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culture et histoire - Page 1553

  • Cristeros : Hugues Kéraly répond à La Croix

    Dans La Croix du 14 mai, à propos du film consacré aux Cristeros, Claire Lesegrétain écrit :

    « Forçant le trait sur la brutalité des soldats de l'armée fédérale, ce film oublie l'interdit évangélique de toute forme de violence, y compris pour défendre le Christ. De ce fait, ce Cristeros tient davantage du western que du film d'inspiration chrétienne. »

    Hugues Kéraly répond dans L'Homme Nouveau :

    "Trois contre-vérités (historique, théologique et spirituelle) en trois lignes seulement. Dans le seul quotidien soutenu par l’épiscopat français. Chapeau !

    1. – Le film de Dean Wright minimise sensiblement la violence des Fédéraux 

    On n’y voit pas les drapeaux noirs aux tibias entrecroisés de l’armée fédérale. On n’y entend pas la sinistre sonnerie mexicaine du deguëllo, popularisée par le cinéma dans Fort Alamo (pas de quartier), ni ce cri de guerre qui se passe de traduction : Viva el Demonio ! Je n’ai pas vu non plus que le film ait consacré un seul plan aux plus épouvantables sacrilèges commis par les officiers de l’armée fédérale dans les églises, pour faire brouter par leurs chevaux les hosties consacrées, ou dans les cimetières des couvents, lorsqu’ils déterrent et décapitent les squelettes des moniales pour jouer au foot avec leurs têtes… On nous épargne aussi les émasculations systématiques des prêtres réfractaires, le viol des petites filles, les seins coupés des mamans ou l’éventration des femmes enceintes, en place publique, pour terrifier tous les villages qui abritaient des combattants. [...]

    2. – L’Évangile n’exclut pas les droits à l’insurrection

    La loi d’amour évangélique en effet n’abolit pas les droits naturels de la légitime défense contre les assassins du corps, non plus que les droits spirituels contre les assassins de l’âme, qui peuvent conduire à l’insurrection nationale, codifiée dans la doctrine catholique de la « juste guerre » depuis saint Augustin et saint Thomas d’Aquin. Il y faut notamment une violation certaine, grave et prolongée des droits fondamentaux : dans le cas du Mexique, la persécution administrative, pénale et sanglante des prêtres et des fidèles catholiques, en 1926, s’aggrave depuis près d’un siècle, pas moins ! Il y faut également avoir épuisé tous les recours pacifiques contre l’oppresseur : les Mexicains ont multiplié trois ans de suite les manifestations pénitentielles, les occupations d’églises, les processions publiques, les pétitions au Congrès, et jusqu’au boycott économique du gouvernement – en vain… On pourrait d’ailleurs s’arrêter ici. Quand un gouvernement fait ouvrir le feu au mauser et à la mitrailleuse lourde sur des femmes et des enfants qui défilent en aube, dans la rue, sous la seule protection du Saint Sacrement, quel homme d’honneur ne prendrait pas les armes aussitôt ? Savez-vous ce que demanda saint Augustin sur son lit de mort, le 20 août 430, dans Hippone assiégée, aux disciples qui pleurnichaient de le voir partir vers le Ciel ? Il les mit tous à la porte, avec ce simple commandement militaire : « Les Barbares sont aux remparts de la ville : allez-y donc ! ». Ce n’est d’ailleurs pas à l’Église de décider où et quand il est légitime pour les catholiques de se jeter dans la résistance armée, comme le rappelait Pie XI, le 28 mars 1937, dans une lettre aux prélats de la hiérarchie mexicaine :

    « Quand le pouvoir se dresse contre la justice et la vérité jusqu’à détruire les fondements de toute autorité, on ne voit pas comment on pourrait condamner les citoyens qui s’unissent pour défendre la nation et se défendre eux-mêmes, par les moyens légitimes appropriés, contre ceux qui programment étatiquement leur malheur (...). L’utilisation de ces moyens, l’exercice des droits civiques et politiques dans toute leur ampleur, qui inclut les problèmes d’ordre purement matériel et technique ou de défense par les armes, ne sont d’aucune manière de la compétence du clergé ni de l’Action catholique. »

    3. – Le beau film de Dean Wright reste éminemment spirituel

    J’ai bien du mal à comprendre comment une journaliste du quotidien La Croix peut dénigrer avec tant de fiel « l’inspiration chrétienne » d’un film qui romance avec tant de talent « la grande bataille du Christ », selon Pie XI, et la plus grande insurrection catholique du XXe siècle, selon les seuls historiens français qui aient étudié la question… Au Mexique, une nation entière se mobilise sous les drapeaux du Dieu fait homme, elle marche vers les mitrailleuses et les canons de l’Antéchrist parce qu’elle refuse l’abdication des dernières libertés de sa foi. [...]"

    Michel Janva

  • Robert Steuckers : "Guillaume Faye et la Convergence des catastrophes"

    Introduction par Robert Steuckers à la présentation par Guillaume Faye du livre “La convergence des catastrophes”, signé Guillaume Corvus, Bruxelles, Ravensteinhof, 21 janvier 2006.
     
    Dans l’introduction à l’une des versions italiennes du premier livre de Guillaume Faye, “Le système à tuer les peuples”, j’avais tenté de brosser succinctement son itinéraire politique, depuis ses années d’étudiant à l’IEP et à la Sorbonne. J’avais rappelé l’influence d’un Julien Freund, des thèses de Pareto, de Bertrand de Jouvenel sur ce jeune étudiant dont la vocation allait être de mener un combat métapolitique, via le “Cercle Spengler” d’abord, via le GRECE (Groupe de Recherche et d’Etudes sur la Civilisation Européenne) ensuite. J’avais insisté aussi sur son interprétation de Nietzsche, où, comme Alexis Philonenko, il pariait sur un rire sonore et somme toute rabelaisien, un rire déconstructeur et reconstructeur tout à la fois, sur la moquerie qui dissout les certitudes des médiocres et des conformistes. Je ne vais pas répéter aujourd’hui tout cet exposé, qu’on peut lire sur internet, mais je me concentrerai surtout sur une notion omniprésente dans les travaux de Faye, la notion cardinale de “politique”, oui, sur cette “notion du politique”, si chère au Professeur Julien Freund. L’espace du politique, et non pas de la politique (politicienne), est l’espace des enjeux réels, ceux qui décident de la vie ou de la survie d’une entité politique. Cette vie et cette survie postulent en permanence une bonne gestion, un bon “nomos de l’oikos” —pour reprendre la terminologie grecque de Carl Schmitt— une pensée permanente du long terme et non pas une focalisation sur le seul court terme, l’immédiat sans profondeur temporelle et le présentisme répétitif dépourvu de toute prospective.

