dunkerque), Charles II collectionne les aventures féminines et marie sa nièce Marie au prince Guillaume d’Orange. A sa mort en 1685 en pleine cinquantaine, son frère Jacques II lui succède. Contesté par le fils illégitime de Charles II, le duc de Monmouth, son règne commence par une brève guerre civile. Ce catholique convaincu va heurter la sensibilité protestante de ses sujets. En 1687, il fait publier la déclaration d’indulgence qui abroge les lois discriminant les catholiques et les dissidents protestants. L’église et le parlement manifestent leur mécontentement. Un an plus tard (septembre), les nobles révoltés invitent Guillaume d’Orange à venir occuper le trône. Ce champion du protestantisme débarque en Angleterre. C’est la « Glorieuse révolution » qui renversera un Stuart au profit d’un autre. Une guerre des religions déguisée qui trouve son apogée dans la proclamation de l’Acte d’établissement qui interdit en 1701 aux catholiques de monter sur le trône. Fille de Jacques II, la Reine Anne Stuart (de 1702 à 1714) fut la dernière des Stuart à régner sur l’Angleterre devenue Royaume de Grande-Bretagne et d’Irlande en 1704. Jacques II était mort en 1701 à Saint-Germain-en-Laye. Sa tombe subira les affres de la révolution française.

    Plaine de Culloden Moors, le 16 avril 1746. Sur cette étendue verte-rouge printanière de l’Ecosse septentrionale, entourée de montagnes, les tambours, bag pipes et les cornemuses résonnent. Les drapeaux de la maison royale des Stuarts et de l’Ecosse claquent dans le vent. Chaque clan présent porte son tartan. Parmi ces hommes en armes, l’héritier de la dynastie des Stuart, le prince Charles-Edouard surnommé affectueusement par ses partisans, Prince Bonnie Charlie. Il a débarqué il y’a un an et compte bien reconquérir le trône au nom de son père, jacques III (1688-1766) dit le « vieux prétendant » et fils de Jacques II. Charles –Edouard à 26 ans, il est rempli de fougue. Dans ses veines,  coule le double sang anglo-ecossais et polonais de ses parents. Arrière-petit-fils du roi Jean III Sobieski, le prince rêve d’une gloire similaire.  Le choc entre les partisans des illégitimes Hanovres et ceux des Stuarts sera violent. Sous des trombes d’eau, les 5000 partisans catholiques du prince essentiellement composé d’écossais, de quelques régiments britanniques séditieux et de volontaires français ou irlandais  vont se heurter aux 10000 anglais protestants du duc Guillaume-Auguste de Cumberland, également rejoints par des unité écossaises,  irlandaises et du duché de Hesse.  L’armée du prince est loin d’être aussi de métier que celle de son adversaire plus aguerrie aux combats. Les esprits s’échauffent, le écossais vont au-devant des hanovriens, les provoquent en soulevant leurs kilts à diverses reprises puis les chargent à l’épée, à la hache ou au fusil. Si la charge est belle, elle est aussi désordonnée. Tout en criant « God save the King », les highlanders ne répondaient pas pour autant aux ordres de l’état-major. Un millier de stuartistes tomberont dans la lande, fauchés par la mitraille ou s’empalent sur les baïonnettes des « manteaux rouges ». La cavalerie donne enfin l’assaut forçant la retraite des partisans de la monarchie Stuart. La répression sera sauvage. Le duc de Cumberland ordonne que soient achevés sans distinctions les blessés du camp ennemi, les prisonniers et même des spectateurs venus regarder la bataille. Une grange sera même brulée entièrement avec ses 32 occupants réfugiés à l’intérieur. L’ordre de déportation des écossais est donné et certains vendus comme esclave en Amérique du Nord. Quant au prince, c’est la fuite vers la France qui devra l’expulser au nom du traité d’Aix-La-Chapelle qui mettait fin à la guerre entre les deux pays. Pensant que la solution était la conversation au protestantisme pour retrouver son trône, c’est en 1772 qu’il revient vers la foi catholique grâce à son mariage désastreux avec Louise de Stolberg-Gedern et qui restera sans enfant. Il meurt à Rome en 1788 d’une attaque cardiaque, ayant passé le reste de sa vie à jouir des plaisirs humains de la vie

