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[Édito de L’AF 2880] Nous sommes tous suisses !

Nous sommes tous suisses ! Ou plutôt nous le serions si nous avions eu, nous aussi, le droit de décider de notre avenir. En répondant « oui », dimanche 9 février, au référendum visant à limiter l’immigration de masse en provenance notamment de l’Union européenne, le peuple suisse, dans toutes ses composantes, a décidé de reprendre la main.

Certes, le résultat a été acquis à une courte majorité — 50,34%. Il n’y a que quelque 19 500 voix d’écarts entre les deux camps. Mais ce sont encore une fois les cantons les plus populaires ou les zones les plus défavorisées, francophones comprises, qui ont eu le réflexe patriotique. Comme quoi la nation demeure bien, comme le disait Maurras, « le plus vaste des cercles communautaires qui soient (au temporel) solides et complets. Brisez-le et vous dénudez l’individu. »

D’ailleurs, avec 56 %, le taux de participation a été bien supérieur aux quelque 44 % habituellement enregistrés. C’est la preuve que, lorsque l’essentiel est en jeu, le peuple se déplace. L’Union démocratique du Centre, à l’origine de la votation — c’est le parti le plus important du Conseil national, la chambre basse du Parlement fédéral — a atteint son but : libérer la Suisse du carcan immigrationniste imposé par l’Union européenne, et ce, contre la majorité du pays légal et l’oligarchie qui avaient évidemment appelé à voter non.

Il faut savoir que la Suisse, avec ses 8 millions d’habitants, est encerclée par l’imposante UE qui considère comme une insolence son refus d’entrer en son sein. Ayant tout de même signé des accords bilatéraux avec Bruxelles, la confédération a ouvert son marché du travail aux centaines de millions d’actifs de l’UE qui, pour les convaincre, avait évidemment menti aux Suisses en annonçant en 2002 l’arrivée maximale de 8 000 immigrés par an : en réalité, ce sont, chaque année, dix fois plus de nouveaux migrants que la confédération voit déferler sur son marché du travail, avec les maux qu’entraîne habituellement l’immigration massive en termes d’insécurité et de baisse des salaires, alors même que les étrangers représentent déjà 23% de la population helvétique.

La Suisse n’étant pas la France, il ne saurait être évidemment question pour un Sarkozy local de contourner la décision du peuple via la forfaiture d’un nouveau traité : le texte prévoit bien de limiter l’immigration par des plafonds et des contingents et le Conseil fédéral n’a plus qu’à obtempérer : il devra engager sans délai des négociations à cette fin avec l’Union européenne. On comprend les cris d’orfraie de celle-ci, qui a aussitôt menacé la Suisse d’un quasi-embargo — la votation lui apparaissant, du reste à juste titre, comme une arme de destruction massive de la toute-puissance oligarchique. Bruxelles a d’ailleurs commencé sa politique de représailles en gelant les accords Erasmus et de recherche avec nos voisins. Il est vrai que les exigences helvétiques sont d’une insolente et revigorante provocation à l’encontre des prétendues valeurs européennes de libre circulation des personnes ... et des biens, mis sur le même plan. Le texte impose des plafonds fixés en fonction des «  intérêts économiques globaux de la Suisse et dans le respect de la préférence nationale  ». Oui, vous avez bien lu : « dans le respect de la préférence nationale » !

50,34 % du peuple suisse se situerait-il donc à la droite du Front National français qui, lui, dans son effort de dédiabolisation, a banni « la préférence nationale » de son programme pour la remplacer par une « priorité nationale » bien floue, puisqu’elle ne satisfait personne, ni les chiens de garde de l’oligarchie qui soupçonnent une simple reconversion de la première, ni les tenants sourcilleux de la souveraineté nationale qui y voient son abandon ? Il est vrai que, si on en croit de récents sondages, la sortie de l’euro et la priorité nationale seraient les deux pans du programme du FN les moins plébiscités par les Français. Pourtant, nul doute que ces derniers, si jamais ils étaient consultés eux aussi sur l’immigration, donneraient une réponse encore plus nette que les Suisses. Ce n’est pas nous qui le disons, mais l’eurodéputé écologiste Daniel Cohn-Bendit sur Europe 1, le lendemain de la consultation suisse : « Si on avait organisé en France un référendum comme celui organisé en Suisse, ça aurait été pire [sic], 60 % pour le oui ». D’ailleurs, une enquête IPSOS de janvier 2013 ne révélait-elle pas déjà que pour 62% des Français l’on « ne se sent plus chez soi comme avant », 29% seulement jugeant que les immigrés arrivés depuis trente ans s’étaient bien intégrés ? Pour 46%, la réduction du chômage passait par celle du nombre d’immigrés, 57% enfin, jugeant que « le racisme anti-Blanc est assez répandu en France ». Or, plus récemment, l’enquête du CEVIPOF publiée début janvier 2014 confirmait ces chiffres : depuis 2009, les Français sont passés de 49 % à 67 % à juger qu’il y a trop d’immigrés en France, tandis que, sur la même période, leur confiance dans les institutions européennes — qui passe de 42% à 32% — et, à quelques mois des élections au Parlement de Strasbourg, dans leurs députés européens — elle passe de 35 % à 27% — s’érode de manière inexorable, nos compatriotes n’étant plus en 2014 que 35 % — contre 47% encore en 2009 — à juger que l’appartenance à l’UE est une bonne chose — la courbe des eurosceptiques rejoignant bientôt avec 32 % celles des eurobéats...

On ne peut que saluer cette prise de conscience même si cette lucidité progressivement recouvrée ne peut que braquer davantage encore l’oligarchie qui, bien évidemment, mettra son veto à toute consultation identique des Français. Elle ne pourra en revanche interdire ni les élections municipales ni les élections européennes, les secondes, que nous devons transformer en référendum contre l’UE, étant plus propices à désavouer le pays légal que les premières, où joue encore dans de nombreuses communes le charisme du candidat indépendamment de son appartenance politique. Or ce ne sont pas les récentes provocations du Premier ministre en matière de politique d’intégration, pardon d’ « inclusion » en vue de « faire France », qui devraient calmer les esprits. Certes, comme pour la théorie du genre enseignée au primaire, il n’hésite pas à mentir effrontément aux Français, mais c’est peine perdue. La clique gouvernementale est démonétisée et nos concitoyens savent fort bien que l’objectif, fixé dans les cinq rapports rendus à sa demande au premier ministre à l’automne dernier et qui ont inspiré sa politique d’intégration présentée le mardi 11 février, est bien de dissoudre la cohésion nationale et d’instaurer, en accord avec Bruxelles, sur fond de communautarisme exacerbé, non pas une vague « priorité », comme il en existe pour les anciens combattants ou les femmes enceintes dans les transports en commun, mais bien une véritable « préférence étrangère », selon les graves accusations de Malika Sorel-Sutter, ancien membre du Haut Conseil à l’Intégration, dans Le Figaro du 6 février. Cette préférence étrangère est le fil rouge des quarante-quatre mesures explosives de la feuille de route du premier ministre, toutes fondées sur « le racisme antifrançais ». Et si, comme pour la famille, Ayrault paraît pour l’instant reculer, c’est pour mieux sauter ou, plutôt, faire sauter la société française après la période électorale.

L’année 2014 sera celle de toutes les résistances.

François Marcilhac - L’AF 2880

http://www.actionfrancaise.net/craf/?Edito-de-L-AF-2880-Nous-sommes

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