    Le bon “nomos” est celui qui assure donc la survie d’une communauté politique, d’un Etat ou d’un empire, qui, par la clairvoyance et la prévoyance quotidiennes qu’il implique, génère une large plus-value, en tous domaines, qui conduit à la puissance, au bon sens du terme. La puissance n’est rien d’autre qu’un solide capital de ressources matérielles et immatérielles, accumulées en prévision de coups durs, de ressacs ou de catastrophes. C’est le projet essentiel de Clausewitz, dont on fait un peu trop rapidement un belliciste à tous crins. Clausewitz insiste surtout sur l’accumulation de ressources qui rendront la guerre inutile, parce que l’ennemi n’osera pas affronter une politie bien charpentée, ou qui, si elle se déclenche quand même, fera de mon entité politique un morceau dur ou impossible à avaler, à mettre hors jeu. Ce n’est rien d’autre qu’une application du vieil adage romain: “Si vis pacem, para bellum”.

    • L’oeuvre immortelle de Carl Schmitt et de Julien Freund

    D’où nous vient cette notion du “politique”?
    Elle nous vient d’abord de Carl Schmitt. Pour qui elle s’articule autour de deux vérités observés au fil de l’histoire :

    1) Le politique est porté par une personne de chair et de sang, qui décide en toute responsabilité (Weber). Le modèle de Schmitt, catholique rhénan, est l’institution papale, qui décide souverainement et en ultime instance, sans avoir de comptes à rendre à des organismes partiels et partisans, séditieux et centrifuges, mus par des affects et des intérêts particuliers et non généraux.

    2) La sphère du politique est solide si le principe énoncé au 17ième siècle par Thomas Hobbes est honoré : “Auctoritas non veritas facit legem” (C’est l’autorité et non la vérité qui fait la loi/la norme). Nous pourrions, au seuil de ce 21ième siècle, qui s’annonce comme un siècle de catastrophes, tout comme le 20ième, étendre cette réflexion de Hobbes et dire : “Auctoritas non lex facit imperium”, soit “C’est l’autorité et non la loi/la norme qui fait l’empire”. Schmitt voulait dénoncer, en rappelant la science politique de Hobbes, le danger qu’il y a à gouverner les états selon des normes abstraites, des principes irréels et paralysants, parfois vecteurs de dissensions calamiteuses pouvant conduire à la guerre civile. Quelques décennies d’une telle gouvernance et les “noeuds gordiens” s’accumulent et figent dangereusement les polities qui s’en sont délectée. Il faut donc des autorités (personnelles ou collégiales) qui parviennent à dénouer ou à trancher ces “noeuds gordiens”.

    Cette notion du politique nous vient ensuite du professeur strasbourgeois Julien Freund, qui était, il est vrai, l’un des meilleurs disciples de Carl Schmitt. Il a repris à son compte cette notion, l’a appliquée dans un contexte fort différent de celui de l’Allemagne de Weimar ou du nazisme, soit celui de la France gaullienne et post-gaullienne, également produit de la pensée de Carl Schmitt. En effet, il convient de rappeler ici que René Capitant, auteur de la constitution présidentialiste de la 5ième République, est le premier et fidèle disciple français de Schmitt. Le Président de la 5ième République est effectivement une “auctoritas”, au sens de Hobbes et de Schmitt, qui tire sa légitimité du suffrage direct de l’ensemble de la population. Il doit être un homme charismatique de chair et de sang, que tous estiment apte à prendre les bonnes décisions au bon moment. Julien Freund, disciple de Schmitt et de Capitant, a coulé ses réflexions sur cette notion cardinale du politique dans un petit ouvrage qu’on nous faisait encore lire aux Facultés Universitaires Saint-Louis à Bruxelles il y a une trentaine d’années: “Qu’est-ce que le politique?” (Ed. du Seuil). Cet ouvrage n’a pas pris une ride. Il reste une lecture obligatoire pour qui veut encore, dans l’espace politique, penser clair et droit en notre période de turbulences, de déliquescences et de déclin.

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  • Cristeros : Allociné supprime les critiques

    Allociné vient de supprimer tous les commentaires et publie ce texte :

    "Bonjour à tous,

    Depuis la sortie du film 'Cristeros', nous avons enregistré un afflux inhabituel et massif de nouveaux comptes, créés dans le seul but d'influer positivement ('bombing') ou négativement ('bashing') sur la note du film.

    Dans la mesure où il ne s'agit pas d'une utilisation habituelle de ce service et conformément à nos conditions générales d’utilisation,AlloCiné se voit dans l’obligation de supprimer l'accès à toute interaction sur la fiche du film et pages associées et de désactiver l’historique des contributions. Les informations, séances, news et bandes-annonce restent bien évidemment accessibles."

    Comme le suggère Fikmonskov, toute ressemblance avec notre démocratie est purement fortuit :

    "C’est beau la démocratie : on offre aux gens la possibilité de voter, puis quand ils votent mal on la leur enlève après avoir changé le résultat. Non, je ne parle pas (que) de l’Union européenne"

    Michel Janva

  • Dominique Venner et vous...

    Dans le cadre de l'hommage national à Dominique Venner, les membres du réseau, lecteurs du CNC, nous ont adressé un témoignage de quelques lignes sur le thème "Dominique Venner et vous". Chacun a ainsi pu livrer un souvenir ou un rapport particulier au personnage et à son œuvre. Ces témoignages permettront à chacun de se faire une idée sur l'influence de Dominique Venner, dont le geste final reste gravé en chacun de nous.

    DOMINIQUE VENNER, PRESENT !

