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culture et histoire - Page 1551

  • Chronique de film: Cristeros, un combat pour la liberté (Mexique - 2012, France - 2014)

    Le 20 avril 2012, les Mexicains découvraient dans leurs salles obscures le film « Cristeros», racontant une page importante, récente, mais quelque peu oubliée de leur histoire. A la fin des années 20, le président Calles et son gouvernement instaurent des lois anticatholiques radicales, provoquant peu à peu une révolte populaire…

    Porté par des acteurs internationalement reconnus, le film est un succès au Mexique et est rapidement projeté aux Etats-Unis. Il faut attendre près d’un an avant de le voir également dans certaines salles européennes, en Pologne et en Espagne, deux des derniers grands bastions catholiques du vieux continent. Et la France, me direz-vous ? Elle récompense à cette époque deux œuvres cinématographiques d’un tout autre genre, le film lesbien « La vie d’Adèle » et surtout le film à la gloire de la théorie du genre « Guillaume et les garçons à table ». Dans la vie politique, l’année 2013 est marquée par la loi autorisant le mariage homosexuel et par les manifestations massives contre ce projet. Les catholiques de France descendent alors dans la rue pour crier leur ras-le-bol face à la décadence de la société et l’inversion totale des valeurs, et font face à cette occasion à un mépris total du gouvernement et une violence policière démesurée, menant de nombreux jeunes de « bonnes familles » dans les geôles de l’Etat, l’un d’eux faisant même plusieurs semaines de prison à Fleury-Mérogis, dans la cellule voisine de Rédoine Faïd, braqueur, meurtrier de policiers et ennemi public numéro 1 !

    Alors que le gouvernement dit français refuse une pétition de centaines de milliers de signatures, s’en prend à « l’obscurantisme » de l’Eglise Catholique et réprime des manifestations, il n’est pas interdit de voir dans la non-sortie du film dans l’hexagone une volonté politique.  En effet, ces différentes dérives trouvent un écho flagrant dans l’histoire des Cristeros.

    Un an plus tard, ce qui - si vous avez bien suivi jusque-là - nous amène à ce mois de mai 2014, les manifestations ont cessé (mettons de côté l’échec  de l’initiative « Jour de Colère »), laissant la place de poil à gratter du gouvernement au Front National et à ses scores historiques lors des élections municipales et européennes. Cependant un réseau s’est créé lors de l’année écoulée, et par l’intermédiaire notamment du blog Catholique « Le Salon Beige », une forte pression est exercée sur les chaînes de cinéma du pays afin que le fameux film soit distribué.   

    L’opération est une réussite, et c’est donc le 14 mai 2014 que les Français peuvent enfin découvrir « Cristeros ». Ils ont tout de même droit à une dernière insulte, le diffuseur ayant en effet jugé malin de passer la bande annonce de « Welcome to New York » avant le film, qui raconte les aventures de DSK avec bien sûr des scènes de sexe à foison.  Bref, les salles sont pleines partout en France (avec même les Renseignements Généraux dans les salles) et c’est donc une belle victoire.

    Le film commence par un message religieux, puis par un rappel du contexte historique. En 1926, quelques années après la Révolution, le président Plutarco Elias Calles renforce les lois anticatholiques de la constitution mexicaine de 1917 : Les évêques, prêtres et pasteurs nés à l’étranger sont expulsés ; les prêtres qui critiquent le gouvernement sont condamnés à cinq ans de prison, et le port d’habits religieux en public est interdit. Très vite, la répression entraîne la mort de nombreux catholiques n’ayant pas bafoué leurs convictions.  Ces mesures provoquent d’abord une réaction pacifique de la « Ligue pour la Liberté Religieuse » puis une opposition armée menée par des femmes et des hommes libres du pays : les Cristeros.

     

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    Nous découvrons peu à peu les personnages principaux, tous ayant réellement existé.

    Le Père Christopher, interprété par Peter O’Toole  (Lawrence d’Arabie, La Bible, Caligula, Le Dernier Empereur, Troie…) refuse de se battre mais il refuse également de se soumettre aux lois liberticides. Il accueille le jeune José Sanchez pour en faire un enfant de chœur, ils sont cependant tous deux vite rattrapés par le conflit et le petit mexicain doit alors prendre des décisions d’homme.

