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Élections, pièges à….

Toujours ignares et bornés, souvent faméliques et corrompus, voilà les maîtres de la France. On nous dit qu'on les changera. Changer le personnel ne servira à rien. De pareilles institutions corrompent leurs hommes quels qu'ils soient.
Charles Maurras.
C'est un prodigieux moyen de propagande. C'est aussi, hélas, un élément d'abêtissement en ce sens que les gens se fient à ce qu'on leur montre. Ils n'imaginent plus. Ils voient. Ils perdent la notion de jugement et ils se prêtent gentiment à la fainéantise. La TV est dangereuse pour les hommes. L'alcoolisme, le bavardage, et la politique en font déjà des abrutis. Etait-il nécessaire d'ajouter encore quelque chose ?
Louis-Ferdinand Céline.
La République, ça ! Allons donc ! La République, cette puante macédoine défaisons, de mendiants, de prévaricateurs, de trafiquants d'influence, de ministres véreux ?
Henri Béraud.
Créer des mécontents pour obtenir les agités, et jouir enfin du désordre, c'est le procédé ordinaire de l'esprit de révolution.
Charles Maurras.
L’adrénaline fait frémir les candidats en lice. Les élections à venir donnent du travail aux journaleux et à leur canard en faillite, aux préfectures, aux politiciens évidemment et souvent à leur progéniture, à leur femme ou maîtresse, aux banques, aux imprimeries, à la Poste... Et puis les élections, surtout, font perdre du temps aux hommes et aux femmes qui n'ont rien compris. Tout d'abord, la campagne électorale les excite et attise les petites divisions de nounous "commèreuses" et de citoyens fictifs. Dans le même temps, les abrutis qui se prennent encore au jeu électoral cultivent consciemment ou inconsciemment (peu importe) un esprit de supporteur, de fan enclin à soutenir devant son poste chinois de télévision le dernier candidat "du" terroir mis à la mode par un Système qui tire les ficelles de toutes les marionnettes les plus en vue. (Que devient José Bové que le média graisseux et olivâtre a explicitement fait passer pour le nouvel Astérix de notre Gaule il y a quelques années et cela au cours d'une émission télé qui lui était entièrement consacrée en première partie de soirée ?) Candidat du terroir ou candidat du peuple comme l'inénarrable Jean-Luc Mélenchon qui passa toute sa jeunesse à pourrir son pantalon et son tablier en peau de porc au sein d'un Sénat où les profiteurs s'empiffrent comme des ténias bien planqués dans leur boue. Longévité sénatrice et maçonnerie rigolarde qui ne l'empêchent pas d'être présenté comme un homme populaire et même quasi révolutionnaire par ces média qui veulent faire l'opinion. Faut-il encore une fois, par ailleurs, décrire la manière avec laquelle les commentateurs assermentés présentent l'égérie des invertis et de la république en danger ? Cette femme parvenue à deux doigts de la fin de son processus de dédiabolisation serait la candidate du renouveau et de la laïcité défendue bec et ongle contre les terrifiants nazislamistes. Nous savons depuis 2002 et la grosse fanfaronnade de Roger Cukierman présentant le second tour obtenu par Jean-Marie Le Pen lors du 21 avril comme un avertissement adressé à la population judéophobe et antisioniste que l'opposition patriotique officielle était factice. Cet événement est en effet des plus éloquents, constitue l'indice que la grosse machinerie électorale est une énorme guignolerie qui persiste à dicter sa loi aux gens placides, abrutis, éduqués, polis, bêtes suivant les ordres appuyés de l'Engeance. Et la masse d'individus ébahis reste suffisamment importante pour que rien ne change. Grâce à la magie des élections qui dessinent artificiellement les camps politiques puis malaxent les consciences subjuguées par ces partis tout superficiels et qui ne peuvent faire un tri politique qu'en fonction de ce que le Système propose, le citoyen isolé comme jamais dans cette société contre-nature est condamné à tourner en rond jusqu'à la mort. Car évidemment, les choix proposés sont tous artificiels : ils ont l'apparence de la radicalité, de la nouveauté, de l'authenticité, de la générosité, de la tolérance, de l'intransigeance, de la propreté, de l'écologie, du patriotisme, du racisme, que sais-je encore ? C'est un peu comme le cinéma 3D qui déglingue les yeux et le bulbe des petits