La décadence n’est pas pour Julien Freund un objet polémique. L’acceptation ou le refus du thème ne devrait pas même distinguer les factions politiques, prisonnières de représentations et de discours constituant autant d’« options superficielles ». Elle est un phénomène naturel — et banal — auquel aucune civilisation ne peut prétendre échapper. Toute civilisation connaît tôt ou tard la décadence, à l’image de l’individu porté par sa mère, livré à l’angoisse de l’accouchement, au mûrissement et au déclin. La décadence a donc « été le destin de tous les peuples disparus ». Elle est « une des catégories fondamentales de toute interprétation historique ».