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    « Dominique Venner était quelqu’un qui m’était assez antipathique. Sa posture prussienne était trop étrangère à ma nature latine et son anti-christianisme virulent ne pouvait que me heurter. J’avais cependant été marqué par « Un cœur rebelle » et par « Pour une critique positive » qui sont pour moi deux textes fondamentaux. Mais c’est indéniablement son sacrifice qui l’a fait entrer dans un cercle très restreint, celui des hommes qui mettent leur peau au bout de leurs idées. Sa mort a prouvé – ou tenté de prouver- que la politique n’était pas qu’un jeu, que tout cela n’était pas qu’une agitation, qu’un divertissement, que les mots pouvaient avoir des conséquences et les engagements des issues tragiques. Je suis catholique et ne cautionne pas l’idée de suicide, mais tous ceux qui, dans le confort de leurs certitudes bourgeoises, ont dénoncé, raillé ou conspué son geste ultime sont, pour moi, des ennemis intimes. »

    Xavier Eman, journaliste non-conformiste

    "Ce fut en premier lieu un livre sur les armes qui me fit connaître l'oeuvre de Dominique Venner. Ce dernier m'avait alors frappé par sa capacité à sortir des aspects techniques et "fana-mili" de la question pour aborder le rapport de l'homme européen à ses "jouets" favoris, ceci dans le cadre d'une véritable conception du monde où se mêlaient anecdotes signifiantes et références aux travaux d'éthologie d'un Konrad Lorenz. Coïncidence ou pas, quelques temps après, j'achetais mon premier numéro de la revue Eléments, premier jalon dans une longue quête qui allait me mener à l'avant-garde du combat métapolitique pour une certaine idée de la civilisation européenne. Je ne fut pas surpris alors de réaliser que Dominique Venner s'inscrivait peu ou prou dans cette phalange d'éveilleurs dont je dévorais avidement les articles et ouvrages, de Maît' Jean (Mabire) à Guillaume Faye en passant par Alain de Benoist ou Robert Steuckers. La bibliomanie et l'intense curiosité qui sont miennes m'ont mené depuis lors à me procurer la majorité des ouvrages publiés par l'auteur, avec une prédilection particulière pour ceux qui se placent sous l'égide de notre muse commune, la charmante et captivante Clio. Aussi, lorsque je découvris son inspirée Histoire et traditions des Européens, j'eus sur le moment l'impression que son auteur, du haut de sa morgue marmoréenne, m'avait un peu volé le maître-livre que mes tergiversations et un perfectionnisme contre-productif m'avaient empêché de mettre en chantier. Avec Le  Siècle de 1914,  Le Choc de l'Histoire et son posthume Samouraï d'Occident , il forme une tétralogie destinée à occuper les plus belles places dans les bibliothèques de tout "bon Européen". Lorsque mon vieil ami Arnaud de Robert me passa ce terrible coup de fil un funeste mardi de mai, un peu après 17h, une émotion intense et fiévreuse s'empara de moi pour ne plus me quitter pendant plusieurs jours : des mots (sacrifice, devotio), des noms (Mishima, Montherlant, Vieux Romains, Pinguet) émaillèrent la brève conversation avec celui qui m'apprenait la tragique nouvelle et me rappelait cette cardinale vérité que toute pensée digne de ce nom doit être mise en acte. Totalité organique de la plume et du pistolet ressuscitant une des plus belles figures de notre européanité traditionnelle : tout était accompli..."

    Pascal Lassalle, historien, animateur sur Méridien Zéro et Radio Courtoisie

    « Que ce soit dans ses livres, la Nouvelle Revue d'Histoire ou par ses actes, Dominique Venner incarna un idéal de virtus : intrépide aussi bien par les actes que par la pensée, rebelle mais toujours juste et mesuré, aimant mais sans romantisme ni mièvrerie, dévoué jusque dans la mort et cherchant toujours à dépasser les faux antagonismes pour en revenir à l'essentiel en toute chose : l'être. En cela il nous apprend, comme nous y enjoignait Nietzsche, à être de bons Européens. »

    Mathieu, responsable M.A.S Méditerranée, section Var.

    "Je savais ! Comme beaucoup de camarades, voila quelques années que je ne militais plus au sens littéral du terme. Certes je continuais de lire revues, livres et informations. Je participais parfois à certains événements et prenais toujours plaisir à échanger de belles discutions avec de vieux camarades. Plein de certitudes, et cet orgueil de l'initié recroquevillé sur lui même qui aime à flatter son égo. De belles phrases mises bout à bout, pour étayer un savoir qui s'affinait avec le temps ! Là-dessus il n'y a aucun doute, je savais ! Je savais comme tant d'autres que mon peuple se meurt, et que d'ici moins d'un siècle l'histoire nous aura oubliés. Je savais comme tant d'autres que nos traditions et notre héritage ne survivraient pas au totalitarisme qu'est le capitalisme ni à ses conséquences néfastes que sont l'immigration de masse et l’acculturation. Je savais que partout des Européens étaient exposés à la brutalité et à la cruauté de cette société. Plus je savais, plus je voulais en savoir, me drapant d'ego, persuadé d'être au dessus des masses abruties qui comblent le vide de sens de leur vie à coup d'alcool, de drogue, de consumérisme, de plaisirs faciles ou de télévision. Je savais et inconsciemment cela me suffisait. Mais il fut un jour particulier : le 21 mai 2013, un ancien, de la trempe de ces Hommes que l'Europe a su donner au cours des siècles, a terrassé en moi le dragon égotique. Analogie à Saint Michel et Apollon qu'il aurait fort probablement appréciée. Je me réveillai assommé, mes petites certitudes brisées en mille éclats. Je ne savais plus rien ! Si l'on juge un Homme à ses actions, alors j’étais au mieux un passionné d'histoire, d'économie, et de tradition. Un esprit curieux qui étalait dans son cercle d'amis proches ses quelques savoirs d'autodidacte, glanés au cours de lectures et d'échanges, alors même que les remparts de la cité en flamme étaient en passe de tomber. La mort de Dominique Venner a réveillé en moi la flamme du combattant. Le savoir se doit d’être au service d'un militantisme de combat. Une dévotion totale à une cause qui nous dépasse, et non une collection de petits savoirs pour flatter ses certitudes. Être un Homme européen se mérite ! Effort, rigueur, et ténacité. C'est la raison pour laquelle j'ai décidé de reprendre ma vie en main en rejoignant le MAS et en fondant dans le Gard une section. Finies les excuses, la résignation, ou l'auto-gratification, place à l'engagement personnel, seul à même de changer le cours de l'histoire."

    Thibaut, responsable M.A.S Méditerranée, section Gard

    "Je pense personnellement très souvent et régulièrement à Dominique Venner comme certains de mes proches le font de leur côté. Je pense aussi beaucoup à la seule mais mémorable fois où je l’ai rencontré. Je garde précieusement sa dédicace du « Cœur rebelle » par-devers moi et le souvenir de la soirée et des discussions passées avec lui et mes camarades présents ce soir-là. Les choses les plus importantes dans la vie étant d’abord intimes et non publique et politique comme l’a illustré la vie et l’œuvre de Dominique Venner. Le plus important dans la vie étant au cœur, qu’il soit rebelle ou contemplatif. Celui de Dominique Venner était les deux. Le plus important étant d’être et de durer. Le plus important étant le temps long, le temps de civilisation, comme nous l’a précisément explicité dans son œuvre Dominique Venner. Et le temps de civilisation doit devenir pour nous le temps militant."

