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Les nationalistes autonomes en France : l'offensive

Le recentrage du Front National et des Identitaires laisse un espace libre pour des groupes militants nationalistes ou identitaires qui cultivent un discours sans concession et qui veulent révolutionner les pratiques de la mouvance.
LA POLITIQUE A HORREUR DU VIDE
Un contexte favorable s'ouvre pour eux. L'absence de dynamisme et d'organisation de terrain du Front National de la Jeunesse ne lui permet plus d'être un pôle de regroupement pour la jeunesse nationaliste, et encore moins d'être l'aiguillon radical qu'il fut pour le parti dans les années 1990. De plus, il n'est pas certain que la "normalisation" de sa direction par Marine Le Pen lui laissera beaucoup d'autonomie.
Cette situation a profité, en partie, au Bloc Identitaire et surtout à sa branche jeune, « l'Autre Jeunesse ». Mais si l'implantation identitaire est forte auprès de jeunes souvent sans formation politique, le mouvement est jugé défavorablement par les plus radicaux des militants de base. Les liens avec Riposte Laïque et certains réseaux sionistes au nom de la lutte contre « l'islamisation de l'Europe » auront fait grincer beaucoup de dents.
Emerge donc en réaction une mouvance de groupes affinitaires dans plusieurs villes. Influencés à la fois par les expériences allemandes et italiennes des années 1990-2000, certains d'entre eux se définissent comme « nationalistes autonomes » et revendiquent « une rupture militante ».
LES EXPÉRIENCES ALLEMANDES ET ITALIENNES
Au tournant des années 2003-2004, une partie de la jeunesse nationaliste allemande décide de rompre avec le folklore de l'Extrême Droite d'Outre-Rhin. Sur la forme, il adopte le "look" des « Blacks Bloks » anarchistes qui faisaient alors parler d'eux à la suite des contre-sommets du G8. Ce style moderne et jeune permet très vite de regrouper une masse importante d'activistes dans l'ensemble de l'Allemagne et d'organiser des manifestations impressionnantes. Le phénomène déborde largement l'Extrême Gauche qui ne peut plus se targuer de contrôler la rue.
Sur le fond, les nationalistes autonomes se définissent comme partisans d'un « socialisme national » et se disent réfractaires à la mondialisation. Ils s'affirment nationalistes révolutionnaires et n'hésitent pas à mener campagne sur des thématiques sociales et anti-capitalistes qui rencontrent un écho particulier dans l'Est du pays.
L'idée d'autonomie est très importante pour cette mouvance. La constitution de groupes autonomes locaux formés sur le modèle de la "kameradschaft" ("camaraderie" militante) implique directement les militants dans l'organisation d'un réseau informel à l'échelle du pays. Malgré la répression de l'État allemand, il se développe constamment et lance des initiatives politiques et culturelles. Utilisant toute les ressources du net, il diffuse ses idées radicales dans une large frange de la jeunesse allemande qui n'avait jamais été touchée par les idées nationalistes. Anti-parlementaristes, les nationalistes autonomes sont plus ou moins cordiaux avec  les partis « d'Extrême droite » nationaux même si la thématique de certaines de leurs actions, comme les manifestations d'hommages aux victimes du bombardement de Dresde, permet de créer l'unité. Le modèle allemand s'est largement exporté en Europe de l'Est. Il existe maintenant des "NA" en Russie, en Ukraine, en République Tchèque, en Hongrie... Le cas italien a déjà été abordé dans notre journal (voir l'article « Casapound, les fascistes du troisième millénaire » de Yann Kermadec en Janvier 2011). Mais nous pouvons ajouter que le succès de la Casa Pound a abouti à la création d'un nouvel esprit, créatif et militant, dans l'ensemble de l'Europe. C'est un phénomène majeur qu'il faut prendre en compte pour comprendre le désir d'action d'une nouvelle génération. Il est relayé par l'activité débordante du site Zentropa, l'un des meilleurs sites d'information politique et culturelle du net.
L'ALTERNATIVE MILITANTE EN FRANCE
Les nationalistes autonomes français se retrouvent dans plusieurs structures. Reprenant le modèle allemand, les « Nationalistes Autonomes » français se regroupent principalement dans l'Est de la France. En Lorraine, en Picardie, en Bourgogne, dans le Nord et la région parisienne, des actions communes sont menées sous ce sigle sans qu'une véritable structure ne vienne les encadrer. Ce réseau revendique cette forme de "non-organisation" : « La mouvance autonome n'existe qu'à travers l'investissement de ses membres ; elle est donc furtive et insaisissable mais possède un potentiel d'action considérable. Le terme autonome signifie que nous sommes indépendants des mouvements existants et que nous agissons au sein d'une "section" sans lien avec les autres groupes d'autonomes. Nos membres ne sont ni des adhérents ni des inscrits mais militent librement pour les causes qui leur sont chères. Nous pensons en effet qu 'au vu des dangers actuels, il est important de savoir mettre de côté les divergences doctrinales qui nous opposent afin de réagir en bloc face à certaines atteintes ».
