Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

L’échec total de la volonté de puissance de l’Afrique du Sud de l’ANC

Des années 1950 aux années 1980, l'Afrique du Sud blanche avait réussi à devenir la puissance dominante de la partie méridionale du continent, bien au-delà de ses frontières. La Namibie dépendait directement de Pretoria ; la Rhodésie jusqu'à l'abandon de 1979 avait constitué un allié proche, comme les pouvoirs coloniaux portugais jusqu'aux indépendances chaotiques suivies de guerres civiles en 1975 en Angola et au Mozambique. Cette puissance régionale reconnue avait su construire une armée efficace, héritière des unités terrestres, aériennes, navales, formées durant la seconde guerre mondiale sous supervision britannique - hélas contre l'Allemagne idéologiquement plus proche-.
LE DÉTESTABLE SUICIDE DE L'AFRIQUE DU SUD BLANCHE
La rupture progressive avec Londres après 1945, avait donné l'occasion de développer une industrie militaire autonome, très capable, en particulier dans les armes légères, les véhicules rustiques, tel le célèbre Ratel, la production sous licence, souvent copie avec amélioration de matériels européens éprouvés, tel le char Centurion anglais, base de l'Olifant, ou le chasseur léger Mirage III français, base du Cheetah (guépard). L'entraînement, intensif et adapté, avait élevé l'armée sud-africaine à un niveau d'excellence, qui avait permis de contenir voire de vaincre, les troupes gouvernementales angolaises et cubaines, alors surarmées d'un matériel soviétique supérieur, dans les années 1980. Elle a possédé aussi en 1980 la bombe atomique. Significativement, il y a lieu de regretter la renonciation, au nom d'illisibles intérêts supérieurs d'équilibres, le refus volontaire d'emporter des victoires décisives notamment lors des multiples sièges de Cuito Canavale (dont celui célèbre de 1988) ; de même la Rhodésie blanche a nonobstant toutes les déclarations de soutien et les aides significatives antérieures été franchement abandonnée en 1979, prélude sinistre au naufrage de l'Afrique du Sud elle-même a posteriori. 
Enfin, problème à la fois intérieur et extérieur, on regrettera le peu d'efficacité de la propagande favorable à une immigration blanche, alors que le Sud de l'Europe des années 1950 aux années 1970 émigrait encore massivement, tout comme le manque de sérieux relatif de la politique de regroupement des Noirs dans des bantoustans appelés à devenir des républiques noires indépendantes, laissant l'Afrique du Sud à sa composante blanche comme minorité menacée structurellement, avec au maximum 20 % de la population totale, contre moins de 10 % aujourd'hui.
Tous les pouvoirs marxistes de la région, après 1975 de Luanda à Maputo, puis Harare après 1980, ont eux apporté une aide efficace, constante, aux opposants noirs à l'Afrique du Sud, principalement l'ANC - Congrès National Africain -, conjuguant fort bien racisme de fait antiblanc et forte influence des théories marxistes, assumées au moins jusqu'au milieu des années 1990.
Malgré quelques limites nettes, dont sur le plan extérieur une dimension un peu velléitaire qui a fini par se payer très cher, il faut reconnaître la réussite globale du régime de l'Apartheid, la construction effective d'une vraie puissance régionale. Une excellente armée correspondait au développement d'une véritable économie nationale, vivant une intéressante expérience de semi-autarcie, en s'appuyant sur les riches ressources naturelles de l'Afrique du Sud, avec des pistes encore aujourd'hui d'avenir, comme la transformation du charbon en carburants, en remplacement du pétrole, selon le procédé Fischer-Tropsch.
