À l’approche de la grande manif pour tous du 26 mai, notre très zélé ministre de l’intérieur, qui a de la suite dans les idées, s’apprête à frapper un grand coup contre ceux qui troublent à ses yeux, l’ordre public (voir notre communiqué). C’est-à-dire ses opposants. Je ne parle pas de la droite parlementaire avec laquelle par le jeu de l’alternance, les socialistes partagent le gâteau.
Non, il s’agit des Français que personne n’écoute et qui sont de plus en plus nombreux à se mobiliser. Frigide Barjot elle-même n’en croit pas ses yeux :
Il existe une France insoupçonnée, qui ne fréquente ni le Fouquet’s , ni la rue de Solferino et qui ne croit plus aux promesses du « demain on rase gratis ».
Cette France a décidé de dire non à une loi portée par quelques individus branchés, rencontrés dans les cocktails de Matignon ou de l’Elysée et dûment sponsorisés par ceux là même qui financèrent la campagne du chef de l’État.
Alors que fait un gouvernement brutal et autoritaire devant une opposition qui grandit, s’étend et dépasse les clivages habituels ?
Il cogne.
Les gens du Printemps Français dérangent, car non seulement ils ne veulent rien lâcher concernant la loi Taubira, mais il semble qu’ils tirent un enseignement fort intéressant, et sur lequel il faudra revenir après le 26, à propos de la légitimité d’un gouvernement, voire d’un régime, qui n’a d’autre option que le gourdin comme mode d’administration du pays. Le ministre de la « violence » voudrait s’en prendre à une montée fantasmée de l’ extrême droite, ce qui servira une fois de plus de justification absolue aux coups de matraques et jets de gaz , gardes à vues abusives, poursuites pénales et autres mises en scènes médiatiques et dramatiques au sein de la Manif pour tous.
Ce qui est attristant c’est que le premier flic de France cognera avec la bénédiction hallucinée de la porte parole officielle de LMPT, laquelle nonobstant son patronyme amusant, s’est vraiment prise au sérieux et a perdu son humour décalé qui la rendait si sympathique auparavant et qui devient si ridiculement étrangère au mouvement aujourd’hui.
Olivier Perceval, Secrétaire Général de l’Action française