    Pierre-Antoine, responsable des Non-Alignés, Nice

    "Si je devais retenir une seule chose chez l’œuvre fournie de Dominique Venner, c'est son livre "Histoire et traditions des Européens". Il porte en lui le feu Prométhéen de la longue mémoire de nos peuples, devenus les lotophages dont parlait Homère dans l'Odyssée. Je crois vraiment au pouvoir de ce livre quant à réveiller la fierté d'être un Européen chez le lecteur, comme il a su le faire chez moi, ainsi qu'inculquer le sens du devoir à tout ceux qui s'imaginent qu'ils n'ont que des droits.

    Antoine, responsable M.A.S Auvergne

    Que dire à propos de Dominique Venner ? Que je l'ai découvert à 14/15 ans avec un livre sur les armes et qu'à chaque période de ma vie il a été présent par ces livres ! Son suicide me fit prendre conscience que nous devions nous réveiller, nous Européens ."

    Alex, responsable M.A.S Gironde

    "Tant de choses ont été dites sur Dominique Venner, cœur rebelle jusqu’au bout. A moi, il m’évoque des souvenirs de grandeur européenne ; il m’évoque ces après-midi, où, adolescente, je lisais la Nouvelle Revue d’Histoire, fascinée par nos traditions, nos gloires, nos moments de grandeurs et de défaites qui se retrouvaient là, brillamment couchés sur le papier. Il a rejoint le cercle de ces Hommes fiers et invaincus, insoumis du monde moderne, exemples à suivre pour que vive notre âme européenne."

    Blandine, militante au M.A.S Toulouse-Pyrénées

    « Dominique Venner donna corps à la pensée la plus exigeante par l’action. Son geste ultime fut l’achèvement du principe directeur de toute une vie, la puissance de la volonté ; celui qui fut l’un des derniers stoïciens nous montre que cette éthique de la volonté est possible. Son exemple, apparemment écrasant, appelle bien au contraire l’élévation. "La vie est comme une pièce de théâtre : ce qui compte ce n'est pas qu'elle dure longtemps, mais qu'elle soit bien jouée." Sénèque. »

    Ulysse, militant au M.A.S Savoie


    "Au delà de son œuvre, que je connais mal, Dominique Venner représente pour moi un idéal de sérénité face au chaos de la modernité. L'homme qui se tient droit avec la tranquillité du rocher battu par les flots, nous donnant ainsi l'exemple de la forteresse morale que le militant doit édifier pour se prémunir de la corruption du siècle."

    Feric, militant au M.A.S Île de France

    « Jamais résigné, jamais à genou, Dominique Venner incarne la non résignation, le samouraï d'occident n'a pas sacrifié sa vie en vain, il a insufflé un espoir pour les nouvelles générations, espoir qui mène au combat, combat qui mènera à la victoire »

    Capitaine, militant au M.A.S Ile de France

    "Dominique Venner a été le contenant et l'allumette. Il nous incombe d'être la poudre et de faire exploser la grandeur des peuples européens. Ton verbe anime ma pensée, ton geste anime mon action."

    Dandy, militant au M.A.S Nord

    "Pour un homme qui fait de l'intelligence une fin en soi, la valeur d'une action ne se mesure pas à sa réussite, mais à sa capacité à engager encore plus d'action", écrivait Raymond Abellio. Je garderai en mémoire toute ma vie durant le geste de Dominique Venner qui incarne la continuité d'une tradition européenne immémorielle. Sa place est désormais au Panthéon de nos guides. DOMINIQUE VENNER PRESENT."

    Énée, militant du M.A.S Nord

    "Mes pensées vont aujourd'hui aux descendants de ce grand homme. Dans la grande tristesse qu'ils doivent éprouver, ils ne peuvent qu'être fiers d'un patriarche qui, quelles que soient les circonstances, fût valeureux et honorable même jusqu'aux derniers instants. Il est le "grand-père" que je n'ai jamais eu."

    Ghislain, militant du M.A.S. Nord

    "Je n’avais jamais pris le temps de me pencher sur les œuvres de Dominique Venner, ni sur sa vie d’ailleurs, je le connaissais tout au plus à travers son geste ultime et les propos de ceux qui m’entourent et transmettent sa pensée.

    Me rendre au premier colloque à sa mémoire ce samedi 17 Mai a pour moi été un électrochoc. Bon nombre des vertus qui composaient cet homme trouvent un réel écho en moi, à des strates différentes de ma personnalité. Je compte à présent me lancer dans la lecture de ses écrits en espérant y trouver la manière d’exploiter mieux encore ces vertus afin de donner une nouvelle impulsion à ma quête d’élévation personnelle".

    Anne, rédactrice au C.N.C, militante du M.A.S. Nord

    « On comprend aisément pourquoi Dominique Venner affectionnait tant la célèbre gravure de Dürer "Le chevalier, la mort et le diable": il ressemblait à ce chevalier. Comme lui, il poursuivait son chemin sans faillir. Comme lui, il incarnait les valeurs qu'il défendait. Comme lui, il savait qu'il ne reculerait pas. Imperméable aux vices d'une époque vide et sans grandeur contre laquelle il s'était rebellé très tôt, il démontra par sa vie et ses œuvres combien celle-ci ne pouvait atteindre ou corrompre ceux qui avaient réellement la volonté de sortir l'Europe de sa "dormition". »

    Rüdiger, rédacteur au C.N.C, cadre M.A.S Nord

    "J’ai découvert Dominique Venner avec la NRH que je lis régulièrement. Je me suis reconnu dans sa démarche de défense de la civilisation européenne et dans sa vision d‘une histoire structurée par le temps long. Dominique Venner m’est rapidement apparu comme un personnage hors du commun, à la fois admirable et exemplaire. Admirable par son parcours et exemplaire dans son éthique. Il fait partie de ces personnalités qui paraissent vivre dans une époque qui n’est pas la leur et ne les mérite pas. Son geste a résonné avec une puissance que je me remémore régulièrement. J’ai ressenti un choc, celui d’avoir perdu un homme d’exception, pour ne pas dire un maître, mais j’ai aussi, et surtout, ressenti son geste comme un appel, celui de « réveiller les consciences endormies ». Nous tentons de le faire modestement par nos activités militantes. Dominique Venner a allumé une étincelle, à nous tous de faire jaillir les flammes d’où sortira le phénix de l’Europe que nous voulons."

