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Europe Maxima : La révolution ontologique de Francis Cousin

En janvier 2012, à quelques semaines du premier tour de l’élection présidentielle, des folliculaires d’une célèbre feuille de choux vespérale, spécialisés dans la dénonciation de tous ceux qui pensent mal, s’alertaient des accointances coupables entre Francis Cousin et Marine Le Pen. Celle-ci citait en effet dans Pour que vive la France des extraits de La société de l’indistinction, un essai en partie rédigé par Francis Cousin.


Diplômé en philosophie et philo-analyste de métier, Francis Cousin participe à un groupe informel de rédaction nommé « Gustave Lefrançais » qui a intégré un inter-collectif officieux, « L’Internationale ». D’émanation clairement situationniste et d’ultra-gauche, ces équipes n’ont pas hésité à collaborer à Europe Maxima sans en partager le dessein. Contrairement à maints de leurs « camarades » sectaires et arrogants, ces militants ont montré à diverses reprises leur esprit d’ouverture, leur goût pour la discussion franche, directe et courtoise et leur désir de confronter des idées sans s’invectiver. En leur sein, Francis Cousin en est l’éminent maïeuticien.

Longtemps réticent à publier un écrit sous sa signature, l’ami Cousin s’est finalement décidé à sortir L’être contre l’avoir, un ouvrage de haute volée, à la lecture exigeante et à la réflexion ciselée. Ce livre déclare une guerre totale à la présente société marchande et à ses pâles idoles. Lecteur assidu de Guy Debord, de Karl Marx, de Friedrich Engels, de Pierre Clastres, de Marshall Sahlins et de quelques présocratiques, l’auteur y défend la « tradition primordiale de l’être ». Attention cependant au risque compréhensible de confusion ! Cette « tradition primordiale »-là n’a rien à voir et ne se compare pas avec la Tradition primordiale d’un René Guénon ou d’un Julius Evola. Pour Cousin, leur raisonnement s’est arrêté prématurément !

La thèse de L’être contre l’avoir est résolument anti-politique et anti-économique. Pour son auteur, l’« essence du politique » chère à Julien Freund résulte de la fragmentation de l’unité totale originelle. Il dénie ainsi toute pertinence à la tripartition indo-européenne mise en évidence par Georges Dumézil. La tripartition est déjà pour Cousin une solide avancée de l’avoir aux âges anciens. À l’aube de l’humanité, aux temps pré-historiques donc, l’homme vivait dans la concorde, une « unité sacrale du cosmique originel qu’économie, religion, politique et science ont séparé (p. 316) ». « L’homme des vieilles communautés de l’être a vécu durant des millénaires anti-économiques et anti-politiques au rythme des saisons cosmiques dans une vie harmonique d’anti-argent avec la nature sacrale (p. 49). » Bref, pour Cousin, « la communauté primitive n’est pas une société sans argent et sans État, mais une société contre l’État et contre l’argent (p. 155) ». Il est donc légitime qu’à ses yeux, « toute l’histoire de la modernité est l’histoire du déploiement de la dialectique par laquelle l’avoir s’est employé à effacer le souvenir de l’être (p. 95) ». Mieux encore, il explique que « la communauté est le site cosmique de la pro-venance de l’homme en l’être alors que la polis est le site mercantile de sa relégation en l’avoir (p. 86) ».

Francis Cousin s’affirme communiste et estime que le communisme réel n’a jamais été appliqué, car il s’est toujours confronté à la présence mortifère de la politique (soviétisme) et de l’économique (capitalisme). En fait, « le but de la révolution communiste pour la communauté humaine n’est pas de fonder un système de gestion économique nouveau, mais d’engendrer au-delà et contre toute gestion et toute économie une activité différente qui rompe avec la falsification de la vie sociale (p. 283) ». Malgré la pesante domination de l’avoir, « la révolution communiste du refonder le cosmos de l’être […] permettra aux hommes de la qualité de redevenir des êtres de la qualité humaine (p. 115) ». Le retour à l’être s’impose ! Mais pas n’importe comment. « L’époque actuelle, apogée de l’humanisme de la marchandise, a voulu faire de chacun un simple objet d’échange et de désir chosifié. Elle nous offre ainsi la preuve permanente que la classe capitaliste est la classe de l’organisation de la mort généralisée (p. 209). » Il s’agit de retrouver, de reconstituer l’unité perdue en se reliant au sol, à la terre. « L’être est […] ce qui pose comme énergie du tenir, en tant que force de l’auto-mouvement du vivre des puissances de la terre… (p. 237) », car « dans la communauté de l’être, être, penser et parler sont le même mouvement de vie de l’être (p. 84) ».

