Des homosexuels ne veulent plus se sentir en marge de la société. Ils veulent se sentir comme tout le monde. Alors, ils réclament les mêmes droits que n’importe quel couple : le droit de se marier, le droit d’avoir des enfants, le droit de fonder une famille.
Le principe naturel de procréation se fonde sur l’union d’un homme et d’une femme. Mais les avancées médicales et scientifiques permettent de s’en affranchir. Les valeurs de la société sont en mutation pour aller de pair avec cette course au progrès : la ligne de départ a été franchie avec la PMA (Procréation médicalement assistée). Demain, sans aucun doute, sous couvert du principe de précaution, il sera question de manipulations génétiques et pour poursuivre sur la voie de la libération des femmes, il leur sera proposé un développement en couveuse de leurs embryons.
A l’heure de ce tournant, peut être le plus irrémédiable pour l’avenir de l’humanité (ce qui nous attend est sans doute pire que la projection du film Bienvenue à Gattaca), deux visions s’affrontent avec ferveur :
La première s’appuie sur un courant libertaire. L’Homme doit s’affranchir coûte que coûte de sa condition naturelle. Et il n’est plus question non plus de se laisser limiter par des carcans religieux, moraux ou vertueux. Un couple homosexuel est en droit, s’il le désire, d’avoir un enfant. « Moi aussi, j’y ai droit » : cette revendication égalitaire signifie en réalité « je veux l’enfant dont j’ai toujours rêvé ». A ceux qui se trouvent déjà dans la situation d’avoir des parents homosexuels, on dit : « tu as deux pères » ou « tu as deux mères » ou « tu as deux pères et deux mères ». On leur dit : « pour t’avoir, je suis allée en Belgique où un gentil Monsieur a bien voulu me donner son spermatozoïde. Non, tu ne pourras jamais le connaître. » La légitimé de ce droit repose sur le besoin inconditionnel d’individus de satisfaire l’amour incommensurable qu’ils ont à donner. Un acte d’amour donc. Vraiment ?
N’est-on pas plutôt en train d’envisager l’enfant comme un sujet de satisfaction égoïste ? Pense-t-on une seule seconde à son bien être ? Se soucie-t-on vraiment de sa personne ? Est-ce d’amour qu'il s'agit ou d’enfant objet que l’on s’approprie ?
A l’opposé, des hommes, des femmes, des enfants, des homosexuels aussi qui refusent de laisser croire que tout le monde est d’accord. Un mouvement rapidement catalogué de réac, extrémiste ou catho de base, pour mieux le décrédibiliser. Ces personnes veulent rappeler qu’un enfant n’est pas un droit, qu’un enfant ne nous appartient pas, qu’un enfant ne doit pas naître uniquement d’un désir personnel, qu’un enfant ne se marchande pas sur la table du progrès médical. A la base de cette réaction, une réflexion, une idée de l’humanité, une volonté de réveiller les consciences sur des valeurs fondamentales. Le rappel d’un principe inné qui ne doit pas être bafoué ou galvaudé : oui, c’est certain, un enfant a besoin d’un père et d’une mère. Demandez donc à tous ceux qui en ont été privés s’ils n’en ont pas souffert.