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Victorin Lurel : l’honneur d’un ministre de la République

Victorin Lurel : l’honneur d’un ministre de la République
Il faut en avoir, du courage, pour aller à l’encontre des médias, de la plupart des maîtres de l’heure, de la pensée dominante, ou plutôt de la non pensée dominée, des menteurs, des coquins du système. Représentant de la République française aux obsèques d'Hugo Chàvez, Victorin Lurel l’a fait, et c’est en soi une sorte de petit miracle d’honnêteté, d’intégrité, d’honneur. La bouffée d’oxygène, dans ces vapeurs délétères de mystification organisée et cynique.

Toutefois, honneur et courage sont, dans la France d’aujourd’hui, une faute inexpiable. La haine des petits trafiquants de trahisons, de dealers minables de plats de lentilles, qui sont assis dans les fauteuils du Parlement et des ministères, si elle ne fait pas plaisir à voir, est à coup sûr un indice infaillible, une espère de brevet de rectitude. Pour susciter autant de rage méprisante, d’insultes et de crachats, il faut que monsieur le ministre de la République, Victorin Lurel, soit un type bien.

Jugez de l’horreur de sa situation, lui, un homme si discret, qui n’a fait que dire ce que tout employé, ouvrier, paysan, ménagère aurait dit sans penser à mal : "Toute chose égale par ailleurs, Chávez, c'est de Gaulle plus Léon Blum. De Gaulle parce qu'il a changé fondamentalement les institutions et puis Léon Blum, c'est-à-dire le Front populaire, parce qu'il lutte contre les injustices." Et tous de se scandaliser de ces propos frappés du coin du bon sens.

Nous ne rappellerons pas les réformes sociales du Comandante, qui a pour une part extraordinairement importante, durant ses dix ans de mandat, éradiqué la misère de son pays, et élevé le niveau de scolarisation des jeunes Vénézuéliens. Son programme social est un modèle du genre, outre l’extension de la démocratie à la base du peuple, dans les communes, les associations et les comités de quartiers. Au lieu d’imiter les prétromonarchies du Golfe, qui utilisent la manne des hydrocarbures pour armer des terroristes, investir dans le luxe, les clubs sportifs, les chevaux de course ou les putes, Chavez a préféré l’utiliser pour le bien d’un peuple qui était l’un des plus déshérités du continent latino-américain, avant son arrivée au pouvoir. C’est probablement là un péché pour les néolibéraux, les adulateurs du fric-roi, et les amis du Qatar.

Président bolivarien, Hugo Chavez fait irrésistiblement penser, pour un Français, au général De Gaulle, n’en déplaise à ceux qui, justement, trahissent le héros de la France libre et indépendante tous les jours que Dieu leur fait la grâce de leur octroyer. Oui, Chàvez a redonné à sa nation, et aux Latino-Américains, si humiliés, bafoués par le colonialisme espagnol ou portugais, puis par le néocolonialisme yankee, le sens de la dignité, de l’honneur, et surtout de la grandeur. Voilà une valeur que ces gens ne semblent pas connaître, en effet, eux qui ruinent leur peuple en poursuivant une politique mondialiste bête et suicidaire, qui capitulent devant les marchés comme les troupes françaises s’étaient laissé enfoncer en 40, qui livrent le pays, ses institutions, ses organes d’information, son Ecole, à la puissance immorale de l’argent et aux ennemis de la France et de l’Europe.

Chavez a fondé toute son existence à défendre le Venezuela : il a risqué sa vie, a manqué d’être fusillé lors du putsch de 2002 organisé par les amis de l’Amérique aidés par la CIA, il s’est présenté loyalement aux suffrages de ses concitoyens, qui l’ont plébiscité, il a respecté la liberté d’expression, tandis que les admirateurs des gringos possédaient une puissance propagandiste inégalée, monopolisant télés et radios. Chavez, c’est de Gaulle, et le général était très populaire dans cette partie du monde. Au moment où les responsables européens, de droite comme de gauche, rivalisent d’émulation pour se présenter comme les caniches les plus dociles de l’Oncle Sam, les citoyens de l’Amérique latine reprennent un flambeau qui a été abandonné ici : celui de la liberté. Honte à nous, qui supportons ces inepties, ces outrages à la décence !

La hargne qui poursuit Hugo Chavez, comme dorénavant Victorin Lurel, qui serait un homme mort s’il n’avait le soutien des Français de sa petite patrie guadeloupéenne, laquelle se souvient de l’humanité, de la tendresse du Comandante dans des circonstances tragiques, lors du crash de l’avion de la West Carribbean Airways, dans la zone montagneuse de la Sierra de Perija, et qui fit 153 morts, fait penser à celle que les nains politiciens déversaient sur un de Gaulle qui avait le tort de proclamer la grandeur éternelle de la France. C’est le même ton, le même mépris des atlantistes bilieux, qui supportaient difficilement la popularité du Général, et n’ont cessé depuis sa mort de le dénigrer. Le parallèle n’est pas sans concerner également la position des deux grands hommes vis-à-vis de la politique conquérante d’Israël, ce qui, probablement, explique de la part de gens complètement inféodés au sionisme, la détestation dont ils font l’objet.

Cet incident aura eu le mérite de jeter une clarté cruelle sur la misère morale et politique de notre « élite », de cette oligarchie dont la nature évoque, pour tout vrai résistant, celle des collaborateurs. Au font, les reproches faits à Chavez sont exactement semblables que ceux faits par les pétainistes … et les anglo-saxons !
Claude Bourrinet http://www.voxnr.com

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