enfants cinéphiles. L'impression totale du réel, mais surtout, en outre, l'impossibilité de fuir cette prison mentale. Trop de journaux, trop de télé, trop de radio, trop de conformisme au travail, à l'école, en famille, trop de politesse idéologique, trop de retenue, trop de grégarisme, trop d'ignorance, trop de naïveté, trop de pensée comprimée, trop de tabous. L'électeur est avant tout un individu enseveli de préjugés systémiques. Il est programmé mentalement au cours de son interminable enfance (une enfance et une adolescence prolongées et des études souvent bidon qui n'en finissent pas) non seulement pour vénérer (même inconsciemment) ou pour maintenir complètement irrationnellement un état d'esprit maladif de tolérance, d'antiracisme névrotique, une propension à ne pas accepter l'enracinement, à exiger l'égalité pour rien, à se chamailler entre frères et à se faire battre sans broncher par l'Autre, mais aussi est-il programmé, le cerveau verrouillé, pour ne pas imaginer la vie, la société, le monde sans l’électoralisme, sans l'urne qui sanctifie, sans la griserie des vingt heures annonçant le vainqueur et le défait, sans ce suspens interminable qui précède le grand match, le Super Bowl de la politicaillerie émaillée de ses strass, de ses paillettes et de ses publicités.
La comédie américaine grand public de facture moyenne The Truman Show constitue dans une certaine mesure une allégorie de ce que vit l'électeur lambda. Il a le sentiment d'avoir le choix, de pouvoir s'engager d'une manière opératoire sur tel ou tel chemin, d'aimer ou de ne pas apprécier telle ou telle personne, de « voir ailleurs » quand il le souhaite. Ce sentiment de liberté n'est pas remis en cause, jamais remis en question en son for intérieur ; il le vit naturellement. Sous l'œil torve de ses maîtres qu'il ne parvient même pas à détecter (puisqu'il ne les cherche pas...), l'électeur s'excite, pactise, s'épanche, déchante, erre, s'agrippe de nouveau à son candidat, à son parti ; et c'est reparti pour un tour. Parfois l'image du hamster enfermé dans sa cage affreuse et tournant, désœuvré, sa roue, nous fait penser à cet électeur qui s'excite ainsi bestialement ou comme un chien baveux avec son os en plastique qui fait pouet pouet quand il le mord en grognant. Mais voilà, l'élection l'a fait fantasmer ; il s'est défoulé par son biais ; il a rêvé ; il a trouvé un nouveau point d'appui ; il a le sentiment faux de ne pas être seul. Bref, l'électeur ne peut imaginer la politique autrement que dans le cadre prétendument démocratique. L'électeur actif tout comme l'électeur passif, le petit nightclubeur qui n'a jamais voté et qui ne votera jamais ! Il faut le dire sans ambages : il existe bel et bien une conscience collective assise sur la croyance superstitieuse de la démocratie curative et de l'élection prophylactique. Il existe bien la survivance historique de l'homme providentiel dans cette conscience collective mais même l'unité héroïque, l'individu charismatique désiré reste assimilé, dans cette idéosphère si prégnante, au système électoral dans son entièreté.
Réveillons-nous !
D'aucuns nous rétorqueront que la critique de l'électoralisme et du démocratisme est incongrue à quelques semaines des élections préférées des Français, les municipales. Pouah ! Nous connaissons les antiennes des "modérants" ne manquant jamais de nous dire que les municipales ont leur spécificité, que ces élections ne sont pas contrôlées par le Système. Enfin, avec le bulldozer de l’intercomrnunalité, l'aspect pragmatique des élections locales en a pris un coup... Les petites libertés disparaissent, qu'on le veuille ou non. Mais reste la grosse propagande électoraliste amadouant l'homme, l'exhortant à participer au devoir de sa liberté. Car la petite élection locale, celle où presque tout le monde connaît tout le monde, la villageoise, n'a pas besoin de la fanfare médiatique pour vivre, n'a pas besoin du fantasme démocratiste pour être considérée comme utile : elle est une histoire de familles, a trait à la vie organique des populations enracinées. Nous pensons quant à nous que si nous pouvions nous en passer pendant quelque temps, ce ne serait pas plus mal. Histoire de désintoxiquer complètement le Français, de le désaliéner, de le mettre devant le fait accompli qui lui dessillera les yeux.