    Jean, rédacteur au C.N.C, cadre M.A.S Nord

    "Le geste de Dominique Venner est puissant, immense et lumineux. L’écrivain-guerrier et l’historien engagé ont été fondus dans ce qu’Ernst Jünger appelle une Figure. Figure sacrificielle qui exige de tous ceux qui se reconnaissent en elle honneur, courage, détermination, éthique et volonté. Cette protestation héroïque a claqué comme un ordre impérieux. Ce commandement est simple, indiscutable : Servir, se battre et aimer. Servir notre idéal, notre drapeau, la grande Europe. Se battre, affronter sans ciller ceux qui nous nient, qui violent continuellement les principes du sang et de l’esprit. Aimer enfin, aimer sa patrie, les siens au point de sacrifier sa vie pour eux. Ici résident la noblesse et l’éternité."

    Arnaud de Robert, porte parole du M.A.S

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    Note du C.N.C.: Toute reproduction éventuelle de ce contenu doit mentionner la source.

    Visuels: Diane du MAS Méditerranée

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/archive/2014/05/02/dominique-venner-et-vous-5360127.html

  • L’Europe c’est la paix ? Non c’est la guerre de Sécession qui vient, par Michel Geoffroy (Polémia)

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    A l’approche des élections européennes toute l’oligarchie bruxelloise et politicienne répète sur l’air des lampions « l’Europe c’est la paix », sans doute pour tenter de retenir un électorat européen de plus en plus réticent. On ne pourrait qu’en rire si le sujet n’était pas si grave.

    Les mouches du coche

    En rire d’abord, parce que l’Union Européenne n’est en rien responsable du fait que l’Europe occidentale n’ait pas connu de conflit armé sur son sol depuis 1945. Si nous avons connu la paix (si l’on excepte les guerres de décolonisation bien sûr) on le doit avant tout à l’équilibre de la terreur qui a définitivement gelé la guerre froide après la présidence Khrouchtchev. L’Union Européenne qui n’a mis en place ni défense autonome, ni Europe de l’armement, ni diplomatie digne de ce nom n’a aucune responsabilité dans cette situation.

    Les mouches du coche bruxelloises voudraient nous faire croire que les différents traités techniques ou commerciaux mis en place en Europe depuis les années 50 seraient à l’origine de cette longue paix, puisque le doux commerce apporterait la paix et la prospérité pour tous. Cette antienne libérale ne résiste pas à l’analyse.

    Les différents accords et « communautés » mis en place en Europe occidentale n’ont que marginalement changé la donne stratégique : l’Europe a été plus sûrement protégée par l’engagement nucléaire américain, par l’armement nucléaire français et britannique ainsi que par l’inexorable déclassement de la puissance soviétique, que par les gesticulations des émules de Jean Monnet.

    Heureux les pacifistes

    Et d’ailleurs quelle belle paix en vérité !

    L’Europe occidentale vit en paix, mais dans nos rues les militaires patrouillent l’arme à la main « contre le terrorisme », comme hier à Alger ou à Belfast. L’Europe occidentale vit en paix mais elle accueille des djihadistes. Elle vit en paix mais elle se trouve partout confrontée à l’explosion de l’insécurité et à des émeutes urbaines récurrentes.

    L’Europe vit en paix mais de plus en plus de ses soldats meurent à l’étranger dans des « opérations  extérieures ». L’Europe c’est la paix mais on a quand même fait la guerre à la Serbie, à l’Irak, en Afghanistan aussi et on a soutenu les insurgés en Lybie, en Syrie et, si l’on avait écouté certains,  peut-être serions-nous aussi en Iran. L’Europe vit en paix mais ses frontières sont des passoires. L’Europe vit en paix mais sa démographie s’effondre. L’Europe vit en paix mais elle est en passe de perdre la guerre économique.

    L’Europe vit en paix mais déjà plus en liberté puisque l’Union Européenne détruit la souveraineté des États, donc la liberté des peuples.

     "La paix en Europe ressemble curieusement à celle des cimetières !"

    La guerre de sécession

    L’Union Européenne non seulement ne nous a pas apporté la paix mais elle risque de nous conduire en  plus à la guerre de Sécession.

    Ceux qui préconisent périodiquement la création des Etats-Unis d’Europe – comme M. Cohn-Bendit par exemple- seraient bien avisés en effet de se souvenir des conditions dans lesquelles la guerre civile américaine –que l’on nomme chez nous la guerre de Sécession- a éclaté.

    Le moteur principal de cette guerre n’a pas été la question de l’esclavage. Celle –ci fut tout au plus un prétexte moral commode – déjà – pour les « yankees ».

    La vraie raison est de nature juridique, lorsque les Etats du Nord ont refusé aux Etats du Sud –qui regroupaient pourtant plusieurs Etats fondateurs des Etats-Unis- le droit de se retirer d’une Union qu’ils jugeaient conduire une politique économique et commerciale contraire à leurs intérêts. Les Etats du Sud affirmaient que puisqu’ils avaient fondé l’Union ils disposaient du droit de s’en retirer. Les Etats du Nord rétorquaient qu’on ne pouvait sortir de l’Union sans détruire l’Union et par conséquent sans porter atteinte aux droits de ceux qui entendaient y rester. Ceux qui voulaient le faire (pour fonder une nouvelle confédération) étaient donc des rebelles qu’il fallait maintenir dans l’Union de gré ou de force. Résultat : 5 ans d’une atroce guerre civile !

    L'Europe Yankee

    L’Union Européenne ressemble beaucoup malheureusement à la situation des Etats-Unis au XIXème siècle.

    Elle se trouve, comme eux, coupée économiquement entre les Etats du Sud et du Nord puisqu’elle ne constitue pas une zone économique homogène, notamment dans la zone euro.

    L’Union Européenne se présente aussi sous la forme d’une institution autiste qui ne sait pas tenir compte des attentes des européens car elle poursuit un projet mondialiste qui suppose justement la destruction de l’identité européenne. Ce projet global et carcéral ne souffre aucune possibilité d’inflexion et conduit les Etats européens continentaux à se soumettre ou à se démettre.

    Ceux -ci ne peuvent plus contrôler en effet la marche de l’Union Européenne, qui a réussi à se placer hors d’atteinte de la régulation politique : ses vrais décideurs, non- élus, ont érigé l’indépendance vis-à-vis des Etats en principe, comme la Banque Centrale. La cacophonie organisée de l’Union Européenne à 28 dilue enfin inexorablement l’influence des membres fondateurs, au sein d’un « machin » de plus en plus anonyme.

