culture et histoire - Page 1190
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Sortie prochaine du n°9 des Cahiers d'Histoire du nationalisme consacré à Jean Mabire
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Anthropologie politique. Une société anti-humaine. Faut-il une aristocratie à la société humaine ?
L'aristocratie fait jaser, on l'identifie au régime de la noblesse, donc une élite distinguée par des titres, héréditaires ou viagers, et par des privilèges. Cette noblesse peut-être d'épée, de robe, liée à la fonction d’État, ou au service général de la nation, ou à d'autres causes encore selon les pays et les époques. Mais l'aristocratie est quelque chose de tout différent. C'est, par définition, le régime des meilleurs, que l'on distingue de l'oligarchie, le régime du petit nombre. Certes, les meilleurs sont toujours un petit nombre, mais c'est leur qualité qui les a distingués, là où les oligarques ne sont distingués par rien, si ce n'est, le plus souvent, leur argent et leur pouvoir.
Existe-t-il toujours une noblesse ? Oui, d'une certaine manière. L'ancienne noblesse privilégiée et féodale a disparu. Si les familles sont toujours là, leurs titres sont de courtoisie et ne correspondent plus à des domaines seigneuriaux, ni à des privilèges ou des contraintes légales. Cette ancienne noblesse est devenue une force morale, du moins parmi ses membres qui ont fait leurs la devise « noblesse oblige » et l'ont assimilée au don de soi ou au service de la nation. En ce sens, cette ancienne noblesse est devenue, au sens propre du terme, une aristocratie, c'est à dire le petit groupe des meilleurs qui se dévouent et se distinguent pour le bien commun. Mais même parmi les anciennes familles nobles, ces personnages sont peu nombreux, ce qui contribue à en faire pleinement des aristocrates.
La noblesse moderne est toute différente. Elle est purement viagère et attachée au service de l’État. En effet, parmi les plus hauts fonctionnaires au service de la chose publique, comment peut-on appeler le fait qu'ils soient choisis directement par le chef de l’État, qu'ils bénéficient de privilèges personnels aussi exorbitants que leurs devoirs autrement que par le nom de noblesse ? C'est une noblesse d’État, liée à des fonctions, personnelle et viagère, déconnectée de la puissance sociale, même si souvent les titulaires de cette noblesse sont aussi des personnes financièrement au-dessus du commun, sans qu'il y ait de lien entre les deux états d'aisance patrimoniale et de puissance publique. Cependant, quoique certains soient véritablement les meilleurs des serviteurs de l’État et donc des aristocrates, beaucoup d'autres ne se distinguent que par la réussite à des concours et leur excellence dans l'art de la courtisanerie, ce qui en fait plutôt des oligarques.
La noblesse, donc, d'une certaine manière, existe toujours. Mais c'est un fait neutre, indépendant de la question d'aristocratie ou d'oligarchie.
Parce qu'elle réunit et distingue les meilleurs d'une nation, qui sont en quelques sortes ses guides et ses éléments modérateurs, une aristocratie est nécessaire. Chaque corps de la société possède une aristocratie, c'est-à-dire possède son élite réduite et exemplaire. Dans toute profession, dans tout corps civil, il se dégage un groupe des meilleurs ouvriers, des meilleurs artisans, des meilleurs cadres ou entrepreneurs, des professionnels les plus intègres, des intellectuels les plus authentiquement brillants, des parents les plus dévoués à l'institution familiale, des scientifiques les plus investis dans leur science, des ecclésiastiques les plus zélés et les plus délicats, etc. Ce sont les aristocrates de leur corps et, tous ensemble, ils constituent l'aristocratie nécessaire de la nation.
L'ancienne royauté française voulait distinguer ces meilleurs, en leur octroyant la noblesse qui les rendait socialement visibles et en faisait des exemples publics pour les hommes. La république a voulu agir de même avec l'ordre de la légion d'honneur, qui élève socialement les aristocrates.
La reconnaissance sociale est un élément essentiel de la promotion de l'aristocratie et de son état d'esprit. D'une certaine manière on peut même dire que le Conseil économique, social et environnemental est une institution aristocratique, puisqu'il compte les représentants les plus prestigieux de la société civile, tout comme les académies dépendant de l'Institut de France. L'aristocratie n'est donc pas morte.
Chaque système a ses failles. L'accession à la noblesse ne garantissait pas que l'esprit aristocratique se perpétue dans la famille de l'anobli, même s'il y a des cas édifiants de très grandes et belles familles aristocratiques, comme celle des Colbert, des Castries, des Maupeou, des Lévis-Mirepoix, d'Harcourt, Broglie et tant d'autres. Il y a, hélas, autant de cas de familles nobles dont l'aristocratie native a dégénéré.