    A la tête de l’armée catholique des Cristeros,  nous découvrons le général Enrique Gorostieta Velarde, militaire à la retraite et autrefois sous les ordres du président Huerta,  joué ici par Andy Garcia (Le Parrain 3, Ocean’s Eleven…). Le film commet d’ailleurs l’une de ses rares erreurs en nous le présentant comme un athée se convertissant au fur et à mesure des évènements, et sous l’influence de sa femme (jouée par Eva Longoria, surprenante dans son rôle). La famille du général Gorostieta a en effet indiqué à la sortie du film que leur aïeul était déjà un catholique fervent au moment de s’engager dans cette lutte.

    Victoriano Ramírez (interprété par Oscar Isaac, prochainement à l’affiche de Star Wars Episode VII), lui, s’est fait connaître dans l’armée par un fait d’arme impressionnant ; il a tué quatorze hommes de l’armée régulière mexicaine à lui seul avant de rejoindre la rébellion, accompagné de ses hommes. C’est avec surprise qu’il y découvre le père Vega, prêtre-soldat, ainsi que de nombreuses femmes qui participent à l’effort de guerre.

    Ces héros se rencontrent tour à tour mais de nombreuses rancœurs perturbent le bon déroulement de leurs combats. Embauché comme mercenaire, le Général Gorostieta doit convaincre les hommes les plus durs de son dévouement et ne peut contrôler le sanguin Ramirez. Le Père Vega quant à lui est à l’origine de l’un des crimes les plus violents commis par les Cristeros, en faisant brûler –par mégarde- un train qui n’avait pas été évacué, ce qui entraîne des représailles très dures du président Calles. Les tribulations politiques sont nombreuses, et les mexicains connaissaient les pires horreurs de la guerre.

    C’est finalement l’arrivée dans les rangs des Cristeros du petit José et le martyre qu’il va connaître qui va souder l’armée. Serviable et courageux, le garçon est capturé au cours d’une bataille. Il est questionné, menacé, torturé, mais il ne livre pas ses compagnons qui eux sont à sa recherche. Pire pour ses adversaires, il refuse de renier le Christ, et est ainsi livré à un véritable Chemin de Croix. Ensanglanté, les pieds nus, il est traîné dans les rues de sa ville, il chute à plusieurs reprises mais se relève, une dernière occasion d’avoir la vie sauve lui est donnée s’il trahi ses frères et renie sa Foi. Il n’en fait rien et est exécuté devant sa famille, impuissante mais fière, et devant le Général, arrivant quelques instants trop tard.

    L’épilogue nous apprend le destin des différents protagonistes et d’autres héros des Cristeros. José Luis Sanchez del Rio, 14 ans à sa mort, et douze autres mexicains furent reconnus comme martyrs et béatifiés par le cardinal José Saraiva Martins le 20 novembre 2005 sous le pontificat du Pape Benoît XVI. Le père Christopher et vingt-quatre de ses compagnons martyrs, prêtres et laïcs, avaient déjà été canonisé le 21 mai 2000 par le Pape Jean-Paul II.

    Bande annonce :


    Dean Wright, réalisateur du film mais principalement connu pour son travail sur les effets visuels (TitanicLe Seigneur des AnneauxL’Homme Bicentenaire…),choisi de ne pas montrer le dénouement politique de cette guerre Mexicaine - le Président Calles faisant des concessions mais éliminant tout de même de nombreux anciens Cristeros - et en fait ainsi une œuvre avant tout profondément catholique. Même si certaines scènes font peut-être un peu trop jouer la corde sensible du spectateur, nous voyons pendant près de deux heures et demie le courage d’hommes, de femmes et d’enfants s’étant battu pour leur Foi. Nous voyons au travers de ces évènements historiques qu’il n’y a pas qu’une seule manière de se battre et que chaque bonne volonté peut apporter beaucoup à la lutte ; cela marquera ceux qui ont participé à toutes les actions de défense de la Famille, manifestations, veilleurs, sentinelles, mères veilleuses…

    Souvent pointés du doigt pour une supposée mollesse, les Catholiques de France se sont réveillés et ont même été les têtes de proue d’un grand mouvement d’opposition, qui n’a d’ailleurs pas été sans lendemain puisque le journal La Croix rapportait le 27 mai dernier que 21% des pratiquants réguliers avaient voté pour le Front National lors des élections européennes de dimanche dernier, contre 4% en 2009. Même si la France n’a pas connu de martyr durant cette période récente, il est assez aisé et sain finalement de faire de « Cristeros » un film symbole des nouveaux combats de notre siècle.

