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La CGT sur la sellette

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Ce 6 février la grève de Prestalis, qui paralyse la diffusion des journaux papier, a fait monter d'un cran l'irritation contre la CGT, son monopoliste syndicat du Livre et ses méthodes destructrices.

Déjà la situation de l'usine Goodyear d'Amiens avait donné lieu à des désaveux sans précédent comme ceux de Laurent Berger, nouveau secrétaire général de la CFDT. Celui-ci qualifie la position cégétiste de "dogmatique" et il estime que la centrale stalinienne porte "une responsabilité dans ce qui se passe". Or cette condamnation semble désormais partagée par le pouvoir socialiste car "tant le président François Hollande que le Premier ministre Jean-Marc Ayrault ont laissé entendre que la centrale était responsable de tensions et qu'il y avait eu "des occasions perdues" à Amiens-Nord." (1)⇓

Au début de la présidence Hollande et du ministère Ayrault, la CGT et le parti communiste feignaient d'appartenir à la nouvelle majorité. Mélenchon soutenait la thèse selon laquelle sans son soutien, la droite serait passée. Les staliniens ne participaient certes pas directement au gouvernement. Mais on se situait dans le même camp, ou sur la même longueur d'ondes. On se congratulait, avec plus ou moins de sincérité : "la CGT dans le vrai selon Montebourg" pouvait-on lire alors dans l'inusable quotidien marxiste, qui ne se prétend plus l'organe central du parti communiste puisque, depuis l'effondrement de l'URSS, il donne désormais la parole aux trotskystes. (2)⇓

A l'époque en effet s'est dessinée une ligne stratégique prétendant défendre, coûte que coûte, les 50 principaux sites industriels français qu'on savait voués aux plans sociaux, tout simplement parce que leur production ne s'écoule plus.

De la sorte, "l'Humanité" pouvait imprimer "Le chiffre de 45 000 emplois menacés annoncé par la CGT recoupe ceux de Bercy. Après Michel Sapin, un deuxième membre du gouvernement Ayrault reconnaît à son tour la validité des prévisions très sombres du syndicat sur les suppressions d'emploi à venir."

Le deuxième membre de ce gouvernement s'appelait alors Arnaud Montebourg, lui-même investi dans une stratégie personnelle d'alliance avec les communistes, exprimée à la Fête de l'Humanité en septembre 2011.

"Ces chiffres, disait-il en mai 2012 à propos des évaluations de la CGT, recoupent de façon crédible ceux de mes services"

Dans l'esprit de cette synergie, Montebourg imaginait faire payer au contribuable, et aux caisses sociales, le maintien de ces emplois, même si les mesures prises, tant par leur coût direct que par leur impact sur l'image du pays, devaient entraver ou dissuader la création de dix fois plus de postes de travail. On se contente toujours dans ce milieu politique de considérer "ce qui se voit", au détriment de "ce qui ne se voit pas." L'argent public sert à illusionner l'opinion, les lois et les règlements ne sont destinées qu'à des manipulations contraires au Droit.

Son prédécesseur à la tête d'un ministère qu'on appelait alors "Production industrielle", Marcel Paul en 1945-1946, définissait ainsi la tache de ses juristes : "Je ne vous paie pas pour que vous m'indiquiez les articles du code m'interdisant de réformer, mais pour y trouver ceux qui vont me le permettre."

Or, depuis plusieurs semaines cette alliance politique bat de l'aile.

Le futur patron de la centrale Thierry Le Paon successeur du camarade Thibault désigné en novembre 2012 par le Comité Confédéral National en attente de confirmation "unanime" en mars affiche exactement la même ligne de faux dialogue. On a a vu réapparaître dans le conflit de Pétroplus l'agitateur cégétiste Charles Foulard (3)⇓ qui faisait ce 6 février la "une" du site de L'Humanité : message évident de durcissement.

Alliés à la tendance la plus dure de la majorité, notamment dans la bataille de la Loi Taubira, les staliniens mettent en péril la crédibilité du gouvernement de Paris.

Combien de temps cette ambiguïté durera-t-elle ?

JG Malliarakis http://www.insolent.fr/

Apostilles :

  1. cf. Les Echos du 5 février.
  2. cf. L'Humanité 30 mai 2012
  3. cf. L'Insolent du 2 novembre 2010 "Le camarade Foulard la CGT et la bataille des idées".

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