Dans l'actuelle république, l'acquisition automatique de la légion d'honneur selon le grade dans la fonction publique ou selon la progression dans la direction d'un ordre professionnel ne permet plus de distinguer les aristocrates, perdus dans la masse des oligarques. En outre, les privilèges familiaux auxquels la légion d'honneur donne accès, s'ils accroissent la visibilité sociale de l'aristocrate, ne garantissent pas la transmission familiale de ses valeurs…
Certes, ces systèmes ont leurs failles, donc. Mais ils ont permis de distinguer la tête d'une société.
Il semble qu'aujourd'hui, cependant, cette tête soit perdue dans la masse, abaissée, parfois ridiculisée, au profit du règne des oligarques et de la médiocrité commune. L'esprit aristocratique est moqué, diminué, insulté par les oligarques eux-mêmes, qui possèdent la puissance. Cela prend des allures de règne de la nullité, où le meilleur est toujours blessé.
Cet état de fait est gravement préjudiciable à la nation, qui perd ainsi non seulement ses repères intellectuels, mais aussi civiques, moraux et professionnels.
Il y a pourtant des voies possibles pour rendre à l'aristocratie sa visibilité et son pouvoir, en minimisant les risques de tomber dans les excès d'une noblesse oligarchique.
Il s'agit de donner à cette aristocratie les moyens d'un enracinement familial et territorial qui constitue une reconnaissance sociale endogène et non pas exogène venue de l’État prompt à reconnaître autant les courtisans médiocres que les grands serviteurs. Il s'agit également de donner à cette aristocratie un pouvoir collectif réel, quoiqu'il n'appartiendrait à ses membres que de façon viagère, par le biais des institutions aristocratiques, comme le CESE ou l'Institut et donc cette fois par l’État.
A suivre…
Gabriel Privat
Du même auteur :
- Publié le jeudi 17 septembre 2015 : Anthropologie politique. Une société anti humaine. La Famille
- Publié le vendredi 16 octobre 2015 : Anthropologie politique. Une société anti humaine. L'enracinement territorial
- Publié le 18 novembre 2015 : Anthropologie politique. Une société anti humaine. Le lien professionnel
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- Publié le 27 janvier 2016 : Anthropologie politique. Une société anti humaine. Promouvoir un enracinement territorial.
- Publié le 20 février 2016 : Anthropologie politique. Une société anti humaine. Créer un monde du travail.
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(15) Les Rois de France - Henri II, Les derniers des Valois - François II, Charles IX et Henri III
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Perles de culture n°73 : Maître Daniel Heck, vient nous parler l'écrivain Louis Bertrand
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Que signifie le terme de parti ou mouvement populiste?
Ex: http://www.europesolidaire.eu
Dans le langage de la vie politique courante, qualifier un parti ou un mouvement de populiste représente une critique extrêmement grave, voire une disqualification définitive. Ceci s'observe non seulement en Europe mais aux Etats-Unis. La plus grande critique formulée par ceux qu'exaspère la montée apparemment irrésistible de Donald Trump au sein des votes républicains est de dire qu'il s'agit d'un candidat populiste. En Europe, il en est de même.
Tous ceux qui à droite et même à gauche s'opposent aux décisions des majorités politiques, sur quelque sujet que ce soit, sont à un moment ou un autre accusés de populisme. Il ne s'agit pas d'un compliment. Au sens d'un langage politique encore très répandu, l'adjectif n'est pas en effet flatteur. Il désigne celui qui pour se rendre populaire, flatte les tendances présentées comme les plus basses de l'opinion, les plus incompatibles avec une pratique démocratique consensuelle, respectueuse des différences. Le populisme est confondu alors avec la démagogie. Selon une définition courante, la démagogie désigne une pratique politique dans lequel les dirigeants ou les oppositions « mènent le peuple en le manipulant pour s'attirer ses faveurs, notamment en utilisant un discours flatteur ou appelant aux passions ».Est alors condamnée comme populiste toute position venant en contradiction avec les choix politiques « officiels », qu'ils inspirent les programmes gouvernementaux ou ceux des multiples intérêts, financiers, économiques ou médiatiques s'exprimant par l'intermédiaire de ces programmes. Le terme permet de refuser toute prise en compte de ce qui pourrait être légitime dans les critiques de la société sous ses formes actuelles, en les présentant comme des dérives populistes.
