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De BHL à Charlie Hebdo : la propagande néoconservatrice déguisée en gauche progressiste

Machine de propagande capable d’infiltrer des médias historiquement ancrés à gauche, les néoconservateurs déguisés en progressistes obtiennent votre consentement aux guerres contemporaines, ou tout au moins, l’assurance de votre laisser-faire.
Leurs armes ? Le détournement d’un discours moral, des choix éditoriaux incitant plus ou moins subtilement à la haine raciale, et une situation oligopolistique des médias.
Cette étude vise à aller au delà de formule simpliste « les médias appartiennent aux marchands de canons », pour mettre à jour la mécanique de propagande de guerre et de haine ressassée en continu par les mass-médias sous le joug du lobbyisme néoconservateur.
Pour ce faire, nous reviendrons sur le tournant de 2005 où être progressiste autorisait bizarrement à promouvoir la haine des musulmans. Puis nous découvrirons MEMRI, un des rouleaux-compresseurs propageant l’idée d’un choc des civilisations qui légitimerait le pire. Enfin, nous nous pencherons sur ces nombreux faux experts qui appartiennent à des groupuscules néo-cons et développent leur propagande dans tout l’espace médiatique.
I. Comment le fait d’insulter les musulmans est devenu un attribut antifasciste
La lutte contre l’islamisme est l’un des fers de lance du néoconservatisme. Les « caricatures de Mahomet » parues dans le journal danois Jylland-Posten ont été l’occasion, pour les néoconservateurs déguisés en progressistes, de favoriser l’émergence d’une islamophobie "de gauche" sous couvert de liberté d’expression. Pour appréhender toute la force de cet épisode qui a saboté pour longtemps le vivre ensemble, il est impératif d’en connaître le scénario.
A – De « l’humour » issu d’une commande raciste ?
Le magazine de gauche Counterpunch attribue au néoconservateur et extrémiste Daniel Pipes une partie de la responsabilité de la commande des caricatures de Mahomet. Toujours est-il que ces dessins ont été retrouvés sur le site du think tank Middle East Forum présidé par Pipes. Pour s’assurer de cette continuité idéologique et ne pas sombrer dans l’amalgame (méthode si chère aux néoconservateurs), il faut rappeler que le Middle East Forum a financé la défense de Geert Wilders, leader de l’extrême droite néerlandaise, poursuivi pour incitation à la haine raciale. Geert comparait le Coran à Mein Kampf et appelait les musulmans à se conformer à la « culture dominante » ou à s’en aller. Il sera relaxé en 2011.
B – Des dessins illustrant davantage les théories racistes que la liberté de la presse.
Le contexte géopolitique dans lequel interviennent les caricatures est imprégné de nouvelles idéologies racistes. Elles émergent dans le sillage de la réélection de George W. Bush :
L’historien Daniel Pipes signe en 2002 « L’Islam militant atteint l’Amérique ».
En 2003, Robert Spencer fonde et dirige Jihad Watch. Ce blog a pour objectif de propager l’idée que l’Islam serait « intrinsèquement terroriste ».
En 2005, le concept « Eurabia » est théorisé par Bat Ye’or. Il s’agit d’une thèse géopolitique servant d’argumentaire à des mouvements d’extrême-droite et selon laquelle l’Europe occidentale est en voie d’absorption par « le monde arabe ».
En 2007, le néoconservateur historique Norman Podhoretz édite "La quatrième guerre mondiale : la longue lutte contre l’islamo-fascisme".
C - ENAR : le lanceur d’alerte isolé
Bien que les théories néoconservatrices racistes aient atteint la population dans ses strates les plus à gauche sous couvert de défense de la liberté de la presse, l’European Network Against Racism tente d’alerter. Ce réseau d’ONG de lutte contre les discriminations rend en 2005 un rapport au contenu éloquent : « […] le plus grand journal danois […] a commandé […] 12 dessins très dérangeants et insultants, qui montrent le prophète Mohamed en terroriste et esclavagiste de femmes […] Cet appel involontaire à la provocation a empoisonné l’atmosphère et créé un conflit entre le Danemark et le monde islamique allant jusqu’à interférer avec les Nations Unies […]
Dans une interview télévisée, le journal affirma que ses caricatures visaient à aider les musulmans progressistes par opposition à ceux qui sont plus religieux […] C’est un argument étrange parce que, si Jylland Posten avait vraiment voulu aider les musulmans modérés, alors insulter la religion de l’Islam et son prophète, c’était vraiment la dernière chose à faire […] ». L’ONG ENAR n’a d’ailleurs pas manqué de se demander « pourquoi les médias danois en général, et Jylland Posten en particulier, ont choisi l’islam. Tout le monde sait que les médias danois n’oseraient jamais s’en prendre aux autres religions […] ».
