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Une expérience américaine

Monsieur Soral,
Je rentre des USA où j’ai passé 10 jours pour un séminaire à l’université du Michigan.
Quelques impressions américaines que je me permets de vous transmettre car il s’agit de mon premier voyage aux USA à l’âge de 40 ans (avec 25 ans de lecture qui me permettent d’avoir un certain recul).
Je décollais de la République tchèque avec mon unique passeport français, car je suis français de souche mais vivant à Prague.
À l’aller, interrogatoire serré qui dure 15 mn par un International Security Officer issu de la diversité à Londres... mi-asiat’, mi-je-ne-sais-pas-quoi. La même chose en arrivant au Michigan – mais cette fois-ci l’officier est d’origine mexicaine –, avec un recoupement de mes déclarations faites à Londres sept heures avant… En prime de bienvenue, le cadenas de ma valise qui a disparu en arrivant ! Bizarre… Je vérifie le contenu de ma valise, rien ne manque, et rien n’a été ajouté...
Au moins une trentaine de questions, jusqu’à : « Avez vous fait votre service militaire ? » « Qu’est ce que vous venez faire au Michigan ? » « Avez-vous des parents tchèques ? » « Vous voyagez beaucoup... »
Sur place, je découvre un peuple obsédé par la consommation de produits et de services (deux paires achetées une offerte, 50 % de discount sur votre troisième achat, gagnez une voiture pour un achat de plus de 500 dollars, etc.) Les avocats et les chirurgiens qui font de la pub à la TV et sur des immenses panneaux dans la rue. Oui, le droit et la santé sont des produits comme les autres ici.
Des classements (ranking) de partout et sur tout : le meilleur prof de l’année, le meilleur chirurgien esthétique de la ville, le meilleur burger de l’État, etc. Un peuple de malades… Où suis-je tombé ? Suis-je en Meilleurland ?
Mes profs sont des gens assez sérieux, a priori (tous des docteurs avec des CV de dix pages qui ont tous collaboré avec des multinationales et fait du training à Washington), mais tout est du marketing ici. Le prof ne donne pas un cours, c’est la star d’un show TV devant des élèves-spectateurs avec la petite blague qui va bien, et la tape sur l’épaule en fin de cours.
Bizarre, mais le public est conquis. Quant à savoir ce que vaut un PHD (doctorat aux USA), j’ai quand même un peu des doutes. J’ai posé une question à un prof d’économie sur la FED et le renouvellement de son contrat avec l’État US, le type m’a simplement répondu : « Je ne sais pas... » Carton rouge, expulsion du terrain.
Le jour suivant, visite de l’entreprise informatique X dans la banlieue de Lansing. Une ville dans la ville. Une salle de commandement qui est certainement plus grande que celle des Affaires étrangères au Quai d’Orsay ! Au moins 150 opérateurs derrière des desks, un seul black…
Les chauffeurs sont filmés, les camions géolocalisés, tout est enregistré… Le chef du poste de commandement nous glisse dans la discussion qu’ X a des clients prestigieux et travaille aussi pour le gouvernement fédéral (j’ai compris)… et que « l’équilibre travail-vie privée ce n’est pas important quand on est passionné par son travail »...C’était la brainwashing session made in USA [1].
À l’étage au dessous, les employés travaillent dans des cubes de 1,5 mètre carré sans fenêtre et allumés au néon. Un des DRH nous parle de la devise de X : « Have a fun… » Un compatriote présent lui fait comprendre qu’il nous ressort un discours formaté, pour ne pas lui dire qu’il nous prend carrément pour des cons. Le type pour se défendre nous répond : « Mais moi aussi je travaille dans un cube »… (Appareils photos et téléphones portables interdits pendant la visite de X avec passeport exigé à l’entrée et signature la veille d’un contrat de confidentialité). Pas de syndicats bien sur… « Tout le monde est content », selon le DRH.
Le lendemain, visite d’une autre entreprise start-up, Y, avec des jeunes qui se baladent en trottinette dans les couloirs… quand ils ne bouffent pas des pizzas en buvant du Coca, avachis sur leurs bureaux. Entretien avec un executive de la boite. Le Monsieur nous dit : « On prend soin de la santé de nos employés ici. On fait un contrôle complet tous les 6 mois (tension, poids etc.) et on incite les gens à faire du sport. Si l’employé ne respecte pas les consignes médicales il est sanctionné… » Bienvenu aux USA, la plus grande démocratie du monde. Au fait première parole de notre correspondante en arrivant « “Michigan is a non smoking state. [2]” Si vous ne respectez pas la Loi, c’est une amende de 500 $ pour quiconque fumera dans les chambres ou dans un lieu privé ouvert au public. » Avis aux fumeurs dont je ne fais pas partie…
Autre chose : ici les femmes sont à l’honneur partout… L’influence du féminisme est complètement folle (voir photo ci-dessous) :
Autre influence : celle de la franc-maçonnerie, qui s’affiche ici sans complexe.
Dans la rue, les boutiques et dans les aéroports, on voit clairement que les Noirs font tous les sales boulots, quand ils ne sont pas drogués divaguant dans la rue comme je l’ai vu le soir dans les rues de Lansing.
Des drapeaux et des statues de partout, des gens habillés n’importe comment (j’ai vu la combinaison ballerines et chaussettes de laine), avec, je trouve, une race qui n’est pas belle (je n’ai pas croisé une femme mignonne en dix jours !).
Escale au retour à JFK Airport à New York. Tout le monde a son iPhone collé à l’oreille avec une tablette Apple sur les genoux, y compris en famille et en mangeant. Toute la masse est en train de bouffer ou de boire quelque chose !
Jack Lang serait à son aise ici. Que des métisses, on trouve difficilement du WASP, on voit plutôt des citoyens du Commonwealth… et de l’asiat’ chaque mètre carré. Un couple gay caucaso-black fait son shopping dans une boutique de luxe. Tout le monde s’en fout et ça n’a pas l’air de choquer grand monde, sauf moi.
Sur le vol New York-Heathrow, je me retrouve nez à nez avec un rabbin loubavitch au beau milieu de la nuit qui priait en psalmodiant en face de la porte de sortie dans l’avion… Ils sont partout… Même ici à 11 000 mètres d’altitude ! Il faut dire que New York, c’est chez eux.
Au retour à Prague, je découvre mon cadenas pulvérisé en prenant mon bagage (merci la démocratie américaine again).
Bref, je trouve après ce voyage très instructif, et encore plus débiles, les Français qui bavent sur modèle américain (comme Sarkozy), qui ressemble en fait à un Big Brother d’État « accepté » par tous.
Ils veulent nous imposer ce même modèle en France. Non, je ne veux pas de ce modèle en Gaule. Seul coté positif, les gens sont décomplexés, entreprenants, innovants toujours prêts à vous aider. Prenons uniquement ces quatre choses de ce pays car il n’y a rien d’autre à imiter.
En conclusion, les USA c’est du marketing institutionnalisé avec pour cible le citoyen-consommateur, un pays d’hypocrites inspiré par le protestantisme, où tout est condamné mais tout autorisé dans la discrétion… That’s all.
Cordialement,
Charles Martel http://www.voxnr.com/

source : http://www.egaliteetreconciliation.fr/Courrier-des-lecteurs-16957.html

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