La Fourche en Italie fait des ravages. Pas l’outil agricole mais le symbole matérialisant aujourd’hui le ras-le-bol des transalpins. Ras-le-bol pour les taxes, le travail précaire et le chômage, et surtout ras-le-bol face aux politiques.
Un vent de protestation sans précédent bouillonne en continu comme un torrent dans toute l’Italie.
Interruption du métro dans la capitale, fermeture des magasins dans les centres-villes, occupation des gares et des marchés, regroupements devant les palais institutionnels, opérations escargot aux frontières, marches contre les centres des impôts. Vagues après vagues, depuis dimanche dernier, le peuple déferle. Les manifestations contre « la caste politique » se multiplient dans la péninsule. Un mouvement spontané et anarchique échappant à toute logique baptisé les Forconi (« ceux qui brandissent des fourches », en italien) se propage dans toutes les villes de la péninsule. Lors des rassemblements, un cri unanime traduit l’exaspération des manifestants.
Un cri qui chaque fois qu’un député apparaît aussi bien à Turin qu’à Milan, à Gênes où à Rome devant le Parlement, se répercute en écho : « Dégage, pourri ! »