    Les traités européens ne règlent pas clairement en outre la question de la sortie de l’Union : ils ne conçoivent en effet l’Union Européenne que comme un ensemble appelé à s’étendre sans limites, comme l’OTAN !

    La question de l’immigration pourrait enfin jouer le même rôle que celle de l’esclavage lors de la guerre de Sécession et servir  de carburant idéologique aux  « unionistes » contre les « confédérés ». Car bien entendu les partisans de l’Union Européenne se déclarent très favorables à l’immigration de peuplement et au « grand remplacement » des européens.

    Otage ou rebelle ?

    L’Union Européenne place aujourd’hui les Etats et les peuples qui la composent devant une alternative redoutable, comme les Etats-Unis en 1861.

    Soit la fuite en avant dans le projet mondialiste et c’est ce que font la plupart des gouvernements occidentaux faute de pouvoir ou de vouloir réformer l’Union Européenne.

    Soit sortir du machin européen et s’exposer à devenir la cible –dans tous les sens du terme- de tout le Système et sans doute aussi des Etats-Unis, donc de la superpuissance mondiale.

    L’Union Européenne nous oblige à choisir entre le statut d’otage ou de rebelle désormais.

    Si vous pensez que la guerre de Sécession ne se produira pas en Europe occidentale, rappelez-vous donc la mise en quarantaine de l’Autriche, coupable d’avoir accepté des élus « populistes » dans son gouvernement. Rappelez-vous les pressions et les menaces exercées sur la Hongrie, quand elle a voulu renforcer le contrôle du gouvernement sur sa banque centrale.

    Souvenez-vous de la façon dont Bruxelles refusait à la Grèce le droit de sortir de l’euro lors de la crise de sa dette souveraine : on ne sort pas de l’euro répondait la troïka, un point c’est tout. Et elle envoyait la police anti-émeutes contre les manifestants.

    L’attitude européenne vis-à-vis des évènements qui se déroulent en Ukraine nous renseigne aussi sur sa conception yankee du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Les gouvernants européens ont décidé en effet de soutenir le nouveau pouvoir ukrainien – insurrectionnel mais c’est un détail – et de refuser aux russophones, tout droit à l’autodétermination. Les médias occidentaux -la voix de son maître – regrettent ainsi que l’Ukraine ait renoncé à son armement nucléaire. Mais pourquoi donc : pour bombarder Sébastopol ? Et ils dépeignent les russophones  comme des « séparatistes » ou des « rebelles ».

    Cela ne vous rappelle rien, vraiment ?

     Michel Geoffroy

    Source, compléments et PDF imprimable: Polémia

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/archive/2014/05/24/l-europe-c-est-la-paix-non-c-est-la-guerre-de-secession-qui-5376578.html

  • Goldofaf : Rare

  • Voyage du pape : c'est parti pour le festival des intox

    La première nous vient du Point et elle est décryptée par Yves Daoudal :

    "Premier sur la liste, Le Point, qui publie un article intitulé « Bataille de sites historiques au premier jour de la visite du pape ». En bref, l’article suggère que si le pape se rend à Béthanie, sur le lieu du baptême du Christ, côté jordanien, et non du côté israélien du Jourdain, ce doit être pour une raison « politique » (plutôt floue). Car, nous explique-t-on, on ne sait pas où Jean-Baptiste baptisait, mais on ne voit pas pourquoi il aurait traversé le Jourdain, et le fait est que le site israélien accueille beaucoup plus de pèlerins que le site jordanien…

    Le problème, c’est que, si les Israéliens ont inventé un site du baptême où ils envoient les gogos, l’Evangile est très clair. Et, contrairement à ce que disent ceux qui voient une simple allusion dans l’évangile de saint Jean, il s’agit d’une triple affirmation (or trois fois n’est jamais un hasard, et l’on sait aujourd’hui que les indications topographiques de saint Jean sont les plus précises des quatre évangiles) :

    1 – Alors que des prêtres du Temple viennent se renseigner sur ce Jean qui baptise les foules, l’évangéliste précise : « Cela s’est passé à Béthanie, au-delà du Jourdain, où Jean baptisait » (Jean 1,28).

    2 – Les disciples de Jean, voyant avec inquiétude que Jésus a désormais plus de disciples que leur maître, viennent le voir et lui disent : « Rabbi, celui qui était avec toi au-delà du Jourdain, celui à qui tu as rendu témoignage, voici qu’il baptise, et tous vont à lui » (Jean 3,26).

    3 – Alors que Jésus vient d’échapper à une lapidation, l’évangéliste écrit : « Et il alla de nouveau au-delà du Jourdain, au lieu où Jean baptisait d’abord, et il y resta. » (Jean 10,40). Cette indication est particulièrement importante, car c’est pour échapper à ceux qui veulent le tuer que Jésus va de l’autre côté du Jourdain… là où naguère Jean baptisait.

    Enfin, on sait qu’au IVe siècle fut édifiée en cet endroit une basilique byzantine. Et c’est pourquoi, le 10 mai 2009, en présence des souverains jordaniens, Benoît XVI a posé en cet endroit, et non du côté israélien, la première pierre d'une nouvelle église melkite et d'une église latine."

    Michel Janva

  • Histoire du mal : l’intégralité de l’entretien de l’abbé de Tanoüarn à L’Action Française

    L’abbé de Tanoüarn a fait l’amitié d’accorder un entretien approfondi sur son Histoire du Mal, publié récemment aux Editions , que nous n’avons pas été en mesure de publier intégralement dans la version papier du journal. Voici donc, comme promis, l’intégralité de cet entretien. Un grand moment d’intelligence.

     

    Pourquoi avoir écrit une Histoire du mal ?

    Abbé Guillaume de Tanoüarn - J’ai écrit cette histoire du mal à force de prêcher. Lorsque l’on parle aux gens chaque dimanche, on finit par deviner ce qui les intéresse à la qualité du silence qui accueille vos paroles. Je me suis rendu compte assez vite qu’une assistance dominicale n’est jamais plus silencieuse, plus attentive que lorsque on lui parle du péché. Pourquoi ? Parce que le péché, nous en avons tous l’expérience. Mais que signifie notre expérience du mal ? Cela veut-il dire que le monde n’a pas de sens et que la question de l’Absolu et de notre participation à l’Absolu (c’est-à-dire la question de notre salut) ne se pose pas ? C’est ce que l’on entend souvent. S’il y a du mal, Dieu n’existe pas. C’était au fond la grande objection de Maurras, qui se heurte au problème du mal à travers le drame de sa propre surdité, drame qui, lorsqu’il vient d’avoir 14 ans, semble l’éloigner du monde des vivants.

