« Soyons réalistes, exigeons l’impossible », braillaient en mai 68 les disciples en peau de lapin du Che, avant de rejoindre les appartements bourgeois de leurs parents. Ayant atteint l’âge de l’incontinence, ils nous lèguent le mariage homo comme le dernier avatar de leurs fantasmes consuméristes.
Mais être réaliste en exigeant l’impossible, n’est-ce pas ce que font, à leur tour, ceux qui, pour lutter contre la dictature du grand n’importe quoi, en appellent à peser sur l’UMP pour la contraindre à revenir sur le mariage gay une fois revenue au pouvoir ? Ceux qui imaginent, avec ce réalisme qui les a toujours caractérisés, que la droite libérale revienne sur une évolution qu’elle a elle-même inaugurée en 1974 ? Qui a alors placé à l’Élysée en toute connaissance de cause celui que le philosophe Pierre Boutang qualifierait bientôt de « menteur », « pourrisseur » et « fossoyeur » ?
Certes, le manque d’imagination ne réclame aucun courage, surtout quand il s’allie avec l’intérêt bien compris. Frigide Barjot a d’ailleurs ouvert la voie et Jean-François Copé, avec cet air qu’on lui connaît de prendre ostensiblement les Français pour des imbéciles, a déjà demandé aux manifestants d’hier de transformer en bulletins de vote leur légitime colère. [...]
François Marcilhac - La suite sur Boulevard Voltaire