Oui nous pouvons vivre sans démocratie effective ou de carton ! Doit-il s'en convaincre avant d'appréhender, enfin, son intrinsèque nocivité ?
Il est plus que temps de renouer avec la pensée nationaliste et antidémocratique. Pensée centrale et axiome politique oublié avec ces quarante ans de Front national et de jeux électoraux incessants. Quarante ans d'approximation nationale, quarante ans de publicité démocratique sous le masque patriotique, quarante ans de volontés gaspillées, quarante ans d'oubli, quarante ans pour remiser dans les livres d'histoire écrits par d'obscurs nomades la pensée nationaliste radicale. Une longévité étouffante qui ne permit in fine qu'à légitimer auprès de la mouvance nationale l'urne poisseuse de la Gueuse et la grand-messe du Vingt heures.
Il faut douter, enfin, du patriotisme et dénier le nationalisme à ces électoralistes bien peignés qui s'incrustent chez les nationalistes sincères pour trouver colleurs d'affiches, cotisants et cybers militants. Mais bon sang ! Comment pourrions-nous oublier la grande leçon d'un Ernest Renan, libéral contraint de témoigner en faveur de la monarchie entière, de la non-démocratie dans son essence et même de la dictature.
« En quoi consiste la vraie pénitence ? s'interroge Renan. Tous les Pères de la vie spirituelle sont d'accord sur ce point : la pénitence ne consiste pas à mener une vie dure, à jeûner, à se mortifier. Elle consiste à se corriger de ses défauts, et parmi ses défauts à se corriger justement de ceux qu'on aime, de ce défaut favori qui est presque toujours le fond même de notre nature, le principe secret de nos actions. Quel est pour la France ce défaut favori, dont il importe avant tout qu 'elle se corrige ? C'est le goût de la démocratie superficielle [...]. Corrigeons-nous de la démocratie. » Cette dernière est la pire erreur. « C'est, en tout cas, l'erreur qui affaiblit le plus une nation. Une assemblée élue ne réforme pas. Donnez à la France un roi jeune, sérieux, austère en ses mœurs ; qu'il règne cinquante ans, qu'il groupe autour de lui des hommes âpres au travail, fanatiques de leur œuvre, et la France aura encore un siècle de gloire et de prospérité. »
Les élections municipales ne peuvent redorer le blason de leur démocratie. Quels que soient les résultats des prochaines fêtes urniques. Nous nous rappelons, de notre côté, de l'extase vécue par de jeunes militants à la suite de la victoire des Mégret à Vitrolles... « Aujourd'hui Vitrolles, demain la France ! » lisions-nous alors sur les murs de notre université. Il n'a pas fallu grand-chose pour dégonfler l'euphorie mégrétiste et, à terme, nous l'avons observé, le nationalisme de certains militants. Aujourd'hui ces élections s'illustrent avant tout par la mise en valeur d'un FN post-nationaliste et d'un populisme des plus niais. Les histoires de fesses de Hollande, les petites polémiques cousues main, et la starisation de candidats hybrides comme ce transsexuel effrayant étiqueté écologiste qui comble de bonheur gitons politiciens, journaleux égrillards, dégénérés tératoïdes,crapoussins de bistrots, janissaires préfectoraux, greluchons de conseils régionaux, hétaïres élyséennes, cagots voyageurs, uranistes marinistes, et Roger-bontemps du spectacle télévisuel, complétant le tableau d'une campagne électorale toujours plus dérisoire.
Nous devons rompre radicalement avec la culture morbide de l'électoralisme, et c'est à nous de prendre l'initiative, de décider du moment où plus rien ne sera comme avant ! C'est à nous de prôner la fin de la démocratie. Personne ne le fera à notre place. Ni Dieudonné, ni Zemmour, ni la familia ou la maisonnée Le Pen, ni les prétendants de telle ou telle dynastie moribonde. Si nous devons commencer par la destruction des symboles démocratiques, nous le ferons. À nous de réfléchir dès maintenant sur l'incontournable problématique anti-démocratique. Arrêtons de perdre un temps si précieux avec ces gesticulations qui ne profitent qu'à quelques malins et à l'Engeance.
François-Xavier Rochette. Rivarol du 27 février 2014

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