Même si les pressions extérieures, trop mollement combattues, ont été indéniables, jusqu'à d'iniques sanctions économiques, non bénignes contrairement à la légende dans les années 1980, l'effondrement de la domination blanche en Afrique du Sud a correspondu à un effondrement moral intérieur, un suicide volontaire collectif. Nous déplorons philosophiquement le suicide à titre personnel au collectif, privilégiant la lutte jusqu'au dernier souffle. On ne répétera jamais assez la faiblesse intrinsèque de l'idéal démocratique, conduisant mécaniquement à des abandons selon les caprices des foules ; il est impossible de les sauver contre elles-mêmes lorsque leurs humeurs deviennent morbides, autodestructrices. Le Parti national a fini par organiser lui-même la fin de l'Apartheid ; le cœur du débat a été sur la renonciation totale et immédiate dès le milieu des années 1980, avec les ultralibéraux, ou le démantèlement par étapes, avec les libéraux, derrière Frederik de Klerk, qui n'en est pas moins un traître, le soutien populaire même blanc n'excusant rien. Ce dernier, homme-clef à partir du milieu des années 1980, a conclu le processus par sa présidence de l'Afrique du Sud de 1989 à 1994 ; il ne faut pourtant pas idéaliser la présidence précédente de Pieter Botha de 1978 à 1989, clair précurseur, qui avait démantelé de nombreuses lois essentielles de l'Apartheid, comme l'interdiction des mariages racialement mixtes, et mené déjà cette politique extérieure de retraits constants, sinon de capitulations systématiques. Parfois, l'extrême-droite, politique ou militaire, a le devoir de se saisir du pouvoir, ou du moins de tenter de le faire, même si la masse démocratique opine en faveur du suicide collectif - 68 % de oui pour la poursuite de la politique de destruction de l'apartheid en 1992 - ; nos amis d'Afrique du Sud n'ont rien tenté de concret, beaucoup misant à tort sur l'échec de négociations face à la maximaliste ANC, des promesses non-tenues, ou d'illusoires percées électorales avant la catastrophe finale.
LES REVERIES DE L'A.N.C. ET L'ÉCHEC COMPLET DE L'AFRIQUE DU SUD NOIRE
Nelson Mandela avait su construire, dès les années 1960, une image de héros de tous les hommes noirs, sinon tous les "opprimés" de la planète, avec le soutien massif des média occidentaux, champions de la haine du Blanc, et des propagandes des pays communistes. La complaisance a été quand même étonnante : non Mandela n'a nullement désapprouvé la lutte armée, ni même les attentats terroristes frappant des civils ou les infrastructures économiques essentielles du pays. Jim Reeves l'a déjà assez démontré avec constance dans Rivarol et Ecrits de Paris, mais il est bon de le rappeler tant est forte la prégnance de la propagande du Système encensant un prétendu "Gandhi" sud-africain, ignorant délibérément tous ses aveux postérieurs publics au nom du prétendu processus dit de « vérité et réconciliation », chasse asymétrique systématique aux anciens responsables blancs. Il faut lui reconnaître une certaine habileté dans la manipulation de ses partisans ou adversaires, la détermination dans sa volonté de se donner l'apparence d'un martyr, prisonnier volontaire embarrassant pour un régime sud-africain en décomposition délibérée... Il n'a accepté d'être relâché que contre la certitude d'accéder au pouvoir.
La très grande majorité des populations noires vote massivement pour le candidat noir, Mandela, donc président de l'Afrique du Sud de 1994 à 1999. Il symbolise. C'est son action essentielle. Il laisse d'autres gouverner dans son ombre tutélaire, de façon parfaitement détestable, transformant l’État en État-Parti, celui de l'A.N.C, contrôlant la politique comme jamais le Parti National du temps des Blancs. L'effondrement économique, prévisible, n'est que partiel à cause de la forte hausse des cours des matières premières dans la seconde moitié des années 1990 ; à l'exception d'une élite noire ANC kleptomane, le niveau de vie des Noirs stagne, tandis que celui des Blancs s'effondre. La criminalité explose. Toutefois l'Afrique du Sud est constamment louée par le Système, car elle incarne une forme d'utopie mondialiste à son échelle. Bien évidemment, elle ne fonctionne pas plus que le mondialisme à l'échelle globale. À la volonté d'exemplarité a été couplée celle de la responsabilité régionale, la "nouvelle" Afrique du Sud devant assurer une forme de puissance imposant la paix sur une Afrique troublée, au Sud du Sahara, ou du moins de l'équateur. Cette dernière ambition, avec le legs sans heurts de l'excellente armée des Blancs, n'est pas apparue sur le coup absurde.
