Le ministre du Budget qui cultive une arrogance de saison avec un dédain mesuré de ses contradicteurs que lui autorise sa contribution à l'ISF, est une fabrication heureuse de la Socialie, encouragée d'ailleurs en Sarkozie régnante par l'auguste fonction de Président de la Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire à l'Assemblée nationale dans la législature précédente, fonction dont il ne retira que des louanges, et qui était la clef qui tourne dans la serrure de Bercy.
Mais Jérôme est aussi un ancien cardiologue reversé dans la chirurgie capillaire et le conseil en lotions¹, une offre très éloignée des aspirations prolétariennes, mais comme disait Terra Nova, les ouvriers c'est du passé. Tout était pour le mieux dans le meilleur des mondes de l'argent-roi quand survint le démon de minuit et le détective Jack Palmer, mandaté par Patricia, l'épouse associée en affaires. Patatrac !
La dénonciation de Médiapart - on parlera de Plenel plus bas - met en scène un foule de marionnettes dans son petit théâtre. On y voit pêle-mêle l'Union des banques suisses, actuellement soumise aux inconvénients d'un intérêt soutenu de la part de la police fiscale française (la BNRDF) ; la soeur du Pinochet-nouveau-est-arrivé, Me Isabelle Copé, avocate de l'ex-épouse trompée ; l'inspecteur des impôts psychopathe pensionné de l'Etat, capable de se contrôler lui-même à temps perdu ; le juge anti-terroristes Bruguières devenu candidat à l'élection d'une municipalité-cassoulet, c'est pas fini ; un corbeau non identifié mais dont l'existence est revendiquée par les médisants ; une jolie mariée presque neuve que tout le monde connaît dans le showbiz ; et pour couronner le tout, la qualité indélébile de strausskahnien du "prévenu" qui a eu le front de convoquer dès le départ le renfort de la garde à tout-faire de DSK, en la personne du gentil Stéphane Fouks d’EuroRSCG. Sauf la négresse - elle était philippine - n'y manque aucun ingrédient pour faire un film ! A la réserve près qu'il serait surprenant qu'il bénéficie de l'avance sur recettes de l'Etat !
Jérôme et sa nouvelle Belle-maman entre les Delon |
Malgré les dénégations de la cible le doute, s'il n'est permis, est possible, et c'est bien ce qui conforte le scandale médiatique de Médiapart. Fredonnons « La calunnia è un venticello » de Don Basilio² ; de la fange jetée il restera toujours les tâches. Un chirurgien dans un créneau porteur doublé d'un conseiller de laboratoires pharmaceutiques finit par avoir beaucoup d'argent. Sera-t-il le seul parmi ses confrères à l'abriter ? Il l'affirme et chacun de sourire. La social-démocratie au caviar d'Aquitaine ne peut sortir indemne de pareilles accusations. Celles de Médiapart qui prétend que le ministre du Budget en poste avait un compte non déclaré à l'UBS-CH jusqu'en 2010, dont les avoirs auraient été virés à Singapour, ressortissent au domaine du faisable.
Médiapart force la posture de l'impassibilité jusqu'à demander l'enquête préliminaire du Parquet pour ficeler le ministre dans un faisceau de soupçons, car ne rien trouver ne prouve jamais rien ! Et Edwy Plenel le sait bien, qui a lancé l'affaire sur une cassette audio de qualité discutable, fondée sur des hypothèses assez scabreuses d'un inspecteur des Impôts légèrement mythomane. Que cherche-t-il ? Le scoop, tout simplement et des abonnements à son journal électronique d'investigation (et dénonciation). Mais si d'aventure - par un communiqué précis de l'UBS par exemple - il était manifestement prouvé que la dénonciation est parfaitement calomnieuse, le site et son rédac'chef finiront pendus sous le Pont-Neuf, les yeux et la langue bouffés par les choucas ! La non-réponse de l'UBS les sauvent pour le moment, pour le moment !
Dans son rôle d'imprécateur trotskyste - formation LCR - Edwy Plenel attaque sans relâche l'Etat, cause de tous les maux. Ses études à Alger après l'indépendance l'en ont sans doute convaincu. Garçon fort sympathique mais pas vraiment fini, son travail d'enquêteur obstiné dans la Mitterrandie glauque parvenue aux affaires - les petites histoires d'aujourd'hui sont nullissimes à côté de celles d'avant - ont créé l'icône à scoop que nous connaissons. Amusant : il a le même âge que Cahuzac.
Entre-temps, écouter le ministre grand bourgeois du Budget déclarer à l'Assemblée Nationale dans l'affaire Depardieu qu'« il s'agit d'éviter que ceux qui décident de vivre en dehors de nos frontières s'exonèrent par là-même des obligations fiscales que ces personnes ont à l'égard de leur pays dans lequel elles sont nées, elles ont grandi, elles ont été éduquées, formées, le plus souvent où elles ont rencontré la prospérité sinon la fortune » sonne faux. Désespérément faux.
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(2) Traduction du livret de Sterbini :
La calomnie est un petit vent, une petite brise très gentille, qui, imperceptible, subtile, légèrement, doucement, commence, commence à murmurer. Piano, piano, terre à terre, à voix basse, en sifflant, elle glisse, elle glisse, elle rôde, elle rôde, dans l'oreille des gens, elle s'introduit, s'introduit adroitement, et les têtes et les cervelles, étourdit et fait gonfler. En sortant de la bouche, Le tapage va croissant, il prend force peu à peu, vole déjà de lieu en lieu, il ressemble au tonnerre, à la tempête, qui au cœur de la forêt, va sifflant, grondant, et vous glace d'horreur. À la fin elle déborde et éclate, se propage, redouble, et produit une explosion, comme un coup de canon, comme un coup de canon, un séisme, un orage, un tumulte général, qui fait retentir l'air. Et le pauvre calomnié, humilié, piétiné, sous le fléau public, par grand malheur s'en va crever.