Le Printemps Français n’a pas appelé à manifester sur les Champs-Elysées. Le Printemps Français ne cherche pas à « s’attaquer aux valeurs même de la République », pour citer Valls.
En revanche, le Printemps Français aimerait que le gouvernement respecte les valeurs mêmes de la République, parmi lesquelles la liberté de conscience et la liberté d’opinion. Et au vu du nombre d’interpellations et de gardes-à-vue, le Printemps Français est bien forcé d’admettre que la République socialiste d’Hollande, Valls, Morin, Pécresse et consorts est bien plus féroce avec ceux qui contestent le chef de l’État à coup de sifflets qu’avec ceux qui détruisent les biens de la République.
Le Printemps Français, qui a lancé quelques ballons pendant que les militaires défilaient le 14 juillet, ne se sent pas prisonnier des convenances qui permettent au compagnon de Cécile Duflot de vomir les militaires ce jour-là et à Cécile Duflot de s’indigner que des Français manifestent un 11 novembre.
Le Printemps Français, qui ne se sent pas propriétaire des morts de 14-18, aimerait aussi que les partis politiques ne confisquent pas la mémoire nationale pour légitimer une politique désastreuse, des mensonges constants, une suspicion permanente et des blocages idéologiques. Ce sont ces actions qui sont une insulte à la mémoire de nos morts et de ce pour quoi ils ont combattu, souffert et offert leur vie.
Le Printemps Français, qui est d’abord un état d’esprit, qui n’est qu’un état d’esprit, ne se sent pas propriétaire des légitimes révoltes qui éclatent partout en France, mais il ne peut que les comprendre et y reconnaître son souffle. Un souffle qui anime tous ceux qui descendent dans la rue ou n’y sont pas encore, un souffle qui anime les bonnets rouges comme les révoltés fiscaux.
S’il plait à Manuel Valls d’expliquer que chaque Français révolté par l’incurie, l’injustice et la violence du gouvernement est un militant d’extrême-droite, lui permettant ainsi de ne pas écouter la colère et la souffrance du peuple, le Printemps Français ne peut que s’attrister d’une telle attitude de haine et d’exclusion – et encourager tous ceux qui luttent à continuer leurs luttes jusqu’à ce que leurs contestations soient entendues.
Il n’est donc que trop clair que le pouvoir, contesté comme jamais, inefficace comme jamais, impuissant comme jamais, cherche un bouc émissaire pour manipuler l’opinion, regagner une légitimité enfuie bien loin et empêcher tous les mécontents de s’unir. Le Printemps Français est cité à de nombreuses reprises par le pouvoir politique et ses serviteurs, avec des mots inexacts, injustes et violents. Le Printemps Français dénonce donc par avance toute manipulation policière et judiciaire qui viserait à transformer son état d’esprit et ceux qu’il anime en ennemis des Français et en factieux.