    En ce jour de l’Ascension 2014, et en hommage à ces combattants catholiques d’Amérique du Sud, « Longue vie au Christ Roi et à Notre Dame de Guadalupe » !

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     Marceau / C.N.C  http://cerclenonconforme.hautetfort.com/

  • Benoît Hamon gêné par les ABCD de l'égalité

    Le prérapport des inspecteurs de l'inspection générale de l'Éducation nationale chargé de l'évaluation des ABCD évoque un bilan mitigé. Ce projet pédagogique ne devrait pas être généralisé.

    «On verra ce que l'on peut tirer de ce machin…» Voilà les mots employés par Benoît Hamon à l'égard des fameux ABCD de l'égalité.

    Lancés dans 10 académies, l'initiative a suscité une vive controverse. 

    Le prérapport de l'inspection générale de l'Éducation nationale évoque un bilan mitigé dans certaines académies. La contestation du dispositif a placé les enseignants en porte-à-faux. La question des limites entre ce qui relève de l'école et de la famille s'est clairement posée. 

    Le 3 juin, Benoît Hamon réunit les inspecteurs d'académie et inspecteurs de l'Éducation nationale des départements où ont eu lieu ces expérimentations pour faire le bilan et déterminer la suite des événements.

    Et cela fait un mois que la demande de rendez-vous de La Manif Pour Tous est «à l'étude» au ministère de l'Éducation. 

    Michel Janva

  • Benoît Hamon gêné par les ABCD de l'égalité

    Le prérapport des inspecteurs de l'inspection générale de l'Éducation nationale chargé de l'évaluation des ABCD évoque un bilan mitigé. Ce projet pédagogique ne devrait pas être généralisé.

    «On verra ce que l'on peut tirer de ce machin…» Voilà les mots employés par Benoît Hamon à l'égard des fameux ABCD de l'égalité.

    Lancés dans 10 académies, l'initiative a suscité une vive controverse. 

    Le prérapport de l'inspection générale de l'Éducation nationale évoque un bilan mitigé dans certaines académies. La contestation du dispositif a placé les enseignants en porte-à-faux. La question des limites entre ce qui relève de l'école et de la famille s'est clairement posée. 

    Le 3 juin, Benoît Hamon réunit les inspecteurs d'académie et inspecteurs de l'Éducation nationale des départements où ont eu lieu ces expérimentations pour faire le bilan et déterminer la suite des événements.

    Et cela fait un mois que la demande de rendez-vous de La Manif Pour Tous est «à l'étude» au ministère de l'Éducation. 

    Michel Janva

  • États-Unis : La ruée vers l’or (Docu)

    À l’été 1848, alors que le Mexique vient de céder la Californie aux États-Unis après la guerre entre les deux nations, on découvre des pépites d’or sur ces terres encore négligées par les autorités américaines.

    C’est alors un défilé d’hommes de tout le continent et bientôt d’Europe, d’Australie et de Chine qui migrent vers la Californie dans l’espoir de s’enrichir. Si certains font fortune, d’autres se ruinent et la ruée vers l’or va séparer des familles, engendrer violence et xénophobie…

    Le film retrace le développement spectaculaire d’une société multiéthnique et multiculturelle en Amérique. Il montre également comment la ruée vers l’or a contribué à transformer le 31e État des États-Unis en une terre d’opportunité et de libre entreprise, mais aussi à justifier le massacre des autochtones.

