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ZFE : les écolos mangent leur pain noir

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Un petit pas parlementaire, mais un grand pas contre l’idéologie écologiste.

Mercredi 28 mai, les députés ont adopté un amendement supprimant les ZFE, ces zones à faibles émissions visant à restreindre l’accès à la circulation des véhicules les plus polluants dans les grandes agglomérations. Un combat parlementaire mené avec opiniâtreté par le député RN du Gard Pierre Meurin qui estime, comme il le déclarait le 29 mai à BV, qu'à travers cet épisode parlementaire « on est en train de gagner une bataille culturelle contre l'écologie punitive. » Chez les Républicains, Laurent Wauquiez s’est enthousiasmé par ce vote (auquel il n’a pas pris part), y voyant la « victoire du bon sens » et une opportunité de « libérer les Français ». Sarah Knafo s’est réjouie, vantant une « mobilisation des Français qui a payé » tout en appelant à maintenir le « combat contre ces mesures iniques ».

La gauche écolo est à terre

Un échec cinglant pour le gouvernement, et notamment la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher qui défend cette mesure bec et ongles. À gauche, l’émoi est à son comble à l’image de cette sentence de Libération : « le mercredi 28 mai restera comme une date symbolique du grand recul des politiques publiques écologiques, en cours depuis au moins un an dans le pays. » L’ancien ministre macroniste des Transports Clément Beaune regrette quant à lui une « triste semaine de démagogie anti-écolo ».

Mais le plus savoureux reste la mine et les propos déconfis des écologistes qui, à l'évidence, ont pris une claque. David Belliard, l’adjoint d’Anne Hidalgo à la mairie de Paris, en charge des mobilités a protesté contre un vote « stupide et injuste » affirmant que « ce sont les plus pauvres qui meurent de la pollution de l’air ».

La député écologiste de la Vienne, Lisa Belluco a pleuré le manque de méthodologie : « Évidemment quand vous dites aux gens du jour au lendemain, "vous ne pouvez plus venir" et que vous prévoyez zéro accompagnement, forcément les gens ne sont pas contents ». Sur BFMTV, la sénatrice écologiste de Paris, Anne Souyris, s’est émue du danger sanitaire : « Tuer [les zones ZFE], c'est aussi tuer des centaines de milliers de gens par an ». L’association Respire a dénoncé par la voix de son directeur général, Tony Renucci, un « choix irresponsable de sacrifier la santé publique ». Sur France Info, il a jugé le débat « instrumentalisé par l’extrême-droite et l’extrême-gauche ».

La patronne d’Europe Écologie Les Verts, Marine Tondelier, pleure sur X « la pire semaine pour l'écologie depuis longtemps »« parce que si l'écologie perd, c'est toute l'humanité qui perd ». Dénonçant une « ligue anti-écologie » et une « croisade folle », elle a déploré dans le même temps la reprise du chantier de l’A69, puisque la cour administrative de Toulouse a autorisé la poursuite des travaux de l’autoroute de 53 km, un projet à l’arrêt depuis plusieurs mois.

Bruxelles et le Conseil Constitutionnel en embuscade

Une suppression des ZFE, dont le parcours risque d’être encore long. Au-delà de la loi qui doit désormais être votée, la menace de Bruxelles, du Conseil d’État et du Conseil constitutionnel plane. D’après une note de la Direction générale du Trésor, en cas d’abrogation des ZFE,  la France pourrait ne pas toucher 9,4 milliards d’euros de subventions d’un plan de relance européen datant de 2020 et être contrainte de rembourser un milliard d’euros de subventions déjà touchées. Le Conseil d’État pourrait lui aussi mettre à l’amende l’État pour non-respect de ses engagements. Quant au Conseil constitutionnel, il pourrait censurer la suppression de la mesure, sous prétexte qu’elle serait un cavalier législatif (sans rapport avec le texte de loi initial). Pierre Meurin, de son côté, rappelle au contraire que les ZFE sont une « atteinte à la liberté de circulation, qui est une liberté constitutionnelle. » Matthias Renault, député RN de la Somme, résume ainsi la situation : « Bon courage, le cas échéant, au Conseil constitutionnel, pour expliquer que la défense de la démocratie passe par l'étouffement de l'initiative parlementaire. »

Yves-Marie Sévillia

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