Seule différence entre la Russie et la France ? D’un côté, un président. Et de l’autre pas.
Il s’agit là d’une vaste question. Peut-on faire de la bonne politique avec de bons sentiments ? À l’évidence, non. La preuve par les Jeux olympiques d’hiver de Sotchi, évoqués il y a peu en ces colonnes. François Hollande et Jean-Marc Ayrault ne s’y rendront pas. Certes, il ne s’agit pas là d’une « tradition républicaine », sachant que rien dans notre Constitution n’oblige Président ou Premier ministre à se rendre à ces olympiades, surtout lorsque d’hiver, au contraire de leurs homologues d’été, autrement plus symboliques.
Karl Marx exagérait sûrement en assurant que « tout » est politique. Néanmoins, il n’avait pas fondamentalement tort, sachant qu’en l’occurrence, le pas de deux de nos dirigeants demeure politique. De son côté, Vladimir Poutine l’a bien compris. La preuve en est qu’il vient de gracier Mikhaïl Khodorkovski, un de ces oligarques s’étant goinfré jusqu’à plus soif sur le dos de la Sainte Russie. Vu d’ici, Mikhaïl Khodorkovski est un « démocrate ». Mais ce que les médias « d’ici » ne vous disent pas, c’est que le « démocrate » en question n’est jamais rien d’autre qu’un voyou ; soit un de ces mafieux devenus milliardaires à moins de trente ans, grâce à Boris Eltsine en premier, et un peu au bonheur des conseils de ce FMI qu’il convient de consulter quand on n’a surtout rien à lui demander. Et oublient surtout de vous rappeler que ce « démocrate » s’est fait envoyer en Sibérie parce qu’en loucedé, il était en train de faire passer le pétrole russe sous contrôle américain…