    Évoquant le destin d’individus qui ont pris part à la ruée vers l’or entre les années 1848 et 1900, le documentaire mêle reconstitutions, lettres manuscrites, journaux intimes et images d’archives. On y découvre l’histoire d’un aristocrate chilien déchu et avide de recouvrer la fortune familiale, d’une femme du Missouri qui a suivi son mari atteint de la fièvre de l’or ou encore d’un forgeron new-yorkais qui s’est résigné à se séparer de sa femme et de ses sept enfants dans l’espoir de trouver le bon filon.

    http://fortune.fdesouche.com/

  • Promotion de la débauche à l'école : Bompard interroge Hamon

    M. Jacques Bompard appelle l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche sur les programmes littéraires (incluant le latin et le grec) du baccalauréat 2014.

    "Sur quatre oeuvre obligatoires, trois sont éminemment discutables. "Les Mains libres" de Paul Eluard et Man Ray. Entre herméticité des vers d'Eluard et les dessins de Man Ray représentant des femmes nues dans des positions provocantes, que d'aucuns qualifieraient à juste titre de pornographiques. Dans les "Vies des douze Césars" de Suétone que les étudiants latinistes sont priés d'étudier, sont relatés en détails tous les crimes prêtés à Néron par l'auteur ; tout y passe : les relations incestueuses, les orgies, la castration d'un certain Sporus pour en faire une femme, etc.

    Si la promotion de la transsexualité bon chic bon genre est très tendance de nos jours, notre siècle ayant ceci de particulier de vouloir renverser les valeurs morales qui jadis prévalurent des siècles durant, il est tout à fait anormal que les élèves soient contraints à étudier une telle oeuvre jusque dans ses passages les plus litigieux.

    Toujours dans le même ordre d'idée, le ministère a cru bon de faire la promotion du mariage pour tous en mettantau programme du grec le Livre I des "Histoires vraies" de Lucien de Samosate qui imagine une planète sans femmes où les hommes s'unissent et ont des enfants...

    Et que dire du programme de SVT des 1ères ES et L, qui s'appuie sur desmanuels de propagande au service de la théorie du genre et de l'enseignement de la non-reproduction... Ainsi le manuel Bordas dont la troisième partie s'intitule "Masculin Féminin", laquellevante toutes les méthodes pour ne pas avoir d'enfants(de l'avortement à la pilule en passant par toutes sortes de contraceptifs) etprésente la théorie du genre comme une vérité scientifique incontestable au mépris de la science elle-même et du bon sens le plus élémentaire. Quoi qu'en disent certains pontes qui sévissent dans les milieux de l'enseignement, défenseurs autoproclamés de la liberté d'enseigner ce type de programmes au nom de la liberté artistique ou selon les disciplines sous couvert de science, quoi qu'en disent aussi les responsables politiques, cet enseignement est un scandale.

    Ce déferlement malsain d'une sexualité débridée, quasi-frénétique, dans les programmes scolaires, et ce dès les classes primaires, donne une image de la sexualité dégradante totalement à l'opposé de la pudeur et du respect qu'il sied d'avoir lorsque ces sujets délicats sont abordés avec des adolescents.L'école est devenue l'antichambre de la pornographie ambiante, un lieu où l'on prépare ou plutôt conditionne les enfants à devenir à des consommateurs du sexe et à considérer toutes les formes d'unions sexuelles comme équivalentes et normales. Par ailleurs, il est légitime de s'étonner de la virulence avec laquelle les ministres de l'éducation nationale successifs affirment que ces choses, le "gender" notamment qu'on cache sous l'étrange vocable de "lutte contre les stéréotypes".

    Aussi, M. Jacques Bompard demande-t-il à M. le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche s'il compte venir clarifier devant la représentation nationale la position du gouvernement sur ces questions et ainsi mettre un terme à plusieurs mois de dénégations malgré les preuves qui s'accumulent et qui contredisent le discours des responsables politiques aujourd'hui au pouvoir. Il lui demande également s'il envisage de changer le contenu et l'esprit des programmes scolaires pour tout ce qui touche à la sexualité.

    Michel Janva

  • Boko Haram : le prétexte US-raélien ou le 11/9 bis, par Laurent Glauzy

    « Le groupe sanguinaire Boko Haram, de mouvance salafiste, qui revendique la création d’un État islamique dans le Nord du Nigeria, serait-il une construction des États-Unis servant à justifier une intervention au Nigeria ? Ainsi, Boko Haram ne serait qu’une répétition du fameux le 11 septembre, qui a permis, en 2001, l’invasion de l’Afghanistan et du puissant Irak de Saddam Hussein.

