Une phrase souvent énoncée par "certains" scientifiques est celle-ci : « les races n'existent pas ». On peut être surpris lorsqu'on a pratiqué la philosophie par cette sentence. On définit ainsi une chose par sa non existence ? L'essence de la race serait de ne pas être ? On ne dit donc strictement rien puisque la chose "en soi", le noumène kantien n'a jamais existé, la race comme le reste. « La chose en soi ne mérite qu'un rire homérique » (Nietzsche). II n'y a plus que les scientifiques (excepté peut-être quelques physiciens modernes en mécanique quantique perpétuellement confrontés à des problèmes de fond sur l'existence de la matière) pour peut-être encore y croire, puisque leur formation suppose le monde comme donné par hypothèse et qu'on essaie d'atteindre par la connaissance de façon la plus rapprochée ; le monde réel étant une limite que l'on chercherait à dévoiler par les différents moyens et méthodes de la démarche scientifique.
On a là la vision encore naïve de la science du XIXe siècle qui croyait être la vérité ou le réel alors que la science est une construction axiomatique de l'esprit qui se sur-ajoute au monde perçu qui est premier et dans le quel baignent tous les individus depuis leur naissance. La science même si elle le nie a comme fondements ultimes des postulats métaphysique.
Pour la phénoménologie, stade ultime de la pensée philosophique occidentale, nouvelle science créée par Husserl et prolongée avec un biais par Heidegger, une chose est la somme de ses apparitions ou phénomènes. Tout n'existe en fin de compte que par la relation qu'entretient l'homme entre les choses et ses organes des sens du corps, c'est-à-dire sa perception.
L'homme donc distingue des différences physiques entre les différents individus, et y voit des ressemblances pour certains. Un dénominateur commun pouvant être appelé race ou autre chose, tous les discours moraux égalitaristes ou autres ne pourront jamais s'opposer à cette donnée toute simple que l'homme a des sens et distingue les formes, les couleurs ...
Les ressemblances, différences et leur perception étant profondément enracinées dans l'inconscient collectif des peuples.
Une autre question qui se pose bien sûr, étant la conséquence morale ou politique à donner à cette constatation. Être attaché affectivement, esthétiquement, culturellement à certains groupes plus qu'à d'autres sera considéré par l'idéologie dominante actuelle comme répréhensible. Ceci n'a de sens que dans une certaine représentation culturelle du bien et du mal qui n'est pas partagée par tous. On a là une des causes du conflit majeur qui pointe à l'aube du XXIème siècle avec les différences de taux démographiques sur la planète et les nouvelles migrations massives de population qui vont en résulter.
Patrice GROS-SUAUDEAU