D – Ces théories racistes appliquées aux médias déguisés en antifascistes français
1 – La méthode Charlie Hebdo
Après France Soir, Charlie Hebdo emboîte le pas du Posten en février 2006 et publie les fameuses caricatures. Les arguments du journal alors dirigé par Philippe Val ? La lutte contre l’intégrisme et la défense de la liberté d’expression.
Sans vergogne, Charlie Hebdo enfonce le clou en 2006. Faisant appel à la mémoire des « 12 de 1940 » qui refondèrent le syndicalisme français face au régime de Vichy, le journal publie son « manifeste des douze » sous-titré « ensemble contre le nouveau totalitarisme ». Le texte vient soutenir l’idéologie d’une invasion barbare de source islamiste qu’il est impératif de combattre, puisqu’il est introduit ainsi : « Après avoir vaincu le fascisme, le nazisme, et le stalinisme, le monde fait face à une nouvelle menace globale de type totalitaire : l’islamisme ».
2 – Le point Godwin, ou comment reconnaître un néocon déguisé en rebelle progressiste
De manière plus générale, les thèses racistes de source néoconservatrice sont abondamment présentes dans des médias de masse se réclamant de gauche comme dans des groupuscules, issus de luttes antifascistes mais dévoyés depuis. Leur utilisation systématique du point Godwin permet de les identifier aisément. La méthode classique consiste à amalgamer Islam et nazisme, méthode qu’illustre à merveille la théorie de l’islamo-fascisme développée plus haut.
Le prix Nobel Paul Krugman s’insurge contre ces thèses en 2007 dans le New York Times :
« Arrêtez-vous, ne serait-ce qu’un instant, sur les implications du fait que Rudolph Giuliani se fasse conseiller par Norman Podhoretz, celui qui veut que nous bombardions l’Iran "dès que la logistique le permettra".
M. Podhoretz, rédacteur en chef de Commentary et membre fondateur du néo-conservatisme, nous dit que l’Iran est "le principal foyer de l’idéologie islamo-fasciste contre laquelle nous nous battons depuis le 11 septembre ». Les "islamo-fascistes", nous dit-il, sont en passe de créer un monde "conçu à leur manière et taillé à leur mesure." Et même "Quelques observateurs nous mettent dès à présent en garde que d’ici la fin du XXIème siècle, la totalité de l’Europe sera transformée en un espace auquel ils donnent le nom d’Eurabia."
Est-ce vraiment nécessaire de faire remarquer que rien de tout cela n’a de sens ? Pour une bonne et simple raison, c’est que cet "islamo-fascisme" est un produit de l’imagination des néoconservateurs. Une véritable prophétie tentant vainement de devenir auto-réalisatrice, pour des multiples intérêts géostratégiques. Le terme n’est devenu à la mode que parce que c’était un moyen pour les faucons de la guerre d’Irak de passer sous silence l’enchaînement étrange entre la poursuite d’Oussama Ben Laden, qui avait attaqué les États-Unis, et l’invasion de l’Irak, qui n’y était pour rien. Tout comme l’Iran n’avait rien à voir avec les attentats du 11 septembre 2001. De fait, le régime iranien coopéra avec les États-Unis lorsqu’ils partirent en guerre contre al-Qaïda et ses alliés Taliban en Afghanistan. » Fear Itself Craignant – New York Times.
E – Catalogue sémantique de quelques lobbyistes du néo conservatisme, français déguisés en acteurs antiracistes
1 – Caroline Fourest en guerre contre « l’Arabia »
Dans une tribune intitulée « War on Arabia » – « en guerre contre l’Arabia » – publiée en 2005 dans le Wall Street Journal, Caroline Fourest estimait que les immigrants arabes, incapables de s’intégrer, représentaient une menace pour la démocratie car ce manque d’intégration pouvait les conduire à rejoindre des cellules terroristes islamistes. Que Caroline Fourest ignore que les peuples arabes sont minoritaires en Islam et peu source de terrorisme serait navrant mais anecdotique.