Dans ce cadre enfin libéré de l’emprise de l’argent surgit « l’homme de l’être [qui] est l’homme qui saisit l’être qui est en le recueillant et en y demeurant aux racines de terre de l’existence véridique (pp. 131 – 132) ». Francis Cousin s’oppose à toutes les structures politiques de l’histoire : l’État, l’Empire, la cité, le royaume, la république, la théocratie, etc., aliènent l’être de l’homme. S’appuyant sur les vieux Germains décrits par Tacite et sur le quotidien des Amérindiens des Grandes Plaines, l’auteur esquisse une alternative utopique (dans les deux sens du mot) : une fédération mondiale de communes libres. Fidèle à une pensée communarde délaissée, il considère, d’une part, que « la Commune est […] la communauté réunie pour toute délibération ordinaire ou extra-ordinaire de son habitat unitaire en tant qu’assemblée (éventuellement insurrectionnelle !) du mouvement de sa préservation générique (p. 183) » et, d’autre part, que « contre la mondialisation cosmopolite de l’avoir (la formule est de Marx !), la résistance du prolétariat pour faire jaillir l’être de l’homme par l’auto-abolition de la condition prolétarienne s’est dès les origines, d’emblée et immédiatement, auto-intitulée : Internationale, cela pour bien mettre en perspective l’inter-activité nécessaire de tous les espaces-temps du foyer du naître… (p. 263) ».

Cette « révolution internationale communarde de l’être » devra impérativement s’inspirer des révoltes populaires qui ont égrené l’histoire européenne. Francis Cousin rend hommage à l’exemplarité de ces insurrections françaises et européennes. Souvenons-nous des Flagellants, des Jacques, des Maillotins, des Croquants et des Nu-Pieds. Il s’enthousiasme pour la méconnue « Guerre des Demoiselles » qui concerna l’Ariège entre les années 1830 et 1870. Il salue aussi la Vendée de 1793, la Chouannerie et la Commune de Paris de 1871. Il indique que leur facteur déclencheur est souvent la prise par quelques particuliers enrichis de terres communes qui bénéficiaient jusqu’alors à l’ensemble de la communauté. Les paysans pyrénéens déguisés en jeunes filles pour ne pas être reconnus, d’où leur surnom de « Demoiselles », agissent physiquement contre l’interdiction des pratiques communautaires forestières ! L’auteur souligne que le premier à s’indigner du « populicide » vendéen fut le partageux Gracchus Babeuf. Comme plus tard les fédérés parisiens, « les Vendéens s’emparant des villes républicaines de la marchandise et les communards de 1871 mettant la main sur les édifices de la servitude, auront toujours le même comportement insurrectionnel d’aller vouloir enflammer les papiers aliénants de l’administration étatique (pp. 114 – 115) ».

