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Des forces de l'ordre désarmées face aux veilleurs

Mercredi soir, les veilleurs se sont rendus devant le ministère de la justice. Les forces de l'ordre ont été dépassées :

 

"[...] Il est une heure du matin. Un policier entreprend de faire une première sommation pour disperser les manifestants, mais son mégaphone l'abandonne. Les veilleurs lui proposent le leur... Un autre mégaphone est apporté. Sommation. La jeune femme qui était en train de parler au micro s'interrompt pour répondre aux policiers : sont-ils vraiment là où est la violence ?

Deuxième sommation "avant usage de la force". Des journalistes commencent à arriver. Médiatiquement, c'est un sacré coup, la nervosité des forces de l'ordre, pendues à leurs radio, le démontre assez. De l'une d'entre elles, on entend distinctement "Ceux qui ne partent pas, on les embarque." Dernière sommation. Axel invite ceux qui le souhaitent à se retirer. Une centaine de personnes se lèvent, et passent derrière le cordon de CRS, sans quitter la place, rejoignant un petit groupe de veilleurs qui n'avait pu arriver avant le verrouillage. Les CRS continuent d'arriver par dizaines, aménagent un corridor jusqu'aux paniers à salade, et refoulent les observateurs. Les Veilleurs demeurant au pied du Ministère, au nombre de 150 environ, annoncent qu'ils resteront jusqu'à deux heures, puis se mettent à lire un texte d'Aragon.

Il est une heure et demi. L'ordre fuse "On va faire un rateau !" Les CRS prennent leurs dispositions, tandis qu'imperturbable, Axel entreprend la lecture d'un texte du philosophe Fabrice Hadjadj, "Pour un Manifeste des Émerveillés". Au loin, les veilleurs refoulés, rejoints par d'autres, entonnent "l'Espérance". Une fille offre une fleur à un policier.

Les CRS ne bougent pas. Les minutes passent, une, puis deux, puis trente. Peu après deux heures, Axel annonce la dispersion dans le calme. Les veilleurs se lèvent, et quittent la place sans être inquiétés, rejoignant les quelques dizaines de personnes tenues à l'écart. Apparemment, aucune interpellation n'a lieu."

Michel Janva  http://www.lesalonbeige.blogs.com/

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