Voici la troisième et dernière partie de notre entretien avec Ludovine de La Rochère, présidente de La Manif Pour Tous (retrouvez le début ici et la deuxième partie ici) :
LMPT a fait naître une génération nouvelle qui ne lâchera rien. Vous êtes moralement responsable de ne pas les laisser tomber. Comment concrètement pensez-vous continuer à canaliser et garder mobilisés ces foules qui souhaitent agir ?
J’assume avec joie l’obligation morale que vous évoquez ! Tout d’abord, nous continuons sans cesse à communiquer. La liberté de conscience des maires, le projet de loi famille du gouvernement, la manipulation du CCNE, la pression en faveur de l’ouverture de la PMA aux couples de femmes et aux célibataires, les projets de l’Europe sur le Gender et sur la GPA, la déconstruction par étapes successives de la politique familiale, par exemple, sont des informations qui doivent être connues de tous. C’est la première action, à poursuivre sans relâche, pour que le public reste mobilisé et que les Français soient même encore plus nombreux à nous rejoindre quand nous lancerons à nouveau des manifestations.
Nous avons aussi organisé une première Université d’été les 14 et 15 septembre dernier. Les jeunes comme les plus âgés sont en effet très demandeurs de formations sur les questions de fond comme sur les manières d’intervenir dans la vie de la Cité. Nous devons en effet agir sur un double tempo : celui de l’urgence actuelle, et celui de l’avenir, qu’il faut préparer !
Quant aux actions de mobilisation, elles sont de plusieurs ordres : un « plan Vigi-gender » est en cours de déploiement. Nous avons appelé les parents d’élèves à s’organiser en comités de parents partout en France pour veiller en particulier à ce que l'identité sexuelle homme/femme ne soit pas remise en cause auprès de leurs enfants et pour éviter que les orientations sexuelles, c’est-à-dire concrètement les pratiques sexuelles, ne soient évoquées dans le cadre de l'école, soit à un âge bien trop précoce. En invitant les parents à être vigilants et à intervenir si nécessaire, nous les appelons, au fond, à exprimer et à exercer leur rôle de premiers et principaux éducateurs de leurs enfants. Sachant qu’il faut bien-sûr agir le plus possible en concertation avec les enseignants.
Nous lançons aussi, mi-octobre à Bordeaux, un Grenelle LMPT de la Famille. L’objectif est de conduire une consultation nationale pour parvenir, en janvier, à la rédaction d’une proposition de loi famille alternative à celle que le gouvernement prépare. Tous nos sympathisants vont être appelés à contribuer, soit en participant aux sessions de débats qui se tiendront partout en France, soit par internet. Les sujets, passionnants, nous concernent tous : le couple, l’enfant et la filiation, l’éducation, la solidarité intergénérationnelle, les conditions de vie (emploi, logement, santé), etc.
D’autre part, si l’on peut penser que le futur projet de loi famille du gouvernement ne comprendra pas d’emblée la libéralisation de la PMA, nous sommes pour ainsi dire certains que des parlementaires chercheront à faire voter un amendement en ce sens. Nous nous préparons donc d’ores et déjà à lancer, au bon moment, de nouvelles manifestations…
Les autres actions se poursuivent bien-sûr : accueils de ministres ou du Président en déplacement, journées du sweat LMPT (nous annoncerons une date dans les heures qui viennent), actions politiques et judiciaires déjà évoquées : elles sont très importantes aussi… pour donner le maximum de coups de butoir aux idéologues qui abusent actuellement du pouvoir ! Le rappel à l’ordre de la France par le Conseil de l’Europe ou encore la saisine du Défenseur des droits, par exemple, sont des actions très utiles à notre combat.
Bref, La Manif Pour Tous ne lâche rien et continue de dire à M. Hollande : « François, ta loi, on n’en veut toujours pas ! »