Francis Cousin demande aux Européens de renouer avec cet état d’esprit protestataire et de relancer, renouer et reprendre une intense lutte des classes. « L’homme de l’être est l’homme qui se lève et qui refuse le monde échangiste où l’assurance de posséder la détresse du patrimonial se troque contre l’obligation de mourir d’ennui (p. 112). » Ce combat n’est pas civique, car « le prolétariat n’a rien à faire sur le terrain de la votation qui organise les territoires de la Cité du maintien de l’ordre capitaliste, pas plus à participer qu’à s’abstenir (p. 303) » d’autant que « les élections constituent un terrain de mystification destiné à perpétuer la dictature démocratique de la marchandise totalitaire librement circulante (p. 303) ». Il préférerait que l’« Europe [… redevienne un] espace historique de la tradition critique radicale (p. 212) » parce qu’à la différence des autres aires humaines d’Asie, d’Afrique et d’Amérique, le continent européen détient une vieille conscience révolutionnaire si bien que « toute l’histoire des luttes radicales qui ont fini par positionner la nécessité du subversif conscient sont nés sur le terrain pagano-christianiste des ancestrales communautés paysannes dont est sorti ultérieurement le prolétariat européen, dans la tradition primordiale du souci de l’être et du refus de sa réduction en avoir calculé (p. 185) ». Cette habitude à la contestation propre aux Européens ne serait-elle pas due précisément à la particularité longtemps vivace de privilégier le politique ? Si les Asiatiques, les Africains, les Américains ne possèdent pas ce Logos radical de l’être, cela signifierait-il peut-être qu’ils sont potentiellement plus communistes (au sens que l’entend Francis Cousin) que les Européens ?

Loin des proclamations enflammées et intéressées de ses zélateurs stipendiés, l’avoir n’implique pas le bien-être. Il le détruit plutôt par un changement profond et insidieux des mentalités. Francis Cousin rappelle qu’au Moyen Âge, l’Européen mangeait beaucoup plus de viande qu’à partir du XVIe siècle. En plus, loin de l’hygiénisme ambiant de ce début de XXIe siècle, « les hommes du Moyen Âge boivent beaucoup plus qu’aujourd’hui et surtout beaucoup mieux des crus de véridique qualité de terre (p. 257) ». Outre l’alimentation (il s’approche à ce sujet des idées de l’écologiste radical Bernard Charbonneau) et le divertissement qui rend idiot, le caractère ontologiquement réfractaire de l’esprit européen tend à s’éroder, à s’émousser, à se corrompre sous les effets dévastateurs du « Grand Remplacement (Renaud Camus) » démographique. « Si l’immigrationnisme est la clef de voûte du capitalisme contemporain, c’est avant tout parce que l’immigré y est bien toujours la matière première la plus maniable, la plus inféodée et la plus malléable (p. 228). » Il souligne que « l’immigration se révèle […] comme une stratégie capitaliste de vaste envergure pernicieuse qui vise fondamentalement à disloquer la spontanéité historique des solidarités prolétaires naturelles en hétérogénéisant le substrat de la réalité du sentir et du ressentir ouvrier. De la sorte, l’immigration est toujours l’expression de la contre-révolution du capital car elle permet avant tout de dé-manteler la combativité ouvrière en désarticulant l’identité de ce qui structure les cohésions et les immanences de l’éco-système de sa longue durée (pp. 27 – 28) ». C’est une action de destruction du fond réfractaire européen puisque « à partir du moment où l’envisageable du métisser cesse d’être une possible rencontre personnelle pour devenir un commandement idéologique de la tyrannie spectaculaire des obligations marchandes générales, il est clair qu’est alors bien advenu l’âge du camp de concentration de la liberté du totalitarisme cosmopolite du marché planétaire (p. 46) ». Francis Cousin prévient par conséquent que « le principe de la production de la société de l’avoir, c’est le fractionnement quantitativiste de la vie en la coupure de l’être, la perte de soi dans la production tourmentée et inconsciente d’un monde qui échappe totalement à ses producteurs puisque leur existence y devient justement le procès universel de la détention permanente où tout regard s’y perd dans le bagne de la possession (p. 21) ».

