La camarilla des camarades qui nous gouvernent, ou font semblant de nous gouverner, a déclenché un tir d’artillerie lourde en réponse au missile unique lancé par Nicolas Sarkozy.
« Insupportable » (François Hollande), « grave faute morale » (Jean-Marc Ayrault »), « irresponsable » (Claude Bartolone), « attaque inouïe contre les institutions de la République » (Harlem Désir), « mise en cause des fondements mêmes des institutions judiciaires françaises » (Michel Sapin)… Piquée au vif ou plutôt mimant une indignation parfaitement factice, la camarilla des camarades qui nous gouvernent, ou font semblant de nous gouverner, a déclenché un tir d’artillerie lourde en réponse au missile unique lancé par Nicolas Sarkozy tandis que la magistrature dont l’impartialité et l’apolitisme avaient été révoqués en doute par l’ancien président de la République se drapait noblement dans sa dignité offusquée et sa toge offensée. Quant à la presse amie du pouvoir, plutôt que de dénoncer sinon le principe au moins l’évident abus constaté dans la pratique du système des écoutes judiciaires elle dénonçait la violence de sa victime.
A l’aune du « faites ce que je dis et ne faites pas ce que je fais », le traitement de cette affaire mérite de rester dans les annales de la gauche morale et schizophrène ou, pour le dire plus simplement, de l’hypocrisie inhérente à l’exercice du pouvoir.