L'Afrique d'après 1994 a donc pour ambition d'incarner une vitrine africaine des rêves maçonniques du Nouvel Ordre Mondial. Derrière l'icône Mandela, personne la plus décorée au monde, dont un « prix Nobel » en 1993, croulant littéralement sous les milliers de distinctions au point de finir par en refuser systématiquement de nouvelles, devait se construire un modèle de démocratie, de diversité ethnique, de société harmonieuse, avancée en pointe dans lutte "antidiscriminations" jusqu'aux droits explicites pour les minorités sexuelles - avec le mariage et l'adoption pour les couples homosexuels en 2006 -. On a vu l'échec des mythiques progrès économique et social.
Ces droits formels ne correspondent à rien de réel. Les Blancs, en particulier les courageux fermiers demeurés sur leur terre, sont constamment massacrés par des bandits noirs, impunis, tandis que leurs  complices s'emparent des propriétés, transformant un grenier à blé de l'Afrique en agriculture vivrière sinon désert ; une évolution de long terme semblable au Zimbabwe voisin est à craindre. Outre la persécution de fait des Blancs, dont un million aurait quitté le pays - aucune statistique officielle évidemment-, les affrontements ethniques entre Noirs causent des centaines de morts chaque années ; ils sont dissimulés dans les chiffres, énormes et pourtant sous-évalués de l'insécurité générale. Quant aux Noirs étrangers, ils sont souvent violemment chassés, là encore avec des centaines, sinon des milliers de morts. Les Noirs seraient-ils racistes, contre les Blancs, mais aussi entre leurs différentes ethnies ? Le discours sur la prétendue harmonie devient de plus en plus comique tant le décalage avec les réalités s'accroit. Les minorités sexuelles demeurent fort peu appréciés dans les quartiers noirs, là encore avec des centaines de meurtres annuels ; les discours spontanés indigènes continuent à qualifier le vice de Laïos de « maladie des Blancs » ; toute la propagande officielle n'a guère de prise. Évidemment, les « droits des femmes » sont promus ; toutefois ils coexistent difficilement avec les droits coutumiers traditionnels, totalement réhabilités : ainsi le président sud-africain Jacob Zuma (au pouvoir depuis 2009), s'affirme un ferme partisan des traditions bantoues, dont le mariage avec plusieurs femmes, le pratique personnellement. Mandela n'avait eu que de multiples épouses successives, dont les enfants s'opposent d'ailleurs les uns aux autres, tandis que Zuma, polygyne toujours, mais aux multiples divorces, offre des motifs d'amusement aux caricaturistes de son pays, dont il apprécie d'ailleurs peu l'humour - nombreux procès pour offense au chef de l’État-. Il en est résulté des difficultés protocolaires régulières lors des rencontres internationales.
