La première édition de La désinformation autour de l’immigration, parue en 2009, a déjà connu, compte tenu de son succès, cinq rééditions depuis cette date ! Aujourd'hui, la situation décrite et analysée dans cet ouvrage n’a fait que s’aggraver, d’où une nouvelle édition largement augmentée et actualisée.
C’est avec l’aimable autorisation de son rédacteur, Pierre Milloz, que Polémia en publie ci-après la nouvelle préface. Pierre Milloz, à qui rien de ce dramatique sujet n’est étranger, veut ne pas désespérer : « Si l'on s'en tient à une froide analyse de la situation présente, on n'est certes pas porté à l'optimisme. Pourtant le sentiment national, l'attachement à la patrie sont si répandus, si étroitement liés à la nature humaine qu'il faut croire qu'ils retrouveront leur force en France et susciteront un sursaut des Français.» Acceptons-en l’augure.
Polémia
Le titre même de son livre le prouve : M. Arnaud Raffard de Brienne veut aller au-delà du réquisitoire classique contre le phénomène migratoire. Car les ouvrages ne manquent pas qui dénoncent les méfaits d'une immigration incontrôlée et l'auteur ici ne s'est pas borné à un travail de plus sur ce thème. Il a en outre voulu susciter une réflexion sur une question clef : comment un peuple comme le nôtre, fort d'une histoire millénaire, peut-il accepter passivement de se laisser ainsi submerger ?
Répondant à cette question, Arnaud Raffard de Brienne montre, dans un style aisé et incisif, comment une propagande d'esprit totalitaire, menée avec persévérance depuis une quarantaine d'années aussi bien par les gouvernements de droite et de gauche que par les médias, s'applique à anesthésier l'opinion publique française et l'empêche de prendre conscience du drame qui se joue aujourd'hui.
Tous les procédés sont magistralement démontés et le lecteur bénéficie d'une analyse très claire et convaincante qui va jusqu'au cœur du système : trucage du langage, silence officiel et médiatique sur des nuisances imputables aux immigrés, mensonges répétés (quelle qu'en soit l'invraisemblance), assertions défiant le bon sens sur les conséquences économiques de l'afflux migratoire, désinformation sur les chiffres etc. etc.
A lire cette description, on se dit avec l'auteur, qu'une telle convergence d'efforts pour endormir l'opinion est sans doute la marque d'une volonté appliquée à atteindre un objectif plus large que la seule immigration.
Et il est vrai que celle-ci n'est qu'une partie d'une évolution de type cosmopolite qui menace l'existence des nations européennes. En France cette évolution prit corps quelques mois après la mort du général De Gaulle, sous la forme d'une loi : la loi Pleven du 1er juillet 1972. Née d'un projet gouvernemental (Georges Pompidou étant président de la République), elle est sans doute le premier texte normatif d'inspiration cosmopolite de l'histoire de France et fut votée à l'unanimité par l'Assemblée nationale (celle-ci, élue en juin 1968, était très majoritairement de droite, la gauche n'y atteignait pas 19% des sièges).
Ce texte est capital. Il va bien au-delà de ce qu'annonce son intitulé (lutter contre le racisme) : il prohibe toute discrimination qui serait fondée sur l'appartenance à une nation, et par conséquent sur l'appartenance à la nation française. Ainsi était posé le principe selon lequel un Français et un étranger doivent être traités identiquement.
L'esprit cosmopolite d'indifférenciation universelle venait de s'affirmer par la loi et, devenu dominant, il allait orienter la politique française. Les gouvernements français ne considéreraient plus de la même façon l'impératif qui, pour tous leurs prédécesseurs, avait été l'alpha et l'oméga de la politique : affirmer et défendre la spécificité et l'identité françaises dans le monde. Au contraire : tout allait se passer comme si la défense de cette identité constituait à leurs yeux une discrimination immorale et comme si la seule politique valable, celle qui s'attache à ce qu'ils nomment les valeurs « humanistes », ne pouvait que tendre à l'effacer. « Sublimation idéologique d'un grand naufrage », écrit brillamment M. Arnaud Raffard de Brienne.
C'est dans ce cadre doctrinal qu'est intervenue une mesure particulièrement néfaste. Au moment même où l'immigration de travail était suspendue (et M. Arnaud Raffard de Brienne insiste à juste titre sur l'étrangeté de la coïncidence), il était décidé de faire appel à une immigration de peuplement, propre à modifier l'identité française. Ce fut l'œuvre du décret du 29 avril 1976 sur le regroupement familial, signé du Premier ministre M. Jacques Chirac. La volonté, constamment affirmée (et encore par le récent plan contre l'antiracisme adopté en Conseil des ministres le 15 février 2012) de réserver à cette immigration un accueil encourageant, confirme a posteriori l'importance de ce décret.
Celui-ci s'inscrit bien dans une série de mesures et d'initiatives de même sens. La multiplication des naturalisations notamment sous la présidence de M. Chirac, la loi du 3 janvier 1973 interdisant les avances de la Banque de France à l'Etat, les successives négociations multilatérales qui ont supprimé nos frontières économiques, le traité de Maastricht par lequel la France renonçait à sa souveraineté monétaire, le traité de Lisbonne qui validait des dispositions institutionnelles de l'Union Européenne pourtant déjà rejetées par référendum, le retour dans le commandement américain de l'OTAN relèvent de la même évolution : notre pays se voit ôter méthodiquement, un par un, tous les moyens de s'affirmer.
Reste évidemment à savoir quel est le motif ultime de cette mise en œuvre de l'idéologie cosmopolite. C'est en invoquant les deux guerres du XXe siècle que ses partisans ont pu faire recevoir par les peuples une doctrine qui heurte le sentiment naturel d'appartenance à une nation. Mais ce simple argument n'aurait pas suffi si des forces puissantes et plus matérielles n'avaient appuyé la propagande cosmopolite mondiale. Au premier rang, il y a l'hégémonie des Etats-Unis qui donnent à leur tentative impériale le masque d'une idéologie universaliste. Parallèlement, se mêle la conception économique propre à ce que certains appellent une superclasse mondiale : celle-ci voit dans l'effacement des particularités nationales et l'uniformisation de la planète les moyens de renforcer la vigueur de l'économie. M. de Rothschild n'écrivait-il pas dès juillet 1970 : « La structure qui doit disparaître, le verrou qui doit sauter, c'est la nation » ?
Faut-il désespérer ? Si l'on s'en tient à une froide analyse de la situation présente, on n'est certes pas porté à l'optimisme. Pourtant le sentiment national, l'attachement à la patrie sont si répandus, si étroitement liés à la nature humaine qu'il faut croire qu'ils retrouveront leur force en France et susciteront un sursaut des Français.
Pierre Milloz http://www.polemia.com
Juillet 2012
Pierre Milloz, préface de l’ouvrage de Arnaud Raffard de Brienne, La Désinformation autour de l’immigration (Nouvelle édition, augmentée et actualisée, juillet 2012), éditeur Atelier Fol FER, collection L’Etoile du Ber, juillet 2012, 266 pages.