Ce qui est à retenir est son adhésion au concept d’« Eurabia », terme symptomatique des promoteurs du choc des civilisations de source néoconservatrice. Soit à l’exact opposé de la gauche engagée dont Fourest se réclame, les néoconservateurs sont depuis leur création sur l’extrême droite de l’échiquier politique. (Se rapporter à notre organigramme et les sites comme Dreuz.info et les déclarations de W. Kristol et N. Podhoretz.) En utilisant sciemment un terme d’extrême-droite, Fourest dévoile ses motivations profondes et ses accointances avec les milieux nauséabonds qu’elle dénonce pour partie lorsqu’il ne s’agit pas de ses amis…
2 – Bernard-Henri Lévy et le « fascislamisme »
Bernard-Henri Lévy, quant à lui, prétend sauver les musulmans du « fascislamisme » et se joint à Robert Misrahi en 2002 dans sa chronique sur Charlie Hebdo pour soutenir Oriana Fallaci. La journaliste qui affirmait entre autres que « Les hommes arabes, qui dégoûtent les femmes de bon goût » ou encore que « les mosquées grouillent jusqu’à la nausée de terroristes ou aspirants terroristes » et pour finir épousant la théorie raciste et complotiste de l’Eurabia, elle déclare que les Arabes sous couvert de migrations envahissent l’Europe pour propager l’Islam et elle conclut en affirmant que les musulmans « se multiplient comme des rats » . BHL a les amis qu’il mérite…
3 – Mohammed Sifaoui, le champion toutes catégories du Point Godwin et du confusionnisme
Prompt à qualifier son adversaire politique du jour de « confusionniste », on comprend rapidement pourquoi Mohammed Sifaoui connaît bien cet adjectif. Pour ne pas se contenter de répondre « c’est celui qui le dit qui l’est », observons son déguisement de progressiste, dont la veste semble avoir plusieurs revers.
Opportuniste, comme bon nombre de ses amis, Sifaoui a la faculté de se débiner quand l’affaire dans laquelle il est engagé tourne à son désavantage. Ainsi, en 2011, il reprend un billet d’SOS racisme : En raison de ses discours xénophobes, SOS Racisme appelle à faire barrage à Nicolas Sarkozy.
Et pourtant, dans un entretien accordé en 2008 au Middle East Quarterly, dirigé par Daniel Pipes, Sifaoui estimait que « près de 20% des musulmans de la planète doivent être totalement rééduqués mais aussi combattus politiquement, idéologiquement et militairement ». L’islamisme serait selon lui comparable au fascisme et au nazisme, mais cela serait réductible aussi à l’Islam en général, en adéquation avec les théories néoconservatrices développées autour de 2005.
La même année, il publie sur son blog « Fitna et Obsession », film du député d’extrême droite néerlandais Geert Wilders qui juxtapose des images d’attaques terroristes avec des versets du Coran. Cette production délibérément raciste fût initialement présentée par Sifaoui avec la mention « à voir et à revoir ».
Contributeur hyperactif pour Charlie Hebdo et la revue Prochoix de Caroline Fourest, Sifaoui a participé à la revue néoconservatrice Le meilleur des mondes. Ce magazine est le porte-voix du Cercle de l’Oratoire, groupe de réflexion néoconservateur français proche du PNAC (Project for a New American Century), le think tank
néoconservateur américain dont étaient issus les principaux membres de l’administration Bush. Sifaoui a également fait la promotion de l’Institut de recherche des médias du Moyen-Orient, MEMRI, qui le lui rend bien.
En effet, le lien entre des médias français qui se disent de gauche et des officines néoconservatrices dites « d’information » qui diffusent des théories racistes est mis en évidence par le MEMRI, ses thèses, ses fondateurs et financeurs, et ses relais dans les médias français.
