Le ministre de la culture, Aurélie Filippetti, veut une nouvelle taxe afin d'élargir la redevance audiovisuelle aux nouvelles technologies. Elle a évoqué la piste d'une "déclaration" du contribuable qui indiquerait s'il "consomme du service public de la télévision", quel que soit le support.
Par ailleurs, Mathieu Gallet, président-directeur général de l'Ina et président de la Conférence permanente de l'audiovisuel méditerranéen-Copeam, plaide pour la défense des médias publics, financés par nos impôts mais très peu respectueux de nos opinions, en évoquant -sic- le pluralisme et la démocratie :
"Imagine-t-on les chaînes de France Télévisions cesser soudain d'émettre, au motif de la rigueur budgétaire ? C'est pourtant ce qui s'est passé la semaine dernière en Grèce, pays membre de l'Union européenne et de la zone euro, où le gouvernement a pris la brusque décision de fermer le groupe de radiotélévision publique ERT. Si cette mesure extrême est sans précédent dans l'histoire de nos démocraties modernes, elle apparaît, hélas, symptomatique des dangers qui pèsent aujourd'hui sur les médias publics, dans l'ensemble de l'espace euro-méditerranéen. [...]
Sous la pression de la crise économique, les gouvernants remettent en question ces médias en jouant sur deux types d'arguments : d'un côté, la gestion parfois défaillante de ces groupes publics, qui en font les cibles idéales d'une politique de rationalisation budgétaire ; de l'autre, des audiences en berne (autour de 10 % en Grèce), utilisées pour démontrer le caractère apparemment inutile de ces diffuseurs. Quand on veut tuer son chien, on l'accuse de la rage ; quand on veut fermer une télévision publique, on l'accuse de ne pas être regardée. Sans nier la réalité de ces problèmes ni les efforts nécessaires pour y remédier, les attaques de ce type ne laissent pas d'inquiéter. Elles semblent en effet réduire la question du service public des médias à une simple équation budgétaire, alors qu'il s'agit d'abord et avant tout d'un enjeu civique. Si les télévisions et radios publiques existent, sous des formes diverses, dans la quasi-totalité des démocraties modernes, c'est qu'elles apportent une contribution essentielle au pluralisme sous toutes ses formes, d'ailleurs reconnue tant par le Conseil de l'Europe que par l'Union européenne. [...]"