Les exemples de ce mépris véritable de la discussion démocratique sont nombreux. Ainsi sont généralement qualifiés de populistes les partis dits d'extrême-droite ou d'extrême gauche. Ceci permet d'éviter toute analyse de ce que leurs programmes peut présenter de recevable. Ceci permet surtout d'éviter de rechercher quelles sont les forces généralement peu démocratiques qui s'opposent à certaines des positions ou revendications de ces partis.
Ainsi aujourd'hui sont dits populistes ceux qu'exaspèrent l'enfermement des Etats européens dans une Union qui a toujours été et se révèle de plus en plus manipulée par la superpuissance américaine. Sont dits populistes, d'un bout à l'autre de l'Union européenne, ceux qui demandent plus de protection face à une concurrence dite « libre et sans contraintes » imposée en fait par un grand capital dominé par les Etats-Unis. Sont dits populistes ceux qui veulent défendre les identités nationales ou régionales, à l'encontre d'une culture uniformisante imposée par les objectifs de la consommation de masse.
Migrations
Plus récemment, les Etats ou les groupes sociaux qui veulent résister à des migrations alimentées par les intérêts qui veulent détruire la civilisation européenne sont également qualifiés de populistes, nationalistes et xénophobes. Plutôt que reconnaître la légitimité de leur désir de survie, on les présente alors comme des résurgences de ce que l'Europe avait connu de pire, notamment le nazisme. Au soir du 13 mars où les élections régionales ont permis à l'Alliance pour l'Allemagne (AFD) d'effectuer une percée lors de trois scrutins régionaux dimanche, obtenant de 10% à 23% des voix, les médias conservateurs n'hésitent pas à y voir un retour au national-socialisme. C'est à se demander si la CDU d'Angela Merkel ne souhaiterait pas que l'AFD se radicalise et favorise l'émergence de nouveaux Adolphe Hitler, pour se redonner une légitimité qu'elle est en train de perdre.
Il en est de même en France. Beaucoup d'électeurs n'ont pas de sympathie particulière pour le Front National, mais ce ne sera pas en traitant de populistes des revendications aussi légitimes qu'une prise de distance à l'égard de Bruxelles et qu'un rapprochement avec Moscou que l'on déconsidérera les candidats FN lors de futures élections. Ainsi en ce qui concerne Jean-Luc Mélanchon. Pour le déconsidérer, les hommes politiques de la majorité actuelle qualifient de populistes des propositions qui sont au contraire empreintes d'intelligence et de pertinence. A cette aune, ce sera bientôt tout ce que la France compte encore d'esprits libres et constructifs qui voudront s'affirmer populistes. Nous serons pour notre part fiers d'en être
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LES « DISPARUS» D'ALGÉRIE
Crime sans châtiment... Que sont-ils devenus ?
L'atroce, lancinante, mais nécessaire mémoire fouaille le cœur et les entrailles de certains d'entre nous au souvenir douloureux de «notre» Algérie. Certains diront : encore l'Algérie ! Mais comment ne pas voir que ces «événements» sont à l'origine de la dégénérescence patriotique et démographique actuelle ? Ces événements funestes et dramatiques ont des dates : 19 mars (cessez-le-feu unilatéral en Algérie à la suite des accords d'Evian) ; 26 mars 1962 (massacres de la rue d'Isly à Alger) ; 7 juin 1962 (assassinat légal du sergent Dovecar et de Claude Piegts) ; 3 juillet 1962 (indépendance de l'Algérie et abandon des populations) ; 5 juillet 1962(massacres à Oran alors que l'armée française sous le commandement du général Katz, mort dans son lit, restait l'arme aux pieds dans ses casernes) ; 11 mars 1963 (assassinat légal de Bastien-Thiry) ; 6 juillet 1963 (assassinat légal du lieutenant Degueldre). Aucune victoire ? Si, bien sûr, il y en eut, sur le terrain militaire où notre armée avait écrasé le FLN, mais pas sur le «terrain politique», car, depuis le 13 mai, le sort de l'Algérie était entre les mains criminelles de celui aux promesses de qui elle avait cru et qu'elle avait porté au pouvoir : le sanglant De Gaulle... La France était alors un pion stratégique entre URSS et Etats-Unis, jalousée parce que établie sur les deux bords de la mare nostrum, et régnant encore sur de (supposées) riches possessions «coloniales», ces « perles de l'Empire » où nous mesurons et pesons en euros aujourd'hui les conséquences de la lâche démission de l'homme blanc !