    Rome, le 31 janvier 1788. Les cloches de Saint Pierre de Rome ont retenti dans l’état du Saint-Siège afin de rendre hommage à Bonnie Charles. La succession passe alors entre les mains de son frère titré duc d’York, le cardinal Henri (IX) Stuart (1761-1807). La révolution française qui éclate lui fait perdre l’intégralité de ses revenus fonciers auquel sa charge lui confère et ironie de l’histoire, il devra sa pension annuelle grâce à l’intervention du Roi Georges III de Hanovre. Pour ces derniers, on y voyait un acte de charité, pour les stuartistes la reconnaissance de la dette que devaient les usurpateurs à la légitimité royale. Prétendant effacé, on ne lui connaît que quelques relations homosexuelles d’après des témoignages d’époque et sa mort marquera la fin de la descendance directe d’une dynastie qui avait régné sur l’Ecosse depuis 1371.

    Frederic de Natal

    http://www.vexilla-galliae.fr/civilisation/histoire/1866-le-legitimisme-ecossais-partie-1

  • Ces Algériens qui nous aimaient

    boualem.jpgJeune royaliste, j'ai eu le privilège de serrer la main du Bachagha Boualem aux Baux de Provence, et en ces temps d'outrances médiatiques poussant à commémorer l'infâme, je fais mon billet hebdomadaire sur ces Algériens de souche qui étaient fiers d'être Français malgré le désastre de juin 40 et la liquéfaction de l'empire intenable. Mais ils avaient confiance en nous puisque l'Algérie n'était pas une colonie quelconque mais une province française constituée de trois départements maritimes et des Territoires du Sud, le Sahara.

    Se laissèrent-ils abuser ? Sans doute par une foi aveugle en la République, un manque de perspective, associé à la trahison inattendue du plus grand général qu'ils avaient jamais vu en Algérie - Charles De Gaulle mesurait deux mètres.
    C'est à Saint-Hippolyte du Fort en Cévennes que le jeune Saïd sortit à 13 ans du circuit scolaire commun pour entrer à l'Ecole des enfants de troupe. Appartenant à l'infanterie, comme celle de Montreuil-sur-Mer où il finira ce cycle en 1924, Saïd s'engagera au 1er Tirailleurs caserné à Blida. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le 1er RTA intégrera la 3è Division d'Infanterie Algérienne du général Juin qui se couvrira de gloire en Italie aux combats du Garigliano. Cette manœuvre osée à travers les escarpements infranchissables des Appenins fit sauter le verrou de Monte Cassino en le contournant par le Nord. Saïd Boualem survivra aux engagements meurtriers des tirailleurs dans les Vosges. Il quittera l'armée après vingt ans et plus de service actif, monté du rang jusqu'au grade de capitaine.
    Le reste de son histoire et pendant les évènements d'Algérie est relaté sur cet excellent site :Le Bachagha Boualem. Il administrera un douar de montagne de 33000 hectares dans l'Ouarsenis, n'acceptera jamais la politique algérienne des gaullistes qui dissoudront en 1960 son Front Algérie Française, fort d'un million d'Algériens pro-français à contre-courant du sens de l'histoire. Après avoir perdu son frère, un fils et son beau-frère, assassinés tous les trois, il entrera en France métropolitaine le 18 mai 1962 au sein de la grande vague des rapatriés, avec quelques-uns de ses harkis qu'on lui permit d'emmener, quelques-uns qui ne subirent pas les tueries de Lamartine relatées ici (âmes sensibles s'abstenir). Merci M. Hollande d'avoir pensé à eux !


