Tribune de Manuel Gomez
La France en tout premier lieu et les Européens en général n’ont jamais rien compris à l’Afrique… et continuent à n’y rien comprendre ! Sans tenir aucun compte des ethnies qui peuplaient ce continent, les différentes nations colonisatrices ont créé des pays en imposant des frontières : soit naturelles (fleuves, forêts, déserts, etc.), soit géopolitiques.
Ethnies totalement antagonistes mais que seule la présence coloniale pouvait fédérer dans une union provisoirement réelle : AOF et AEF. En 1960, à l’indépendance du Soudan Français devenu MALI, une requête avait été adressée à De Gaulle afin de le mettre en garde contre des décisions qui faisaient fi de la vie des nouveaux indépendants : « Puisque vous quittez le pays rendez-nous notre bien puisque vous nous l’avez arraché. Nous ne voulons pas que les Noirs ni les Arabes nous dictent leurs lois. Nous, les Touaregs, nous voulons nous diriger nous-mêmes. » D’entrée les Touaregs maliens prévenaient qu’ils n’accepteraient aucune autorité imposée par la force ou la politique. Mais comme il en était coutumier, De Gaulle n’a tenu aucun compte de ces avertissements et nous en payons aujourd’hui les conséquences.
Résultat de ces erreurs :
– Des centaines de milliers de morts ;
– Une exploitation à tout va des matières premières situées en sous-sol ou en hors-sol en récoltant tous les bénéfices sans en réinvestir une partie importante dans le développement industriel.
À l’indépendance ce sont des sociétés privées internationales qui ont poursuivi l’exploitation de ces richesses naturelles en retirant davantage de bénéfices mais en n’investissant plus. La colonisation a aussi christianisé en apportant la bonne parole et les secours de l’Église. Depuis, la porte est restée largement ouverte à l’islam et à sa religion totalitaire, la charia, imposée par le sabre et par le sang et ainsi le pouvoir a changé de main. L’Afrique paye très cher cette mutation profonde et aujourd’hui elle appelle au secours ! L’instabilité règne du Sénégal au Soudan en passant par la Côte d’Ivoire, le Niger, le Nigeria, le Tchad et actuellement le Mali (car c’est loin d’être terminé) et le Centre-Afrique. Aucune stabilité n’est envisageable sans un redécoupage politique respectueux des frontières ethniques. Les Arabo-berbères n’accepteront jamais une domination négroïde sur des territoires qui furent durant des siècles les leurs pour effectuer des razzias et se fournir en esclaves. Il est plus qu’illusoire d’imaginer un seul instant, en Afrique, une cohabitation pacifique entre Blancs et Noirs, entre islamisés et christianisés. Comment veut-on parvenir à mettre en place une armée africaine supra-nationale quand l’Europe elle-même n’a pas réussi à la réaliser ? Chaque nation africaine a une armée pour défendre son propre territoire et, le cas échéant, attaquer celui des autres. Jamais une armée totalement indépendante n’assurera la sécurité de l’ensemble des pays africains. Dès 2012 une partie de l’armée malienne formée par les USA s’est immédiatement ralliée aux rebelles nordistes et ce par solidarité ethnique. L’Europe et plus particulièrement la France veulent croire que des élections démocratiques, à la mode occidentale, régleront tous les problèmes une fois la stabilité retrouvée. Ou du moins « on veut nous le faire croire » car nos gouvernants savent parfaitement qu’il s’agit là d’un alibi pour justifier des interventions dont la finalité est toujours inspirée par des intérêts économiques.
Manuel Gomez, 12/12/2013
Manuel Gomez est journaliste professionnel à la retraite (La Dépêche d’Algérie – L’Aurore-Paris et Le Méridional-Marseille), aujourd’hui écrivain – 14 livres publiés.
http://www.polemia.com/lafrique-europeenne-est-morte/
L’Afrique européenne est morte
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