Langue française à la poubelle
Un paradoxe que je ne m’explique pas : l’État français veut attirer des étudiants étrangers, mais en vue de les enseigner en anglais… Qu’est-ce que de tels étudiants auraient à faire en France s’ils devaient y être enseignés en une autre langue que celle de notre pays ?
Les contribuables pourraient-ils voir d’un bon œil que leur argent – car enfin cet État ne dépense que l’argent qu’il reçoit des citoyens ! – serve à ruiner la culture dont ils sont les créateurs ? Et première au-devant de cette culture, leur langue abaissée au point d’être retirée des universités dont ils assument les frais ?
La langue française n’a jamais été aussi en danger que sous la présidence de Monsieur Hollande : toujours le syndrome d’une obsession dont on cache honteusement la cause : rien d’autre que l’obséquieuse adoration d’une langue impériale dont l’épicentre est à Wall Street.
Il faut en finir avec la soi-disant impossibilité de trouver du travail – la « job » comme disent les états-uniens et aussi les affichettes que multiplie dans les rames du métro parisien une école d’enseignement de cette « langue-pour-tous » qu’on veut nous imposer pour mieux servir les intérêts de multinationales qui sont, en vérité, des « sans nationalité », à moins qu’elle ne se soient toutes, secrètement, vouées au seul Wall Street avec la bénédiction de nos propres gouvernants…
Il suffit de savoir que le projet de loi soutenu par Madame Fioraso permettrait à nos universités d’enseigner la culture française en ses aspects politiques, sociétaux, juridiques et économiques en la langue qui nie la nôtre, et qu’elle subvertit depuis la fin de la dernière guerre mondiale : voir le Plan Marshal qui ne fut accordé qu’au prix de l’exclusivité des produits des industries culturelles états-uniennes [1], sans contrepartie de la part de la France. Depuis, notre jeunesse a été élevée dans l’idolâtrie de cette culture sans liens avec nos racines et notre histoire [2], excepté La Fayette et la victoire de la marine française à Chesapeak, qui fut déterminante pour l’accession à l’indépendance des Yanquis [3]. Je ne dédaigne certes pas Champlain, mais la France l’ayant elle-même oublié, ce rappel ne servirait à rien… même si ses aventures auraient pu donner l’occasion de beaux films à notre « industrie » du cinéma… [...]
Dominique Daguet - La suite sur France Catholique