    Alain Chouet, officier du renseignement français, ancien chef de poste de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) à Damas, avance dans la publication numérique Mondafrique (certainement avec l’approbation de ses supérieurs, dont celui de Hollande) que « Boko Haram est un monstre utile ». Concernant le chef de Boko Haram, Aboubakar Shekau, Chouet demande s’il est « un fou, un drogué irrationnel, un ancien chef de bande ? Les média l’ont décrit ainsi. Mais je l’ai entendu sur des vidéos faire ses revendications dans un arabe classique parfait. Ce qui est loin d’être commun en Afrique. »

    Le groupe armé Boko Haram existe depuis 2002. Mais, aujourd’hui, il ressemble à une armée de milliers d’hommes. Or, un fou drogué et inculte ne peut pas gérer une telle rassemblement.
    Avec l’enlèvement, à la mi-avril, de 223 étudiantes, Aboubakar Shekau donne même l’impression qu’il inscrit sa mouvance dans une logique internationale. Cette action terroriste a nécessité une importante organisation et a entraîné un coût économique.

    Alain Chouet souligne que Boko Haram possède d’importants capitaux lui permettant de rémunérer ses hommes de main, ainsi que d’embrigader et de séquestrer des personnes. Alain Chouet évoque même le va-et-vient, entre Ryad et Kano (repaire de Boko Haram), de valises pleines de dollars.

    L’officier du renseignement ajoute que des valises ont été vues, avec des porteurs différents, transiter par le Soudan, l’Afghanistan, la Lybie, la Syrie, le Mali et la Tunisie.

    Il affirme qu’« il y a une grande quantité de riches donateurs privés » en Arabie Saoudite et au Qatar prêts à fournir des fonds à Boko Haram. Alain Chouet assure que le Nigeria « est un pays où l’intégralité de la rente pétrolière est confisquée par les élites. Ce système a tenu pendant une vingtaine d’années, parce que les cadres de l’administration d’État et de l’armée étaient essentiellement des musulmans du Nord (45 % de la population est islamique), qui distribuaient une petite partie des bénéfices, assez pour calmer la colère populaire, chaque jour confrontée à la corruption du pouvoir. Cependant, à partir de 2000, la situation s’est inversée : la population du Sud a augmenté son contrôle sur le secteur public et l’armée. La finance islamique, entre les mains des banques internationales, a permis d’instrumentaliser cette colère. Jusqu’alors, Boko Haram était un mouvement de révolte locale, agité par des revendications économiques locales. Il n’était donc pas intéressé par le djihad, qui sort plutôt du moule saoudien.

    L’enlèvement des lycéennes, leur conversion de force annoncée le 12 mai par Aboubakar Shekau, et leur libération en échange de celle de prisonniers du groupe islamiste aux mains du gouvernement, ont bien entendu suscité la plus grande indignation dans le monde (à commencer par la femme du président américain Obama). Cette mise en scène sonne bien comme un prétexte orchestré pour légitimer une nouvelle ingérence « humanitaire » occidentale en Afrique. Plusieurs organisations non gouvernementales ont d’ailleurs appelé à l’intervention de l’entité supranationale Illuminati qu’est l’ONU.

    Il est à ce propos intéressant de constater que le nom officiel du groupe est Jama’atu Ahlul Sunna Lidda’awati Wal Djihad, est traduit en arabe par « la communauté des disciples de la tradition de l’Islam pour la prédication et la guerre sainte ». Quant à l’appellation de Boko Haram, qui proviendrait des populations locales du Nord-est du Nigeria, elle signifie en langue haoussa « l’éducation occidentale est un péché » : « boko », de « book », « livre » en anglais, et « haram », « interdit » en arabe - soit le rejet d’un enseignement perverti par l’occidentalisation. Dans un tel contexte terroriste, montée de toute pièce et aussi grossier que le 11 septembre, l’intervention de l’Occident devient une « nécessité ».