II – L’Institut de recherche des médias du Moyen-Orient, plus connu par son acronyme anglais MEMRI
A – Une source redondante des médias néoconservateurs déguisés en progressistes
En premier lieu, nous observons que le MEMRI se fait l’écho de Charlie Hebdo dans l’affaire des caricatures. Mais c’est surtout en tant que source de ces médias, que le MEMRI sait s’illustrer : version électronique de Prochoix, la revue de Caroline Fourest, Conspiracy Watch, le site de Rudy Reichstadt, et La Règle du Jeu, la revue fondée par Bernard-Henri Lévy. BHL pousse même le zèle en attribuant une section spéciale MEMRI sur son site !
B – Une usine à fabriquer la peur envers l’islam
Dans un rapport intitulé « L’usine à fabriquer des peurs : les racines de l’ islamophobie », le Center for American Progress, groupe de réflexion américain proche du parti démocrate US, établit que le MEMRI « promeut la propagande islamophobe aux États-Unis au travers de choix de traduction sélectifs qui ont pour but de faire valoir que l’Islam est intrinsèquement violent et favorise l’extrémisme ».
Parmi les nombreux points abordés, retenons que Robert Spencer et Daniel Pipes comptent sur le MEMRI pour leur propagande et que le terroriste norvégien Anders Breivik a cité le MEMRI seize fois dans son manifeste. Plus troublant encore, les traductions du documentaire enflammé antimusulman Obsession : Radical Islam’s War against the West ont été fournies par le MEMRI. Le site du film fait aussi figurer le MEMRI comme source pour la vidéo Radical Islam and Terrorism Today.
C – Une vitrine qui n’affiche pas son néo conservatisme
Siégeant à Washington, le MEMRI a été cofondé en 1998 par Yigal Carmon, un ancie
n colonel, membre du renseignement militaire israélien de 1968 à 1988, et la politologue américaine d’origine israélienne, Meyrav Wurmser, le femme de David Wurmser, ancien conseiller pour le Moyen-Orient du vice-président américain Dick Cheney.
Officiellement, le MEMRI se présente comme « chargé d’apporter des informations au débat sur la politique américaine au Proche-Orient. Il a des bureaux à Berlin, Londres et Jérusalem. Il fournit des traductions en anglais, allemand, espagnol, français, hébreu, italien, russe et turc, de textes écrits en arabe, persan, turc, ourdou, pachtou et dari ».
Le MEMRI TV Monitor Project se donnant pour mission de surveiller les principales chaînes de télévision arabes et iraniennes. Sous couvert de renseignement, cette officine de surveillance est manifestement au service d’intérêts américains et israéliens tournés contre les musulmans.
D – Un financement par les leaders du néo conservatisme
Voici les sources de financement du MEMRI
La Fondation Randolph qui finance également le Council on Foreign Relations
Bradley Foundation qui fut le pourvoyeur de fonds pour le Projet pour un Nouveau Siècle Américain (PNAC), le cercle de réflexion néoconservateur réunissait en son sein : Dick Cheney, Donald Rumsfeld, Richard Perle, Paul Wolfowitz.
Le Département d’État des États-Unis qui a accordé en août 2011 une subvention de 200 000 dollars au MEMRI.
E – Des acteurs décisionnels de la gouvernance W.Bush
Donald Rumsfeld, le secrétaire à la défense de George W. Bush (Plainte pour "torture" déposée contre Donald Rumsfeld)
Oliver "Buck" Revell, Président du groupe Revell, ancien directeur adjoint du FBI
Elliott Abrams : conseiller du président George W. Bush
Steve Emerson : journaliste, auteur de « Les terroristes parmi nous : Jihad en Amérique » directeur du Projet d’Investigation sur le Terrorisme (IPT)
John Ashcroft, ancien procureur général américain lors du 1er mandat du président George W. Bush
Jeffrey Kaufman : avocat spécialisé en propriété intellectuelle
Robert Reilly : ancien conseiller principal au Département de la Défense
F – Des conseillers tout aussi néoconservateurs
Bernard Lewis, conseiller de Benyamin Netanyahou alors ambassadeur d’Israël à l’ONU (1984-88)
Michael V. Hayden, général, ancien directeur de la National Security Agency et directeur de la Central Intelligence Agency
Bernard Lewis, conseiller de Benyamin Netanyahou alors ambassadeur d’Israël à l’ONU (1984-88)
Michael V. Hayden, général, ancien directeur de la National Security Agency et directeur de la Central Intelligence Agency
Jose Maria Aznar, ancien Premier ministre espagnol
Stephen J. Trachtenberg, président de l’Université George Washington, choisi par George W. Bush pour l’accompagner à Jérusalem pour la célébration du 60e anniversaire de l’Etat d’Israël en mai 2008
James Woolsey, ancien directeur de la CIA et sous-secrétaire de la Marine.
