Être apparemment prophétique, ce n’est jamais de tout repos. Mais lorsqu’il ne s’agit pas d’un don surnaturel, bien au contraire, de conclusions tirées d’une grande expérience pratique, visuelle assortie du résultat d’analyses exhaustives des situations vécues, il est alors attristant de voir se vérifier le vieil axiome : « Nul n’est prophète en son pays ».
Surtout lorsque l’on voit des « leaders » que l’on espérait lucides, négliger allègrement les avis des membres de leur parti, et oublier cette vérité incontestable, qui pourtant rappelle que, toujours, dans tous les cas, en toutes circonstances, « Entre deux maux, il faut choisir le moindre », car sinon c’est effectivement la pire des deux possibilités qui ne tarde pas à s’affirmer.
Et ce, surtout en politique, car l’on devrait savoir que les partisans de la pire politique se persuadent qu’ils ont raison, et que par conséquent tous les moyens leur sont justes pour garder le pouvoir qu’ils ont pris ou usurpé à grands élans de promesses fallacieuses.¢
Contrairement au proverbe français « Gouverner c’est prévoir », les Anglais, toujours très pragmatiques, disent : « To foresee is to rule », c’est-à-dire : « Prévoir c’est gouverner ». La différence est de taille; elle est même fondamentale, car si certains pensent que l’on peut gouverner et ensuite prévoir, ceux-là vont droit à la catastrophe : il est vrai que pour ces individus qui ne voient la vie qu’en rose, un leitmotiv historique semble leur servir de programme : « Après moi, le déluge !!! ». Au contraire, prévoir avant toute action est le mode le plus sûr de réussir : demandez-le donc à tout bon joueur d’échecs !!! Toutefois, si l’on veut éviter tout déluge, et gouverner pour l’éviter, il est nécessaire de prévoir les conséquences le plus précisément possible les conséquences de tout ce que l’on promet, de ce que l’on fait et qui provoque consciemment ou non, puis vous embringue dans les résultats d’un slogan exagérément gonflé ou tout simplement utopique.
Si ; comme je l’ai déjà crié ici même, tout gouvernement « de gauche », se sentant porteur d’une idéologie par principe triomphante et tabulaire (n’oubliez jamais l’idée bien française devenue internationale : « faire table rase ») est prêt par principe à toutes les manœuvres pour se perpétuer : comme l’URSS en 79 ans... la Corée ad aeternam...) En admettant que le socialisme soit une panacée universelle, ce qui reste à démontrer si possible...
Il ne m’appartient pas – et je n’en ai nulle envie – de juger ici du bien-fondé de poursuites contre un ancien Président de la République, et pas non plus des délais de ces affaires (Karachi, une vingtaine d’années, non ?), ni de celles qui touchèrent un précédent ancien Président (quoique l’on pourrait s’étonner de la défaillance sécuritaire qui fut le lot d’un autre Président, qui avait nommé ministre des transports (poste qui englobe les transports stratégiques) un homme qui était un espion soviétique !)... Et tout cela, sans peser à l’effet de telles décisions sur la réputation internationale de notre pays...
N’oublions pas non plus l’effet que provoque, après les destructions sociétales contre les lois naturelles (mariage artificiel), la suppression des peines minimales aux récidivistes, la fantastique « amnistie préalable » décidée en faveur des grévistes casseurs, le fait d’accorder la même importance à des sujets financiers qu’à des délits graves...
Cependant, on peut en être certains sans être pessimistes (du reste, comme me le disait un ami baroudeur qualifié, « seuls les paranos survivent » !!!) : s’attendre à ce que les socialistes renoncent au pouvoir en acceptant comme promis les référendums et leurs résultats (ils en ont déjà refusé un, des plus importants) est, en fait un aveuglement coupable. C’est pour cette raison que, « Moi, leader... » je n’aurais jamais appelé à voter blanc ; car entre Nicolas et François, la différence est de taille : avec plus de 48% des voix, Nicolas s’est retiré ; tandis qu’avec un déclinant 35%, François voulait modifier la Constitution pour pouvoir faire ami-ami avec n’importe quels étrangers et en faire des électeurs contrôlant nos vies...¢
Je compléterai ces remarques en citant un extrait d’un livre écrit par un homme qui lui aussi sait parfaitement de quoi il parle ; un écrivain, le Tchèque Milan Kundera, bien placé pour décrire les avatars d’un socialisme dévoyé : « ...La Constitution, il est vrai, garantit la liberté de parole, mais les lois punissent tout ce qui peut être qualifié d’atteinte à la sécurité de l’État. On ne sait jamais quand l’État va se mettre à crier que cette parole-ci ou cette parole-là attente à sa sécurité. » (Le livre du rire et de l’oubli, Milan Kundera, Editions Gallimard, collection Folio)