    Comment aussi ne pas imaginer que le président nigérian, Jonathan Goodluck a provoqué l’enlèvement de ces étudiantes pour consolider son pouvoir, et celui du pétrole anglo-américain ? De plus, Jonathan Goodluck, évangéliste baptiste – mouvance religieuse proche des États-Unis et de la CIA à laquelle appartient John Davison Rockefeller - a demandé l’aide d’agents secrets israéliens, dans le but unique de libérer les étudiantes (Nigeria News du 20/5/14) ! Voilà une belle occasion offerte à Israël pour s’ingérer dans les affaires de la première puissance économique d’Afrique, pays que connaît néanmoins Jonathan Goodluck pour y effectuer ses pèlerinages. »

     Laurent Glauzy

    http://www.contre-info.com/boko-haram-le-pretexte-us-raelien-ou-le-119-bis-par-laurent-glauzy#more-32873

  • Le chevalier dans l’imaginaire européen

    Malgré l’envahissement des sociétés modernes et, en conséquence, de l’existence quotidienne par les sciences et les techniques, le chevalier demeure un personnage exemplaire car nimbé d’un prestige qui joint les contingences de l’humain aux orbes de la métaphysique. Prestige qui, dans toute l’Europe et bien au-delà, devait survivre à la disparition de l’ancien régime royal et féodal ou, selon les nations, à sa transformation en monarchie constitutionnelle. C’est pourquoi, par exemple, la République française a le pouvoir de conférer, entre autres, le titre de « chevalier de la Légion d’Honneur ». De plus, à travers notre « vieux continent », comme disent les natifs d’outre Atlantique (qui, eux aussi, associent médailles et chevalerie), des ordres célèbres issus du Moyen Âge – de la Toison d’Or à la Jarretière en passant par Calatrava – existent toujours. Tout cela semble dire que l’image du chevalier manifeste quelque chose de fondamental et, de la sorte, d’indissociable de l’identité européenne. 

     

    Dans l’imagination populaire, où se télescopent reliquats de l’Histoire, séquences de cinéma, séries télé et album de B.D. (pardon, de « romans graphiques », selon la dénomination désormais académique), le chevalier est un personnage possédant un ensemble de qualités qui font de lui un être hors du commun, différencié du troupeau de l’humanité ordinaire. À l’exemple de Bayard, « sans peur et sans reproches », on l’imagine prêt à défendre « la veuve et l’orphelin » ; il est le « chic type » qui, semblablement à Martin de Tours, saint patron de notre nation, se montre immédiatement secourable au malheureux quémandant secours. Jadis, il y a trente ans, tout personnage sympathique et courageux qui, de façon fictionnelle ou tangible captivait le public, participait un peu – sinon beaucoup – de la figure du chevalier. Ainsi, sur le petit écran, Tanguy et Laverdure étaient-ils Les Chevaliers du ciel, tandis que le refrain du générique de Starsky et Hutch qualifiait ces policiers de « chevaliers qui n’ont jamais peur de rien ! ». Certes, la comparaison est outrée mais néanmoins fort significative. De façon émouvante, Georges Rémi, alias Hergé, en rédigeant une lettre à son fils Tintin, écrit que la carrière qui attendait ce dernier devait être journalistique mais qu’en réalité elle fut au service de la chevalerie (1). Et même dans l’univers futur que déploie la plus célèbre saga du Septième Art – Star Wars, rassemblant des fans par millions sur toute la planète – l’harmonie et la pax profunda galactique dépendent de l’ordre de chevalerie Jédi.

