Les sondages se suivent et s’aggravent pour François Hollande. Selon le dernier en date réalisé par l’institut Ifop pour le JDD, le chef de l’Etat s’approche, à un petit point près, du record d’impopularité toujours détenu par François Mitterrand depuis 1991. La cote de M. Hollande a ainsi encore chuté (de cinq points), pour s’établir à seulement 23 % de « satisfaits ». Le directeur du pôle opinion de l’Ifop, Jérôme Fourquet, estime que cette énième dégringolade s’explique au premier chef par le sombre contexte économique et social, auquel s’ajoute un fiscalisme jugé confiscatoire par nos compatriotes. « L’idée de la pause fiscale, mal ficelée, n’a pas été achetée par les Français qui voient l’explosion tous azimuts des impôts et des taxes. » M. Fourquet constate encore « (la) grande perplexité, voire (le) mécontentement, devant le discours tenu par le gouvernement. Il y a le sentiment que l’exécutif ne maîtrise pas la situation et ne cesse de se contredire. Quant aux interventions télévisées du président, elles ratent complètement leur cible. François Hollande tourne à vide. Il ne persuade plus personne.»
Une autre enquête Ifop, pour Sud-Ouest dimanche, pointe un autre échec retentissant du président de la République et de Manuel Valls puisque 84% des sondés estiment que « la délinquance a augmenté au cours des derniers mois ».
Les partisans d’une attaque militaire contre le régime laïc de Bachar el-Assad , d’Alain Juppé à Laurent Fabius, sont aussi en profond décalage avec les aspirations des Français souligne cette enquête. En premier lieu bien sûr François Hollande-chef des Armées dont le bellicisme et la servilité vis-à-vis des Etats-Unis dans ce dossier syrien sont jugés très sévèrement par nos compatriotes
Déjà le 6 septembre, un sondage Ifop pour Le Figaro indiquait que 64 % des Français sont opposés «à une intervention militaire internationale en Syrie», 68 % à refuser toute participation de la France en cas d’«intervention militaire internationale».
« À l’Élysée, est-il écrit aujourd’hui sur le site du Figaro dans l’article commentant le sondage Ifop pour le JDD, on tente de relativiser ces mauvais chiffres. Le président doit affronter la situation la plus difficile depuis bien longtemps, il ne s’attend pas à ce qu’on lui jette des brassées de roses, note un conseiller. Quand la situation se redressera, les sondages aussi » (sic).
Invité vendredi de l’émission Décideurs politiques, l’ex trotskyste, complice de DSK et condamné dans le scandale de la MNEF, le député socialiste Jean-Christophe Cambadélis, n’y croit pas trop. A l’initiative du Manifeste contre le Front National et partisan en son temps de la stratégie de « harcèlement démocratique » visant à perturber les réunions du FN, M. Cambadélis a prédit « (l’ouverture d’une) séquence, des municipales jusqu’à la présidentielle, où le Front National va monter. »
Hypothèse actée hier par la militante anti-frontiste Nathalie Kosciusko-Morizet, candidate UMP à la mairie de Paris, lors de l’émission France Inter/France24/LeParisien, « Tous Politiques ». En cas de duel opposant un candidat FN à celui du FN-PS, NKM a d’ailleurs réaffirmé qu’elle voterait socialiste. Un parti-pris qui pourrait être aussi celui d’électeurs nationaux qui en cas de présence des deux sœurs jumelles Anne Hidalgo- Nathalie Kosciusko-Morizet au second tour à Paris, pourraient être tentés de prendre cette dernière au mot et eux aussi de voter socialiste…
A écouter NKM, autant dire que le député UMP Rachida Dati n’a pas (complètement) tort quand elle résume les causes de l’ascension de l’opposition nationale en expliquant que « les meilleurs promoteurs du FN sont la gauche, en raison de son incompétence et du laxisme qu’elle prône, et la droite, en raison de ses divisions ».
Journaliste à Libération, coauteur de «Histoire du Front National», Dominique Albertini était en tchat le 20 septembre, et répondait aux questions des internautes. Il pointait la rhétorique qui tourne à vide vis-à-vis du FN alors que « voilà bientôt vingt ans que le FN se maintient, sauf accident, à des hauts niveaux électoraux lors des scrutins nationaux. »
« A chaque fois, les mêmes expressions ressortent: le choc, la déferlante, le coup de tonnerre. Tout se passe comme si l’on redécouvrait en permanence l’existence de ce parti et sa capacité à attirer un grand nombre d’électeurs. Ces réactions participent de l’hystérisation de la vie politique dès qu’il est question du Front National (…) ».
Or note encore M. Albertini, si «la condamnation morale est l’arme principale des opposants au Front National depuis son émergence au premier plan », « le moins que l’on puisse dire est que cette stratégie n’a pas empêché grand chose ».« Plutôt que de réfuter l’argumentaire frontiste sur le fond, on a préféré voir dans ses partisans des salauds (dixit Bernard Tapie). Pour ceux qui se donnent la mission de combattre le FN, on pourrait donc conseiller de faire un peu moins de morale et un peu plus de politique »
A lire les derniers argumentaires anti FN pondus par le PS ou l’UMP, le conseil est en effet d’actualité…Pour autant constate Bruno Gollnisch, ce sont bien les résultats calamiteux de la politique menée conjointement par la gauche et la droite mondialistes, qui, in fine, expliquent cette promotion, cette montée en puissance de l’opposition nationale. D’où l’inquiétude des acteurs d’un Système structurellement en faillite devant l’ intérêt accru pour le programme alternatif porté par le FN et Marine.
http://www.gollnisch.com/2013/09/23/les-meilleurs-promoteurs-du-fn/