Le corps des volontaires en Europe de l’Est ayant attiré l’attention du monde, nous faisons un bref retour, dans la mesure où le sujet a particulièrement intéressé Moscou et ses alliés et que ce concept semble se concrétiser. Dans le même temps, l’initiative de l’ukrainien, le lieutenant-colonel Sergei Razoumovski, de créer un corps de volontaires en Europe de l’Est pour lutter contre les mercenaires islamistes en Syrie, a provoqué la panique parmi les gouvernements Est-européens mis et maintenus en place par les Etats-Unis.Lles réservistes, transformés en parias de la société dans leurs pays avec la ‘’démocratisation’’ à l’américaine, par un processus d’inversion de la hiérarchie des valeurs, ont maintenant la possibilité de prendre leur revanche, à leur manière, sur ceux qui ont détruit leurs vies et leurs carrières.
Au-delà des allusions religieuses,les malheureux choisis par le colonel Razoumovski, les réservistes de l’Europe orientale ne sont ni des fanatiques orthodoxes, ni haineux envers l’islam. En revanche, ils détestent ceux qui ont vendu leur âme, leur foi et leurs pairs pour de l’argent. Pour eux, les forces du mal sont les mêmes pour toutes les religions du monde. Et en territoire de la Syrie, comme en Europe de l’Est, ces forces proviennent de la même source: les Etats-Unis et ses satellites occidentaux.
Si Bachar al-Assad donne son accord pour leur intervention dans la défense de la Syrie et les laisse utiliser les armes modernes fournies par la Russie, en une semaine, le pays serait nettoyé de ses mercenaires islamistes. Ceci pourrait sembler exagéré, mais, dans ce cas précis, ça ne l’est pas du tout. Bien que quantitativement, le rapport de force soit de 6/1 en faveur des mercenaires islamistes (100.000 moudjahidin contre 15-18000 réservistes est-européens), qualitativement, il est de 12/1 pour les réservistes de l’Europe de l’Est. Les moudjahidin recrutés pour servir les Américains en Syrie, sont quasi-analphabètes, n’ont aucune idée de la tactique et de la stratégie, et ont seulement appris à mener une guerre psychologique dont le sujet est la population syrienne. Leur seule capacité se réduit à la manipulation approximative de l’AK-47, du lance-grenades portatifs AG-7 et des explosifs artisanaux, devant lesquels les civils Syriens sont privés de tout moyen de défense.
L’autre facette de cette brigade de réservistes, c’est qu’elle réunit la crème des professionnels de tous horizons venant des forces armées de l’Europe de l’Est (armée de l’air, forces d’opérations spéciales, marine, infanterie de marines et armée de terre). Ils sont experts dans la conception et la mise en œuvre de la stratégie militaire, puisqu’ils sont diplômés des lycées militaires, des écoles d’officiers, ou de sous-officiers dans la catégorie des forces armées à laquelle ils appartiennent (la formation dure de 3 à 5 ans). Et 20% d’entre eux ont suivi une académie de commandement et d’état-major (de 2-3 ans) formant au commandement à l’échelon opérationnel et stratégique. En outre, les réservistes est-européens se sont qualifiés grâce à des cours sur les équipements de combat complexes de dernière génération, avec au moins une décennie d’expérience dans son fonctionnement et ont participé à d’innombrables exercices dans des conditions proches de celles du combat.
Les réservistes est-européens, du point de vue doctrinaire, sont nettement supérieurs aux moudjahidine. Les mercenaires islamistes n’ont aucun respect pour les personnes, kidnappent des civils dans les pays occupés, pillent et assassinent des innocents. Alors que les réservistes ont été formés sur la base de la doctrine militaire de défense nationale du pays d’origine, où leur principale tâche était de protéger la population civile et les biens. Partout où ils lutteront, ce réflexe fonctionnera et la population civile y sera sensible dès le départ. Outre la supériorité en terme de qualification professionnelle, les réservistes supplantent les mercenaires en matière de motivation et de force morale.