    CHEVALIER RIME AVEC JUSTICIER

    Nous avons brièvement fait allusion aux qualités du chevalier. Trois d’entre elles émergent et caractérisent le comportement existentiel de ce personnage. En premier le courage, ce « cœur » immortalisant le Rodrigue de Pierre Corneille et qui, dans l’esprit des anciens, impliquait aussi la générosité. Le courage se raréfiant, il ne reste du « cœur » que sa synonymie de générosité ; ce qu’illustre « les restos du cœur » à l’initiative de Coluche. Selon le monde médiéval, celui qui n’est pas avare de son sang est obligatoirement généreux. En second intervient la droiture, qualité exigeant que l’on ne transige pas et que symbolise l’épée du chevalier. Puis s’impose l’humilité, car le chevalier véritable s’interdit tout sentiment d’orgueil, toute hubris aurait dit les Grecs par la voix d’Hésiode. Courage, droiture et humilité, ouvrent une brèche dans la densité de ce que d’aucuns, usant d’un néologisme, nommeront l’ « égoïté », le haïssable « moi-je ». Par ces trois notions, le chevalier prend ses distances d’avec « l’humain trop humain », insatiable accumulateur de médiocrité, dénoncé par Fréderic Nietzsche, le « philosophe au marteau ».Refuser l’hubris et même la combattre farouchement, tant en soi-même qu’à l’extérieur, dans la société, implique de vivre guidé par la diké, c’est-à-dire la justice, affirme encore Hésiode (2). De fait, le chevalier est, par excellence, l’individu qui s’efforce d’avoir en toute circonstance une attitude juste. Gouvernant spirituellement la chevalerie, saint Michel archange tient, comme Thémis, la balance et l’épée. Parce qu’il préside à la psychostasie du Jugement Dernier, la seule référence à sa personne nécessite de se comporter avec équité. Le chevalier est obligatoirement un justicier.Nous venons de citer Hésiode à propos de ces antinomiques polarités que constituent l’hubris et la dyké. Il nous faut revenir sur ce que cet auteur en dit afin de découvrir l’un des soubassements possibles de la chevalerie. Hésiode considère en effet que l’hubris est symptomatique d’une humanité éloignée de l’Âge d’Or. Toutes les conséquences négatives de cette démesure de l’ « égoïté » allaient se précipiter durant le dernier Âge voué au métal du dieu de la guerre, Arès. C’est la raison pour laquelle Zeus, dont Thémis fut une épouse, donna naissance aux héros « ceux-là mêmes qu’on nomme demi-dieux » (3). Les armes à la main, ils œuvrent pour ladyké, même si certains d’entre eux sombrent parfois dans l’hubris (4). Ancêtre d’Héraclès, le modèle même du héros pourrait se nommer Persée. Il annonce les chevaliers de légende en ce que, vainqueur de deux monstres, on le voit brandir l’épée et monter Pégase, le plus mythique de tous les chevaux (5) puisque les ailes dont il est pourvu font que son galop devient un envol. Blasonnant de la tête de Méduse (6), le bouclier offert par Athéna, Persée se révèle un justicier dès lors qu’il renverse la tyrannie que Polydectès exerçait sur l’île de Sériphos et qu’il chassera Acrisios de la cité d’Argos. Le mythe de Persée est apparu d’une telle importance aux yeux des Grecs que pas moins de cinq constellations, sur les quinze principales constituant l’hémisphère boréal, au-dessus du zodiaque, lui sont consacrées (7). C’est également porté par Pégase que Bellérophon affrontera une horreur — et erreur — génétique, la chimère.

