« L'UMPlosion » devrait enfin susciter l'ajustement d'une offre politique à la croisée de l'UMP et du Front national. C'est ce positionnement que recommande J.H. d'Avirac, invitant chacune des parties à s'exonérer point par point d'un certain esprit d'épicier de quartier afin de bâtir une réelle alternative. Reste à savoir comment faire émerger une telle offre politique dans un système qui reste sous contrôle de l’oligarchie médiatique ?
Polémia
Face à la décomposition de l'UMP qui se confirmera (ou pas !?!) dans les semaines qui viennent, la posture de l'épicier qui reste ouvert le soir et souriant sous les bombes, attendant les clients du supermarché d'en face ravagé par les flammes, n'est certes pas satisfaisante. Ne nous y trompons pas : si l'UMP devait survivre à ce psychodrame révulsant pour tout patriote et tout démocrate, son image sera provisoirement entachée mais sa notoriété préservée. Pire : le risque, faute d'alternative structurée, est bien que le client revienne à ses habitudes, une fois les plaies pansées, ou tout simplement qu'il quitte définitivement le quartier, c'est-à-dire tout ce qui touche de près ou de loin à la politique.
Concevoir un espace compatible avec les positions du FN et celles de la droite « forte et populaire » n'est jamais à ce point tombé sous le sens, d'autant que nous connaissons la nature des pas que les uns pourraient faire vers les autres sans renier leur famille d'origine et leurs valeurs. Au-delà de ce qui, à l'évidence, les rassemble d'ores et déjà (vigilance sur l'islam, révision des politiques d'immigration, tolérance zéro en matière de délinquance, identité, valeurs de la famille, …), la vraie droite de l'UMP et le FN devraient pouvoir remettre en question :
- – Côté FN : une position trop expéditive sur l'Europe, où dans l'expression on aura tendance, par souci de simplification, à jeter la Civilisation européenne avec l'eau du bain de l'Europe de Bruxelles, alors même que réaffirmer l'intérêt d'une Europe forte, Europe des Nations (où il n'est pas concevable d'observer le cousin germain avec le même regard que le concurrent chinois ou américain) suffirait à désamorcer l'image d'un nationalisme étriqué, europhobe, se réjouissant par avance de la fin de l'euro.
Sans tomber pour autant dans la soupe tiède, proscrire à cet égard certains jugements et sourires carnassiers ne pourrait que donner de la crédibilité aux femmes et aux hommes de ce mouvement qui a, du reste, déjà fait beaucoup de chemin. - – Côté Droite « forte et populaire » : il est sans doute des concepts et des mots qu'il serait bienvenu de s'approprier. Même si pour une famille issue d'un tonneau libéral, le terme « protectionnisme » reste un gros mot, il conviendra, à n'en point douter, d'intégrer avec force au cœur des idées et du discours la thématique de l'Euro-protectionnisme. Refuser le dumping social et environnemental imposés par un Système matérialiste, mondialiste, à la dérive, c'est casser l'idée absurde que la droite se limiterait au réceptacle éternel des nantis et de l'esprit bourgeois. Cette droite serait de ce point de vue bien inspirée de s'inscrire sans complexe dans le virage social opéré depuis quelque temps par le Front.
Alors, camarades, encore un effort ! Laissez donc au vestiaire les égos dont on voit chaque jour les désastres sur la scène politique et retrouvez-vous sous la même bannière, celle des Nations d'Europe désireuses de prendre en main leur destin afin que naisse enfin une véritable alternative.
A moins, évidemment, que chacun n'ait d’autre ambition que de rester replié sur sa petite épicerie de quartier avec pour unique objectif de fidéliser la veuve du 5e étage, le retraité du premier et l'indigné du 3e pour un ou deux actes d'achat par décennie.
J.H. d'Avirac http://www.polemia.com
29/11/2012