De Pierre-Olivier Arduin dans La Nef :
"Dans une indifférence quasi générale, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) a rendu publics cet été les derniers chiffres sur l’« interruption volontaire de grossesse » en France. Sans surprise, on y apprend que le nombre d’avortements reste l’un des plus élevés des États européens avec 222 500 IVG réalisées en 2011. Les auteurs peinent une nouvelle fois à interpréter ces statistiques : « Le nombre d’IVG, y compris chez les plus jeunes, ne s’explique pas par un défaut de couverture contraceptive » (p. 3). Et pour cause, selon le dernier Baromètre Santé du ministère de la santé, 91 % des Françaises « sexuellement actives » utilisent une méthode contraceptive tandis que plus d’un million de pilules du lendemain et du surlendemain – dont le mécanisme antinidatoire équivaut à un avortement précoce de l’embryon – ont été vendues en 2011. [...]
Seconde information capitale du rapport de la Drees, la part prise par la technique abortive dite « médicamenteuse » (par RU-486) qui représente dorénavant 55 % de l’ensemble des IVG. 13 % des avortements sont même exécutés selon cette procédure en cabinet libéral (chez le gynécologue et le généraliste) sans que la femme soit obligée d’être hospitalisée, un chiffre considérable qui montre que l’« avortement à domicile » est en train de se banaliser à toute allure."