culture et histoire - Page 1551
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Le mensonge des "camps de la mort" serbes 3/3
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Itinéraire : Dominique Venner - IX - Avec Jean-Yves Le Gallou
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Itinéraire : Dominique Venner - VIII - Avec Philippe Conrad Partie 05
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Perles De Culture N°15
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René Guénon : La démocratie, ou le nivellement par le bas
Dans cet extrait de son ouvrage « La crise du monde moderne », René Guénon explique en quoi l’idée de démocratie est illusoire, vide de sens, et mène à un nivellement par le bas dans lequel toute autorité supérieure est niée.
« L’argument le plus décisif contre la « démocratie » se résume en quelques mots : le supérieur ne peut émaner de l’inférieur, parce que le « plus » ne peut pas sortir du « moins » ; cela est d’une rigueur mathématique absolue, contre laquelle rien ne saurait prévaloir. Il importe de remarquer que c’est précisément le même argument qui, appliqué dans un autre ordre, vaut aussi contre le « matérialisme » ; il n’y a rien de fortuit dans cette concordance, et les deux choses sont beaucoup plus étroitement solidaires qu’il ne pourrait le sembler au premier abord. Il est trop évident que le peuple ne peut conférer un pouvoir qu’il ne possède pas lui-même ; le pouvoir véritable ne peut venir que d’en haut, et c’est pourquoi, disons-le en passant, il ne peut être légitimé que par la sanction de quelque chose de supérieur à l’ordre social, c’est-à-dire d’une autorité spirituelle; s’il en est autrement, ce n’est plus qu’une contrefaçon de pouvoir, un état de fait qui est injustifiable par défaut de principe, et où, il ne peut y avoir que désordre et confusion. Ce renversement de toute hiérarchie commence dès que le pouvoir temporel veut se rendre indépendant de l’autorité spirituelle, puis se la subordonner en prétendant la faire servir à des fins politiques ; il y a là une première usurpation qui ouvre la voie à toutes les autres, et l’on pourrait ainsi montrer que, par exemple, la royauté française, depuis le XIVe siècle, a travaillé elle-même inconsciemment à préparer la Révolution qui devait la renverser ; Peut-être aurons-nous quelque jour l’occasion de développer comme il le mériterait ce point de vue que, pour le moment, nous ne pouvons qu’indiquer d’une façon très sommaire.
Si l’on définit la « démocratie » comme le gouvernement du peuple par lui-même, c’est là une véritable impossibilité, une chose qui ne peut pas même avoir une simple existence de fait, pas plus à notre époque qu’à n’importe quelle autre ; il ne faut pas se laisser duper par les mots, et il est contradictoire d’admettre que les mêmes hommes puissent être à la fois gouvernants et gouvernés, parce que, pour employer le langage aristotélicien, un même être ne peut être « en acte » et « en puissance » en même temps et sous le même rapport. Il y a là une relation qui suppose nécessairement deux termes en présence : il ne pourrait y avoir de gouvernés s’il n’y avait aussi des gouvernants, fussent-ils illégitimes et sans autre droit au pouvoir que celui qu’ils se sont attribué eux-mêmes ; mais la grande habileté des dirigeants, dans le monde moderne, est de faire croire au peuple qu’il se gouverne lui-même ; et le peuple se laisse persuader d’autant plus volontiers qu’il en est flatté et que d’ailleurs il est incapable de réfléchir assez pour voir ce qu’il y a là d’impossible. C’est pour créer cette illusion qu’on a inventé le « suffrage universel » : c’est l’opinion de la majorité qui est supposée faire la loi ; mais ce dont on ne s’aperçoit pas, c’est que l’opinion est quelque chose que l’on peut très facilement diriger et modifier ;
(…)
Le défaut le plus visible, c’est celui-là même que nous indiquions à l’instant : l’avis de la majorité ne peut être que l’expression de l’incompétence, que celle-ci résulte d’ailleurs du manque d’intelligence ou de l’ignorance pure et simple ; on pourrait faire intervenir à ce propos certaines observations de « psychologie collective », et rappeler notamment ce fait assez connu que, dans une foule, l’ensemble des réactions mentales qui se produisent entre les individus composants aboutit à la formation d’une sorte de résultante qui est, non pas même au niveau de la moyenne, mais à celui des éléments les plus inférieurs.