Mais ce calendrier tragique, que voulait rappeler cette stèle de Marignane - provisoirement enlevée (du moins nous l'espérons !) - égrène les étapes sanglantes des lâchetés successives de la France pour le plus grand malheur de ceux qui lui étaient confiés ou qui s'en étaient remis à elle.
Et c'est pourquoi, à dessein, j'ai repris ce titre de « Crime sans châtiment » sous lequel nos amis pieds-noirs avaient déjà placé, en 2000, leur colloque de Nice. Ces rapatriés dont les ancêtres avaient, de leur sueur, de leurs peines, de leur sang souvent, arrosé et nourri ce sol d'Algérie devenu «leur» patrie et qui souffrirent tant d'épreuves lors de son abandon. Certains même, parmi eux, refusant d'être des «dépatriés» se cramponnèrent encore sur le sol d'Afrique du Nord, le seul qu'ils aient connu : 300 000 Français « de souche » se maintinrent, sur un million de souche européenne, dans un pays de 10 millions de « Français à part entière» jusqu'à l'été 1962. Ils n'étaient plus que 100 000 un an, que l'on ne peut pas tous qualifier de « pieds-rouges » après cet été abominable... n'ayant eu le choix qu'entre « la valise et le cercueil » ...
Et ce fut pour beaucoup le cercueil ! Et pire : l'absence de toute sépulture chrétienne pour les milliers de ceux (3 300, 6000 jusqu'à 15 000 suivant les sources officielles ou officieuses) qui disparurent à jamais, enlevés, massacrés ou mis en camp de travail ou dans les bordels de l'ALN par un FLN triomphant qui s'ingénia en même temps à faire payer aux 150 000 harkis, moghaznis et autres supplétifs abandonnés par le chef de la Ve République et ses servants, leur fidélité à la France en les dépeçant, ébouillantant, découpant, écartelant, émasculant. Quelques femmes, épouses de militaires, furent extraites de leur geôle, et se suicidèrent lors de leur retour en métropole.
C'était Pierre Messmer, alors ministre des Armées, ancien légionnaire, qui avait osé déclarer solennellement, au nom du président de la République, le 21 mars 1962 : « L'armée française assurera la protection des Français d'Algérie pendant 3 ans. » Sinistre ministre récompensé de sa lâcheté et de sa félonie par un fauteuil à l'Académie française suivi, quelques années après, sans que nous réussissions à le faire passer en Haute Cour de justice, d'obsèques nationales ! Ce fauteuil d'Immortel est, juste retour des choses, maintenant occupé par madame Veil dont les stigmates de la mort ornent également l'habit vert !
Je sais, on pinaille, atrocement, sur les chiffres, le flou ayant été soigneusement entretenu des deux côtés de la Méditerranée parce qu'il arrangeait les gouvernements respectifs. Dès le 3 juillet et l'indépendance «célébrée» par plusieurs centaines d'atroces assassinats et disparitions d'Oran, nos ressortissants musulmans ne furent plus que des Algériens soumis à la loi islamique d'un pays musulman. Et les Européens, parfois des familles entières, qui n'avaient pas d'attache familiale en métropole et ne pouvaient, de ce fait, être réclamés par quiconque, pas même par des voisins que l'exode précipité, après l'arrestation en avril du chef de l'OAS, le général Salan, avait séparés, bousculés, paniqués, ne furent réclamés par personne et ne sont évidemment pas comptés dans ces macabres statistiques. C'est dire assez que celles qui nous sont présentées, les officielles, le sont a minima !
Pourtant, le 23 mai 1962, le problème des enlèvements d'Européens avait été évoqué par Louis Joxe auprès du Comité des Affaires algériennes. Mais l'ardeur des enquêtes, qui ne pouvaient plus être que de police, car après le 19 mars, la paix des braves interdisait toute opération militaire, fut freinée par De Gaulle, Pompidou et Louis Joxe, pour qui le seul combat à mener était celui contre l'OAS.
Ce fut pire encore après que nous eûmes replié notre drapeau, car s'abattit alors la chape de plomb du silence gouvernemental qui comblait d'aise et d'un lâche soulagement la plupart des métropolitains, mais de désespoir les exilés à la recherche de l'un des leurs. On leur fit rapidement comprendre, et très officiellement, que la mention «disparu» ou «recherché» accolée au nom de celui dont ils espéraient le retour, les priverait du bénéfice des aides qu'ils sollicitaient pour subsister en «mère-patrie», alors que la mention «décédé» leur en ouvrait les droits. D'où la clôture immédiate de toute enquête, la sortie des statistiques et le silence de la mort...