John Bolton, ancien ambassadeur américain aux Nations Unies, signataire du projet néoconservateur Project for the New American Century
Jeffrey Kaufman : avocat spécialisé en propriété intellectuelle
Ehud Barak, ancien Premier ministre d’Israël
Irwin Cotler, ancien ministre de la Justice et procureur général du Canada
Mort Zuckerman, président et rédacteur en chef, US Nouvelles & World Report et magnat de la presse
Chin Ho Lee, ancien agent spécial du FBI
Michael Mukasey, ancien procureur général dans le gouvernement de Georges Walker Bush
Norman Podhoretz, Ancien rédacteur en chef de Commentary Magazine, une revue néoconservatrice historique
William Bennett, ancien secrétaire de l’éducation, membre du PNAC
Christopher DeMuth, un ex de l’administration Reagan
Paul Bremer, nommé le 6 mai 2003 directeur de la reconstruction et de l’assistance humanitaire en Irak, après l’invasion de ce pays par les États-Unis
Peter Hoekstra, politicien américain du parti républicain et ancien membre 9 terme de la Chambre des représentants du Michigan
Jack Kemp, un démocrate qui apporta son soutien au candidat George W. Bush
Jeane Kirkpatrick, membre d’abord du Parti démocrate puis du Parti républicain sous Reagan en 2001 elle a rejoint le courant néoconservateur
Irving Kristol, ancien rédacteur en chef du magazine Commentary, Kristol et l’un des fondateurs du néo-conservatisme américain
Elie Wiesel, qui fut déporté avec sa famille par les nazis à Auschwitz-Birkenau, puis Buchenwald. Cependant Norman Finkelstein, dans son ouvrage The Holocaust Industry, considère que Wiesel instrumentalise la Shoah dans le but de soutenir la politique israélienne (Finkelstein est fils de juifs survivants du ghetto de Varsovie).
G – Une ligne éditoriale édifiante
A la vue d’un tel casting, on comprend le rédacteur en chef du Guardian pour le Moyen-Orient, Brian Whitaker, quand il affirme que le MEMRI est une « officine de propagande néoconservatrice et ultra-sioniste », ou encore Ibrahim Hooper, le directeur du Conseil des relations américano-islamiques, quand il déclare dans le Washington Times que « l’intention du MEMRI est de trouver les pires citations du monde musulman et de les diffuser aussi largement que possible ».
Vincent Cannistraro, un ancien de la CIA, accuse le MEMRI d’être sélectif et de diffuser une propagande au service du Likoud. Le MEMRI fait œuvre d’une « distorsion pure et simple » pour Ken Livingstone, l’ancien maire travailliste de Londres. William Rugh, qui fut l’ambassadeur des États-Unis au Yémen et aux Émirats arabes unis, retient que le MEMRI ne présente pas le point de vue arabe, que les propriétaires du MEMRI sont des pro-israéliens et anti-arabes qui veulent montrer que les arabes haïssent les juifs et l’Occident, qu’ils incitent à la violence et refusent toute solution pacifiste au problème palestinien.
Quant à Lalila Lalami, journaliste à The Nation, elle écrit que le MEMRI « sélectionne de façon constante les déchets les plus violents et les plus haineux qu’il peut trouver, les traduit et les distribue aux medias et aux parlementaires étasuniens dans sa newsletter. ». En 2012, le quotidien israélien Haaretz écrivait que les agences de renseignement israéliennes avaient réduit leur surveillance des médias palestiniens grâce au MEMRI et à Palestinian Media Watch, une autre machine de désinformation très à droite créée par un colon israélien, Itamar Marcus, qui fut épinglée par CounterPunch.