(…)
Cela dit, il nous faut encore insister sur une conséquence immédiate de l’idée « démocratique », qui est la négation de l’élite entendue dans sa seule acception légitime ; ce n’est pas pour rien que « démocratie » s’oppose à « aristocratie », ce dernier mot désignant précisément, du moins lorsqu’il est pris dans son sens étymologique, le pouvoir de l’élite. Celle-ci, par définition en quelque sorte, ne peut être que le petit nombre, et son pouvoir, son autorité plutôt, qui ne vient que de sa supériorité intellectuelle, n’a rien de commun avec la force numérique sur laquelle repose la « démocratie », dont le caractère essentiel est de sacrifier la minorité à la majorité, et aussi, par là même, comme nous le disions plus haut, la qualité à la quantité, donc l’élite à la masse. Ainsi, le rôle directeur d’une véritable élite et son existence même, car elle joue forcément ce rôle dès lors qu’elle existe, sont radicalement incompatibles avec la « démocratie», qui est intimement liée à la conception « égalitaire », c’est-à-dire à la négation de toute hiérarchie : le fond même de l’idée « démocratique » c’est qu’un individu quelconque en vaut un autre, parce qu’ils sont égaux numériquement, et bien qu’ils ne puissent jamais l’être que numériquement. Une élite véritable, nous l’avons déjà dit, ne peut être qu’intellectuelle ; c’est pourquoi la « démocratie » ne peut s’instaurer que là où la pure intellectualité n’existe plus, ce qui est effectivement le cas du monde moderne. »
René Guénon, « La crise du monde moderne »Christopher Lings
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Georges Duby explication des trois ordres au Moyen âge
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Âme suicidée - Goldofaf
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Livre : La Grâce de l'Histoire
La Grâce de l'Histoire est une étude sous forme de récit ambitionnant d'aller aux racines de la grande crise que notre civilisation connaît présentement. Le projet comprend trois tomes, successivement baptisés Troisième Cercle, Deuxième Cercle et Premier cercle. (L'explication de cette classification est sur ce site (1), le 27 novembre 2013.) Dans ce premier tome, on analyse la séquence historique identifiée comme la dynamique conduisant à la crise actuelle, à partir de la rupture de la fin du XVIIIe siècle avec ses trois événements fondamentaux : la Révolution américaniste (guerre d'Indépendance des USA), la Révolution française et la révolution du choix de la thermodynamique engendrant le développement industriel et technologique.
doc :
Dans la dynamique de cette séquence historique, la Grande Guerre de 1914-1918 occupe une place centrale, à la fois pivot de la dynamique en question, à la fois "réplique sismique en amont" annonçant notre grande crise du début du XXIe siècle. Cette approche entièrement nouvelle de la Grande Guerre vaut essentiellement par l'identification des causes souterraines cachées, d'une très grande puissance, courant depuis le début du XIXème siècle (d'ailleurs se poursuivant après la Grande Guerre). Dans cette conception qui fait une part très réduite à la politique, la Grande Guerre est un événement majeur de civilisation caractérisé pas une catastrophe technologique engendrant des destructions et des pertes épouvantables. Il ne s'agit en aucun cas d'un accident et d'une aberration, mais bien d'une poussée paroxystique d'une civilisation en crise, que nous retrouvons dans notre époque présente, sous d'autres formes.
Autour de ce pivot de la réflexion qu'est la Grande Guerre, La Grâce analyse le développement de la puissance allemande jusqu'à la Grande Guerre, le développement de la puissance des USA, le rôle de la France, enfin les deux grands courants de la modernité que sont le système du technologisme et le système de la communication.(1) http://www.dedefensa.org/article-la_gr_ce_carnet_de_bord-3_27_11_2013.html
Source : http://www.dedefensa.org/
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La Minute Royaliste n°3 : La Décentralisation royale
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Sinclair/DSK : quel cinéma !
Dans l’ex-couple Sinclair/DSK, on sait désormais qui est l’homme ; et, surtout, qui se comporte en tant que tel.
DSK et Sinclair, ou le monde à l’envers. Le premier, non content d’avoir laissé quelques traces intimes sur la moquette du Sofitel new-yorkais, fait désormais de même sur le tapis rouge de la Croisette, à Cannes. Rome n’est peut-être plus dans Rome ; mais Hollywood, elle sera toujours en Amérique. Film, il devait donc y avoir. Et film il y a, avec ce « biopic » tourné par Abel Ferrara.
Abel Ferrara, ce n’est pas n’importe qui. Il n’y avait que lui pour porter à l’écran les galipettes du « meilleur économiste de France », et surtout notre « Gégé » national pour donner corps pelliculaire à ce même Sardanapale mondialisé.