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Le bordel pour tous

 EDITORIAL Jacques de Guillebon

Je crois me souvenir que l’homme qui préside aujourd’hui aux destinées de la France avait fait vœu lors de son élection de s’appuyer sur la jeunesse du pays pour le réformer. On peut dire qu’il a été exaucé. Mais peut-être pas exactement dans le sens qu’il l’entendait.

Pépère, comme il paraît qu’il faut maintenant l’appeler, a en effet réussi au-delà de toute espérance, et il a lâché dans les rues de France des fauves rugissants qui n’entendent plus s’en laisser conter. Qui aurait parié un kopek il y a un an précisément sur les événements de l’année scolaire écoulée ? Qui aurait prédit qu’une révolte de telle ampleur se développe, et tienne la rue tant de mois, de l’automne jusqu’à cet été ? Et pas n’importe quelle révolte, quelque chose aux motifs si nobles qu’on n’en avait peut-être pas vu d’équivalent depuis février 1848. Alors qu’aux quatre coins du monde, le peuple grogne et se lève, du Brésil à la place Taksim d’Istanbul, des printemps arabes à Athènes, la France prouve une fois encore qu’elle est la patrie des grandes causes. Ici, ce n’est pas pour une augmentation de sept centimes du ticket de bus qu’on s’est élevé contre le pouvoir, mais c’est pour un idéal, pour la défense d’un ordre si ancien que nul n’aurait même imaginé qu’on pût le remettre en cause un jour.

Alors, en vérité, c’est comme s’il y avait quelque chose de guéri au royaume de France. La fille aînée de l’Église répond enfin à la grande question de Jean-Paul II de 1980 : elle a reforgé son alliance avec la sagesse éternelle. Ce que nous avons sous les yeux et dont nul ne sait ce que c’est, sinon que c’est pour longtemps une force qui va, défie toutes les analyses sociologiques post-marxistes. À moins que l’on considère que la classe révolutionnaire est comme à l’habitude celle des dominés, et alors il faudra bien pour le pouvoir de ce monde s’interroger enfin sur les humiliations qui ont été infligées au peuple catholique depuis au moins cent ans. Il faudra bien qu’il se demande comment des gens, aisés ou en tout cas généralement équilibrés socialement, insérés comme on dit, ont pu être provoqués au point de descendre en masse dans la rue. Comment des jeunes gens bien nourris, bien éduqués, souvent destinés à de bonnes études, beaux, intelligents – et de même au féminin – auront pu défier les gazages, les arrestations arbitraires, les heures de garde-à-vue qu’ils comptent maintenant par centaines, les jugements iniques, et « ne rien lâcher ». Alors que d’évidence ils ne luttaient pas pour des avantages catégoriels, ni pour la défense d’acquis sociaux, ou qu’ils n’imaginaient même pas à l’origine qu’ils aient eu face à eux une dictature à renverser.

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