    Ayant fait mon service militaire en compagnie d'anciens du 7è RTA, j'ai eu le temps d'écouter les récits de campagne de ces unités algériennes qui étaient considérées comme la crème de l'armée régulière, les tirailleurs manœuvraient en cravate et ne roulaient pas en marchant comme les parachutistes. Le 7 comme les autres avait dérivé une harka. Ma section disciplinaire était souvent affublée de ce nom, craché comme une insulte, mais on ne commande pas à des taulards comme à des gars de bonne famille. Sur le sort des supplétifs indigènes je n'ai jamais rien entendu dire parmi mes camarades, ce qui me fit comprendre plus tard le niveau d'horreur atteint par la vengeance des nouveaux maîtres. On sut bien après l'indépendance que beaucoup avaient été bouillis vivants. On sut aussi que toute leur famille et leurs descendants furent proscrits. On comprit mais un peu tard que ces damnés, barrés de tout emploi, avaient pris le maquis pour le compte du GIA et se vengeaient à leur tour. La clique au pouvoir à Alger ne sut jamais gouverner intelligemment, ça continue, la lecture des journaux algériens en ligne comme ChoufChouf ou Liberté (mais il y en a d'autres) révèle que des émeutes éclatent ci et là chaque semaine.
    Et dans ces circonstances d'incurie d'un bord à l'autre de la Mer Méditerranée, M. le Président éphémère de la République française va faire une télé en extérieur pour meubler l'ennui de sa gouvernance un 19 mars, jour anniversaire des Accords d'Evian ! On n'avait pas fait pire, mais le plan "communication" de M. Gantzer exigeait sans doute l'ostentation de Saint Flanby devant la foule officielle des otaries socialistes dans une semaine creuse. Connards !
    Le 1er Tirailleurs a été recréé en 1994 à Epinal grâce à Philippe Séguin. C'est un régiment d’infanterie blindé appartenant à la 1re Brigade mécanisée de Châlons-sur-Marne. En attendant le conflit de haute intensité auquel il est préparé dans une guerre continentale, il est engagé en opération extérieure depuis 2002, partout, de l'Afghanistan à la Côte d'Ivoire. Son insigne de béret est le croissant de lune hilal, sa pucelle dit en arabe « Premier toujours premier ». D'où il nous observe, le Bachagha Boualem est heureux de voir perpétuer l'esprit tirailleur* dans une unité française au contact. Il est enterré dans la Crau à Mas-Thibert depuis le 8 février 1982. Il est Grand Officier de la Légion d'Honneur. 

    pucelle_1er_Régiment_de_Tirailleurs.jpg(*) L’esprit tirailleur constitue le ciment qui unit chefs et tirailleurs, anciens chibanis et jeunes boujadis. Cet «esprit tirailleur» repose sur un ensemble de valeurs qui imprègnent profondément le style de commandement et les liens de camaraderie entre turcos : le respect des coutumes d’autrui (la Caïda), la chance que l’on sait provoquer (la Baraka), la justice (la Chraa), l’esprit guerrier et le courage au combat (le Baroud) et sur tout cela, un soupçon de fatalité (le Mektoub ou l’acceptation de ce qui nous dépasse). Les traditions sont vécues à tous les échelons du régiment, puisque chacune des sept compagnies du régiment (et chacune des sections qui les composent) est jumelée avec un ancien régiment de tirailleurs, dont elle perpétue les traditions et entretient les liens avec les amicales d’anciens tirailleurs qui lui sont rattachées. A son arrivée au régiment, chaque tirailleur passe son baptême au cours duquel un jury évalue ses connaissances en matière d’histoire et de traditions, gage d’appropriation de l’esprit tirailleur jusqu’au niveau individuel.
    C’est avec fierté que les tirailleurs perpétuent cet héritage, notamment incarné par sa Nouba, formation musicale portant la tenue traditionnelle des tirailleurs, et de son bélier-mascotte Messaoud. Ces traditions rayonnent chaque année avec un éclat particulier à l’occasion de la fête régimentaire du Garigliano
    (source : Blog du 1er RTir).

    http://royalartillerie.blogspot.fr/

  • Londres réclame le retour de l’anneau de Jeanne d’Arc après son rachat par le Puy du Fou

    Une cérémonie épique a accueilli dimanche l’anneau racheté par le parc d’attractions. Philippe de Villiers a annoncé que le gouvernement britannique ambitionnait de récupérer la relique.

    Ce dimanche 20 mars, 5000 personnes s’y entassent pour voir arriver le cortège portant l’anneau de Jeanne d’Arc, racheté par le Puy du Fou à son propriétaire anglais.

