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Montebourg : “L’État pourrait vendre ses parts dans des entreprises semi-publiques”

Le gouvernement français envisage de céder certaines de ses participations dans des entreprises en partie contrôlées par l’État, afin de réduire la dette du pays sur fond d’aggravation de la crise dans la deuxième économie de la zone euro, ont déclaré des responsables gouvernementaux.

Le gouvernement, qui a déjà indiqué que l’objectif de déficit ne serait pas atteint cette année, étudie comment il pourrait vendre certaines participations sans renoncer à l’influence qu’il peut exercer sur les entreprises concernées, ont expliqué ces personnes.

Dans le cadre de la restructuration budgétaire, la modernisation de notre politique publique, nous réfléchissons à l’évolution de nos participations, bien sûr“, a déclaré le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, dans un entretien accordé à Dow Jones Newswires et au Wall Street Journal.

Nous n’excluons pas ce type de décisions mais nous ne souhaitons pas perdre nos moyens d’action sur les entreprises“, a-t-il ajouté. L’État français détient des participations directes et indirectes dans de nombreuses entreprises, dont EDF, Areva, France Télécom, Air France-KLM et Renault.

Arnaud Montebourg n’a pas souhaité identifier les entreprises dont une partie du capital pourrait être mise en vente, mais un autre responsable du gouvernement a déclaré qu’une cession partielle de la participation de 85% de l’État dans EDF serait “un choix évident“.

L’action EDF a gagné 12% depuis le début de l’année et la France peut réduire sa participation à 70% selon la loi en vigueur. Le fait de ramener sa participation dans EDF à 70% rapporterait 4,3 milliards d’euros à l’État au cours actuel de l’électricien. Une porte-parole d’EDF a refusé de s’exprimer.

Une nouvelle étape pour réduire la dette

Après les hausses d’impôts et les coupes budgétaires, la vente de telles participations constituerait une nouvelle étape pour le gouvernement dans sa lutte contre l’augmentation de la dette publique. Le président de la République, François Hollande, et son gouvernement se sont engagés à équilibrer les finances publiques d’ici à 2017.

La dette de la France a crû de 6,7% en 2012, à 1.830 milliards d’euros, ce qui représente plus de 90% du produit intérieur brut (PIB). Le coût annuel du service de la dette s’inscrit à 48,8 milliards d’euros.

Depuis le début des années 1990, les gouvernements qui se sont succédés ont lancé d’importantes privatisations, mais l’État a gardé le contrôle de ses “actifs stratégiques“, dont EDF, tout en détenant des participations minoritaires dans de nombreuses entreprises aux activités variées.

La vente d’une partie des participations de l’État est une méthode qui a déjà été utilisée par le précédent gouvernement, qui a cédé 3% d’EDF à la fin 2007 pour financer un fonds destiné aux universités.

Cependant, avec la crise financière puis la crise économique, la valeur des participations de l’État a plongé, l’incitant à conserver ses actifs en attendant des jours meilleurs.

Le gouvernement n’est pas libre de disposer des produits de cessions comme il l’entend. En vertu des règles européennes, les produits de telles cessions ne peuvent être directement utilisés pour réduire le déficit public, mais peuvent servir à rembourser une partie de la dette ou à financer des fonds spéciaux.

The Wall Street Journal via Les Échos

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