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Delanoë : après Notre-Dame de Paris, la grotte de Matignon ?

Y a-t-il une vie après la politique ? On le dit, mais bien peu de nos politiciens (et politiciennes) semblent vraiment pressés de le vérifier. Mais y a-t-il une vie après la mairie de Paris ? Sûrement, à en croire l’actuel premier édile de la capitale qui se verrait sans doute un avenir plus national après les élections municipales. Ou même avant, pourquoi pas ! Un avenir à Matignon, par exemple, bien qu’il s’en défende avec des mimines quelque peu excitées par l’audacieuse perspective. En tout cas, tel un Jack Lang parodié par Laurent Gerra, Bertrand Delanoë ne tarit pas d’éloges pour son grand ami François Hollande qui, actuellement, doit pourtant compter sur les doigts d’une seule main les soutiens à son égard. Sincères ou intéressés, il n’en est certes pas à faire le difficile. Sur son index haut pointé se hisse donc le maire de Paris.
Mardi dernier, en marge du Conseil de Paris, Bertrand Delanoë a tout d’abord volé à son secours en qualifiant le comportement des manifestants l’ayant copieusement conspué lors des commémorations du 11 Novembre d’« indigne et honteux ». Ça, c’était pour le minimum syndical.
Pour le maximum vers Matignon, si « qui aime bien, châtie bien », celui qui espère beaucoup doit flatter énormément. Qu’on en juge : « Ma première réaction, c’est l’amitié. Je salue une fois de plus le courage de François Hollande » ; ça, c’est envoyé, n’est-ce pas… mais est-ce reçu ? Tout le dilemme de Notre-Dame de l’Hôtel-de-Ville pour quatre petits mois encore est dans cette cruelle interrogation. Aussi, Maître Bertrand sur un potelet perché n’hésite pas à marteler sur Europe 1, des fois qu’il n’aurait pas été bien compris : « La France vit une crise telle qu’il y a besoin de concentrer les efforts sur des priorités : le redressement du pays, sa vitalité économique au service de l’emploi. Il ne faut pas se disperser. Et donc effectivement, le Président, le Premier ministre, tous les décideurs doivent se concentrer sur l’essentiel. » Beau rappel à l’ordre qui sous-entend que les actuels concernés en place ne l’ont pas fait.
Plus directe, Anne Hidalgo, son « Anouchka » et sa dauphine pour lui succéder à la tête de Paris, s’était auparavant montrée plus précise encore : « Il faut une équipe sûrement plus resserrée, plus à la tâche, plus mobilisée, une vraie équipe politique », en rappelant qu’« il y a des gens sur le banc de touche » (plateau du « Grand Rendez-vous » Europe 1-Le Monde-i>Télé).
Tous les observateurs ont bien compris la fine allusion à son mentor… Mais à l’Élysée, l’a-t-on compris ? C’est que même Bertrand Delanoë finirait pas douter de la jugeotte de son ami président, aussi s’est-il défendu de toute ambition excessive en précisant : « Je suis en règle générale d’accord avec Anne Hidalgo ; simplement, je pense que si j’ai des suggestions à faire au président de la République ou au Premier ministre, je leur ferai à eux. »
Voilà, c’est dit sur Europe 1, Le Monde et i>Télé ! Après cela, si son « ami François » ignore qu’après s’être employé à souligner son héroïsme, ce cher Bertrand était prêt, lui aussi, sûr de la confiance du Parti socialiste tout entier, à faire à la France le don de sa personne pour atténuer son malheur, c’est à… coiffer un bonnet rouge, lui aussi !

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