    Cette Histoire du mal est une sorte d’enquête dans le texte biblique, ancien et nouveau Testament. Je suis parti de l’idée simple que la Bible ne nous offrait pas une philosophie, pour nous expliquer ce qui est, mais qu’elle résonnait de toutes les réponses éplorées que l’homme fait à l’Invitation divine, réponses qui se modulent selon la manière dont l’homme comprend le mal dont il est affecté, le mal de sa mortalité, la souffrance de cet être sentant qu’il est, enfin la faiblesse et la fragilité de son vouloir, l’incapacité où il se trouve d’apporter à Dieu une réponse claire et stable. C’est de tout cela que parle la Bible, et dans la Bible des figures aussi connues qu’Adam et Eve, Caïn et Abel, Noé ou Job.

    Les réponses de l’homme à ce grand drame de l’existence ont leur intérêt… Mais ce qui est vraiment passionnant, c’est de discerner la réponse divine à ce mal qui est dans l’homme. Cette réponse est une personne : Jésus-Christ, lumière à travers laquelle toute la Bible s’éclaire. Et Jésus-Christ est venu sur la terre pour son heure, il est venu pour souffrir et mourir, pour assumer et partager le mystère du mal, pour nous montrer comment transformer le mal en amour. Jésus-Christ, Dieu fait homme, est la seule réponse au problème du mal. Je ne dis pas cela parce que je serais animé par je ne sais quel dogmatisme. Je dis cela parce que les philosophes n’ont pas de réponses. Platon qui pense que le mal vient de l’ignorance est faible sur ce point. Spinoza qui explique que le mal a la même nécessité rationnelle que le bien est non seulement faible mais inquiétant avec sa façon de confondre le bien et le mal dans le même absolutisme rationnel. Je pourrais parler des calculs de Leibniz, de la foi athée de Nietzsche ou de la folle idée sartrienne d’une rédemption de l’homme par l’homme avec le même scepticisme. Il n’y a qu’une seule réponse au problème du mal, c’est cette débauche de souffrance qu’est la crucifixion du Fils de Dieu, prenant le mal sur lui parce qu’il est seul capable, par son sacrifice, de le transformer en amour.

    On dit que le mal est la principale objection à l’existence de Dieu. Je prétends au contraire que le mal est l’explication la plus profonde du mystère de l’Incarnation. Il n’y a pas de religion chrétienne sans le mystère du mal.

    Comment ce livre s’inscrit-il dans vos précédents travaux, sur Cajétan et Pascal ?

    Cajétan est un grand optimiste, il n’est pas scolastique et rationnel pour rien, mais j’avais remarqué, dans ses commentaires sur le péché, qu’il ne pouvait pas supporter l’idée – courante dans nos catéchèses et dans nos cercles apologétiques – que le mal soit juste une absence. Dans un Sermon prononcé devant le pape Alexandre VI Borgia sur la puissance du mal, il a le courage de souligner que le mal est une création divine – ce que les scolastiques appelleront le « mal de nature »… Au fond, Dieu a pris le risque de nous créer dans un monde en proie à la souffrance et à la mort. L’un des objectifs de ce livre était de rompre avec cette espèce de gêne et cette culture de l’excuse qui devrait résoudre le problème du mal. A quoi sert de dire que Dieu ne veut pas mais permet le mal ? Cela signifierait soit qu’il n’est pas tout puissant comme l’imagine l’apologétique juive d’aujourd’hui soit qu’il a un petit côté permissif qui confine au sadisme. J’emprunte à Pascal, à une méditation du texte de Pascal l’idée que Dieu est joueur et que c’est pour lui la seule manière de respecter notre liberté. Il a pris un double risque en nous créant : le risque que nous lui disions « non », car il nous a fait à son image, comme les dieux du monde ; et le risque que nous ne puissions pas nous sortir du monde matériel dans lequel nous nous trouvons immergés par notre nature. L’histoire d’Adam et Eve montre bien, sur un mode imagé, que l’homme et la femme ne parviennent pas à se sauver par eux-mêmes. Dieu alors, dans cette situation extrême où pourrait se dessiner un échec universel de son dessein créateur, joue son va tout : il vient en personne. C’est ce que Pascal appelle « le mystère de Jésus » qui est le mystère de l’histoire humaine, de son sens et du salut pour l’homme qui peut émerger en elle.

    N’y allez-vous pas un peu fort en déclarant d’emblée qu’ « il fallait le péché » pour que l’homme « quitte » sa nature « et se laisse diviniser » ?

    Mais qu’est-ce qui aurait pu faire que l’homme se laisse diviniser, sinon le dégoût qu’il éprouve pour sa propre nature ? « Heureuse faute qui nous a valu un tel et un si grand rédempteur » chante l’Eglise depuis la nuit des temps dans l’Exsultet pascal. Qu’est-ce que signifie cette « heureuse faute », comment pouvons nous déclarer que la faute est heureuse ? C’est la faute qui permet le salut, c’est-à-dire la divinisation de l’homme.

    L’incarnation de Dieu et la divinisation de l’homme dépendaient-elles du péché originel ?

    Je crois vraiment que le thème de Duns Scot expliquant que l’incarnation ce mystère si beau ne saurait dépendre du péché de l’homme ce fait si laid, ce thème, cette thèse n’est pas tenable du point de vue d’une métaphysique critique. Il n’y a pas de reprise du plan divin. Il n’y a qu’une seule idée divine qui contient et manifeste l’histoire de l’homme et cette idée comporte en elle bien évidemment le péché. Comment imaginer que Dieu ne l’ait pas prévu ? Certains théologiens font de Dieu une sorte de dindon de la farce à force de le déclarer innocent du mal. Mais la réalité est une et Dieu n’a certainement pas été mis devant le fait accompli du péché comme le cocu de l’histoire. De ce point de vue, je suis étroitement thomiste.

    Quelle est la place de la femme dans l’histoire du mal et donc du salut ?