« La liberté démocratique est la tyrannie de la marchandise comme seule consommation autorisée et comme seule opinion permise dans la circulation sans fin des hommes falsifiés par la domination spectaculaire du temps – argent (p. 21). » À ce stade, il ne faut rien attendre – sinon le pire – des oppositions marginalisées et théâtrales du Système. « La gauche et l’extrême gauche du Capital en tant qu’avant-garde du progrès de la raison mercantile, sont là les meilleurs serviteurs du melting-pot mondialiste qui aspire à créer cet homme hors-terre, hébété, nomade et vagabond qui n’a plus pour seul repère que les grandes surfaces spectaculaires de la possession, là où l’existence se mesure exclusivement à l’aune des calculs du fétichisme marchand, de l’errance narcissique et du coloriage stupide de la vie fausse (p. 27). » La collusion et le reniement sont inévitables parce que « le spectacle moderne de la dictature démocratique de la marchandise se révèle comme le règne autocratique de la liberté de marché enfin parvenu à mettre en mouvement la plénitude mondiale de sa logique appropriative (p. 22) ». Jeux politiciens et campagnes électorales ne sont donc que des diversions qui neutralisent le potentiel contestataire, révolutionnaire, des Européens. « La démocratie de la marchandise spectaculaire est un énorme carnaval parodique qui se confond avec la fin désormais manifeste de toute possibilité pour l’intelligence d’apparaître de manière perceptible dans aucun domaine qui se prétend officiellement compétent pour causer de sa spécialité. Le seul fait que le faux soit désormais reconnu pour le vrai sans aucune discussion lui a donné cette qualité magique tout à fait exceptionnelle de faire que le vrai a maintenant cessé d’exister pratiquement en tout lieu puisqu’il est de la sorte réduit à l’état d’une hypothèse indémontrable qui ne pourra par principe jamais être discutée (p. 17). » L’auteur ne réserve pas que ses coups à la gauche. La « droite » reçoit de belles raclées. Il s’en prend ainsi au « concept équivoque de désinformation, mise en vogue ces temps derniers par ceux qui souhaiteraient voir se mettre en place une autre forme d’économie politique de l’aliénation et qui aboutit finalement à faire croire que le mensonge résulterait d’une simple utilisation inadéquate et malveillante de l’authenticité qu’il conviendrait uniquement de changer en bon usage de réinformation, oublie que c’est la marchandise qui est en soi pure contre-vérité. tant que le fétichisme de la marchandise existera, et peu importe là quelle faction étatique en assume la gestion, le renseignement et l’investigation, la vérité officielle du spectacle démocratique ne saurait être chose que la perfidie impérialiste du marché, puissance la plus hostile qui puisse être pour la vraie passion de vérité humaine. Ainsi, de l’extrême droite à l’extrême gauche du Capital, tous les contre-médiatiques qui voudraient simplement changer d’État et modifier la donne de l’argent, omettent de voir que le faux ne résulte nullement de soi-disant mauvais jugements, observations ou déductions mais qu’il est, a contrario, l’impeccable conclusion du bon raisonnement spectacliste de l’intellection marchande (p. 19). »

Pour Francis Cousin, non seulement « le temps médiatique du spectaculaire mercantile purge chaque soir le déroulement des événements pour réinventer chaque matin la comédie d’un nouveau théâtre où le triomphe du pouvoir culturel du profit emprisonne toujours plus les hommes dans la consommation illusoire d’objets inutiles et dans la prosternation devant la puissance universelle de la marchandise totale ravageant l’ensemble des domaines du vécu (p. 11) », mais « le fétichisme de la marchandise étant devenu le Tout du monde, la seule chose qui puisse s’y présenter c’est, d’entrée, l’imprimature systémique, irréfléchi et stéréotypé de tout ce par quoi la cybernétique du ministère de la Vérité a fait du monde le spectacle du Tout de la marchandise (pp. 17 – 18) ». Implacable dans son jugement, il assène que « le héros journalistique comme tous les héros scientifiques, artistiques ou bancaires est toujours un supplétif de la Bourse, de la Maffia ou de l’État. Il se rêvasse toujours en conseiller du Prince et c’est pourquoi il est l’ennemi des vérités indésirables, chargé simplement d’aider à passer le temps de la liberté dictatoriale du marché (p. 20) ». Francis Cousin en profite aussi pour se moquer de « l’actuelle mode orwelliste qui voit tous les thuriféraires du spectacle critique faire aujourd’hui obstacle massif à une véritable critique du spectacle de la marchandise en tant que telle, il convient sans cesse de rappeler que la décence commune, la réputée common decency (comme cœur radical de toute protestation humaine contre l’in-humain) sur laquelle insiste avec tant de justesse Orwell est, pour paraphraser Marx, d’abord et avant tout une activité pratique – critique puisque la discussion sur la réalité ou l’irréalité d’une pensée qui s’isole de la pratique, est d’emblée et purement la scolastique de l’illusoire (p. 14) ». Cet illusoire est solidement cadenassé. Il conduit les populations à accepter un sort sordide.