Plus structuré, le groupe Vox Populi, basé à Tours, a fait le choix de l'action locale avant tout : « Nous sommes un mouvement strictement local. Ce choix de vouloir rester à l'échelle tourangelle a été fait dès la création de Vox Populi, il y a 16 mois. La première raison est simplement de pouvoir être présents à tout moment chez nous, avec nos voisins, nos collègues, nos camarades en agissant pour le bien-être des nôtres dans la cité. Il est évident qu'à l'heure où le rouleau compresseur de la mondialisation veut faire oublier aux habitants du globe d'où ils viennent et qui ils sont, la meilleure réponse à ce raz-de-marée global est de rester scellé à la terre qui nous a vu naître. C'est le premier moyen (simple) de ne pas oublier quel sang coule dans nos veines ».
La campagne contre la statut de « Dame Loire » aura permis de faire connaître Vox Populi dans toute la région. Louis Dubois, son porte-parole, déclarait en conclusion de « la marche de la fierté tourangelle » organisée par l'association : « Nous avons un boulevard devant nous ! À nous de savoir poser les bonnes pierres et construire les bons édifices qui reposent sur des fondements stables et intemporels. À nous de chasser la peur qui veut nous dissuader d'agir ! Votre pire ennemi c'est vous-mêmes mes amis, ce vieil homme qui tape à la porte de votre âme et dont vous écoutez trop souvent les mauvais conseils ! Fiers du passé mais les yeux fixés vers l'avenir, il nous faut dès aujourd'hui mettre nos différents dons au service d'une stratégie militante, en phase avec le réel... C'est avec nos voisins, nos camarades de classe, nos collègues que commence l'aventure ici et maintenant ! ». Au niveau idéologique, on remarquera qu'il est le groupe de cette mouvance le plus proche de l'héritage nationaliste et catholique traditionaliste.
Proche à l'origine des Identitaires, la Vlaams Huis (Maison Flamande) est devenue une force autonome et enracinée sur Lille. Ce local est un pôle important pour les activités culturelles et de formation sur le Nord de la France. Il tente de mettre en place un réseau de « Maisons du Peuple » ; sorte de base autonome durable pouvant être un point de ralliement pour les militants dans toute la France (des projets de ce type sont en cours à Lyon et dans l'Artois). Sur Paris, le Local de S. Ayoub participe de cette dynamique. En parallèle, il a relancé la mythique organisation nationaliste révolutionnaire des années 1980, Troisième Voie.
UNE CONTRE-CULTURE EN FORMATION ?
Plus largement, il existe des groupes encore informels ou en gestation comme à Rouen, Reims, Nancy, Lyon, Limoges. Un réseau autonome tente de se structurer grâce aux liens que des actions militantes ou culturelles peuvent créer. En effet, plusieurs projets lancés par cette mouvance rencontrent un large écho.
Au niveau "métapolitique", les radios web comme Méridien Zéro ou Europa Radio accroissent et modernisent la diffusion des idées dissidentes. Des activités sportives et de formation politique régulières font vivre la camaraderie. De plus, cette mouvance reçoit le soutien de l'équipe de la revue Réfléchir & Agir, qui ouvre largement ses colonnes à ses actions.
Il reste encore beaucoup de route à faire pour que cette mouvance devienne une réelle force. Elle devra se montrer intelligente face à la répression et aux pressions médiatiques. Gagner en maturité et affirmer sa différence théorique pour pouvoir incarner cette nécessaire rupture.
Monika BERCHVOK. Rivarol du 17 juin 2011
Les sites de référence en France :
Zentropa : < http://zentropa.splinder.com/ >
Les N-A français : < http:llwww.nationalistes-autonomes.tk/ >
Vox Populi : < http://voxpopuliturone.blog-spot.com >
MAS : < http://www.mas-org.com/ >
VLAAMS   HUIS    :    < http://www.vlaams-huis.com >
Troisième Voie : < http://www.3emevoie.org/ >
Méridien Zéro : < http:llmeridienzero .hautet-fort.com/ >
Europa Radio : < http:lIeuroparadio.hautet-fort.com/ >

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