    LE CHEVAL ET L’ÉPÉE

    L’équipement du chevalier pourrait se ramener à sa monture et à l’épée (8). Dans l’ancien monde, tout objet, parallèlement à sa destination utilitaire, pouvait revêtir une signification symbolique. Cette omniprésence du symbole contribuait à une mise en mémoire de ce qui s’imposait comme essentiel, fondamental même, pour les individus et la société qu’ils composaient. Un cheval ou une épée relèvent de l’utilitaire : avec un coursier, on augmente les possibilités de couvrir de longues distances et, par une arme, on peut sauvegarder son intégrité corporelle. Mais l’animal et l’objet se chargent également de significations symboliques explicitant ce que Mircea Eliade nommerait un « changement radical de statut ontologique » (9).Le cheval, « la plus belle conquête de l’homme » selon un dicton bien connu, permet donc d’aller plus vite et plus loin. Ce qui sous-entend que le dressage de l’équidé confère une capacité à outrepasser le conditionnement temporel et spatial. La monture représente le corps d’un individu – sa composante animale (10) – et l’équitation est métaphorique d’une totale maîtrise des instincts inhérents au corps. La maîtrise, voila le mot clef. Le chevalier idéal se distingue du commun des mortels ou même d’un simple cavalier par la faculté de se dominer, de posséder le commandement absolu sur son corps et sur le psychisme que conditionne la densité physiologique (11). Ajoutons que le déplacement du cheval s’opère selon un triple mode : le pas, le trot et le galop. Le pas s’accorde au rythme de l’homme et, par conséquent, au monde des corps physiques, au domaine matériel qui nous entoure. Le trot représenterait le monde subtil, celui de l’âme ou, si l’on préfère et pour se rapprocher de l’interprétation des anciens, du « Double », le corps de nature subtile, la « physiologie mystique »(12) dirait encore Eliade. Enfin, le galop qui, métaphoriquement, à l’image de Pégase, faisant que le coursier s’envole, correspond à l’illimité des corps glorieux, là où règne la pure lumière divine (13). Ces trois états résument la constitution de l’être et de ce qui, au-delà du perceptible, appartient à l’éternité.Celui qui possède la maîtrise qu’illustre l’équitation a le droit de porter une arme, en l’occurrence l’épée. Par la brillance de sa lame, l’épée apparaît métaphorique d’un éclairement car l’acier bien fourbi reflète la lumière et se confond avec. Comme le note Gilbert Durand, cette arme — surtout brandie par un chevalier — se mue en un« symbole de rectitude morale » (14). Dans Le Conte du Graal de Chrétien de Troyes, le maître d’armes de Perceval, lors de l’adoubement chevaleresque de son élève, lui dit qu’avec l’épée « il lui confère l’ordre le plus élevé que Dieu ait établi et créé, l’ordre de chevalerie qui n’admet aucune bassesse » (15). Gilbert Durand ajouterait que « La transcendance est toujours armée » (16). D’autant plus que dans le symbolisme chrétien, saint Paul nous le rappelle (17), l’épée c’est le Verbe ; ce que confirme saint Jean l’Évangéliste lors de sa la vision d’un être au corps glorieux dont le visage ressemblait « au soleil lorsqu’il luit dans sa force » tandis que « de sa bouche sortait un glaive aigu à double tranchant » (18). Le Verbe, autrement dit la parole, ce qui implique l’écriture et les mots qui naissent des lettres, se change en épée ; comme pour dire que, selon l’ancien monde, le langage à la source d’une civilisation est indissociable de la lumineuse rectitude joignant, par l’ethos qu’elle nécessite, l’humain au divin.Prenant en quelque sorte le relaie des helléniques pourfendeurs de monstres, le Christianisme suscite, sous l’autorité de l’Archange de justice, toute une phalange de saints combattants : Georges, Théodore, Victor, si bien nommé, ou encore Véran. À côté de ces bienheureux en armes, le chevalier idéal, tel que le Moyen Âge l’a imaginé et que le monde moderne en rêve encore, s’oriente spirituellement vers une source de clarté divine. D’autant plus qu’à la même époque, passage du XIIè au XIIIè siècle, surgissent les cathédrales gothiques – vouée à la lumière de par la prépondérance des vitraux — et toute une littérature chevaleresque consacrée à un objet illuminant comme l’astre diurne et synonyme de suprême connaissance : le Graal.Pour les auteurs de ces récits en vers ou en prose, il ne fait aucun doute que le but et l’idéal de toute chevalerie consiste à rejoindre un calice miraculeux. Mais qu’est-ce que le Graal ? Le symbole d’une transformation radicale de l’être, sa rencontre avec le principe divin qu’il porte en lui. Mon regretté maître en Sorbonne, Jean Marx, disait que la signification du Graal était exposée sur une pièce archéologique d’une extrême importance découverte au Danemark et datée du premier siècle avant notre ère. Il s’agit du célèbre chaudron celtique de Gundestrup (19) dont la signification rituelle ne fait aucun doute puisque huit divinités, occupant sa surface extérieure, le situe symboliquement in medio mundi dès lors qu’elles semblent regarder vers les directions cardinales et intermédiaires de l’espace.

     

     

     

  • [Paris, 6 juin 2014] Colloque sur la Charte de 1814

    Le vendredi 6 juin 2014 de 9h à 17h

    l’Institut Michel Villey organise une journée d’études intitulée

    La Charte constitutionnelle du 4 juin 1814 Réflexions pour un bicentenaire