L'échec de la vitrine est total. Durant la Coupe du Monde de 2010, la sélection nationale a effectué une prestation pitoyable selon les experts, à défaut du degré de comique de l'équipe de France, tout aussi mélanoderme. Quant à la grande politique étrangère, concrète, vaut-elle mieux ? Elle souffre déjà du sabotage continue de l'armée sud-africaine, très réduite en volume, hommes, moins de 50 000 militaires, comme matériels, privée des exceptionnelles compétences des officiers blancs systématiquement chassés, avec comme conséquence immédiate la disparition ou presque des éléments prometteurs d'industrie de défense autonome. Evidemment, la bombe atomique a été sacrifiée. Au final, l'armée de Pretoria compte quelques chasseurs légers suédois Grippen qui ne volent plus, comme les 4 frégates et 3 sous-marins qui ne naviguent plus. Les équipements terrestres ont vieilli de vingt ans, sans guère de remplacement - il ne reste qu'une trentaine de vieux chars -, tout comme la restreinte mais essentielle capacité de projection. Quelques hélicoptères d'attaque Rooivalk, une douzaine, excellent type développé à la fin de l'Apartheid, volent encore et forment l'essentiel de la capacité offensive du pays. Elle ne serait plus en mesure d'assurer en dernier recours l'ordre intérieur, quand bien même l'ANC le voudrait. Ancienne première armée d'Afrique, elle est aujourd'hui bien loin de l'Égypte, l'Algérie, le Maroc, même derrière l'Angola et le Nigeria, voire l'Ethiopie et l'Erythrée. Une grande armée n'est plus que la milice de l'ANC.
En conséquence les initiatives diplomatiques de l'Afrique du Sud ne sont absolument plus prises au sérieux. Les multiples médiations au Zimbabwe voisin, ou même dans l'enclavé Swaziland, n'ont débouché sur rien. A fortiori, les accords de paix, multiples, au Burundi, ont échoué, tout comme ceux pour le Congo démocratique, signés solennellement à Sun City en 2003 en Afrique du Sud ; la guerre ravage toujours terriblement l'Est de cet État, avec la guérilla du M23 au Kivu, encore soutenu par le Rwanda. Récemment, en mars 2013, l'Afrique du Sud a été humiliée à Bangui par la coalition Seleka, à la force armée pourtant faible ; les bataillons sud-africain défendant la capitale sud-africaine au nom de l'ONU ont subi une claire défaite. Ils ont depuis été rapatriés en urgence.
Aussi, dans tous les domaines, l'ANC a échoué. Même le prélat noir anglican, icône de la lutte contre l'Apartheid et ancien fervent supporter de l'ANC, Desmond Tutu, vient d'annoncer en termes durs sa très forte déception. Pourtant par les lois de la démocratie, elle se maintiendra vraisemblablement au pouvoir ; aucun opposition cohérente n'est construite. L'affaiblissement possible de l'ANC profiterait d'ailleurs davantage à une extrême-gauche raciste antiblanche noire, partisane de la confiscation des biens des Blancs, voire des riches en général - élite-ANC comprise donc -, d'une forme de socialisme panafricain, plutôt qu'à des centristes mous libéraux qui chantent l'impossible « nation arc-en-ciel ».
Un éventuel effondrement de l’État-ANC, fort possible, surtout en cas d'entrée en un cycle, même court, de baisse des prix des produits primaires, s'il déboucherait dans l'immédiat sur une situation encore pire pour les Blancs, pourrait peut-être enfin permettre la création indispensable du Volkstaat Afrikaner. Cet État légitime, plus ou moins promis en 1994 par Mandela dans le cadre de son Afrique du Sud de la diversité, demeure sans aucune réalisation pour l'instant. Il n'existe que la très symbolique enclave d'Orania, de 2000 habitants. Ce Volkstaat regrouperait les 5 % de Blancs de langue afrikaner, soit 2,5 millions d'habitants potentiels, sauvés de la disparition dans la Tour de Babel ingérable de l'Afrique du Sud de l'ANC. Il prendrait place sur les territoires semi-désertiques quasiment vides d'une partie de l'Ouest de l'Afrique du Sud actuelle. Les Blancs anglophones, moins de 2 millions aujourd'hui, plus urbains, arrivés plus tard, assez facilement cosmopolites, émigrent le plus facilement, particulièrement vers l'Australie, et le flux s'amplifierait.
Scipion de SALM Rivarol du 31 mai 2013

Les commentaires sont fermés.