Dès lors, les liens étroits entre les néoconservateurs français que sont Caroline Fourest, Rudy Reichstadt, ou encore Bernard-Henri Lévy et MEMRI, cette officine extrémiste, doivent être rappelé à tous afin que l’on sache quelle idéologie gouverne ces histrions qui s’érigent en policiers de la pensée. Gargouilles grimaçantes cramponnées aux médias, ils ne manquent pas une occasion pour diffuser leur haine de l’islam tout en claironnant qu’ils veulent protéger les musulmans.
III – Du retournement des valeurs à l’acceptation de la guerre totale
Au moyen d’une propagande qui altère nos idées et nos jugements, ce bourrage de crâne est devenu le domaine privilégié d’un nouveau genre d’experts, « les désinformateurs ». Leur nombre est en constante augmentation ces dernières années. Omniprésents dans tous les médias, ces va-t-en guerre sont les agents incontournables d’un dispositif qui a pris pour habitude de déguiser la véhémence de ses objectifs par un discours faussement moral.
Aux nombres de ces soi-disant experts, on trouve étrangement un lot conséquent de néo-cons qui font ouvertement parti de groupuscules défendant l’invasion de l’Irak, la torture, et autre joyeusetés digne des inquisiteurs du moyen-âge.
Ainsi, par leurs efforts répétés et conjugués, la peur du musulman s’insinue inexorablement dans les consciences et conduit à l’acceptation de guerres néo-coloniales.
Après les embargos, les guerres d’Afghanistan, d’Irak, le blocus iranien, la Libye, qui font des millions de morts parmi les musulmans, les ténors de la "gauche" française appellent à la guerre en Syrie et en fustigent les opposants au prétexte qu’ils seraient des sympathisants de Bachar al Assad. Malgré tout, près des deux tiers des Français sont opposés à une intervention contre la Syrie.
Alors qu’apparait au grand jour les plans de conquête du moyen-orient par les néoconservateurs, les agents infiltrés se revendiquant de la gauche politique française sont de véritables stakhanovistes de la propagande de guerre, montant au créneau médiatique parfois plus de 40 fois par semaine (BHL pour la guerre en Lybie) pour tenter de déclencher l’invasion d’un pays.
Ainsi BHL vendant son "aventure" en Libye sur grand écran (2900 spectateurs malgré une campagne de promotion digne d’une superproduction hollywoodienne). On l’y voit tout smoking dehors, poseur mondain foulant les victimes civiles d’un pas décidé pour jouer au petit soldat et prier vainement le dieu des néo-cons afin de rentrer dans l’histoire.
Le plus grave dans ces manigances, c’est que les néoconservateurs sont les plus ardents instigateurs de l’islamisme radical. Que ce soit la coopération plus qu’étroite entre les États-Unis et l’Arabie Saoudite, ou encore les financements et armements d’al-Qaïda en Libye et Syrie par le Qatar, quasi-systématiquement lorsque les fanatiques islamiques montent en puissance ils sont attisés par ces néoconservateurs va-t-en-guerre. Il faut voir BHL tenter de convaincre l’opinion publique française de soutenir al-Qaïda en Syrie pour comprendre que la schizophrénie aiguë et le sophisme le plus pervers hante ces imprécateurs de la haine.
On ne retiendra de lui que cette pitoyable prestation où Sarkozy l’exclut de la tribune Libyenne. Et on observera une minute de silence pour rappeler que cette mission humanitaire à coûté la vie à plus de 60 000 personnes.
Ainsi, à la question fondamentale "BLH, Philippe Val, Fourest et compagnie, œuvrent-ils pour le bien commun ou pour leurs intérêts corporatistes et belliqueux ?", nous avons répondu par la mise en évidence des liens consanguins entre cette fausse gauche et les officines les plus extrémistes et intolérantes.
On pourra donc en conclure que ces tartuffes s’autoproclament de gauche progressiste pour mieux appliquer leur idéologie néoconservatrice très proche de l’extrême-droite.

http://www.voxnr.com/cc/di_antiamerique/EFlyuAlAZkcaxRHpxd.shtml

Source :

http://anticons.wordpress.com/2013/12/01/de-bhl-a-charlie-hebdo-la-propagande-neoconservatrice-deguisee-en-gauche-progressiste/

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