Figure majeure de la dissidence enracinée, Jean-Yves Le Gallou a participé depuis plus de 40 ans à de nombreuses initiatives tant sur le terrain électoral que sur celui du combat culturel. Il se consacre désormais à ce dernier, dans une perspective gramsciste assumée. La fondation Polémia, dont il est le président en est une belle illustration. Le deuxième volet de cet entretien : Le questionnaire de Proust
Le principal trait de votre caractère ?
La persévérance.
La qualité que vous préférez chez un homme ?
Le courage.
La qualité que vous préférez chez une femme ?
La féminité et toutes les valeurs qui y sont liées.
Qu’appréciez-vous le plus chez vos amis ?
La noblesse d’âme, la loyauté.
Votre principal défaut ?
L’obstination
Votre occupation préférée ?
La communion avec la nature, la randonnée en montagne et l’alpinisme.
Ce que vous voudriez être ?
Un éveilleur de peuple.
Où aimeriez-vous vivre ?
En Nouvelle-Zélande, pays de nature sauvage.
Vos auteurs favoris en prose ?
Stendhal, Balzac. Chez les contemporains : Tolkien pour Le seigneur des anneaux ; Genevoix, pour son amour de la nature et sa description naturaliste de la guerre de 1914 ; ADG, le grand artiste du polar français ; Volkoff, l’aristocrate franco-russe ; Raspail l’écrivain du Camp des saints et Samivel, écrivain et illustrateur de montagne. Chez lui, je recommande particulièrement la lecture du Fou d’Edenberg, la meilleure fiction disponible contre l’arraisonnement technicien du monde et la société marchande.
Vos poètes préférés ?
Honnêtement, je ne suis pas très porté vers la poésie, je le regrette…
Vos musiciens préférés ?
Beethoven, Wagner, Sibellius et, parmi les contemporains, l’estonien Arvo Part.
Trois personnages que vous admirez particulièrement ?
L’empereur Auguste, Jeanne d’Arc et Malory.
L’empereur Auguste parce qu’il prolonge l’empire romain de trois siècles en fondant le principat : remarquable alliage politique de monarchie élective et d’aristocratie des meilleurs. C’est aussi le vainqueur de la victoire navale d’Actium (-31) où l’Occident sort vainqueur de son duel avec l’Orient.
Jeanne d’Arc pour son action lumineuse et parce que son épopée est vraie alors même qu’elle paraît légendaire.
Le grand alpiniste George Mallory, disparu sur les pentes sommitales de l’Everest en 1924 et qui répondait ainsi à la question : « Pourquoi allez-vous en montagnes ? – Parce qu’elles sont là ».
Trois noms qui vous sont chers ?
Trois hommes d’exception aussi : Dominique Venner, Alain de Benoist, Henry de Lesquen.
Permettez-moi une incidente : en quarante de vie professionnelle ou publique j’ai rencontré beaucoup de monde dans l’énarchie et la fonction publique, dans la vie politique et médiatique, chez les intellectuels. C‘est dans ce que les clercs du politiquement correct appellent « l’extrême droite » que j’ai rencontré les personnalités les plus marquantes, les surdoués du courage, de l’intelligence ou de la lucidité.
Plus de lions que de renards, il est vrai. Sauf s’agissant des avocats remarquables que j’ai connus Georges-Paul Wagner et Eric Delcroix, plus récemment François Wagner et Frédéric Pichon. Leur art, c’est la procédure, la seule chose qui peut (judiciairement parlant) sauver les mal pensants.
Le fait militaire que vous estimez le plus ?
La bataille des Thermopyles : « Passant, vas dire à Sparte qu’ici 300 Lacédémoniens sont morts pour obéir à ses lois ». Déjà le choc de l’Orient et de l’Occident.
Le don de la nature que vous voudriez avoir ?
Le don des langues : hélas il y a de la marge !
Comment aimeriez-vous mourir ?
En bonne santé !
Propos recueillis par Pierre Saint-Servant