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Pékin, par le fer et par le sang ! (archive 1989)

Comme il fallait s'y attendre, c'est par la terreur que les dirigeants communistes rétablissent l'ordre marxiste dans la capitale chinoise.
Une fois de plus, l'« armée du peuple » tire sur le « peuple » !
Cela semble étonner les « spécialistes » qui, depuis deux semaines, expliquent aux Français que les étudiants n'ont rien contre le régime communiste...
Alors, que faisaient-ils dans la rue ? Car ces jeunes n'ont jamais connu rien d'autre que ce régime et toute leur éducation s'est faite dans les écoles aux mains des marxistes. Seulement, depuis longtemps déjà, au pays de Mao, même la propagande officielle n'arrivait pas à cacher la vérité. Le régime était gangrené, pourri, vérolé. Une certaine libéralisation économique avait vu le jour, mais rien n'avait été prévu à l'échelle d'un pays de plus d'un milliard d'habitants, pour passer réellement du marxisme au libéralisme. Ce n'est pas le Pouvoir qui a décidé l'abandon progressif des communes populaires... cela s'est fait dans la foulée d'une idée simple « souhaitée » par certains dirigeants.
N'importe quel reporter sérieux savait que le peuple chinois briserait ses chaînes si les dirigeants mollissaient, ne serait-ce qu'un peu !
Les menteurs
Car, n'en déplaise aux « spécialistes », c'est par la Terreur que le communisme s'est installé en Chine en 1949, soixante millions de morts... et ce n'est que par la Terreur et un encadrement de tous les instants qu'il s'est maintenu.
Faut-il donc répéter cent fois la même chose pour que les Français comprennent ? La Chine sous Mao a connu une dizaine de campagnes de remise au pas, toutes avaient des noms poétiques... toutes firent régner plus ou moins longtemps l'horreur et l'arbitraire. La révolution culturelle fit onze à douze millions de morts et le traitement dont furent victimes à l'époque les intellectuels et certains anciens bourgeois ruinés fut ignoble. Alors pourquoi, une fois encore, les mêmes, M. Peyrefitte en tête, tentent-ils de minimiser la vérité ?
M. Peyrefitte a « écrit » un livre dont un bon tiers était des pages et des pages de propagande puisée directement dans les brochures maoïstes. Ce « spécialiste » prétendait que la Chine s'éveillerait et que le monde tremblerait... mais il n'a jamais ni dit, ni écrit que la Chine ne s'éveillerait qu'en chassant le communisme. Pour lui, Mao était un grand homme... alors que c'était un assassin ! Il est vrai que M. Giscard d'Estaing, alors président de la République, déclara à la mort du « grand timonier »... « Un des phares de l'humanité vient de s'éteindre »...
Cette fois encore, il était plus facile de mentir, comme l'a fait pendant quarante ans M. Pic, journaliste communiste, longtemps seul autorisé à parcourir la Chine avec une équipe de télévision. Il était de bon ton de dire que le peuple chinois vivait dans le bonheur parfait, en ignorant sciemment que quarante années de marxisme n'avaient apporté que la planification de la pénurie et que même si, au début, certaines tares de la vieille Chine avaient disparu, c'était au prix de la confiscation de la liberté.
Un peuple de plus d'un milliard d'hommes et de femmes avait été mis au pas par l'armée populaire qui a toujours obéi, quels que soient les ordres reçus, car elle était, elle l'est encore aujourd'hui, aux mains de «vétérans» qui ont su, l'enthousiasme politique doctrinaire étant mort, profiter au maximum de tous les avantages que peut donner le Pouvoir dans un pays sous le carcan.
Le comble du tragi-comique aura été donné par M. Marchais clamant l'indignation des communistes français... alors que ces messieurs ont salué comme une grande victoire du marxisme en marche vers le socialisme... les « libérations » de Phnom-Penh et de Saïgon...
Alors que la nuit communiste va retomber sur la Chine millénaire, que peut-être l'« ordre rouge » régnera à nouveau sur l'Empire du Milieu, il faut saluer le courage de la jeunesse et du peuple de Chine dressés les mains nues face aux blindés. Je souhaite de tout cœur que ce sursaut ait une suite et que la Chine s'éveille en écrasant demain le communisme !
✍ Roger Holeindre (prix Asie 1980) National Hebdo du 8 au 14 juin 1989

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