Une confrontation militaire entre les deux forces ne peut avoir lieu qu’après que les réservistes aient assuré une nette supériorité technique et en agissant selon les règles de l’art militaire qu’ils auront eu soin d’imposer dès le premier instant. La situation pourrait être comparable à celle qu’on a vue en Afghanistan entre les talibans et les américains avec ses alliés. On se souvient que l’émir de Dubaï, le milliardaire Rachid Al Maktoum, l’un des principaux bailleurs de fonds de la coalition anti-syrienne a déclaré que les mercenaires islamiques ne se limiteraient pas seulement à la Syrie, que d’autres actions du même type sont déjà prévues dans d’autres pays du Moyen-Orient. Mais une fois les chiens de guerre est-européens lâchés, ces derniers ne vont pas en rester là. Ils poursuivront les mercenaires payés par les Américains et leurs riches serviteurs du Golfe, dans tout pays dans lequel la Maison Blanche va avoir un intérêt à les envoyer pour déclencher un nouveau «printemps arabe» comme celui de la Syrie. Pour ceux qui ne connaissent pas encore les possibilités qu’un professionnel peut tirer des armes de pointe actuelles, je recommande le lien ci-dessous:
Qu’est-ce qui motive ces réservistes de l’Europe de l’Est pour combattre les mercenaires Américains en Syrie ? Au cours des 23 dernières années, depuis qu’ils ont remporté la guerre froide, les Américains avec leurs satellites européens de l’ouest (qui détestent tous ceux qui essaient d’être indépendants mais qu’ils ne pouvaient pas détruire), sont allés piller les ressources des anciens états membres du Pacte de Varsovie, des anciennes républiques soviétiques et des états qui formaient la Yougoslavie. La méthode utilisée est celle de la soi-disant privatisation, à travers laquelle 70% des entreprises appartenant à l’Etat ont été transférés, presque gratuitement, à des entreprises aux États-Unis et dans certains pays européens. Par exemple, la Roumanie a perdu en aliénant, presque pour rien, la société d’état Petrom à l’entreprise d’état autrichienne OMV (20 fois moins), pour environ 30-50 milliards d’euros, composée de: 2 raffineries de taille moyenne, une usine d’engrais chimique , 600 stations-service, 15.000 km de conduits de pétrole et de gaz, 145 dépôts de carburant, des milliers de citernes et de wagons-citernes. Par ailleurs, OMV a reçu du gouvernement roumain les champs de pétrole de Petrom en Roumanie, au Kazakhstan, en Iran et en Inde, avec des réserves estimées à 2 milliards de barils.
Après les privatisations, de grandes entreprises publiques dans l’industrie lourde, l’industrie textile, l’industrie alimentaire, les transports et l’agriculture, les installations de production ont été démantelées, vendues sous forme de ferraille, expédiées à l’Ouest et réaménagées pour le bénéfice des nouveaux propriétaires. Tout étudiant en économie apprend qu’en abolissant l’industrie de la transformation de ses propres ressources naturelles, l’économie des anciens pays communistes n’a pas pu se développer et a fini par disparaître. Après les privatisations, les ressources naturelles se retrouvèrent donc automatiquement comme propriété des entreprises occidentales. Suite à cette vaste escroquerie, la majeure partie de la main-d’œuvre qualifiée en provenance d’Europe de l’Est, composée de centaines de milliers de spécialistes de haut niveau dans chaque pays, âgés entre 35 et 50 ans, fut envoyée au chômage de longue durée.
Quiconque a suivi la guerre civile qui se déroule pour la «démocratisation» de la Syrie, a noté qu’après la conquête des centres peuplés ayant une forte zone industrialisée, la principale préoccupation des mercenaires étrangers était de démanteler les installations, de dévaliser des banques, des magasins d’alimentation et de matières premières, pour tout transporter en Turquie pour le vendre. Signe que leurs patrons, qui les ont envoyés se battre en Syrie, leur ont déjà montré comment traiter les biens et propriétés du peuple syrien, tout comme ils avaient procédé avec les malheureux peuples de l’ Europe de l’Est.
Avec cela comme principe directeur, les Etats-Unis ont travaillé au démantèlement des armées de l’Europe de l’Est, par la réduction de la structure défensive à 25% de ce qu’elle était dans les années 90. Etaient touchées en particulier les unités équipées de la technologie la plus moderne de l’époque (destinées à la défense des pays contre les agressions extérieures). Sans outil de travail, des professionnels des armées de l’Europe de l’Est, soit près de 100.000 officiers et sous-officiers, se retrouvent chômeurs.
Ceci est arrivé dans les Etats d’Europe de l’Est, sous la direction des services de renseignement nationaux (subordonnés aux Etats-Unis depuis la tombée du rideau de fer), de la justice et de la police. L’objectif est d’appauvrir la population locale et de maintenir son moral au plus bas, la garder soumise et incapable de réagir aux abus américains. C’est comme la société décrite par Orwell : les gens sont un troupeau de moutons mené par des porcs. Les porcs ont leurs chiens soldats dont la mission est de garder le troupeau sous contrôle. Récemment ont été ajoutés les loups islamistes, création de la guerre mondiale contre le terrorisme, inventée par les américains, visant à toujours garder les moutons effrayés et les convaincre de rester tranquille, de ne jamais quitter le troupeau et d’éliminer toute idée de rébellion contre l’exploitation des porcs.
Par Valentin Vasilescu, pilote d’aviation, ancien commandant adjoint des forces militaires à l’Aéroport Otopeni, diplômé en sciences militaires à l’Académie des études militaires à Bucarest 1992.
Traduction : Avic
Pour ceux qui veulent reprendre ce texte, ce serait sympa de mentionner les noms de l’auteur et du traducteur. C’est toujours encourageant de voir son travail reconnu.