    « Nous avons payé la rançon de Jeanne ! », lance Philippe de Villiers à la tribune dans la cour du château du Puy du Fou. Ce dimanche 20 mars, 5000 personnes s’y entassent pour voir arriver le cortège portant l’anneau de Jeanne, racheté par le Puy du Fou à son propriétaire anglais.

    Beaucoup d’enfants sont présents, les yeux écarquillés devant le spectacle. Sur fond de musique épique, des soldats à cheval s’élancent au milieu de jeunes « puy-folais » (nom donné aux comédiens bénévoles du parc) portant des bannières.

    Cent élèves officiers de l’école de Saint-Cyr, venus volontairement, font une haie d’honneur, sabre au clair. Des « poilus » de 14-18 ouvrent la marche. Arrive alors l’anneau porté dans un palanquin soutenu par des chevaliers.

    Franck Ferrand, l’historien animateur d’une célèbre émission sur Europe 1 est présent et salue à la tribune la « puissance d’illumination de Jeanne, symbole d’une force de résistance, d’une énergie, d’un amour du pays ». Jacques Trémolet de Villers, auteur de Jeanne d’Arc, Le procès de Rouen, prononce un discours relatant les aventures de l’anneau depuis la condamnation de la Pucelle de Domrémy. [...]

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    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Londres-reclame-le-retour-de-l

  • Une foule de Français accueille l'anneau de Jeanne d'Arc au Puy-du-Fou

    L'anneau de Jeanne d'Arc n'est pas un faux et date bien du XVe siècle selon des spécialistes sollicités par le Puy du Fou. Réalisée en décembre 2015 par le laboratoire Oxford X-ray Fluorescence Ltd, une analyse indiquait déjà que son métal était «cohérent avec [leur] base de données des objets d'art en argent du XVème siècle». Ayant étudié sa forme et ses gravures, Anne-Sophie Aimé, Bijoutière Joaillière, est catégorique:

    «De par son apparence et les moyens de fabrication utilisés, nous avons une bague correspondant parfaitement à la typologie des bagues du XVème siècle.»

    Son confrère Louis-Guillaume Piéchaud, expert en orfèvrerie, confirme:

    «Il ne fait nul doute qu'il s'agit là d'un travail pouvant être daté du XVème siècle.»

    Deuxième information: la nature de l'alliage et les lettres inscrites corroborent la description effectuée par Jeanne d'Arc dans les minutes du procès de Rouen (21 février-30 mai 1431):

    «Je ne sais proprement. S'il est d'or, il n'est pas de fin or. Je ne sais si c'était or ou laiton. Je pense qu'il y avait trois croix et non autre signe que je sache, excepté «JHESUS MARIA».»

    Selon Vanessa Soupault, expert en bijoux anciens et modernes, Docteur en Histoire de l'Art et Archéologie, «les inscriptions portées sur l'anneau (IHS d'un côté et MAR de l'autre) semblent correspondre à celles indiquées dans les minutes du procès.»

    Nicolas de Villiers, président du Puy du Fou, explique :

    «Nous pensons que c'est l'anneau confisqué par les Bourguignons lors de l'arrestation de Jeanne à Compiègne, celui qu'elle décrit au procès. Rappelons qu'ils ont ensuite vendu leur prisonnière aux Anglais et que ceux-ci voulaient la condamner pour sorcellerie. L'anneau décrit au procès, prétendument doté de pouvoirs magiques, était donc une pièce à conviction. On voit mal pourquoi les Bourguignons auraient livré leur précieuse captive sans un objet aussi déterminant pour les accusateurs. C'est sûrement comme ça qu'Henri Beaufort, le cardinal-évêque de Winchester, présent à Rouen, a récupéré le bijou. Après lui, nous avons tout l'arbre généalogique de la transmission de la bague au sein de la famille Cavendish-Bentinck et la liste des propriétaires successifs.» (source : Figaro Magazine)

    Outre les vidéos voici quelques photos de l'accueil de l'anneau de Jeanne au Puy du Fou. Une délégation de St Cyr :

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    Puy du Fou 13h30. Les Puyfolais sont dans la cour du château. Ils seront bientôt rejoins par les Français venus honorer le retour de l'anneau de Jeanne.

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