Jusqu'au jour où Le Monde, L'Esprit Public de Philippe Héduy, L'Aurore, Aux Ecoutes, Itinéraires de Jean Madiran, Rivarol de René Malliavin, réveillèrent les consciences en s'angoissant du sort de nos compatriotes. Le scandale fut dénoncé. Tant à l'Assemblée nationale qu'au Sénat. Des missions parlementaires, en 1963 et 1964, furent envoyées et des enquêtes de la Convention internationale de Genève conduites sur place et qui conclurent, comme le rapport de la Commission internationale des recherches historiques sur les événements d'Algérie, à l'existence des camps dénoncés, mais évidemment vides lors des visites car les prisonniers étaient transférés d'un endroit à un autre... Il s'agissait surtout de ne pas gêner la jeune République algérienne où déjà des règlements de comptes et des exécutions entre «libérateurs» s'effectuaient de manière sanglante. Le délégué de la Croix-Rouge du Secteur Europe dont les yeux s'étaient ouverts, enfin, sera muté en Asie après qu'il eut remis un rapport accablant à Chirac et Mitterrand, puis au secrétaire d'Etat aux Rapatriés (30-12-1986).
Le capitaine Leclair, le colonel de Blignières et Me François Patrimonio (tous décédés aujourd'hui) remettront à la Cour de La Haye unLivre blanc sur ces disparitions au nom de l'ASFED créée en 1967. Mais une enquête ne pouvait avoir lieu que si les deux parties (France et Algérie) étaient d'accord. Elles l'étaient... mais pour oublier ces victimes bien importunes, victimes de dégâts collatéraux sans doute, en réalité d'une coupable impéritie politique. Là encore, complicité dans l'abomination de ce crime sans châtiment !
Le 24 décembre 1985, Bernard Antony, député européen, déposera une proposition de résolution, suivie d'une lettre ouverte de Jean-Marie Le Pen à ses collègues députés européens, appuyée par Yann Piat, Guy Herlory, Pierre Descaves, Me Georges-Paul Wagner, Michel Poniatowsky et Roger Holeindre, épaulés par des journalistes comme Philippe Tesson de Combat, le pied-noir et Prix Nobel d'économie Maurice Allais. Et cette liste de défenseurs de la parole donnée serait incomplète si l'on ne rendait pas hommage au magnifique et persistant travail de Présent où les articles fouaillants d'Alain Sanders rafraîchissent les mémoires et, mieux encore, rappellent les responsabilités !
La LICRA elle-même en 1991, au nom de «l'universalité de son combat» dénonça le maintien dans les prisons algériennes de 500 harkis rescapés du massacre de 150 000. Boumédienne n'avait-il pas lui-même déclaré le 26 janvier 1971, 14 ans auparavant : « A Paris, on semble ignorer que nous détenons un grand nombre d'otages français. Quand il le faudra, nous en communiquerons la liste à la presse. Alors, pour obtenir la libération de ces otages, il faudra y mettre le prix. » La France, héritière du gaullisme, ne releva même pas l'élégance du propos. Elle n'eut que la lâcheté d'accorder... des visas !
Parmi les écrits et les documents qui m'ont permis de mener - avec passion cette enquête, je me dois de mentionner France Fraternelle(Robert Laffly), Tradition et Progrès (Pierre Poujade), Rivarol (René Malliavin), Le Chardon (François Brigneau), Minute (J .-F. Devay), les ouvrages récents, à la rigueur chirurgicale, de Jean Monneret, du capitaine Leclair, les archives inédites du général Faivre, mais aussi les numéros spéciaux de La Nouvelle Revue d'Histoire et d'Historia. Il semblerait que les Archives du Quai d'Orsay se soit rouvertes récemment à la demande du Haut Commissariat aux Rapatriés... Si je vous cite tant de monde, c'est pour vous montrer que notre famille reste grande et riche de volontés et de talents et qu'un jour, que nous espérons tous prochain, justice sera faite comme s'y emploient, avec autant d'acharnement que de courage et de talent, nos amis de VERITAS et de l'ADIMAD.
Les peuples sans passé n'ont pas d'avenir. Le nôtre ne s'illuminera qu'à la lueur des consciences réveillées et de l'espérance brandie en étendard.
C D-T Présent du 14 mars 2009 -
Comment Hollywood manipule l'opinion publique!
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Passé Présent n°93 - Les purges staliniennes
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(14) Les Rois de France - Henri II
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Un socialisme conservateur ?