« Le XXIe siècle, né du triomphe des perfectionnements totalitaires de la finance occidentale par les vétustés carcérales du capitalisme soviétique, s’impose dorénavant planétairement comme abondance fastueuse de la sur-vie dans les galeries marchandes des droits de l’homme commercialisé (p. 22). » Dans ce nouveau totalitarisme sophistiqué et indolore, l’État joue le rôle de gardien vigilant, voire de garde-chiourme attentif. Il assure à la domination de l’avoir les moyens de perdurer. Il y a d’abord « l’alliance militaire États-Unis/O.T.A.N./Israël [qui] n’a qu’un seul but : […] vassaliser davantage les Européens en tentant de les distancier toujours plus de la perspective de s’installer fortement sur le marché des vraies décisions mondiales (p. 215) ». Ensuite, « les fauves urbains de l’économie souterraine qui brûlent rituellement des voitures ne sont pas des enfants d’ouvriers en révolte qui se battent par haine de la marchandise, mais des paumés incultes adorateurs du fric, de ses modes insanes et de toutes ses grossières insipidités. Bien loin d’être des persécutés en rupture, ce sont les enfants chéris du système de la discrimination positive de l’anti-subversif, les talismans médiatiques de l’ordre capitaliste à révérer (pp. 30 – 31) ». Les racailles des banlieues sont les mercenaires du terrorisme d’État. Certes, « l’État a toujours été terroriste [… et] a toujours recruté ses troupes de choc dans la faune des truands et des proxénètes et il a toujours usé du lumpenprolétariat abruti pour écharper le prolétariat insoumis. À l’heure où des groupes financiers peuvent s’acheter des pays entiers, il est normal qu’à côté des polices et des armées officielles, la tyrannie démocratique du marché puisse lever dans toutes les banlieues racailleuses de la planète des milices privées, des polices parallèles et des cohortes de toutes sortes chargées d’aider à la défense des sanctuaires du profit (p. 44) ». On a compris que « le terrorisme d’État est la continuation de la politique de l’économie de crise par d’autres moyens et sur d’autres modes plus expéditifs. Il accomplit ici la force supérieure des manœuvres obscures de l’État de droit (p. 41) ». Bref, « le spectacle terroriste mondial est le prolongement de la politique de guerre commerciale (p. 217) ».

Anti-politique conséquent, Francis Cousin ne soutient aucun régime en place sur le globe. Il les vomit tous. « La mythologie tiers-mondiste sud-américaine de Chavez n’est pas mieux en l’être que les fadaises éthico-monétaristes nord-américaines d’Obama… (p. 247). » Un puissant pessimisme semble pourtant le tenir. Il juge que « les peuples vont immanquablement disparaître et s’y substitueront alors des populations informes de libres consommateurs serviles de la temporalité échangiste du métissage obligatoire en l’adoration des galeries marchandes de la dépense (p. 301) ». Aurait-il compris que le retour à l’être est impossible et que son unité primordiale est irrémédiablement perdue ? Cela n’empêche pas que L’être contre l’avoir soit un grand ouvrage subversif et vivifiant.
Georges Feltin-Tracol

•  Francis Cousin, L’être contre l’avoir. Pour une critique radicale et définitive du faux omniprésent…, Le retour aux sources, 2012, 331 p., 21 €.
Article initialement publiée sur Europe Maxima

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