    Une place capitale comme le montre le récit de notre scène primitive à tous, cette histoire d’arbre de la connaissance du bien et du mal. Pour Philon d’Alexandrie et pour les gnostiques, la distinction du masculin et du féminin est une conséquence du péché, comme notre être charnel. Au commencement l’homme est spirituel et unisexe et c’est sa révolte contre Dieu qui l’enferme dans un corps. Ces gens sont incapables de penser le féminin comme une donnée fondamentale de l’anthropologie. En revanche, beaucoup plus près de nous, les naturalistes envisagent le masculin et le féminin comme deux natures inégales entre elles, mais ordonnées l’une à l’autre. Julius Evola me paraît très représentatif de cette conception totalement machiste d’une masculinité apollinienne et d’une féminité sélénienne, juste capable (c’est la lune) de refléter les rayons du soleil. Triste perspective ! J’ai essayé de montrer que le récit de la Genèse – contrairement à une idée reçue – n’avait absolument rien de misogyne et qu’au contraire, c’est peut-être une femme qui s’est subrepticement glissée dans la peau de l’Auteur sacré. La femme semble avoir constamment l’avantage sur ce gros benêt d’Adam : elle est plus active que lui (n’en déplaise à Evola), elle porte en elle quelque chose de sa propre rédemption : c’est sa maternité, qui explique l’inimitié durable entre elle et ce grand agent de la culture de mort qu’est le Serpent.

    Critiquant les deux voies du féminisme que sont l’enfermement dans le genre ou au contraire la volonté de détruire les genres, vous rejoignez l’actualité brûlante en évoquant « l’unidualité du couple » : « le masculin et le féminin » n’ont de sens que dans la perspective « du couple et de la famille ». Serait-ce là le « mystère de la femme » et, conjointement, de l’homme ?

    L’enfermement dans le genre, c’est bien le programme de Julius Evola, qui va jusqu’à penser une nature masculine et une nature féminine. Je trouve à ce monsieur bien peu d’expérience de la biodiversité humaine. Depuis des années je répète en préparation au mariage qu’il y a des couples modèles mais qu’il n’y a pas de modèle de couple. Chaque couple est une histoire, avec deux tempéraments qui ont trouvé une modulation sur laquelle ils s’entendent et se répondent. Chacun a ses qualités et ses défauts et, contrairement à une idée trop répandue, les époux se choisissent autant sur leurs défauts que sur leurs qualités. L’unidualité de « l’une seule chair » c’est cela : chacun accepte non seulement les défauts de l’autre, mais les siens propres dans un jeu de compensation où l’amour devra avoir toujours le dernier mot. Et dans cette harmonie duelle pourquoi faudrait-il que les rôles soient fixés à l’avance, que l’homme fassent les comptes et la femme la cuisine ? C’est absurde. Il y a sans doute un mystère de la femme, c’est celui de sa maternité. Mais il y a aussi un mystère du couple, mystère inaccessible à la raison et qui défie toutes les prévisions. De ce point de vue, je dirais volontiers qu’il y a deux sortes de divorce, le divorce qui n’est qu’un constat d’immaturité persistante et le divorce qui exprime un refus de ce mystère du couple, de cette alchimie du couple, une volonté de tout rationaliser qui se transforme en instinct de destruction et d’autodestruction…

    Ecrire une Histoire du mal fondée principalement sur la lecture de la Genèse pourrait sembler une provocation pour la modernité, dont toute la vocation semble être de résoudre la question du mal avec des moyens humains, trop humains. Puisque l’enfer c’est les autres, selon la célèbre formule de Sartre, le faux universalisme de l’Empire du bien ne vise-t-il pas à éradiquer le mal en promouvant paradoxalement une diversité passée sous les fourches caudines de la standardisation démocratique ?

    L’échec des métaphysiques affrontant le problème du mal n’a pas découragé l’homme. Au XVIIIème siècle, il a simplement remplacé ces métaphysique peu convaincantes (pensez à Voltaire et à son Candide) par une Métapolitique dont le premier inventeur est Jean-Jacques Rousseau. L’auteur du Contrat social imagine que le mal, puisqu’il n’a pas de cause métaphysique puisque les explications théologiques ne sont plus à la mode, doit avoir une justification sociologique. Il s’agissait pour lui d’excuser l’homme du mal, en imaginant que tout venait de la société. Au fond, il a démarqué l’histoire chrétienne du mal en distinguant l’état de nature et l’état social et en imaginant une rédemption qui aurait consisté à ramener l’individu à l’état de nature. Pendant un siècle, la science politique nous a raconté à nouveaux frais l’histoire du salut, qui devait se terminer aussi bien chez les socialistes français comme Charles Fourier que chez les marxistes dans une sorte de société idéale d’où le mal aurait miraculeusement disparu. Cette fable mystico-politique a duré longtemps. Mais néanmoins très vite la métaphysique a repris le dessus (chez un Victor Hugo par exemple) et là Philippe Muray a raison de dire que le résumé du XIXème siècle tient en trois mots : « Tout est bien ». Je ne pense pas que l’universalisme de l’empire du bie n vise à éradiquer le mal…

    Je crois qu’il n’y a d’empire du bien que lorsque l’on a nié la nature théologique du péché originel, en imaginant un monde où ce péché ne serait pas, où le mal ne serait pas, où l’homme serait roi sans partage. C’est ce que le même Muray a appelé la post-histoire, l’impossible histoire sans le mal. Il s’agit évidemment d’un fantasme. La post-histoire, cette standardisation démocratique que vous évoquez, n’existe pas, comme tous les fantasmes, et c’est quand on commence à essayer d’en réaliser l’épure que l’on s’en rend compte. La post-histoire ? C’est l’humanité mourant tyrannisée de la démocratie, ce dont parle Platon aux livres 8 et 9 de la République. C’est ce que Maurras appelait « le triomphe du pire et des pires » : le mal et la mort, couple infernal.

    On sait que la question du mal a taraudé toute sa vie Maurras, que la lecture précoce de Pascal — cher à vous-même comme à Boutang — a éloigné de la foi. S’il est impossible de « rendre raison » du mal, comment une Histoire du mal peut-elle répondre à un cœur qui a « besoin de comprendre pour croire » ?

    Je crois vraiment que Maurras a été victime du rationalisme théologique qui sévissait sous pavillon néo-thomiste en son temps (de cela il s’est souvent plaint) et qui imposait, à l’égard du mal, une culture de l’excuse totalement inefficace. Le Père de Tonquédec, si bon technicien de la métaphysique soit-il, n’a pas su ébranler le doute de Maurras. Mais je crois vraiment que Maurras a fait semblant de ne pas comprendre ce que Pascal appelle le cœur. Dans La Musique intérieure, il parle pourtant « des faims muettes du cœur » ; c’est sa poésie qui les satisfait le moins mal.

    Propos recueillis par Axel Tisserand

    Abbé Guillaume de Tanoüarn, Une Histoire du mal, Via Romana, 274 pages, 24 euros.

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Histoire-du-mal-l-integralite-de-l