La semaine de Pierre Lanoe (3)
Sur Gaza
Gaza me pose problème…
Bien sûr, la solidarité contre l’agression israélienne s’impose.
Mais mon enthousiasme d’hier pour la résistance de ce petit territoire s’est bien amoindrie.
Entre temps le Hamas a pris partie en faveur des assassins qui sont à l’œuvre en Syrie et a été chercher ses soutiens au Qatar, en Égypte et en Arabie saoudite…
D’où cette situation étrange de voir s’affronter à Gaza deux camps qui ont le même allié et qui sont ailleurs des alliés objectifs.
Si l’on doit se mobiliser et se battre pour faire connaître une résistance populaire, incontestablement ce n’est plus celle de Gaza qui doit avoir prioritairement nos suffrages, mais celle du peuple syrien regroupé derrière son gouvernement légitime.
Tarek Oubrou
Le recteur de la mosquée de Bordeaux a acordé à L’Express un entretien des plus intéressant.
Il n’est pas inutile d’en citer quelques extraits :
« En partant des réalités concrètes qui l'entoure. Il faut que les musulmans puissent accorder leurs gestes à leur foi sans perturber le fonctionnement de la société par des revendications outrancières, quitte à renoncer à une certaine visibilité. Le "tout ou rien" est néfaste et aboutit à une voie sans issue, qui alimente la peur chez les non-musulmans. On est musulman lorsqu'on a la foi; c'est la grâce de Dieu qui sauve. Les pratiques cultuelles, elles, sont aménageables. Les prières peuvent être effectuées après le travail, par exemple, ou le jeûne du ramadan reporté en cas de maladie. Le vrai problème concerne les comportements qui relèvent de l'éthique personnelle et qui sont devenus des marqueurs pour beaucoup de musulmans: manger halal, porter le voile... Avec le halal, nous ne sommes pas dans le sacré. Le fidèle a seulement pour obligation d'alléger au maximum la souffrance de l'animal. Quant au voile, je n'ai trouvé aucun texte qui oblige la femme à se couvrir la chevelure. Le combat que les musulmans ont mené pour le port du voile me désole, parce qu'il donne une image négative de la façon dont l'islam perçoit la femme. Cette tendance à tout ritualiser conduit certains fidèles à parler plus de la pratique que de Dieu lui-même! » (…)
Les imams sont malheureusement souvent les ventriloques des associations qui les salarient et qui sont tenues le plus souvent par des migrants de la première génération. Ces associations ne veulent pas d'imams intellectuels mais des imams venus du bled, qui ne leur coûte pas cher, ne font pas de vagues, et qui maintiennent le statu quo théologique. » (…)
« L'engagement dans la société: voilà l'antidote à l'esprit de victimisation si répandu dans la communauté musulmane. » (…)
« Il n'existe pas d'islam de France, mais un islam maghrébin de France. »
Décès de Pino Rauti
A l’âge de 86 ans, Pino Rauti s’est éteint le 2 novembre dernier à son domicile romain. Si en Italie, le décès à fait le une de tous les quoitidiens et si sa mémoire a été honorée par toute les familles de la droite italienne (même Gianfranco Fini qui le combattit pourtant pendant de longues années lui a rendu hommage), en France la nouvelle est passée inaperçue ou presque. Pourtant, Rauti eut dans notre pays, durant les années 1960/1980, une influence intellectuelle non négligeable et son combat servit d’exemple à bien des militants français (ainsi, par exemple, Ordre nouveau, le fameux mouvement nationaliste des années 1970, emprunta son nom à l’organisation extra-parlementaire Ordine nuovo qu’il dirigeait alors).
Le lendemain de sa mort le quotidien La Republica a écrit qu’il « représentait le fascisme de gauche qui s’opposait au fascisme de droite incarné par Giorgio Almirante, puis par Gianfranco Fini. Idéologiquement, il prônait la socialisation des grandes entreprises et il se revendiquait d’un anticapitalisme et d’un tiers-mondisme issus de sa conception du fascisme. » Même si elle n’est pas tout à fait exacte (Rauti affirmant clairement qu’il ne se « sentait pas néofasciste car le fascisme est mort, il appartient à l’histoire et ne peut être ressuscité »), cette présentation permet de comprendre le Pino Rauti des années 1970/1990 qui fut le leader d’une version italienne du nationalisme-révolutionnaire européen. Mais l’homme était complexe et sa vision du monde traditionaliste fit qu’il fut aussi, paradoxalement, un grand réactionnaire… et que sa longue vie politique et militante connut plusieurs retournements.
Le FMI craint une révolution sociale
Dans une note rédigée pour le récent sommet du G20, les experts du FMI expriment leurs doutes sur l’efficacité de l’action de la BCE en Grèce face au « risque que l’austérité ne devienne politiquement et socialement intenable ».
Une même crainte est apparue dans le journal La Tribune qui, faisant sa une sur « l’Euro est sauvé… et alors ? » explique que, au vu des manifestations qui se multiplient en Espagne, au Portugal, en Grèce, « le danger d’une révolte sociale et politique ne doit pas être pris à la légère ».
Si seulement c’était vrai ! http://www.voxnr.com